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dommage par leur nombre. Cet objet mérite donc
<ju on y faiî.e attention. Mais au lieu de s’arrêter-,
comme plufieurs perfonnes le pratiquent, à prendre
les oifeaux qui entrent dans les lieux où l’on conserve
les grains , il me femble qu’il feroit plus
avantageux de leur en fermer l’entrée. Ce moyen
ne feroit pas plus 8c même moins difficile que
c e prendre les oifeaux ; il préviendroit totalement
u j ^ ât Peuvent faire 5 au lieu que la méthode
de les prendre n'empêche qu’en partie le
dommage qu'ils caufent, ne fait que le diminuer,
& que leur prife n’indemnife pas du tort qu'ils
©nt pu faire. 11 fuffiroit pour les empêcher d’entrer
de boucher tous les trous par où ils peuvent s’introduire,
8c de griller les fenêtres ou de les fermer
avec des filets qui ne gêneroient pas la circulation
de l’air. Si l’on néglige ce moyen , qui me
iemble le plus fû r , & fi malgré le bénéfice qui
refultcroit de la première mife, il paroît trop dif-
jpendieux , on peut par les moyens fuivans diminuer
le nombre des oifeaux , & remédier en partie
au dommage qu’ils pourroient caufer.
S ’ïl s’agit d’un grenier , il faut, quand on veut
donner la chalfe aux oifeaux, en fermer toutes
les renetres a l’exception de deux ; laiffer tous
■ g v^ ls, ouverts ; tendre à une des deux crok
iees Jaiffées ouvertes un filet contremaillé qui
en bouche exaéiement l’ouverture ; attacher à
1 autre croifée qui demeure libre & ouverte, une
fcorde difpofée , fuivant l’état des lieux, de façon
cju en la tirant on ferme promptement la croifée 3
fi elle eft à battans , ou qü’en lâchant la corde elle
s’abaiffe auffi promptement fi elle efi à couliffe ;
la corde dont on fe fert doit être prolongée juf- '
qu au dehors du grenier , 8c aboutir foit à la porte ,
foit dans un corridor ou une pièce voifine , d’où,
regardant par un trou pratiqué pour cet ufage,
on tire ou on lâche la corde, pour fermer la
croifée , lorfqü’on voit dans le grenier une fuffi-
fante quantité d’oifeaux. On ouvre à l’inftant la
porté qu on a foin de refermer fur foi , & les
oifeaux fe précipitent vers la croifée où efi tendu
le filet fur lequel ils fe jettent 8c dans lequel on
les prend. Pour les engager à entrer plus promptement
6c en plus grand nombre dans le grenier,
au moment où tout efi prêt pour les y prendre *
on répand quelques grains, ou un peu de mie de
pain, fur les bords de la croifee reftée libre ; on
en forme une foible traînée qui vient aboutir à
un tas plus confidérable au •milieu du grenier 8c
autour duquel les moineaux s’affemblent, fans qu’ils
a ien t, a caufe dé l’éloignement, le temps de regagner
la croifee quand fon mouvement leur fait
prendre la fuite.
S’il s’agit d’une grange , on n’y laiffe qu’une
lenetre ouverte 3 s’il y en a plufieurs ; s’il n’y en
a point du tou t, on fait un trou dans le mur ; on
pafle dans .ce trou ou dans la fenêtre une naffe à
prendre du poiffon ,1e bout évafé tourné en-dedans
fie la grange, le bout étroit ea-dehors 8c bouché
ô i S
avec du foin. On s'en fert pour clore les cou-
vertures^ que la nafie ne fermeroit pas en n’occupant
qu’une çartie de l’efpace du trou ou de la
fenetre. On répand quelques grains en-dehors 8c
en-dedans de la porte par le deffous de laquelle,
communément mal clos, les oifeaux ont coutume
de s’introduire. On fait en - dedans une traînée
de grains qui aboutit à un tas dans une diftance
fuffifante. Quand on préfume qu’il efi entré affez
d oifeaux, ce dont on peut juger en les voyant
de loin s’approcher de la porte 8c fe gliffer deffous
, on l’entr’ouve , on la referme fur fo i, 8c on
fait du bruit; les oifeaux n’ofent reprendre cette
route 8c cherchent à fortir par la naffe dans laquelle
ils fe trouvent pris ôc dont on les retire en-dehors.
