
plumage eft d’un violet brillant, changeant & à
reflets rougeâtres; il faut excepter le ventre qui
elt blanc & les grandes pennes des ailes qui font
noirâtres ; le bec l’eft auffi ; les pieds font cendrés.
Gtnre X X I I .
M E R L E T B L E U . Voye^ M a r t i n - p ê c h e u r .
i î ™ I^ T"P E CH E R E T ’ ^ M a r t i n - p ê c h e u r .
M EROPS RO U G E & BEEU.
Guêpier du Bréfil. B r i s s . tom. IV , pur. e4 0 ,
genre L X . r ° -
- , M- J f i P * P,ace x e t oifeau parmi les guêpiers ;
de Montbeillard , entre ces oifeaux &. lespromi-
roP?\., a*s ^ ^ & l’autre en jugent d’après la figure
publiée par Séba, manière toujours allez incertaine
de décider le genre d’un oifeau, & beaucoup plus
quand on n en parle que d’après l’ouvrage de Séba.
Le merops rouge & bleu paroît être à-peu-près de
la groneur de notre guêpier ; la tête , la gorge , le
devant du cou & tout le deffous du corps l’ont :
d un rouge qui a l’éclat du rubis avec le moëlleux i
de la foie ; le deffus du cou , le dos, les plumes
lcapulaires , le croupion & les couvertures du deffus
de la queue font variés de noir & de brun ; les ailes
& la queue font d’un bleu-clair; les petites couver-
tnres du _deffus des ailes font d’un rouge foncé ; les
grandes font variées des mêmes couleurs que le
dos ; te bec , les pieds, les ongles font jaunes. On
trouve ce bel oifeau au Bré fil, fuivant Séba , qui
le nomme pieu bralilienlis , tom. I , par. ia r
sut. L X n .f ig .I . r * ’
M É SAN G E .
Les méfanges font en général de petits oifeaux ;
tes plus greffes ne le font pas autant que le moineau-,
elles ont quatre doigts, trois devant, un derrière,
tous feparés environ jufqu’à leur origine ; les jambes
couvertes de plumes jufqu’au talon ; le bec court,
droit, pointu & très-fort ; les narines, couvertes
par les plumés de la bafe du bec.
O " £ ? ut aiouter a ces caractères , empruntés de
M. Bnffon, qui fait des méfanges le X L Ï genre de
la méthode, qu’elles ont les ailes courtes ; que les
plumes, dont le corps eft revêtu, font longues, à
barbes effilées & peu unies entr’elles , ce qui fait
paraître les méfanges plus greffes ’qu’elles ne le font
& eft caufe qu’elles font louvent hériffées pour peu
qu’elles foulèvent leurs plumes ; elles fe nourrif-
fent dinlèé!es, de grains, de fruits , d’amendes, &
meme de viande : on les aeçufe de faire beaucoup
de tort aux ruches fît de détruire un grand nombre
d’abeilles, fur-tout dans la faifon où elles ont des
petits, auxquels elles en foumiffent, avec une forte
de préférence à d’autres aiimens. Mais quelque
nourriture qu’elles rencontrent , elles n’en ufent
pas a la manière des autres oifeaux ; elles dépècent
tout & elles n’avalent que de, petites portions à la
fois : fi c eft un grain , une amande, elles les tiennent
affermis fous un pied où fous les deux ; &
frappant à coups redoublés de la pointe de leur
b e c , elles percent l’enveloppe ou la coque , même
celle d’une noifette ou d’une noix ; elles tirent I
enfuite l’amande par parcelles ; elles percent
aufli les oeufs des infe&es & dépècent les infèéles
mêmes qu’elles n’avalent que par morceaux ; elles
en font autant des fruits ; car prefque toutes les
fubftances font, comme on voit , de leur goût;
elles en ont cependant un de préférence pour la
chair, & après ce premier aliment pour lesamandes
contenues dans les différens noyaux ou pépins. Elles
fe retirent l’été dans les bois où elles- nichent, le
cachent fous le feuillage &. trouvent une ample
pâture dans les infeâes dont elles font friandes y
& en particulier des chenilles. A l’approche de l’automne
, c’ert-à-dire au commencement d’oélobre,
elles fe répandent de tous côtés ; on en voit dans
les bois , le long des haies, dans les jardins, même
dans ceux qui font au centre des villes & jufque dans
