
Laur. Spèc. med. p ; 2 5 . Bùfo cornütus.
• La tête de ce Crapaud eft grôffe, arrondie dans
fa partie antérieure , & étendue autour du thorax.
L ’ouverture de la gueule eft très-large. Les paupières
ont là forme d’un cône aigu ; elles font
«d’une fubftance molle & fe terminent par un ;
fommet à trois divifions. On trouve ce Crapaud j
en Virginie , à Surinam. Dans fa jeuneffe il n’a '
point le corps épineux. Mais lorfqu’H eft adulte,
ion afpëéf eft affreux, & il a lé dos, les cuiffes &
l’anus tout hériffés d’épines. ( L a u r . Spec. med.);
Cornu ( lé Serpent ).
Anguis cerajles. L in . Amphib. Serp. Anguis 2 15 .
H a s s e l q . AQ. Upf. 1 7 5 0 , p . 2 8 .
Itin. 3 2 0 , n°. 66.
Linnæus a donné la dénomination'Tpéeifique de
Cerajles à deux Serpens diftèrens ,• dont l’un eft du
genrè de ceux qu’il appelle Coluber y & l’autre, ;
qui eft l’objet de cet article 3 appartient- au genre
des Anguis. La dénomination dont il s’agit indique
un animal cornu, & les Serpens cités ont en effet
des parties femblables en quelque forte à des
cornes , mais avec des différences fenfibles relativement
à la pofition & à là nature de ces mêmes
parties confidérées dans d’un & l’auti e Serpent.
Dans le Cerafte, c’eft la paupière-fupérieurê qui
'par fa forme conique imite celle d’une corne,
(voye^ C e r a s t e ) , au lieu que lé Serpent cornu a
«eux 'dents qui lui percent' la lèvre fupérieure, &
qui forment extérieurement deux faillies aiguës ,
que l’on a pareillement comparées à des cornes, j
Ce même Serpent a deux cent 'petites plaques
difpofées fur l’abdomen, & quinze paires d’autres
petites plaques qui lui garniflènt le deffous de la
queue: On le trouvé, ainfrquè. l-autré;en Egypte,
ou ris ont été tous les deux obfervés par Haffelquift.
CO U L EU R D E F EU (le Crapaud. )
Bufo igneus. L in . Spec. méd. p. 29 &. 129.
Id. R ces. Tab. 22.
Ce Crapaud e ft, félon Laurent! - le plus petit
de tous , & il ne prend point*- d’accroifîèment avec
l ’âge. Il à le corps un peu applâti , d'une • couleur
tôrreùfe’j^ffôîrâtré en-d èffus, laquelle'fe* changé
en une couleur olivâtre très-fale-, lôffqti’on regarde
'obliquement l’animal : ôn bbferve lui be fonds des
taches d’un noir fa le , dont celles qui fe correfpori-
dent de part & -d’autre'font à - peu - près égales.
Tout le deffous du corps ,f ainfi quq la gueule , les
■ jambes - & les' plantes' des, pieds ; ‘font orhéès de j
couleurs dont le mélange & la variété Jpfodmfént ;
Un effet agréable. Le fonds eft d’un'blanc bleuâtre,
'qui fe fonce vers la partie inférieure1 ;du corps-; le |
’fout eft moucheté de taches d’un beau verrhillon,
qui fe réunifient à différens endroits.' De plus,
toute la furface du corps eft parfemée de petites
verrues,, dont,celles du dos ont la couleur du
fonds, celles de l’àbdomen font blanches ; ces der- •
ni ères font les plus faillantes ; celles de, là gueule ,
font d’un blanc de lait. T otites ces' verrues, fur- j
tout celles des parties. inférieures , font marquées |
en leur centre d’un point noirâtre. Les pieds de
derrière font élargis dans toute l’étendue des doigts.
Quand l’animal eft dans l’obfeurité 3 fa prunelle
eft orbiculaire ; mais expofé au fole il, il la contrarie
de manière qu’elle prend une figure parfaitement
triangulaire, dont le contour eft doré. Le
refte de l’oeil eft d’un jaune-brun.
