
à l’ébranlement que caufent les coups dont leur
retraite eft frappée ; elles ne fortent pas ailement ;
les p ic s , q u i, apparemment, fçavent reconnoître
les points qui les recèlent, & qui peut-être en
jugent par la trace que le ver né à la furface de
l’écorce a formée pour pénétrer à l’intérieur, fe
décident à atteindre jufqu’à lui, en rompant les
enveloppes qui le couvrent ; c’eft alors que ces
oifeaux , à force de coups redoublés, entament la
fubftance du bois, la brifent, la réduifent en frag-
mens, _& percent jufqu’à la retraite du ver qu’ils
ont découvert fous les fibres qui le cachoient; ils
dardent dans le trou qu’ils ont creufé leur langue
acérée, ils en percent le% ver , le retirent & en
font leur proie.
Cette manière de vivre exige, comme on vient
de le voir , une activité fans relâche & des travaux
rudes & continuels. Aufïi les pics ne ceffent-
ils de paffer d’un arbre à un autre ; ils fondent,
pour-ainfi-dire, ou ils interrogent, fi l’on veut, le
tronc-& les principales branches de chaque arbre
auquel ils fe font accrochés, & leur examen fait,
ils volent à un arbre peu éloigné , en. pouffant
leur cri rauque, qu’ils ne manquent jamais de
faire entendre dans cette occafion.
Dans la faifon de nicher , les pics agrandiffent
les trous qu’ils ont déjà commencés pour y chercher
des infe â es, & c’eft dans ces trous qu’ils font
leur nid ; mais comme il y a de ces oifeaux prefque
aufïi grands qu’une corneille, il eft aifé de fentir
combien ces grandes efpèces de pics doivent endommager
les arbres, tant en les perçant pour y
chercher leur pâture , que pour y faire leur-
nid ; c’eft ce qui eft caufe que ces oifeaux paffent
pour être très-préjudiciables aux forêts. On peut
remarquer , avec M. le comte de Buffon , que
les p ic s , quoiqu’ils foient ailés , font deftinés à
ramper autour des arbres, à y rentrer pour fe
reproduire après en être fortis, & à ne jamais
s’en féparer, puifque ce n’eft qu’à l’intérieur des
arbres qu’ils trouvent la nourriture dont ils ont
befoin & le lieu qu’il leur faut pour établir leur nid.
Il y a des pics prefque de la taille de la corneille,
comme je l’ai déjà d it, & d’autres plus petits que
la méfange, en même temps qu’on en .trouve de tous
les degrés de grandeur moyenne entre ces deux
extrêmes. La plupart des pics ont du rouge au !
fommet de la tête ; ce n’êft cependant quelquefois I
l ’apanage que du mâle, & lui-même n’a point de i
rouge dans quelques efpèces.
P i c . B e l .port. cToif pag. 74. Voyez P ic v e r d . |
P i c a c o u r o u g e .
Grand, pic huppé à tête rouge de Cayenne. P L !
tnl. 6 1 2 .*
« I l eft un peu plus long que le pic verd ; fon
» cou & fa queue font plus alongés ; toute la •
n tête-& le cou font garnis de plumes rouges jufque j
7t fur la poitrine , où des teintes de cette couleur \
» vont encore fe confondre avec le beau fauve j
» qui la couvre , ainfi que le ventre & les flancs ; |
» le refte du corps eft d’un brun-foncé prefque
» n o ir , où le fauve fe mêle fur les pennes des
” ailes. Ce pic fe trouve à la Guiane».
Cette defcription eft copiée de l’ornithologie de
M. le comte de Buffon ; la planche repréfente la
queue de la même couleur que les ailes ; le bec
blanchâtre ; les pieds noirs. Genre X LV II.
P ic a c r a v a t e n o i r e .
P L enl. 863.
Il eft moyen pour la grandeur entre Yépeiche
& le pic verd- ; la tête , la gorge , le haut du
cou en-arrière font d’un jaune - roufleâtre animé
d’une légère teinte de rouge ; le devant du cou
& la poitrine font d’un beau noir qui embraffe le
bas du cou par - derrière ; le deffous du corps eft
dun jaune roufleâtre ; le dos, les ailes, le croupion
&. la queue font d’un brun-roux, tirant au
mordoré, ondé de traits tranfverfals noirs fur les
pennes des ailes & fur celles de la queue, dont la
pointe eft tout-à-fait noire ; le bec eft couleur de
j corne & les pieds font gris - cendrés ; les plumes
de 1 occiput forment une huppe en pointe. On
le trouve à la Guiane , mais il par oit y être rare.
