
G E A
fçache encore quelle peut être la caufe de cet
inftinft naturel à ces deux efpèces d’oifeaux.
Les geais fe plaifent dans les bois , d’où ils font
des exçurfions dans les campagnes voifines. Ils
préfèrent pour placer leur nid les chênes les plus
touffus ; ils le compofent de racines entrelacées ;
la femelle y dépofe quatre ou cinq oeufs d’un
gris-verdâtre tachetés des mêmes couleurs plus
foncées. Les- petits commencent à muer dès le
mois de juillet, & cependant ils accompagnent
le père & la mère jufqu’au printemps , fuivant que
la famille fe fêpare.
Les jeunes Si la femelle ont des couleurs moins
vives que le mâle adulte , & leur plumage devient
d’autant plus beau, qu’ils avancent davantage en
âge ; ils le nourrifl'ent de gland principalement,
de fruits, tels que cérifes , mures de haïe, forbesr
Sac. ; de femences , comme po is, aricots. Ils ont
suffi, du goût pour la chair, & ils détruifent une allez
grande quantité de jeunes oifeaux qu’ils tuent dans
le nid en l’abfence des pères Si mères, mais ils exercent
fur-tout de grands dégâts fur les oeufs ; ces
déprédations font caufes qu’on leur donne la chaffe
& qu’on les détruit autant qu’on le peut. On emploie
contre eux les mêmes moyens que .contre les corneilles
, S i on prend fur-tout les geais à la pipée ;
on en fait fouvent auffi la chaffe Si on en détruit
un très-grand nombre pour avoir les belles plumes
rayées de bleu - clair , S i de bleu plus foncé qui
fe voient fur l’aile bâtarde. On connoît afl’ez
l’ufage auquel on emploie ces plumes qui ont
beaucoup d’éclat, mais qui ont quelque chofe de
dur & de roide, qui s’accorde mal avec la fou-
pleffe que doivent avoir les parures qu’on en
embellit.
Le geai fe trouve dans toutes les contrées de
l’Europe , S i il eft bien probable que le geai bleu
de VAmérique n’en eft qu’une variété. Il n’eft pas
très-rare de trouver dans nos contrées des geais
blancs ; leur plumage eft d’une couleur plus ou
moins .pure ; ils conlèrvent les plumes bleues telles
qu’elles fe voient fur l’aile du geai commun; mais
la même caufe qui altère le refte du plumage ,
influe auffi fur le bec & les pieds qui font blanchâtres
, S i fur les yeux qui font rougeâtres.
Le geai fe fait aifément à la domefticité &
devient très - familier ; il s’accommode dans cet
état de prefque toute efpèce de nourriture, Si il
v it de huit à dix ans. Il eft fi généralement
connu, qu’il m’a paru fuperflu de le décrire.
G ea i a ventre jaune de Cayenne. Voye^
G arlu.
G ea i blanc. B riss. tom. 11, pag. 51. Voyeç
Ge a i .
G ea i bleu de Canada. PI. enl. 529. B r is s .
tom. I l , pag. 55. Voyeç G ea i bleu de l’Amérique
feptentîionale.
Geai bl eu de l’Amérique feptentrionale.
Geay bleu de Canada. Br iss. tom. 11, pag. 55.
Geay bleu. Ca t . tom. 1, pag. 15 ,p l. 15.
G E A
Idem. E dw. pag. 60 , ch. X X IX ,p l. 239.
Il eft béaucoup plus petit Si d’une forme plus
alongée que notre geai ; il a près de onze pouces
du bout du bec à celui de la queue..
Les plumes qui reviennent en avant fur la bafe du
bec font bleuâtres ; il y a derrière ces plumes un trait
traniverfal noir qui s’élargit un peu entre l’oeil Si
le bec ; les plumes du fommet de la tête font
longues , étagées du milieu fur les côtés , d’un
beau bleu Si forment une huppe ; le derrière du
cou S i le deffiis du corps font du même bleu que
la huppe , Si la nuance devient plus foncée en
approchant de la queue ; les joues Si la gorge font
d’un cendré - bleuâtre encadré d’une raie noire ,
élargie fur le devant du cou ; la poitrine Si les
côtés font d’un cendré-bleuâtre lavé d’une couleur
vineufe ; le ventre & le deflbus de la queue font
blancs ; les petites couvertures du deffiis des ailes
font du même bleu que le dos ; les grandes font
d’un bleu éclatant, coupé par des barres noires
S i elles font terminées de blanc ; les grandes pennes
des ailes font d’un bleu - clair du côté extérieur ;
les moyennes font coupées de noir en travers
fur un fond bleu très-vif, & elles font terminées
de blanc ; la queue eft étagée du centre fur les bords;
les pennes latérales font bleues, terminées de blanc ;
les intermédiaires font rayées tranfverfalement de
noir fur un fond bleu ; les deux du milieu n’ont
pas de blanc à leur extrémité , & i l remonte d’autant
plus haut fur les autres qu’elles font plus externes ;
le bec & les pieds font noirs. Genre XV I.
