* 3 6 M U E
La chût« des plumes fe fait lé plus généralement
îucceffivement & d’une manière infenfible : mais
U y a des. efpèces qui perdent prefque tout-à-coup
& en meme-temps leurs plumes & fur-tout les
fermes ; ce font les efpèces dans lefquelles les forces
vitales ont plus d’aélion, agiffent avec plus.d’éner-
gie & produifent des effets, plus véhéments; ces
eipecea réparent prefqu’auffi promptement qu’elles
perdent, ou au moins en proportion : tels font un
grand nombre d’efpèces .de canards. & d’oifeauxde
proie, . .
L a mue eft pour tous l'es-oifeaux un état: de maladie,
& la plupart font foibles & trilles pendant fa durée ;
quelques-uns font très-malades & d’autres meurent
de la mue. Il efl bon, pendant ce temps & prudent
pour les oifeaux dont nous prenons foin, de les
garantir d un air trop froid, de foutenir leur force
par une.nourriture fucculente & légèrement échauf-
fante qui entretienne les forces en a3ien & qui
tournifle aux pertes & à la dépenfe que font alors
fos oifeaux ; le bam leur eft auffi avantageux, pen-
4 antls mue, f i ? après l’avoir pris, ils peuvent fe
! f au foled ’ Près du feu , parce qu’alors
il rend, la peau, plus fouple, il favorife le déveénera?
eiU desplumes> fans nui»e aux forces-eu
, Pn n’a dit jufqu’à préfenf. que- peu de chofeT
fatisfaifantes.fur la. caufe. d e là mue;., elle eft occs-
fionnee, dit-on, par le defféchementdu tuyau,
S«1 ne'Rrend.plus. de nourriture; elle'fe porte.'au
teyau de. la nouvelle.plume,qui eftfousle premier,
& celui-ci^eneroiflàntj.chafle l’autre.: cleft donner
Leftet pour caufe que d’expliquer ainfi la mue. ii
reite a demander ce. qui occafionne le defféche-
raent des anciens tuyaux, & pourquoi les fucs
nournciersceffent.de. s’y porter pour paffer au germe
des tuyaux qui font au-tleffous.
Si l’on fàit .attention que. tous.les oifeaux en
general muent apres la faifon de la.ponte & après
avoir eleve leurs petits, ilfemble.queJa mue paraîtra
1 effet de.lepuifement; onconcevra comment
les lues nourriciers .ayant-été empJoyés.à desufages
p us importans,, ils ont ceffé de. fe. porter, aux
plumes, & comment le.tuyau de.celles-cis’eft.def-
foche & rétréci; comtnenul vacille.dans.fon alvéole
& eft près den tomber ; enfin comment, après
,P0n*fs,’ , “ ne nourriture, abondante „ telle
qu elle eft ala.fin de l’été.8tau commencement de
lautomne, fourniffant. une. grande, quantité, de
S? f‘" Uent plus dans des tuy anx flétris
■ obhteres» & n y pouvant pénétrer ,ils fe.portent
aux germes des nouvelles plumes. P
, Amfi , le defféchement.des tuyaux, produit par
«mTîaemenf 1 ul.e l l {a/ u'ltedes vouvées, me.paroît
S f ' , * ,de la chute-d« anciennes plumes.&
lahondance des fucs.nourriders,.après fe temps
fn ’ m iam v Æ r ™ 8 T ne faifon' &ù les alimens font
exElique
Mais comment lès- jeunes oifeaux ^ ceux qubn;
M U E
a tenus feuîs en cage & ceux qui ont deux mue*
PaJ^ n » fubiflent-ils le même changement fans avoir,
pafle par les mêmes circonftances & par confé-
quent fans- les mêmes, caufes ?
Quant aux jeunes oifeaux, ils ne perdent, à Éjj>
première mue, que les plumes & non les pennes •.
une des deux caufes fumt pour expliquer leur mue «i
loin de fouffrir de déperdition de fubftance, ils
n ont ceffé- de croître.: parvenus à leur grandeur,,
dans une faifon. où les alimens font communs &.
abondent en fucs nourriciers-, iL- s’en fait une fur-
^ a rg e qui fe porte au germe des nouvellesplumes,.
f celui-ci, plus fo r t , plus ample que le germe
des premières, les pouffe néceffairement au-dehors y
en fe développant : ainfi, l’épuifement pour les
peres-& la furabondance des fucs nourriciers pour
les jeunes, font les caufes de la chute des plumes.