Genre X LV II.
- P ic a g o r g e ja u n e de Cayenne. PL enL
784. Voyez P i c (pe tit) a g o r g e ja u n e .
P i c ( p e t i t ) a g o r g e ja u n e .
P ic à gorge jaune de Cayenne. PL enl. 784.
C ’eft une efpèce nouvelle & qui paroît fort
; rare ; ce pic eft moins gros que Yépeiche ; le
j deflùs de la tête eft d’un beau rouge ; il y a de
I chaque cote du bec un trait de la même cou-
j ^eur^ ^es j oues 9 la gorge & le haut du cou en-
I arrière font d’un beau jaune ; tout le refte du
| plumage eft d'un verd teint d’olivâtre, uniforme
j fur les parties fupérieures, & moucheté, comme
| par écailles,fur les inférieures, de gris-blanc qui
. occupe le milieu des plumes; le bec & les pieds
font noirâtres. Genre XLV1L
P ic a têTe g r is e du Cap de Bonne-Efpé-
rance. P L enl. 7 8 6 , fig. 2.
M. le comte de Buffon qui a le premier fait
connoître ce p ic , en parle dans les termes fui-
vans :
« Prefque tous les pics ont le plumage bariolé ;
» celui-ci feul n’a point de couleurs oppofées ou
n tranchées ; flu brun - olivâtre - obfcur couvre le
» dos,le cou & la poitrine ; le refte du plumage eft
” 4’un gris-foncé , & cette couleur grife eft feule-
” nient plus claire fur la tête; on voit une teinte
» de rouge fur l’origine de la queue. Ce pic n’eft
” pas aufli grand qu’une* alouette n.
Suivant la planche enluminée les ailes font d’un
brun olivâtre, comme le dos,mais plus foncé, &
la queue eft noirâtre. ; le bec & les pieds font
noirs. Genre XLVII.
P ic a t ê t e r o u g e de Virginie. B r i s s .tom.VJ*
pag. 52. Voyez P ic a d o m in o r o u g e .
P i c a u x a i l e s d o r é e s .
Pic rayé du Canada. P L enl. 693,
Jim. B r i s s . tom. IV ,p a g . 7 2 , genre X LV II.
Grand piver aux ailes d'or. C a t e s b . tom. 1, pag.
& pl. l8 . .
Il n’eft pas to u t -à - fa it aufli gros que le pic
verd ,■ fa longueur totale eft d’onze ^ pouces ; fon
Vol d’un pied & demi ; les ailes pliées dépaffent
un peu la moitié de la longueur de fa queue ; il ai le
demis de la tête & du cou cendrés, le derrière
de la tête rouge ; les joues , la gorge & le^ devant
du cou d’un fauve-clair ; de chaque côté de la
tête une bande noire , qui pafle le long de la
mâchoire inférieure & s’étend jufque vers le cou ;
le dos, les plumes fcapulaires & les petites couvertures
du deffus des ailes d’un gris-brun, raye
tranfverfalement de noirâtre ; le croupion blanc ;
la poitrine, le ventre, les côtés d’un fauve-blanchâtre
, avec une tache ronde noire a l’extremitc
de chaque plume ; fur le milieu de la. poitrine une
large tache noire; les jambes & les couvertures,
du deffus & du deffous de la queue variées de
noir & de blanc; les grandes couvertures du deflùs
des ailes brunes, avec leur- tige jaune ; les pennes
des ailes brunes en-deflùs, doublées de jaune-pale ,
leur tige d’un jaune - doré, leur bord extérieur
marqué de taches d’un cendré-brun & leur cote
intérieur bordé de blanchâtre ; les pennes de la
queue jaunes en-deffous & terminées de noir,
brunâtres en-deflùs & bordées extérieurement-de
gris; la plus extérieure de chaque côté variée de
taches blanchâtres fur fon bord extérieur ; la tige
de ces pennes eft d’un jaune-doré dans fa première
moitié ; enfin leur côté eft terminée par
deux petits filets , caraélère particulier à cet oifeau.
La femelle a le deflùs de la tête & du cou d’iin
gris-brun, &. l’occiput moins v if qu’il n’eft dans le
mâle.