Ce geai eft très-commun à laLouifiane & fa it ,
en grand nombre, partie des peaux qu’on envoie
de cette contrée de l’Amérique. Il eft d’une forme
fi élégante S i d’un plumage fi agréable , que ce
fer oit un des oifeaux que les voyageurs devroient
tenter de nous apporter vivants, comme objets de
cüriofité. Je les inviterois d’autant plus à cette
tentative , que les geais font en général robuftes
S i très - faciles à nourrir, puifque prefque toute
efpèce d’aliment leur convient à-peu-près indifféremment.
Geai b ru n de Canada.
PI. enl. 530.
B r is s . tom. I I , p l . IV , fig. 2.
Il n’eft pas auffi gros que notre geai : le deffiis
de la tête Si la gorge font d’un blanc - fàle Si
jaunâtre ; le derrière Si les côtés de la tête font
d’un brun-noirâtre ; le cou eft blanchâtre , le refte
du defliis du corps eft brun ; la poitrine eft d’un gris-
blanc ; le furplus du deflbus du corps de cette dernière
couleur, mais plus foncée ; les pennes des
ailes & de la queue lont brunes terminées de blanchâtre
; les deux pennes du milieu de la queue font
un peu plus longues que les latérales ; le b e c , les
pieds & les ongles font noirâtres. Genre XVI.
G e a i ,d e b a t a i l l e . Voye^ G ros -b ec .
G e a i de Bohême. Voye^ J a s e u r .
G e a i de Cayenne. PL enl. 373. B r is s . tom. 11,
pag. 52. Voye£ B lan ch e -c o if f e .
G eai
G E A
G eai de la Chine (lé petit). Voyag. aux Indes
'& à la Chine, tom. I l , pag. 188 , pl. 107.
Il eft d’un tiers plus petit que le geai d’Europe :
le front eft blanc ; la gorge noire ; le deflus de
la tête Si le cou d’un gris-foncé; les joues blanches ; j
le deflus Si le deflbus du corps d’un gris-brun',
plus foncé en-deflus S i plus clair en-deflous ; les
pennes des ailes Si celles de la queue brunes ; l’iris
roufleâtre; le bec & les pieds noirs. Genre X V I.
Geai de la Chine à bec rouge.
C ’eft parmi les geais la plus belle efpèce qui
foit connue : celui-ci"a environ dix-huit pouces-
du-bout du bec- à celui de la queue , qui eft longue
d e onze pouces : il n’eft pas auffi gros que notre
geai, mais, il eft , au contraire , fwelt S i dégagé.
Le devant, les côtés de la tête , la gorge & le
devant du cou font d’un très-beau noir ; le fommet
S i le vderrière de la tête font couverts de plumes
d’un bleu-c lair, longues S i dont l’oifeau peut,
en les relevant, fe former une huppe ; le dos eft
d’un cendré - foncé , légèrement lavé d’une teinte
violette ; le deflbus du corps eft d’un gris - perlé
avec une nuance fuperficielle de bleuâtre ; les
pennes moyennes des ailes font d’un bleu glacé
de violet , terminées de blanc ; les grandes font
colorées de même, mais elles n’ont que très-peu
de blanc à l’extrémité, les plus externes n’en obt
point du tout.
La queue eft compofée de douze plumes étagées.
L a première , de’chaque côté, eft fort courte , Si
les -deux du milieu excèdent les latérales de plus
de trois pouces ; ellesfont d’un bleu-clair, terminées
de blanc ; les latérales font bleuâtres à leur origine
, noires dans leur milieu , blanches- à leur
extrémité ; le bec^& les pieds font d’un beau
rouge. M. Sonnerat, qui a rapporté cet oifeau de
la Chine-, aflure qu’il y eft fort commun, qu’on
en tient beaucoup en cage , que ces geais deviennent
très-familiers , & que les Chinois les drefîent
a différens exercices , comme de mettre le feu
avec une mèche allumée, dont ils tiennent l’extrémité
dans leur b e c , à ces pièces de bas. artifice
qui font d’ufage à la Chine. Genre X V I.