Mais ne feroit-il pas plus fimple 8c plus avantageux
de clore exa&ement le deffous des portes,
& ne le pourroit-on pas aifément au moyen d’un
fimple feuil en bois ?
On prend par les deux méthodes que je viens
de décrire beaucoup de moine aux-franci, , 8c avec
eux quelques pinfons , verdiers 8c bruants , qui les
■j füivent dans les greniers 8c dans les granges , fur-
toüt en-hiver 8c principalement quand la terre efi:
couverte de neige. Ce font autant d’ennemis de
moins, mais qu’on gagneroit plus à ne pas laiifer
entrer qu’à- les furprendre.
Ois e a u appelle V eu v e à Cayenne. Voyer
S a v a n a . j x
O is e a u -A r c t iq u e . E dw. tom. 1 1 1 , pag. &
pl. 149. Voye1 L ’a b b e a lo n gu e q u eu e .
O iseau a R iz . C a t e s b . tom. 1 , pag. 8c pl. 14.
Voye{ A g r ip en n e .
O is e a u -b r u n a b e c de g r im p e r e a u .
Grimpereau brun du Bréfil. Pl. enl. 587 ,fig. 3.
Grimpereau noirâtre du Bréfil. B r is s . tom. 1 1 1 3
pl* X X X l l l , fig. 3 , genre X L I1I.
La longueur totale de ce grimpereau efi de cinq
; pouces quatre lignes , 8c fon bec feul. a un pouce
ae long. Le front 8c la gorge font d’un verd-doré ;
1 r r P derrière du cou, tout le
deffus 8c le deffous du corps Jb n t d’un brun-
noirâtre | le devant .du cou efi d’un rouge-éck-
tant : cette couleur qui termine les plumes efi la
feule qui paroiffe quand elles font couchées , mais
lorfqu’on les relève on s’apperçoit qu’en-deffous
du rouge, chaque plume efi rayée tranfverfale-
ment de verd - bleu, changeant en v iolet, 8c que
toutes font noirâtres à leur origine ; les petites
couvertures du deffus des ailes font d’un violet-
eclatant ; les moyennes du même brun que le dos
& les grandes, ainfi que les pennes de l’aile 8c
celles de la queue , font d’un brun qui tire un
peu fur le roux : le b e c , les pieds 8c les ongles
font noirs.
M. Briffon, qui a le premier fait connoître ce
grimpereau , dit qu’on le trouve au Bréfil. A juger
par J analogie , il paroîtroit plutôt appartenir aux
parties méridionales de l’ancien continent : fon
plumage fe raporte a celui des grimpereaux d’A -
t> 1 $
fr iq u e & des c o n t ré e s du m id i e n A f i e , au h e u
q u e le b l e u , le v e r d , fo n t p lu s c om m u n ém en t le s
co u leu r s d e s grimpereaux d ’A m é r i q u e ; d a illeu r s
c e u x - c i n’o n t p a s n o n p lu s le b e c au ffi lo n g qu e
c e u x d e l’an c ie n c o n t in e n t , 8c c e lu i d o n t il s a g it
l ’a fo r t lo n g . E n fin , M . B r if fo n d é c r it c e grimpereau
c om m e l’a y a n t v u d an s un c a b in e t o ù o n le
c o n fe r v e , 8c il fau t a v o u e r q u e le s in d ic a tio n s
q u ’o n t r o u v e d ans le s c ab in e t s , lu r le s p a y s d o u
fo n t le s d iv e r fe s p ro d u c tio n s y e x p o fe n t fo u v e n t
à d e s m é p r i f e s , q u ’u n g ran d n om b re d e c ir co n f-
tan ce s p e u t o c c a fio n n e r 8c q u i en im p o fe n t a u x
'p o f lè f fe u r s d e s o b je t s a v a n t to u t a u t r e .