Ce pic diffère des autres oifeaux de fon genre
par quelques traits de conformation & par les habitudes
qui en font une fuite. Nous avons déjà
vu comment les tuyaux des pennes de fa queue
fe terminent ; mais ce qui eft plus remarquable ,
fon bec n’eft point en forme de coin, il eft légèrement
convexe en - deflùs, un peü applati en-
deflous , foiblement courbé dans fa longueur , & il
finit en pointe. Cet inftrument ne paroît pas propre
à entamer la fubftance des arbres ; il eft trop foible
pour cet ufage, & il n’eft pas conformé de manière
à ’le remplir ; aufli ce pic ne g rimpe-1- il pas le
long du tronc des arbres, mais il fe pofe fur les :
branches à la manière des autres oifeaux, & il eft
le plus fouvent à terre où il cherche fa nourriture.
Catesby, qui l’a obferré & auquel on doit ces
faits , ne nous dit point s’il a la langue conformée
comme les autres pics ,* on le trouve a la Virginie,
à la Caroline & au Canada; il eft aufli fort commun
à la Louifiane , d’où on en a beaucoup
envoyé depuis quelques années. Les voyageurs
doivent s’attacher à remarquer quelle eft la conformation
de fa langue, de quels alimens il (e
nourrit, & comment il les faifit & les prend j ils duivent
aufli obferver le lieu où il conftruit fon nid &
la manière dont il le fait ; car il doitnéceflairement
différer des autres pics à ce double egard.
P ic , appellé G o e r t a n , du Sénégal. PL enl.
320. Voye% G o e r t a n .
P i c b l a n c de Cayenne. B r i s . rom . IV,pag. S i .
Voyez P ic JA U N E de Cayenne.
P ic c h e v e l u de Virginie. V o y e z E p e i c h e o u
P ic c h e v e l u de Virginie.
P i c d’Auvergne. Voyez G r i m p e r e a u d s
M U R A I L L E . , n , ÿ
P ic (pe tit) de Cayenne. P L enl.7 8 6 ,fig . U
B r j s s . tom. IV , pag. 83. Voyez P i c ( le très-,
petit) de Cayenne.
P ic ( le très-petit ) de Cayenne.
Petit pic de Cayenne. PL enl. 786 , fig.
Idem. B r i s s . tom. IV, pag. 83 , genre XLVII.
' C ’eft le plus petit des pics connus ,• il n eft pas
plus gros que le roitelet, ou très-peu plus; fa
longueur eft de trois pouces trois lignes; fon vol
de iix pouces ; il a le fommet de la tête.rouge;
l’occiput noir, pointillé de blanc ; les joues brunes
& tachetées de blanc; le derrière du cou , le
deflùs du corps & les couvertures du deflùs des
ailes d’un gris tirant fur le roux; la gorge, le
devant du cou & ie deffous du corps varies de
blanc-rouffeâtre & de brun qui borde les plumes ;
les pennes des ailes d’un gris tirant fur le roux ,
& de plus les moyennes bordées de blanc-rouffeâtre
du côté extérieur; les quatre pennes du
milieu de la queue font brunes ; la latérale de
chaque côté , par raport à c elle s-c i, eft brune
du côté extérieur, & d’un blanc-roufleâtre du
côté intérieur ; les deux plus extérieures de
chaque côté font brunes de leur origine à la
moitié , à - peu - près , de leur longueur ; 1 autre
moitié eft d’un blanc-rouffeâtre & terminée de
brun ; le bec , les pieds & les ongles font gris.
La femelle n’a point de rouge ; tout le deffus
de fa tète eft noir ; d’ailleurs elle reffemble en
tout au mâle ; je les conferve l’un & l’autre depuis
long-temps; on les envoyé très-rarement de
Cayenne ; ils fe mêlent & vont de compagnie
avec les grimpereaux, dont plufieurs efpeces lont
plus greffes; ces petits pics, par la manière dont
ils font mouchetés , ont quelque reffemblance
avec le bengalip’npuete ; mais ils ont complettement
tous les caractères du genre des pics.
P ic de la première grandeur a u b e c b l a n c .1
C a t e s b . tom. 1. pag. G pl. 16 . Voye£ P ic (grand)
n o i r a u b e c b l a n c . j
P ic de Malaca. Voyage aux Ind. b a la Chine,
tom. I I ,p a g . a n .
11 n’eft pas fr gros que le pic verd ; le dellus de
la tête eft d’un rouge terne & les plumes forment
une huppe peu apparente ; la gorge & le devant
du cou font d’un jaune- rouffeatre ; le haut ou le
pli de l’aile eft d’un beau rouge ; je s pennes font
du côté extérieur d’un rouge-brunatre , & du cote
intérieur elles font tacheteés de blanc fur brun ;