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Il ell un peu'plus, grandi que 1 e: guêpier br3i-’
naue ; _la te,te , la gorge le cou & le- deffous du
corps lonf couverts de piutues jaunes ; il y a de
chaque cote dé. la tête de là .bafe du bec en-
a.rriere, une.affei large bande noire dans laquelle
1 oeil eft place ; le dos & les plumes fcapulaires
iont d un marron foncé; le croupion'& le deffous,
de la queue font variés de yerd & de jaune de
mtme que les moyennes couvertures du deffus
des ailes ; les grandes font entièrement jaunes, &
les petites font bleues: ; les pennes des ailes font
noires, terminées de rouge celles de la queue
(ont mi - parties de jaune & de verd ; le bec &
les ongles font noirs ; les pieds font jaunes : ce
guêpier eft peu connu ; il ,a, été. obfervé aux
environs de Strasbourg ; il eft probable., qu’il
6 t'iÎs I Ï t3, ? 2 & IM B R IM . hors de route- Genre L X .
Imbrim'des mers du nord. PL crû. o ï i . ■ ■
Grat,JpIirngcm tachelélSRiss: tom. VI, pag. u o ,
pi. X I , fig . 2 , gmre XCV1I . f ° ’
Imbrim eft le nom que porte à l'ile Feroë ce
grand plongeon des mers du nord. Il eft plus
gros_ quune oie; fa longueur pafle deux pieds &
demi il en a quatre trois pouces de v o l , & cependant
fes ailes phe.es excèdent de fort peu l’origine
de la queue ; la tete, la gorge & le cou font d’un
verd-noir,qui,exp ofe à beaucoup de lumière, a
de 1 éclat ; il y a de chaque côté du cou, vers le
miheu.de fa longueur, une large bande, compofée.
alternativement de raies longitudinales noWes &
de raies blanches; au - deffous de la gorge une.
panei *e W ? . > “ ais beaucoup plus étroite ; le
refte du deffous du corps eft blanc, les côtés de
la poitrine font cependant variés de raies longitudinales
noires ; cette dernière couleur s’étend fur
tout le deffus du corps , les ailes & la queue ; ces
différentes parties font couvertes de taches blanches
placées fur le haut du corps , plus grandes fur les’
.pennes moyennes des ailes, rondes, beaucoup plus
petites & moins nombreufes fur le bas du dos &
les parties inférieures : le bec eft noir, blanchâtre à
ion extrémité ; les pieds font noirâtres.
•i ordinairement fur les mers du nord ■
il eit abondant aux Orcades, aux îles Feroë fur
les cotes d’Iflande & de Groenland : on le Voit
quelquefois fur les mers qui baignent l’Angleterre
mais ce ^n eft que dans les hivers plus rigoureux
qu ils n ont coutume de l’être.
IN CU BA T IO N .
Aprendre ce terme ftriflement, il défigne l’action
d un oifeau pofé fur fes oeufs ; mais on entend
plus ordinairement par incubation, le laps de temps
qui s écoulé, depuis le jour oh la femelle couve
édôfèntement fes oeufe iulq« a celui oh les petits
Vincubation des oifeaux répond à la gcjlation des
quadrupèdes ; c’eft pendant la durée de l’une & de
. “ “ ' J 1 * l’embrion fe développe & prend fon
accroiffement ; c’eft lorfqu’il eft complet que les
I N C
I 'i'^tbopèdes mettent b a s , que les' jeunes oifeaux'
rompent la coque de l’oeuf & qu’ils erinfortenf
em rionvue fon accroHl’ement & fa nourriture
du blanc de l oeuf, qui lui eft tranlnus par un lacis
, vapleaux qui répond au placenta, & qui fe
réunifient en un cordon ombilical, lequel aboutit,
I S S ]ej ollf auxȈ la partie correfpondaitte dans
• les quadrupèdes. La différence conûfte donc en ce
que le développement & l’accroiffement s’exé-
1 CMem a Mn*ene“ r de-la matrice dans les quadru-
I pedes , & a 1 intérieur de l’oeuf dans les oifeaux ;
; enforte qu on peut, jufqn’à un certain point, comparer
1 oeuf a la matrice , & la matrice à l’oeuf,
ba duree de Vincubation varie dans les différentes
i , g & ? lle eft plds longue à proportion que
les efpeces font plus grandes. Elle varie d'un jour,
i quelquefois de deux & même de plus dans la même
. ejpece & pour les oeufs d’une même couvée. Il
i tres-probable que cette différence vient pour
; la couvee en général, du plus ou moins dWt-
duite de. la femelle fur tes oeufs , d e fon degré de
chaleur plus ou moins grand, félon qu’elle fe porte
mieux ou moins bien : & par rapport aux oeufs de
la meme couvee , il eft vraifemblable qu’il fort
de ceux qui eclofent les derniers des petits d’une
conftitution plus foible, & qui ont pris un accroiffe-
ment plus lent que ceux qui font éclos les premiers.