O i s e a u - c e n d r é d e la G u ia n e .
Manakin cendré de Cayenne. Pl* enl. 6 8 7 ,
g* 1.
I l e f i à -p e u -p rè s d e la g ran d e u r du gobe-mouche
-qu’on tr o u v e au x e n v i ro n s d e P a r is ; le d e v a n t du
f r o n t , le b a s d es jo u e s , la g o r g e , fo n t d u n b e au
b lan c q u i fe fa lit fur. le d e v a n t d u c o u , 8c le re fte
d u d e ffo u s du c o rp s n’ e ft qu e b lan ch â tre ; le fom -
jn e t 8c le d e r r iè re d e la t ê t e fo n t n o ir s ; le r e fte
du d e ffus du c o rp s , le s. a ile s 8c la q u e u e fo n t c en d
ré e s , le s g ran d e s c o u v e r tu re s 8c le s p e n n e s d es
a ile s fo n t b o rd é e s d e b lan c ; la q u eu e e f i é ta g é e ;
le b e c e f i n o ir •, le s p ie d s , fo n t d ’u n g r is -b ru n .
M . d e B u ffo n a fim p le m en t d o n n é le n om d’o i-
feau- cendré à c e tte e fp è c e , 8c i l rem a rq u e qu ’ il
d iffè re d e s manakins 3 à la fu ite d e fq u - ls i l le p la c e ,
p a r fa q u e u e q u i e f i b e au c o u p p lu s lo n g u e 8c e ta -
g é e ; je le re g a rd e p lu tô t c om m e é tan t du m em e
g e n re qu e le gobe-mouche d o n t i l 411’a p a ru a v o i r
le s c a ra é lè re s .
O i s e a u - d e -N a z a r e .
M. le comte de Buffon s’eft appliqué à répandre
quelque jour fur l’hiftoire de cet oileau fort peu
connu , 8c qui ne l’eft que par des -notices infuf-
fifantes de quelques voyageurs ; ce que j ’ai à en
dire efi entièrement extrait de l’ouvrage de 1 or-
nithologifte françois.
\doïfeau-de-Na\are e f i p lu s g ro s qu ’un cygne :
au lie u d e p lum e s i l a to u t le co rp s c o u v e r t d ’un,
d u v e t n o ir ; 8c c e p en d an t il n’ e ft p a s ab fo lum en t
fans 'p lum e s , c a r il en a d e n o ire s au x a ile s 8c
d e fr ifé e s fur le c ro u p io n , q u i lu i tien n en t lie u d e
q u e u e ; il a le b e c g r o s , r e c o u rb é un p e u p a r -
d e ffo u s ; le s p ie d s hauts 8c c o u v e r t s d é c a illé s ;
t ro is d o ig ts à ch a q u e p ie d ; le c r i d e Yoifon , 8c fa
ch a ir e f i m é d io c rem en t b o n n e .
C e fin g u lie r o ife au tire fo n n om d e l’ile N a z a re
o ù il a é té o b fe r v é , en tre l’île d e B o u rb o n 8c
M a d a g a fc a r : C a u c h e l 'a a n c ien n em en t v u d ans
l ’île M a u r ic e , a u jo u rd ’hui l’île d e F r a n c e . I l dit
qu e la fem e lle n e p o n d qu’ un oe u f , b la n c 8c g ro s
c om m e un p ain d’un fo u ; q u ’e lle le d é p o fe à te r re
fu r d e s p e tits tas d’h e rb e s 8c d e fe u ille s qu ’ e lle a
fo rm é s ; qu e f i on tue le p e t i t , o n t r o u v e une
p ie r re g r ife dans fo n g e fie r .
