
HÉRON NOIR.
B r i s s . tom. V,pag. 439. Genre L X X X I .
I l eft de la grandeur du héron commun î
tout Ton plumage eft noirâtre avec quelques reflets
bleuâtres fur les ailes : il a été décrit par
Schwenckfeld qui l’a obfervé en Siléfle ; c’eft une
efpèce peu connue , qui paroit cependant être la
même , dont parlent les auteurs de l’ornithologie
italienne, 8c qu’ils difent fe trouver fur les bords
de la mer ; 8c l’on peut croire auffi, d’après Flac-
court, qu’on trouve le héron noir à Madagafcar,
où même il a , fuivant ce voyageur, un nom particulier
dans la langue du pays.
Héron pourpré.
B r is s . /om. V x pag. 410.
Il eft à-peu-près de la taille du héron commun :
le fommet de la tête eft d’un cendré-noirâtre ; le
deffus du cou varié de petites lignes noirâtres fur
fond-cendré ; le devant du cou, la poitrine font
parfemés fur même fond de taches roufleâtres ; le
deffus du corps eft d’un marron-pourpré ; le ventre,
les côtés 8c le haut des jambes font d’un cendré qui
s’éclaircit à mefure qu’on approche de la queue :
les pennes des ailes font d’un brun - noirâtre ; la
queue eft de la même couleur que le deffus du
corps ; le bec eft d’un jaunâtre pur fur la portion
inférieure , verdâtre fur la fupérieure dans la dernière
moitié de fa longueur ; le bas des jambes ,
les pieds & les ongles font d’un gris-brun.
M, Briffon décrit, tom. V3pag. 424, & a fait
repréfenter, pi. X X X V I , fig. 2 , fous le nom de
héron pourpré huppé , on a auffi donné, fous le même
nom, pl. enl. 788 , le portrait d’un héron , qui *
très - probablement, ne diffère du précédent que
par le fexe 8c qui eft le mâle cependant fuivant
la defcription de M. Briffon, le héron pourpré
huppé eft moins grand que le héron pourpré, Amplement
dit ; mais, cet auteur e x a â parle du premier,
d’après Marfilli, qui le compare pour la taille au
héron commun , 8c du fécond d’après, fa propre
©bfervation : c’en eft affez pour douter de la différence
de grandeur entre les deux hérons, & l’analogie
les rapproche ; c ar, avec le même fond de
couleur en général, le héron pourpré huppé a des
nuances plus vives , & il diffère fur-tout par une
huppe compofée de longues plumes noires qui retombent
en arrière ; mais la vivacité des couleurs ,
la huppe & tous les ornemens furabondans , en
général , font les attributs des mâles. Soit que ces
deux hérons foient en effet mâle & femelle , ou
chacun d’une efpèce différente, ils font très-rares
dans nos climats : le premier a été vu fur les bords,
du Danube par le comte Marfilli ;. le fécond a été
décrit d’après un individu tué en France , & j’ai
rapporté de Rome la peau d’un héron pourpré, non.
huppé.
Héron pourpré du Mexique. Br is s . tom. V>
pag, 422. Voyez Cr a b ie r POURPRÉ.
Héron pourpré huppé , pl. enl. 788. Br is s .
tom. Vxpag. 424. Voye£ HÉRON POURPRÉ,.
Héron roux du Sénégal ( petit),];/, enl. 31
Voye^ B utor du Sénégal ( petit ).
Héron v io l e t .
Héron de la côte de Coromandel, pl. enl. >906.
Il n’a pas plus de trente pouces j de longueur y
tout le plumage eft d’un bleuâtre très-foncé, teint
de v iolet, excepté les deux tiers fupérieurs du cou,
8c le deffous de la queue qui font blancs : le bec
eft d’un brun-rougeâtre, 8c les pieds font d’un
rouge de brique', fuivant la figure enluminée.
Genre L X X X I .
H ÉRO NIÈR E .
Les héronières étoient, chez nos pères, des parties
de parcs ou de bois, dans lefquelles on plan-
toit à quelque diftance d’un étang ou d’une rivière
, des arbres qui s’élevoient fort haut, 8c
qu’on conduifoit de manière que les hérons étoient
attirés par la commodité qu’ils trouvoient à y placer,
leur nid; on enlevoit les petits qu’on engraiffoit>,
8c qui paffoient pour un trè s-bon mêts ; Ie
goût ayant changé , fur cet article , nous n’avons*
plus de héronières. Voye£ HÉRON.,
HIBOU ou M O Y EN D U C . .