Paris ; les grains & les amandes qu’elles peuvent
trouver font alors le fond de leur nourriture ; mais
elles cherchent encore & elles trouvent des in-
fe&es | de leurs oeufs , ou de leurs chryfalides ; ou
les voit grimper le long des arbres & des branches ,
ouïes fuivre en delcendant, s’y tenir fufpendues à
contre - fens , tourner autour & ne les quitter
qu’après en avoir examiné tous les points , foîifdé
toutes les fentes & les gerfures & enlevé les infeétes
qui y etoient rétugiés, les cryfalides qui s’y étoient
I fixées, les oeufs ainfeéfes qui y étoient dépofés;
cette proie n’eft pas la feule qu’elles fe procurent
; elles attaquent & déchirent les nids que
certaines chenilles fe filent en commun pour y paffer
1 hiv e r, & elles les enlèvent au milieu de l’abri
qu elles s etoient préparé ; elles nrépargnent pas-
meme les autres oifeaux; trop foibles pour les-attaquer
, quand ils font en état de fe défendre: , -ou
de fe fouftraire par la fuite , elles maltraitent &
tuent ceux que quelqu’aécident a affoiblis , ou qui
fe trouvent pris à quelque piège ; elles leur percent
le crâne & en tirent une partie du cerveau ; elles
cherchent meme la moelle épinière deffous les vertèbres
, & fon prolongement dans la cavité du
facrum. C eft fur-tout dans les volières qu’elles
exercent ces cruautés , dont les occafions font
moins fréquentes en pleine campagne ; elles harcèlent
les compagnons de leur captivité , & les
ayant mis hors d’état de fuir , par les premiers
coups, elles fe raffaftent à leur aife de leur fubf-
tance. Ce font par conféquent des oifeaux très-
dangereux à mettre-en volière : j’y en ai'tenus
auxquelles je donnois abondamment des noix des
avelines & qui pouvoient manger de la pâtée préparée
pour une fauvette & d’autres oifeaux qui fe
nourriffoient egalement de viande ; malgré cette
- facilité , qui auroit dû fatisfaire leur goût pour ce
genre d’aliment, les méfanges tuèrent la fauvette ;
elles lui avoient percé le crâne & découvert l’cpine
jufqu’au croupion : je nourriflois, dans la même
volière, un rouge-gorge , qui, après que les méfanges
eurent abandonné la fauvette , fe jetta deflus &
lui enlevoit , encore palpitante , des parcelle*1 de
chair qu’il ayaloit. Ne nous faifons pas d’illuf^pn
fur ces objets. Les animaux n’ont point d’idée de
la cruauté ; mis en mouvement par leurs fens , ils
cèdent à leur impulfion & ils ufent de leur force ;
-les méfanges au bec court , à la pointe aigue &
perçante , aux mufcles du cou nerveux , immolent
à leur appétit une foible viéfime fans dé-
fenfe ; & 4e- rouge-gorge au bec applati, mince ,
fans force , profite de l’a&ion barbare qu’il n’étoit
pas en état de tenter ; la fauvette, aufli mal armée
que le rouge-gorge, avec le même appétit, en eût
fait autant fi elle n’avoit pas été la première victime
: mais ç’en eft affez pour que les animaux,
qui ont le trille pouvoir d’être cruels doivent nous
déplaire , pour que nous les éloignions , ou fi nous
leur trouvons d’ailleurs quelqu’âgrément, que nous
les mettions dans l’impoffibilité d’exercer des aâes
dont ils n’apprécient ni l’effet , ni l’atrocité qui
nous frappe , par ce que nous en jugeons d’après
nos réflexions. L’homme qui fe plairoit à ces combats
des méfanges contre d’autres* petits oifeaux ,
feroit barbare, 8c les méfanges ne feroient qu’avides
de chair palpitante pour laquelle elles ont de
l’appétit. Pour être criminel', il faut connoître fon
attentat : l’homme feu! en eft capable , & l’animal,
qui ne raifonne pas , ne peut avoir que les apparences
de la morale. Mais je me fuis éloigné de
mon fuje t, quoiqu’il n’y foit peut-être pas étranger
de combattre l’habitude trop ordinaire de juger les ;
animaux d’après l’homme , 8c d’interprêter leurs
méfions par nos fentimens.