Laurenti diftingue une variété de cette efpèce,
qui a le bas du ventre d’une couleur noire , marquée.
de points.&. de taches d’un beau blanc.
Ce Crapaud ab.onde dans les marais du Danube ;
il eft très - commun , pendant l’automne , fur le
chemin de Nusdorff. Lorfqu’on l’approche, &
qu’il ne voit aucun moyen de s’échapper, il affaiffe
fon corps contre la terre , comme pour fe cacher.
S'il eft près de l’eati, il s’y élance comme les
grenouilles. Dès qu on l’a touché , fa tête éprouve
un mouvement de contraélion par laquelle elle fe
jette en-arrière ; & fi on continue de le tourmenter
, il exhale une odeur foetide, & jette par l’intervalle
des jambes de derrière une écume femblable
à de l’eau de favon. Son coacement eft' un cri
fourd, entrecoupé, femblable à celui du pourceau
; quelquefois il fe prolonge, & alors il ref--
femble en quelque- forte à la voix d’une perfonne
qui rit, L ’animal , en coaçant, n’enfle point fa
gueule y comme d’autres efpèces de Crapauds.
Laurenti obferve deux faits qui font particuliers à
célui dont il s’agit ici ; s °. qu’il aime à*fe tenir au
foleil fur le bord des eaux ; 20. que la femelle pond
fes oeufs par pelotons, & non pas dilpofés à la file
les ,uns des autres.
Le même Auteur a' fait plufieurs- expériences
fur divers ànimaux, pour découvrir fi- ce Crapaud
étoit venimeux ; & il ne lui a reconnu aucune qualité
nuifible; fi ce n’eft qu’il produit l’effet d’un
narcotique fur certains animaux, tels que ceux du
genre des Seps, que Laurenti appelle La pierre de
touche des venins.
CO U L EU R D E L A IT ( laR a in e .)
'Hyla laëea.'LAVR. Spec. med. p. 34. ' ^
La couleur de cette Grenouille eft d’un blafrc
de neige, avec des taches d’un blanc moins éclatant,
que Laurenti compare à la couleur du lait.
Les cuiffes & les jambes ont une teinte de livide.
On voit fur les hypocondres des bandes d’une
couleur cendrée - pâle. L’ouverture de la gueule
eft très-grande.
On diftingue une variété de cette efpèce qui a
la partie fuperieure du corps d’une couleur bleuâtre
tirant fur la couleur plombée.
Cette Grenouille-fe trouve en Amérique.
C O U L E U V R E ( l a Coluber, Serpent du
genre qui porte le même nom dans le Syftême de
la Nature de Linnæus. Cet auteur ne connoiffoit
pas la Couleuvre : elle n’eft peut-être pas en Suède
& dans-tout le Nord', ou ël-le y eft bien rare ; au
contraire, elle eft très-commune en France; ceft
une dés cinq ëfpèces de Serpens qui font aux environs
de Paris,' ii4/
La Couleuvre que je vais décrire j" avolt deux
cent fix grandes plaques fous le corps^V’* ^ cent
fept rangs de petites plaques fous la queue ; dix-fept
petites plaques fur le bord de la mâchoire fupérieure
, & vingt fur la mâchoire inférieure. La longueur
de ce Serpent étoit de trois pieds huit pouces ;
8 avoit deux pieds & demi de circonférence à l’en-,
droit le plus gros du corps : on dit qu’il y a encore
de plus grandes Couleuvres. La queue faifoit le
quart de la longueur de l’animal entier. Elle étoit
confervée depuis plufieurs années dans un bocal
d’eau-de-vie. Le deffous du corps avoit une couleur
jaunâtre & le deffus une couleur noire avec
des taches jaunes de différentes formes & rangées
par files qui s’étendoient tout le long du corps
jufqu’au bout de la queue. Il y avoit fur les côtés
de ce Serpent une file longitudinale de taches
jaunes, en forme de lofanges , fur un fonds noir ,
& plus bas une autre file compofée de points &
de petites lignes tranfverfales noires , placées alternativement
fur un fonds jaune.
