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bec droir , étroit, onguiculé ôt crochu à l’extrémité
, dentelé, en forme de fcie fur les deux bords
de l’une ôt de l’autre mendibule, dont les dentelures
font inclinées en arrière ; le bas de la jambe
eft dégarni de plumes ôt le doigt poftérieur n’eft
pas engagé par la membrane qui unit les trois
doigts antérieurs. M. Brifion a compofé de ces oifeaux
le C V e genre de fa méthode. On ne les voit
qu’en h y v e r , Ôt plus particulièrement pendant les
fortes gelées : leur apparition paffe pour une annonce
de grands froids , mais, ce pronoftic n’eft
pas toujours vérifié. L’hiftoire de ces oifeaux, que
nous ne Voyons que quand il fait froid, qui ne
palfent pas beaucoup de temps dans nos contrées,-
& dont le retour n’a point d’époques fixes, ne nous
eft pas bien connue. On fçaiten général, que les
hârles vivent fur les lacs, les étangs ôt les rivières ;
qu’ils prennent beaucoup de poiffons, qu’ils font
d’excellens plongeurs, qu’ils nagent avec vivacité
entre deux - eaux , ôt qu’à la faveur de l’air qu’ils
accumulent dans leur trachée , ils peuvent demeurer
quelque temps fous l’eau, fans venir ref-
pirer à fa fürface : ils font plus répandus vers1 le
nord , d’où ils paroiffent nous venir en hyver ,
que dans les régions méridionales, où ils pénétrent
cependant dans la mauvaife faifon.
Leur nom générique eft merganfér , en Latin ;
garganey , en Italien ; mar-rach , en Allemand ;
Kruk morski , en Polonois ;
Grofander, en- Anglois.
Le harle, proprement dit, ou la première efpèce,
fuivant l’ordre dans lequel M. le Comte de Buffon
décrit le$- oifeaux de ce genre * eft aufli le harle
de M. " Briflon ,’ tom. V I, pag. 2 3 1 ; c’eft le vautour
d ’iflande , d’Anderfon. I l eft plus gros que le canard
fauvage yW a deux pieds deux pouces du bout
du bec à cêhn de-la queue , ;deux' pieds onze
poüces de v ô l , Ôt fes ailes pliées ne s’étendent
qu à la^moitid de' la longueur de fa queue -: la
tête eft couverte de plumés- fines, longues ^.ferrées
, d’un yerd-foncé, changeant fuivant là pro-
jeéfion dé là lumière, en verçd plus.. clair & en
violet ; elles forment une forte de couronne hé-
riffée, qui fait pâroître la tête très-groffe,; le haut
du cou eft de la même couleur,, mais les plumes
font de la longueur ordinaire ; le refie du cou, la
poitrine , le haut du ventre ôt; les côtés font d’un
fauve-chamois, beaucoup plus foncé fur certains
individus ôt plus clair fur d’autres : dans qdei-
ques-uns ce n’eft qu’une teinte d’un fauve-rougeâtre
fur un fond blanc ; la partie Supérieure du \
d o s , ôt plufieurs des plumes fcapulaires font d’un i
noir de velours ; le bas du dos le. croupion ôc j
les couvertures du defius de la queue font couverts
.de plumes d’un gris-cendré, bordé de blanchâtre
; la queue eft légèrement étagée du centre
à la circonférence ; les pennes font cendrées, ôt
leur tige eft noirâtre ; les grandes pennes de l’aile
font d’un noir teint de cendré , les autres font,
les unes toutes blanches , les autres bordées de
H A R
noir de velours, ôt lorfque l’aile eft pliée , elle
paroit en plus grande partie blanche d ans fon
raftieu, rayée en long de traits noirs , bordée en-
dehors oc terminée au bout par une large bande
noirâtre que forment les grandes pennes*? l’iris eft
rouge j le bec eft noir à, fa partie inférieure, St
teint fur les cotes, a la partie fupérieure, d’un rouge
tantôt plus, tantôt moins v i f , & qui ne s’étend
pas également dans tou^ les individus , fur le defius
qui eft noir , ainft que le crochet ; les pieds font
d un beau rouge St les ongles même font rougeâtres.