Amft I incubation comme la gcjlation n’a pas un terme
hxe & précis ; mais ce terme admet une certaine
latitude qui dépend des circonftances. Il ne paroît
pas que la chaleur de l’athmofphère & l a différence
des chma'ts a cet égard influent fur la durée de
1 incubation. M. Bajon / que j’avois prié de faire
des obfervations fur cet objet à la Guiane, y a
trouve que l’incubation des efpèces qui couvent
auidi en Europe, eft de même durée , & Vincubation
es poules n eft pas plus longue au printemps
ou en automne qu’au fort de Tété. Cette identité
dans la duree de Y incubation femble dépendre de
ce que fon effet eft produit par la chaleur imrnë-
diate de la-mere , qui eft dans tous les pays la
meme, & au-deffus de la température. L ’àfliduité
J .a gene <Iue l'incubation exige ne concernent
ordinairement que la femelle , il n’y a guère que
parmi les pigeons, &-un très-petit nombre d’autres
elpeces, que le mâle les partage avec fa com-
papne : mats le mâle fe tient ordinairement auprès
du nid , ou aux environs ; il veille à ce qui
peut arriver & il s’oppofe , fuivant fes forces,
aux entreprifes des ennemis qui peuvent furve-
nir ; il va a eux avec hardieffe & les combat avec
intrépidité; il ne s'écarte que pour chercher de
la nourriture & en apporter à fa compagne ; dans
les momens de repos , il exprime fouvent fes
piaihrs & fon contentement par fon chant „ qui
paroît au moins en être l’expreffion ; cependant il
y a quelques efpèces, comme celle du fa ifa n ,
dans lefquelles le mâle ne recherche la femelle que
pour en jouir & la quitte enfuite, chargée feule
de la' conftruéHon du nid, de Yincubation, & du
I A B
foin d’élever les petits. Ces femelles, comme
celles que leur mâle accompagné , ne quittent
leurs oeufs qu’une'fois ou deux par jour pour chercher
& prendre en hâte de la nourriture.
Rien ne païoîtra fans doute plus étonnant que
de voir un oifeau-, cet être aétif & fans celle en
mouvement , immobile fur fes oeufs pendant
quinze , vingt jours & quelquefois davantage.
Quel, charme peut l’attacher en lui faifant oublier
l’attrait qu’a pour lui le changement de lieu ?
Prélumera-t-on qu’il voit dans l’oeuf le pêtit qui
doit en lortir & qu’il s’y attache par une tendrefïè
anticipée , ou peniera-t-on qii’une fenfation phy-
fique j un féntiment de plaifir fixe la femelle lur
fon nid ; nous avons difeuté cet objet dans les
difeours généraux , lans prétendre l’avoir décidé ,
quoique le dernier de ces deux fentimens nous
paroilie le plus vraifemblable & que nous ayons
rapporté les raifons fur lefquelles cette manière de
penfer eft fondée.
JA B lR U .
Jabiru de Cayenne. PL enl. 8 17 .
Cigogne de la Guiane. B R is s. tom. K , pag. 373 ,
genre L X X X .
Le jabïru eft le plus grand oifeau de la Guiane ;
il fe trouve également au Bréfil. Une tranfpofition
dans les figures que Marcgrave a données du jabiru
& du jabïru-guacu, a induit en erreur les auteurs
qui n’ont parlé de cés oifeaux que d’après lui. Il
fuffit de lire la defeription qu’il en a faite , & de
la comparer aux figures , pour reconnoître cette
tranfpofition que M. le comte de Buffon a remarquée
& indiquée le premier : c’eft par cette erreur
que M. Brillon tranfporte le bec du Jabiru, qui eft
J :a cigogne de la Guiane , au jabiru-gùaeu , | qui
eft fa cigogne du B r é fil, & qu’il dit que le jabiru
a l’extrémité du bec courbé en en-bas.
M. Bajon paroît être tombé dans une autre me-,
prife , mémoires fur Cayenne tom. I l , pag. 26 3
& fu iv ., c’eft d’avoir appliqué au jabiru le nom de
touyouyou , q u i, d’après lés auteurs, & en par-'
ticolier, d’après Barrèrre , appartient à un oifeau
très-différent. Mais ce qui rend l’erreur de M.