_ penferois que la même caufe qui agit dans les.
jeunes, oifeaux,. produit auffi la mue dans ceux-
qu on. & tenusSeuls en cage ; ils- muent, il eft vrai >
dans la même faifon que ceux qui fe font épuifés
par les fuites de l’accouplement.; mais leur mue eft
plus pénible., elle eft plus longue, & i l en périt un
bien plus.- grand nombre : les fucs deftinés à la
reproduélion venant à refluer- après la faifon pendant
^quelle ils dévoient être dépenfés-&. à rentrer
oans la maffe des humeurs, produifent une
furckkrge-générale ; les anciennes plumes qui n’ont
pas ceffé. d’être abreuvées,-ne Sçauroient admettre
de nouveaux fucs; ilsi fe portent;aux germes des
nouvelles plumes-fur lefquelles la nature s’en décharge
; ceux-ci végètent avec force, & les anciennes
plumes oppofent une violente réfiftance à
leur expulfion ; elles ne tombent que-lentement, &,
les nouvelles font tardives-'à. peuaftèr, à caufe. des
©bftacles.qu’elles rencontrent.. € ’eft par ces raifons
que. les-, oifeaux les. plus- largement nourris , les
plus , en embonpoint &. qui ne-fe font pas accouples
^courent plus de- rifqsuee que les autres pendant
h. mue, ainfi que l’expérience l’apprend- I l
ne refte que les oifeaux qui ont deux mues par an ,
• r ,? Prf tend même que quelques-uns en ont
j.ulqu a trois;. Parmi le s oifeaux,qui .ont deux mues •
par an , tous, ne.perdent pas deux fois leurs- plumes
en-, entier ^mais.il y en a dont les belles.- plumes
celles qui les parent font quelque temps fans re-
pouffer & ne. paroiffent qu’après quelques, mois«.
L ell improprement qu’on attribue deux mues à ces
oifeaux; il eft bien naturel de, penfer que la mue>
n elt réellement dans ceux-ci que l’effet de l’épui—
fem^it & la lenteur d’une partie.de leurs plumes à
p.ouiler, le. prouve,.
Dans, ces oifeaux, .Pépuifèment va a»- point- que-
Jçs^plumes tombent par defficcation du. tuyau , &?
fans etre expulfées-par. les nouvelles plumes, qui
ne remplacentles anciennes que long-temps après^
'Mais certains oifeaux, comme les veuves,
ont^deux mues complexes. Ne pourroitron pas
Pe . er :(î^e ce^e qui fuccède à l’éducation des
petits , eft une. fuite, de. l’épuifement celle qui
M U E
a lieu au printemps, un effet d’une nutrition trop
abondante & le produit de la réplétion. Cette conjecture
fera appuyée de quelques fondemens, fi l’on
fait attention que ces oifeaux, fujets à deux mues, font
la plupart originaires des pays chauds , où les ali-
jnens font toujours abondans, où par conféquent, de
l’automne au printemps, il peut fe former une fur-
charge des fucs nourriciers} où l’accouplement
étant plus ardent^ plus répété, il doit produire un
plus grand épuifement. Ainfi, le climat fournit une
double caufe & deux caufes différentes- de la mue
de ces oifeaux ; qu’on remarque auffi que c’eft
après la mue produite par.l’épuifement que les
mâles de ces efpèces prennent un plumage mef-
quin & dénué- de ces ornemens qu’ils revérifient
au printemps & qui annoncent la furabondance.
Telle eft la fauffe-queue des veuves qu’elles perdent
à l’automne & qu’elles reprennent au printemps.
La mue e ft, pour les oifeaux, un temps de filence
& de retraité. Aucun ne chante tant qu’elle dure ;
M U S 137
ils fe. cachent, ils prennent peu d’ébats & fe jouent
plus rarement dans les airs, fur les arbres ou dan&
les prairies, & il n’y a que les oifeaux tenus en
cage, privés de s’accoupler, qui chantent quel*
quefois pendant la mue ; nouvelle probabilité qu’elle
eft en. eux l’effet de la furabondance & non de
l’épuifement qui agit toujours d’une manière m a r quée
fur les organes de la voix dans tous les animaux.-
M U L E T . *
C ’eft le produit de deux- efpèces différentes , &
ce mot eft fynonyme de celui de métis. V. M é t i s ,
M U L E T T E (fauc.). Ce terme lignifie en fauconnerie
l’eftomach proprement dit, ou le géfier
des oifeaux. Mulette empelottée, eft une expreffion
dont, on fe fert quand les curées s’embarraffent dans
le géfier & y font retenues.
M U R IER . Voyei B e c - f i g u e .
M U S E T T E . Voye£ C u j e l i e r .
M USICIEN de Cayenne. P L enl, 70 6 , fig.
Foye^ A r-aqa„