La defcription qu’on vient de lire eft celle du
male, La femelle que M. Briflon a décrite , tom•
^ > P ag* 2,54 > fous le nom de harle cendré, ou
de bievre , que Belôn , hiß. nat. des oif. pag%i6 3 ,.
appelle bièvre-oifeau , St à laquelle il donne Amplement
le nom de bièvre , port, d'oif. pag. 33 ,
, eft un peu plus petite que le mâle St ne lui
reflemble en rien par ïes couleurs ;. fa tête, eft.
couronnée comme celle du mâle , mais de plumes
rouffes ; le haut du cou eft de la même couleur ;
la gorge eft blanche ; le derrière du cou, le defius
\ corps St la queue font d’un gris-cendré ; les
cotes; du cou font couverts de plumes grifes »
bordées de blanc ; fa partie antérieure St le deffous
; du corps font d’un blanc teint ou lavé d’une nuance
: rouffeâtre ; le haut de l’aile eft cendré ; l’extrémité
eft noirâtre , St il y a fur le milieu une
plaque blanche la portion fupérieure du bec eft
brune , l’inférieure eft rougeâtre St les pieds font
aufli de cette dernière nuance.
Harle a crete. Ewd. glan. pag. î 6o .V o y e ï
Harle couronné.
Harle a manteau no ir ,'
Harle blanc S* noir. B r is s» tom. V I , pag. 2 K O»
Genre C V . 1
Tiers. B e l . Hiß. nat. des oif. pag. 16-^»
Ce harle, fuivant M. Brifion , eft de la même
groffeur que le harle huppé. M. le comte de Buffon
Pe*nt Aon plumage dans: les termes fuivans : « il a
” | | tête , le defius du cou , le dosy les- grandes.
yy pennes de l’aile St le croupion noirs , St-tout
» le devant du corps d’un beau blanc , aveé là
» qüéùe b r u n e C e t t e defcriptioù , ajoute M. de
Buffon , « convient donc en entier au harle blanc,
yy & noir_ dé M. Briflon , St elle convient égale-
» ment ;a fon- harle noir excepté qu?au cou de
g celui-ci on voit du roüge-Bà'i\'6c qu’il a la queue
yy noire ; tous deux ont-le bec St les pieds
yy rouges ».
-Lès rapports que- préfentent entr’enx les deux
harles -dont on vient de lire là defcription , ont
engage M. de Buffon à les réunir dans le même
article ; St il eft , en effet, bien probable ou quils
ne font qu’une légère variété l’un de l’autre, ou
peut-être mâle St-.femelle,
Harle couronné;
Harle huppé de Virginie, PL enl. 9 3 5 , 1e mâle»
936 là femelles -
H A R H À R toi
Idem. Briss. tom. V I , pag. 258. Genre CV«
Harle à crête. E dw. glan. pag. 360.
. Canard huppé. Catesb. tom. 1, pag. 6c p i 94.
C ’eft un très-bel oifeau qui fe trouve a la Caroline
, dans la Virginie , au Mexique $ St qui eft
très-commun à la Louifiane , d’où M. le Beau en
avoit rapporté un grand nombre de peaux ; il eft
un peu plus gros que la grande farcelle ; fa longueur
eft de leize pouces du bout du bec ai celui
de la queue ; la tête eft couverte de plumes
étroites, longues de deux policés & demi, dif-
pofées en rayons St formant un difque compofé
de deux plans , relevés, accolés l’un à l’autre : J
cette belle huppe , q u i, par la forme a beaucoup J
de rapports,à celle du coq de roche, eft d’un
blanc éclatant , entouré-d’un large limbe d’un
noir de velours : cette dernière couleur s’étend
fur tout le ^derrière du cou , fur fes côtés.St fur
fa face antérieure, jufqu’à la moitié de fa longueur ;
le dos eft d’un noir moins luftré , qui defcend fur le
croupion St la queue , mais en fe dégradant St en
prenant une teinte brunâtre ; le bas du cou em-
devant , la poitrine St le haut du ventre font
blancs; le bas-ventre St le deffous de la queue
font brunâtres ; le noir du dos s’avance.par deux
bandes tranfverfales fur les.côtés du cou à fa partie
inférieure St en coupe le blanc qu’il relève ; les
côtés ou les flancs font variés de brun-rouffeâtre
St de grisâtre , qui coupent les plumes par de
petites raies tranfverfales : les petites couvertures
des ailes font brunes , les grandes le font aufli, mais
leur extrémité eft blanche St terminée de noir ;
les grandes pennes de l’aile font d’un brun noirâtre,
St celles qui font les plus proches du corps font
couvertes dans leur milieu d’une raie longitudinale
d’un blanc éclatant, entre deux raies d’un noir
de velours ; le bec eft noir , les pieds St les doigts
ont une teinte jaunâtre fur fond brun-noirâtre ;la
membrane qui unit les doigts eft noire , St les
engles font de cette dernière couleur.