Si les méfanges étoient fufceptibles de raifonne-
ment, ce feroient des animaux odieux, d’après le
tableau que j’en ai tracé ; fi on ne les confidère que
pour ce qu’elles font , on les trouvera pleines
d’aélion 8c de vivacité ; elles font fans ceffe en
mouvement; elles font l’image de la force fous,
un petit volume 8c celui de la pétulance ; mais
leur trop grande vivacité , leur confiance auffi
peut-être trop forte dans leur vigueur, les précipite
dans tous les pièges ; il n’én eft pas dans lefquels
elles ne donnent 8c plus impétueufèment qu’aucune
autre efpèce d’oifeaux ;.lorfqu’ellesfe fentent prifes,
elles fé débattent, elles crient, elles fe défendent
avec intrépidité 8c en ufant de toutes leurs forces
contre celui qui les faifit. La haidieffe eft le produit
de la vigueur & des armes qu’on a pour fe
défendre : aux cris de celle qui eft prife , on voit
accourir d’autres méfanges qui fe prennent 8c dont
les clameurs en attirent de nouvelles troupes.
elles fe fiaftent à toute,outrance ; ainfi ces animaux
Une obfervation importante , c’eft que fi le s.
méfanges f ont les plus forts des oifeaux à proportion
de la taille, fe font auffi les plus féconds ; il en
eft de plus petits qui ne produifent pas autant :
Jeroit-ce cette furabondance de principes vivifians
qui contribueroit à l’aéfivité, à la vigueur, 8c je
dirois à l’intrépidité des méfanges ? Quoi qu’il en
fo it, cette réunion d’une puiffance prolifique plus -
grande , avec une vigueur fupérieure 8c des paf-
fipns plus violentes , mérite d’être remarquée ; en
fi-ffet, les méfanges fqnt argneifies entr’efles 8 &
très-petits font exceffifs en tout, & malheu-
reufemenravec une force très-grande & des armes
dangereüfes, leur cara&ère, s’ils en avoient un ,
feroit celui de la méchanceté, 8c il en a du moins
l’apparence.
Les méfanges pondent jufqu’à dix-huit 8c vingt
oeufs ; elles placent leur nid & le conftruifent avec
une attention 8c des foins différens , fuivant les
efpèces , 8c dont je parlerai dans les articles particuliers
; mais ces foins furpaffent en général ceux
que beaucoup d’oifeaux prennent en pareil cas ,
& les précautions font plus- recherchées, ce qui
eft une fuite d’une vie plus aélive, d’une vigueur
plus grande, de la manière de vivre & de la confia
titution totale.
Le genre des méfanges appartient également à-
l’ancien & au nouveau continent ; mais dans l’un
& l’autre, il paroît qu’elles préfèrent les régions
tempérées & même celles qui pêchent, par excès
de froid, aux climats qui font très-chauds , on n’y
en a encore trouvé que très-peu d’efpèces ; celles,
que nous voyons aux environs de Paris habitent
également dans la plupart des contrées de l’Europe
; mais il y a des méfanges , comme le remi^9
la moußache , la mèfange huppée, qu’on ne rencontre
que dans certaines portions de cette partie de l’ancien
continent. Le chant de celles qui vivent dans
nos campagnes n’eft pas fans quelqu’agrément au
printemps ; mais le refte de l’année elles n’ont
qu’un cri rauque , qui, fuivant quelques perfonnes,
leur a fait donner le nom de ferrurier dans plufieurs
endroits : j’attribuerois plutôt cette dénomination
au bruit qu’elles font en frappant pour percer les
grains ou les amandes à écorce dure dont elles fe
nourrifTent, & à la comparaifon de ce bruit, qui
fe répète en temps égaux, avec celui du martea\J
d’un forgeron qui bat fur une enclume.
M é s a n g e ( g r o f î e ) o u C h a r b o n n i è r e .
Idem. B r i s s . tom. I I I 9pag. $39 , genre X L I
PI. enl. 3 , fig. 1.
P r em iè re e fp è c e d e mèfange, B e l . Hiß. nat. de.j?
o if pag. 36 7 ,}% . ibid.
Mèfange j nonette. B el .port, d 'ç if pag. 95.
Parus en latin. Ce mot eft le nom générique»
Parifola 3 çaponegro, orbefina en Italien ;
Spiegel~mei(f ; groffe-meiff, &£• en Allemand
Coel-maes en Hollandois ;
Talgore en Suédois ;
Titmoufe 3 oxeye en Anglois ;
Suivant M. Salerne , befenge en Provenez ;
Mefingle en Picardie ;
A r de r e lle en Sologne,;
En Poitou , Saintonge & Berry , oendrïlle ;
Çroque-aleitles en Bourbonnois ;
Pinfonnèe 3 pinfonnière 3 moinotou , petit moitié en
différens endroits.
LOs große mèfange e ft à-peu-près, d e la g r a n d e u r
d’un pinfon ; e lle a , du b o u t du b e c à c e lu i d e
la q u e u e 3 c in q p o u c e s d i£ lign e s , h u it p o u c e s
d ij.