A p r è s , a v o i r d é c r it Yoifeau-de-Na^are 8c Y oifeau
folitaire 3 av e c , le q u e l i l a b e a u c o u p d e r a p o r t ,
t) I S 16 \
M. de Buffoft les compare chacun ni dronte, qui
leur reffemble en beaucoup de chofes a tous deux;
mais il ne décide pas fi ces trois oifeaux ne forment
qu’une efpèce , ou fi c’en font trois diftinâes. ^
Les raports entre les trois oifeaux font i ° . qu’ils
appartiennent au même climat; i ° . qu’ils n’ont
été trouvés que dans les île s , 8c qu’aucun des
trois n’a été apperçu dans le continent ; 30. ilsfé
reffemblent par la groffeur , par 1 impuiffance dé
v o le r , par la forme des ailes la queue 8c du
corps entier ; 8c on leur a trouve a tous trois une
ou plufieurs pierres dans le gefier. ^
Comparant enfuite ces oifeaux deux a deux
le plumage du dronte fe rapproche de celui du
folitaire pour la couleur, & de celui de l'oifeau-
de-Na^are pour la qualité de la plume qui n eft
que du duvet ; 6c ces deux derniers oileaux^ie
conviennent encore en ce qu ils né pondent qu un
oeuf.
Mais le ironie 8c le folitaire ont quatre doigts
& l'oifeau-de-Naiare n’en a que trois ; le folitaire
a fur les cuiffes de véritables plumes , 8c les deux
autres n’ont que du duvet ; Je dronte a les plumes
qui bordent la bafe du bec difpofees en maniéré
de capuchon 8c les yeux dans le bec. Léguât n a
rien vu de pareil dans le folitaire, 8c il dit au con-
i traire de cet oifeau , qu’il avoit beaucoup obfervé,
que /a tête eft fans crête 8c fans huppe : Cauche
ne dit rien de celle de ïoifeau-de-Naiare ; enfin
la chaii des folitaires eft excellente , .celle de \’oi-
feau-ie-Na^are médiocre , 8c celle du dronte mau-
. vaife. Je ne doute pas qu après avoir lu le parallèle
des trois oifeaux , beaucoup de perfonnes ne fe
décident à les regarder comme autant d’efpèces
diftinâes ; cependant M. de Buffon après nous
avoir avertis qu’il a apporté beaucoup de foin à
comparer les defcriptions de ces trois oifeaux, ne
prend point de parti, ne réfout point le^ problème
8c engage au contraire les voyageurs a obferver
ces oifeaux , à en faire une defcription exaéfe , 8c
il leur trace le plan.des obfervations qu’ils auroient
à faire. J ’ajouterai pour umque réflexion que mal-
heureufement pour les progrès de 1 ornithologie 9
ces oifeaux ne fe trouvent plus dans les lieux ou
les premiers navigateurs les ont v u s , ou que du
moins les recherches pour les retrouver ont ete
vaines , 8c qu’àinfi il y a lieu de craindre que
ces animaux , qui s’étoient confervés dans des îles
inhabitées , n’aient été détruits entièrement depuis
que ces îles ont été peuplées ou fréquentées , 8c
qu’il n’y a guère lieu d’efpérer de les rencontrer
que dans quelque île des mêmes mers qu’on pourvoit
découvrir 8c trouver également fans habitans.
Mais l’exiftence de ces oifeaux me paroît trop
atteftée pour la révoquer en doute, comme c’eft
le fentiment de plufieurs perfonnes , 8c de ce qu’on
jie-les trouve plus dans les lieux déferts où on les
a vus autrefois , 8c qui font aujourd hui peuples, il
s’enfuit feulement que l’homme peut détruire des
efpèces, qu’il ne prend pas fous fa proteélion, 8c