P l. enl. 29.
B r is s . tom. 13 pag. 26, genre X L
Moyen duc ou hibou, cornu.. Be l ., hifl. nat. de&
oif. pag. 13 7 . fig. pag. 138'.
Idem , idem „ port, d'oif. pag. 25.
En Latin afio , otus , noElua, aurita *
Duco cornuto en Italien y
Mochuelo en Efpagnol ;
Ohr-kutç-, uhr-eiile, orheuwel en Allemand^
Kruk-nocny 3 Sowa-ujfata en Polonois ;
Hornrugla en Suédois ;
Horn-owle en A n g l o i s '
Choue cornerote en Bourgogne.>
Ducquet en Gafcogne;
Chathuant de Bruyères en Sologne ;
Chouant: en Bretagne ;
Choudet, chathuant cornu en divers endroits..
Le hibou ou moyen duc eft du nombre des oiféaux;
de nuit, qui ont de chaque côté de la tête une?
touffe de plumes en forme d’oreilles ; il n’en eft;
pas de plus commun dans nos contrées & de
plus généralement connu que le hibou ; fa groffeur
eft à-peu-près la même que celle d’une corneille y:
fa longueur, du fommet. de la tête à la.queue.,,
eft de treize pouces 8c demi ; il a trois pieds moins
un pouce de v o l 8 c fes ailes, pliées dépaffent ua
peu la queue; le deffus de la tête, du cou- 8c du;
dos font variés de brun., de roux très-clair 8c de:
blanchâtre les mêmes nuances s’étendent fur les
plumes, fcapulaires & les couvertures du deffus.des,
ailes., mais plufieurs de ces plumes font terminées,
par une. tache blanche ;- le c.roupion eft d’un roufi-
.feâtre varié de brun ; les plumes décompofées qui:
forment un cercle autour de chacun des yeux font
blanchâtres , 8c terminées de noir ; celles, qui*
font à la circonférence du cercle font, dures,* frj~-
fées. 8c roides*
Les faifceâux de plumes qui s’élèvent au-deffus
de la tête , un de chaque côté * ont un peu plus
d’un pouce de long, font bruns à leur origine 8c
variés à leur fommet de brun , de roux-clair 8c
de blanchâtre ; le devant du cou 8c le deffous du
corps font rayés en long , dans le fens des plumes
de beun fur ùn fond rouffeâtre : les penhes des
ailes font rouffes à leur origine 8c variées de brijn
dans le dernier tiers de leur iongueur ; la queue
eft rayée 8c variée par taches, de brun fur un
fond rouffeâtre ; l’iris eft d’un jaune très-vif ; les
pieds font couverts, jufqu’à l’extrémité des doigts,
de plumes roufleâtres, femblables à des poils; le
bec 8c les ongles font noirâtres.
Le hibou habite les mâfures , les forêts en
montagnes ; il fe retire dans les trous des vieux
murs, dans les fentes des rochers, dans les arbres
creux ; il ne conftruit point de n id , mais il profite •
de ceux que des oifeaux diurnes ont abandonnés.
Ce fa it, que je cite d’après l’autorité de M. le
comte de Buffon, pourra furprendre par rapport
à un oifeau de nuit ; les nids de p ie , de bufe dans
lefquels la femelle du hibou fait ordinairement fa
ponte, font conftrtiits fur des arbres é levés; ils
font expofés au grand jour 8c ne paroiffent pas convenir
à un oifeau noéîurne ; mais on ne doit pas
oublier que plufieurs des oifeaux de cette claffe né
font pas entièrement privés de ladaculté de voir
pendant le jour, 8c que le hibou eft de ce nombre ;
d’ailleurs on conçoit que retirée fur fon nid, la
femelle àu'moyen duc peut y demeurer tranquille
■ pendant tout le jour 8c fans donner à manger à
les petits, comme les femelles des oifeaux diurnes
paffent la nuit dans l’inaélion 8c fans alimenter
leur couvée. C ’eft cette faculté d’entrevoir en plein
jour, qui eft caufe que le hibou 8c les autres oifeaux
noéhïrnes qui en jouiflent, lorfqu’on les
trouble alors, exécutent des mouvemens incomplets,
qui paroiffent avoir quelque chofe dè ridicule ,
8c qui font au fond les mêmes que ceux des animaux
diurnes , inquiétés, dans l’obfcurité , mais
qu’on ne remarque pas parce qu’ils ont lieu dans
des ténèbres ; ces mouvemens confiftent à alonger
8c à retirer la tête, à l’abaiffer 8c l’élever , à
étendre 8c retirer les pieds ou les doigts, 8c en
des contorfions., telles qu’en fait un animal
épouvanté, 8c qui ne diftingue pas ou difcerne
mal ce qui l’environne ; ces divers mouvemens ont
fait regarder, par les anciens, le hibou & les oifeaux
qui lui reffemblent, comme des animaux
gefticulateurs, qui femblent imiter les farceurs 8c
fes. bouffons. Cependant MM. de l’académie
avoient penfé que les remarques des anciens à
cet égard dévoient s’appliquer à la demoifelle de
Numidie , 8c que par conféquent, Yajîo, Y otus.