L a femelle eft beaucoup plus petite que le mâle ;
fa huppe eft moins longue St brunâtre ; la même
çouleur s’étend fur le cou , tout le defius du corps,
la queue St les ailes ; il y a cependant une tache
blanche au milieu de l’aile ; la gorge eft blanchâtre
; les plumes brunes qui couvrent le bas du
fïoîres ; les grandes pennes des ailes font de cette
dernière couleur ; les moyennes font blanches ôt
la plus près du corps eft noire; la queue eft d’un
brun- noirâtre ; le bec eft noir St les pieds font de
la même couleur dans certains individus : d’autre«
les ont d’un rouge-pâle., les ongles font noirs.
Wilhugby penfoit que le harle étoilé étoit la
femelle de la piette ; mais cette femelle, eft bien
connue , ôt la defcription du harle étoilé ne lui
convient que par quelques rapports ôt non dans
fon enfemble. Ne feroit - ce pas plutôt un jeune
mâle ? En e ffet, le harle étoilé eft un peu plus grand
que , la piette femelle, ôt cette femelle eft plus
petite que fon mâle , aux dimenfions duquel celles
du harle étoilé fe rapportent très-bien. Je n’ai
jamais vu 1 o harle étoilé que defféché, ôt j’ai cru
reconnoître à fa dépouille un jeune oifeau ; ce
qui paroîtroit cependant indiquer qu’il forme une
efpèce à part ôt diftinéle de la piette, c’eft que
celle - ci eft le harle le plus abondant fur nos
étangs , celui qu’on voit le plutôt ôt le plus conl-
tamment pendant l’hiver , au lieu que nous ne
voyons pas le harle étoilé à ans nos contrées ou qu’il
ne les fréquente que très-rarement, fi il y v ient,
ôt d’ailleurs on lui a donné en Suiffe., où il eft
bien connu , un nom qui exprime qu’il n’arrive
qu’au temps des grands froids ; canard des glaces ;
ce qui n’eft pas d’accord avec les habitudes de la
piette ,. au moins dans nos contrées.
cou font bordées de blanc-fale, St tout le deffous
du corps eft d’un blanc lavé de rouffeâtre.
Harle étoilé.
B r is s . tom. V I , pag. 256. Genre C V .
Il eft de la groffeur de la piette : deux tachés
couvrent les joues, une noire dans laquelle l’oeil
eft placé, St plus bas une blanche qui a la forme
d’une étoile ; le defius de la tête eft d’un rouge-
bai ; le derrière du cou St le defius du corps font
d’un brun-noirâtre ; le devant du* cou St. le deffous
du corps font blancs ; la même couleur s’étend
fur les petites couvertures des ailes St fur les
grandes les plus proches du corps ; celles de ces
dernières , qui en font le plus éloignées, font
Harle huppé.
P L enli 207.
B r is s . tom. V I , pag. 2 3 7 ,p l. X X I I I . Genre C V .
Herle. Be l . Hijl. nat. des oif. pag. 164.
Le harle huppé eft plus petit que le harle Amplement
dit ; il eft facile à reconnoître à une
huppe compofée de plumes longues,fines , étroites,
dont quel qu’unes ont plus de trois pouces ôt retombent
du derrière de la tête fur le defius du
cou ; elles font d’un violet-noir changeant en verd-
doré : la tête , le haut du cou ôt la gorge font de
la même couleur; au-deffous eft un demi collier
blanc; le refte du cou , le haut de la poitrine font
variés de blanc , de noir ôt de rouffeâtre ; le haut
du dos eft d’uri noir luftré ; le refte du defius du
corps ôt les côtés font rayés en zigzags de brun
ôt de gris-blanc ; le défions du corps eft blanc ,
mais les plumes des côtés fur la poitrine , lesquelles
recouvrent le bord des ailes pliées , font
frangées de noir dans toute leur circonférence : les
ailes pliées font terminées ôt bordées à leur partie
inférieure de brun-noirâtre , qui eft la couleur des
pennes extérieures ; elles font variées dans leur
milieu de n oir, de blanc, de brun ôt de cendré;
les pennes de la queue font brunes, variées ôt
bordées de gris-blanc ; le demi-bec inférieur eft
I rouge , le fupérieur de la même couleur dans
I certains individus ôt -brunâtre dans d’autres ; les
pieds ôt les ongles font rouges.
Ce harle , fuivant Wilhugby , eft commun fur
| les lagunes de Venife. M. Linné dit qu’il fe trouve