G eai du Pérou.
Il eft de la grofleur du geai bleu de VAmérique
feptentrionale , mais il a là queue plus grande, &
il eft en général d’une forme plus alongée ; il y
a trois touches d’un bleu d’azur fur la tête , une
à la racine du bec en-deflus, les deux autres dp
chaque côté de la tête entre l’oeil S i le" bec ; le
refte de la partie fupérieure des joues ,1e fommet
de la tête, les côtés & le. haut du cou en arrière
font blancs ; le bas du cou en arrière fe colore en
un verd qui fe fonce par nuances, qui fe fond
dans le blanc fur les côtés , qui s’étend fur tout
Je deflus du corps , fur les ailes & les fix pennes
intermédiaires de la queue. Cette couleur verte
eft -depuis le dos jufqu’à l’extrémité de la queue
d’une nuance forte, fans être fombre, c’e ft , au
contraire, un verd brillant ; la gorge S i le devant
Hiftoirç Naturelle. Tome II ,
G E L 5 7
du cou font d’un très-beau noir ; la poitrine Si le
deflbus du corps font d’un jaune couleur de foufre
v if qui s’étend fur les trois pennes latérales dè la
queue de chaque côté ; elle eft étagée du milieu,
fur les bords ; le bec eft d’un noir foncé Si les
pieds, font noirâtres. Genre XVI.
Ce beau g ea i, qui n’avoit pas été décrit, faifoit
partie de quelques oifeaux envoyés du Pérou à
M. Dav ila, garde du ,cabinet du roi d’Efpagne,
qui me les .avoit adreflçs à Paris pour les lui faire
préparer.
Ge a i ' de Sibérie.
Il eft à - peu - près de la taille du geai bleu de
P Amérique. La tête eft couverte en-deflus de plumes
d’un roux-brun, aflfez longues pour qu’en les re-
dreffant l’oifeau s’en forme une forte de Huppe à
la manière de notre geai ; tout le deflus du corps
eft d’un gris - brun ; les plumes qui reviennent
en -a v an t fur la bafe du bec font blanchâtres;
les joues Si la gorge font d’un blanc-gris ; le haut
du cou en-devant & la poitrine font d’un jaunâtre-
clair, le refte du deflbus du corps eft couleur de
rouille ; la queue eft de cette dernière couleur ,
excepté les deux pennes du milieu qui font d’iin
cendré-brun; celles des ailes Scieurs couvertures
font de cette couleur ; il faut en excepter l’aile bâtarde
, la troifième & quatrième pennes, à compter
de dehors en-dedans, fur lefquelles la couleur de
rouille du deflbus du corps reparoît Si y forme
une raie longitudinale : le bec eft noir , les pieds
bruns. Genre XVI.
G e a i de Strasbourg. V. R o l l ie r d’Europe. -
G E L IN E . Voye^ C oq.
G E L IN O T E .
P l. enl. 4 7 4 , le mâle ; 47 5 , la femelle.
B r is s . toni.l ,pag. 19 1 . Genre V e.
, Gelinote de bois. Be l . Hifi. nat. desoif.pag. 232.»
fig. ibid: & port d’oifi pag. 6 1.
En Latin , gallina coryllorum.
Bonafa ,* perdice alpefire , en Italien ; •
Ha^el-hun , rott-hun , &c. en Allemand ;
Ha^el-lien , en Anglois ; '
Hiaerpe, hierpe , en Suédois.
La gelinote eft à-peu-près de. la même grofîeur
que la bartavelle , ou un peu plus grofle qu’une
perdrix-rouge ; fa longueur eft de quatorze pouces;
elle a près de dix pouces de vol ; les ailés pliées
ne s’étendent qu’au quart de la longueur de la
queue ; le deflus du corps eft varié de brun , de
noirâtre , dé cendré Si de roufleâtre ; ces couleurs
coupent tranfverfalement les plumes & forment
auffi des taches ; la partie fupérieure du bec
eft couverte à fa bafe de petites plumes noires ;
il y a une tache blanche au-deffus de chaque narine
, deux autres de même couleur au-deffous,
une entré l’oeil & le bec , & la troifième derrière
l’oe il, & de plus -une ligne demi-circulaire
rouge au-deflus de l’oeil , formée par une peau
nue Si couverte de papilles ; la gorge eft noire
dans le mâle Si grifâtre dans la femelle ; les
H