qui font les oifeaux pantomimes des anciens na-
turaliftes étoient cette grue d’Afrique; mais tous
fes modernes, s’acordent. à reconnoître le hibou
dans, Yajio 8c Y otus. M. de Buffon eft entré , à
l’occafion du fentiment de MM,, de l’académie %
dans une difcuffion qui éclaircit le fujet, confirme
le fentiment des naturaliftes modernes , 8c que je
ne peux qu’indiquer au leéieur qui fera curieux de
connoître par lui-même les differentes opinions.
Non-feulement le hibou eft commun dans toutes
nos provinces , 8c dans l’Europe en général, mais
il paroît fe trouver en Afie 8c il habite auffi
l’Amérique. Belon l’a vu dans les plaines de Cillcie ,
8c il a été envoyé bien des fois de la Guiane. J ’en
conferve un de cette contrée, qui diffère trop peu du
nôtre pour le regarder autrement que comme une
très-légère variété ; je n’y vois de différence que dans
la taille, qui eft un peu plus grande du côté du hibou
de la Guiane. M. Briffon décrit, tom. 1 , pag. 408- r
un hibou d'Amérique , qu’il dit fe trouver dans la-
partie méridionale ; il ne diffère du nôtre 8c de
celui de la Guiane que par quelques nuances dans,
les coiffeurs, 8c en ce que les faifceaux de plumes
en forme d’oreilles font immédiatement au-dèffus
des yeux ; à l’égard du hibou du Mexique, Briff.
tom A , pag. 49.2 , cet oifeau, indiqué par Fernandez ,
eft décrit trop brièvement pour rien ftatuer.de
certain à fon égard, 8c l’on peut feulement con-
jeéfurer que c’eft une variété du nôtre. Le petitr
duc de la Caroline de M. Briffon, tom. 13 pag. 4 9 7 ,
qui eft le petit hibou de Catesby , 1. 1, p. 6» pl. 7
eft d’une grandeur moyenne entre notre hibou 8c
le fcops y il paroît avoir plus de rapport par les
couleurs avec le premier qu’avec le fécond o i-
feau, 8c il me paroît difficile de décider fi c’eft
une efpèce féparée , ou une variété , foit du hibou1,-.
fbit du fcops ; mais il me refte à parler d’un hibou y
indiqué par Aldrovande*, 8c qui fe trouve en Italie ,,
e’eft le hibou d 'Italie, B r is s G N , tom. I , pag. 491
il eft plus grand que le hibou ordinaire ; le fond
de fon plumage eft un cendré rouffeâtre, pointillé
8c couvert en deffus de taches brunes, varié
en deffous du corps de traits bruns, fuivant la--
direction des plumes..
Hibou cornu.- Be l . Voye1 Hibo u .
Hibou d’Amérique. Br is s . tom. I , pag. 498..
Voye£ Hibou.
Hibou de la Chine. Voyage aux Indes & à la
Chine , tom. I I 3pag. 185.
Il eft de la grandeùr du hibou d’Europe. La tête'
8c tout le deffus du corps, ainfi que le haut desailes
font variés de noir 8c de brun-rouffeâtre ; les*
grandes pennes des ailes font nuées de même 8c
de plus tachetées de blanc-rouffeâtre ; le front e ft
blanc ; la gorge eft d’un roux-clair, 8c il y a fur
chaque plume une ligne noire longitudinale ; le?
deffous du corps eft varié de bandes noires 8c de-
bandes tranfverfales blanches, fur fond roux-foncé y,
le bec 8c les pieds font noirs. Genre X I.
Hibou ( petit ) de la côte de Coromandel».
Voyage aux Indes & à la Chine , tom. I l , pag. i8&*-
Il eft d’un tiers plus petit que lé Æz7>oa<d’Europe y,
la tête , le derrière du cou , le deffus du corps ,,
les- couvertures- des ailes font, tachetés de blanoë