Bajon excufable , c’eft qu’il la partage avec tous
les François habitués à la' Guiane, qui donnent
au jabiru le nom indien de touyouyou peut-être à
jufte titre & d’après les Sauvages ,,ir*aisque Barrèrre
applique mal-à-propos au rdianduguacu de Marc-
grave. 11 eft probable que le nom de touyoufiou
eft celui du jabiru , da»s la langue de la Guiane*
& que le nhandjiguacu, auquel Barrèrre l’a màl-
a-propos rapporté , ne^ fe trouve pas dans cette
partie de 1 Amérique. Cette conjecture éft d’autant
mieux fondée , que le touyouhou de Barrèrre &
des auteurs d apres lui , ou le 'nhandùaguacu de:
Marcgrave à les ailes très-courtes , & qu’il ne fçau-
roit voler. Mais on ne peut fuppofer avec M.
Bajon, que Marcgrave, qui décrivoitfur les lieux,
& iss auteurs qui ont parlé du nlianduaguacu , fe
loient trompés au point que le touyouyou de la
J A C I 3 y
! Guiane, & le jabiru fôient le même oifeau, comme
le fuppofé M. Bajon.
Le jabiru de Marcgrave , le toUyouyou de M,
Bajon & des hâbitans de là Guiane' a tous les
càraétères de la cigogne 3 à l ’exception que fon
bec eft à proportion beaucoup plus grand , plus
épais, & qu’il eft légèrèment recourbé en-deflus j
lalbngueur totale de loifeaueft d’environ fix pieds,
& il en a à-peu-près quatre & demi, à prendre du
fommer de la tête, Jorlqu’il eft dans fa pofition -
fon bec a treize pouces de long, fur trois de large
à fa bafe ; il eft applatti fur les côtés , tranchant
fur fes bords, lifïe , terminé en une pointe moufle,
légèrement courbé en - deffus , d’une fubftance
cornée , duré & conipaCte ; le côü eft épais j, très-
long, & de la groffeur du bras d’un homme ; les
deux tiers de fa longueur, ainfi que la tête , font
dégarnis de plumes couverts d’une peau nue ,
noire dans la partie-fupérieure , & d’un rouge v if
par en-bas , fur quatre à cinq pouces de hauteur;
il ne refte cependant pas de veftigés de la couleur
rouge fur les peaux deffechéès qu’on nous envoyé ,
& fur lefquelles , ce qui eft rouge dans l’oifeau
vivant, né paroît que blanchâtre ; tout le plumage ^
y compris les pennés 'des ailés & dé.Ia queue ,- eft
blanc ; le bec èft" noir ; le1 bas: dés jambes , qui
eft dégarni de plumes, les pieds & les ongles
font noirs aufîi.
L e jabiru ne quitte jamais les favanes noyées ,
il y vit dé poiffon ; il s’élève , fuivant M. Bajon,
fi haut, envolant, qu’il fe perd dans les nues;
il place fon nid au fommet des arbres-les plus
élevés ; la ponte n’eft que d’un ou de deux oeufs ,
que la femelle couve feule ; c’eft elle aulïi qui
prend foin d’apporter aux petits du poiffon, & de
leur en fournir jufqu’à ce qu’ils foient en état de
delcendre du nid ; ils font d’abord d’un gris-pâle,
leur plumage prend enfuite une teinte de rofe, Sc
il n’eft entièrement blanc qu’à la troifième année. Il
-faut encore ajoutér que les jeunes ont derrière la
• tête une touffe de plumes longues & étroites , d’-un
. gris-blanc, qii’ils perdent en vieilliftant. On prend
àifément les jeunes jabirus , qui font peu mé-
fians , & qui fe 1 aillent fouvent approcher , au
point de pouvoir les arrêter, en les faififfant par
les jambes. M. Bajon qui avoit eu un jeune
jabiru pris de cette façon, le'nourrit long-temps;
il etoit vorace & il lui falloit une grande quantité
de poiflbris pour le raffafier ; la chair de ces oifeaux,
lorfqu’iis font jeunes , eft tendre , & M.
Bajon dit qu’elle eft d’un affez bon goût , mais
que cëlle des vieux eft dure & qu’elle fent l’huile.
J a b h u j de Cayenne. PL enlum. 8 17 . Payer
J a b i r u .
JA C AM A R .
Les j ac a mars ont les pieds forts courts, quatre
doigts, deux en avant & deux en arriéré ; le b e c ,
droit , pointu , très-long & à quatre carnes : ils
font dé la taille des martins-pêcheurs, de rhoyent*2
groffeur & ils ont quelque rapport avec-ces