C O U R T E Q U EU E ( la ) .
Tejludo Carolina. L in. 1 Tejludo pedïbus digitatis 3 tejlâ gibba , cauda
nullâ. L in . Amphib. Rept. Tejludo 1 1 .
Tejludo pedïbus digitatis callofo fquamofis, tejlâ
ovali fubconvexâ 9 jcutellis plants fIrïatis , medio
punëatis. G ro n . Zôoph. n°. 77*
Tejludo tejfelata minor Carolinïana. E dw. A v.'
2 0 5 , t. 205. n ■
Tejludo térrejlris major Americana. S e b . muf. 1 ,
torn, 80 , fig. i .
Cette Tortue a la tête un peu obtüfe & toute
couverte d’écailles qui forment comme des callo-
fités. On en voit de femblables fur les pieds ;
ceux de devant ont chacun cinq ongles, & ceux:
, de derrière quatre , qui font très-forts aiguifés
en forme d’alène. La queue eft très-courte.
L ’écaille qui recouvre le dos eft un peu convexe
, échancrée en forme de croiffant par fa partie
antérieure, aiguë en fes bords , mais fans dentelures.
Les lames dont elle eft compofée , font
larges, planes, bordées de ftries, &. marquees
d’un point en leur centre. L’écaille inférieure a
par-devant la figure d’un triangle tronqué , & eft
fendue en deux poftérieurement.
On trouve cette Tortue en Amérique. G r o n o v .
S u i t e d e iT n t r o d u c lio n a l ’H i j lo i r e N a t u r e l l e des Q u a d r u p è d e s
o v ip a r e s .
C r a p a u d s . i A. l’a fp e â des Crapauds, on éprouve communément
quelque fenfation d’horreur ôç
de d égoût; en e ffet, la plupart font h ideux ,
& ils ont une mauvaife odeur. On les redoute
, parce qu’on les croit venimeux ;
mais , au moins, ceux- qui ont été mis à
l ’ép reuve , n’avoient au plus qu’une liqueur
â cre, qu’ ils lançoiént, qui faifoit lev e r des
puftules fur la peau des chiens , & q u i ,,
étant prife à l’ intérieur , leur caufoit des
vomiffements. Aux y eu x d’un obfervateur
fans p ré v en tion , tous les Crapauds ne font
pas fi laids ; il y en a qui ont de belles
couleurs : il eft v ra i q u e , par leur figure ,
ils paroifîent n’être qu’une mafle informe ;
la tête eft peu diftinfte du co rp s , qui femble
être toujours tuméfié : ce caractère peut
faire diftinguer les Crapauds des Grenouilles
, parce qu’ elles ont le corps allongé.
, Cëlui des Crapauds eft tuberculeux & fale ;
les jambes font courtes ; elles ne foutiennent
.que difficilement le corps au-deflus de terre.
C r a p a u d s .
Elles fervent à l’animal pour n a g e r , pour
fe traîner & pour fauter à de petites distances.
I l y a des Crapauds terreftres & des Crapauds
aquatiques ; les premiers habitent
des trous qu’ils creufent en terre ; ..ils fe
cachent fous des pierres pour fe mettre
en sûreté contre les E p e rv ie r s , les Cigognes
& d’autres Oifeattx qui en font leur proie.
Ils craignent de s’ expofer au foleil ; ils
fortent rarement de leurs retraites pendant
le jo u r , excepté dans le temps d’une pluie
chaude ; alors on en v o it tout-à-coup dans
certains endroits fur la terre un grand nombre
qui femblent êtretombés des nues avec
la pluie , mais qui ne fortent que des trous
oii ils étoient cachés. Ils fe nourriflent d’ in-
feûes v iv a n s , tels que des Mouches & dès
Scarabés ; ils avalent des Vers & des L imaçons.
On prétend qu’ ils mangent aufli
de la fauge , de la ciguë &t de la camomille
puante.