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Franguello en Italien;
Finch en Allemand;
Zieba en Polonois ;
Finche, bofinck en Suédois ; - ^
Ch affine h en Anglois ; V
% Suivant M. de Salerne, qumçon en Provence ;
plnçard en Guyenne; pinchard en Picardie ; pin-
ehon, glaumet en Normandie ; huit, pickot, guignot,
riche-prieur à Orléans.
Le pinfon a les mêmes caraélères génériques que
le moineau ; il eft un peu moins gros ; la longueur
totale eft de fix pouces quatre lignes; il a neuf
• pouces dix lignes de vol ; le front eft couvert de
-plumes noires dont la pointe eft grife ; le deffus,
le derrière de la tête & du cou lont d’un brun-
marron , mêlé d’une nuance de verd-d’olive , &
les plumes font cendrées à leur origine ; le dos ,
les plumes fcapulaires font d'un brun-marron ; le
croupion &. les couvertures du deffus de la queue
font de couleur d’olive ; les joues , la gorge , le
devant du cou , la poitrine Si les côtés font d’une
couleur vineufe ; le ventre , les jambes & les couvertures
du deffous de la qu.eue font d’un blanc-
rouffeatre ; les petites couvertures du deffus des
ailes font cendrées, les moyennes font blanches ,
le^ grandes font noires , terminées de blanc-jau-
. narre ; les premières pennes de l’aile lont brunes
en deffus , cendrées en deffous , bordées de blanc
en dedans ; les autres font blanches à leur origine,
brunes en deffus dans le refte de leur longueur,
cendrees eiLdeffous, bordées en dedans de blanc,
& de jaunâtre en dehors : la queue eft un peu
lourchue , noirâtre & tachée de blanc à Ion extrémité
, excepté les deux pennes du milieu qui
lont cendrees & touchées de noir à leur pointe :
le bec eft d’un brun-rougeâtre, & fon bout eft
tout-à-fait brun ; les pieds & les ongles font bruns.
Le pinfon eft un oifeau fort commun & très-
connu ; il vit dans les bois, dans les parcs , les
vergers & les jardins ; il s’approche en tous temps
des lieux habites ; on le voit à la campagne , venir
dans les cours chercher le grain qu’on diftribue aux
animaux domeftiques, ou celui qui fe perd parmi
les fumiers ; il s’habitue auffi très-aifément à venir
ramaffer les miettes qu’on lui jette ; & , foit. har-
dieffe , foit confiance , il fe familiarife à cet égard
plus que le moineau même ; il craint moins d’approcher
, & il vient ramaffer beaucoup plus près
ce qui tombe ou -qu’on lui livre : il met moins
de promptitude à fe retirer en emportant ce qu’il
a trouve, & il a , dans toutes fes allures, quelque
chofe de plus confiant : eir général , quoique v if
& agile , il n’eft point pétulent comme le moineau;
fa gaîté eft mefurée & douce, fes mouvemens font j
faciles, S i ils ont de la grâce ; il marche fans i
familier, & il s’avance avec agrément, en portant !
la tête haute, en relevant les plumes qui la couvre , !
en forte qu’il paroît comme huppé : à un plumage
affez agréablement nué , à une forme Si à des
•mouyemens élégans, il joint un chant accentué,
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qu’il répète' fouvent, Si tout fenrffiledans cet
oifeau , préfenter l’idéè d’un être heureufement
eonftitué, auquel le fentiment intérieur de fon bien
être inlpire la gaîté,lans être réfléchie : car , ôtez
le fentiment d e là douleur ou du befoin , la > gaîté
.eft une fuite Si un effet d’une cbnftitution bien
organifée. Seroit-ce par cette raifon que le pinfon ,
comme prefque tous les autres oifeaux , éprouvant
en hiver des befoins qu’il ne lent pas en été . ne
feroit pas entendre fen chant dans cette trifte &iion ?
Le pinfon niche fur- des arbuftes ou des arbres
médiocrement élevés, fouvent dans les vergers ;
il conftruit fon nid de mouffe Si de menues racines
à l’extérieur, de laine, de crin , de plumes,
de fils d’araignée à l’intérieur: peu d’oifeàux l'ar->
rangent auffi induftrieufement &. auiîi folidement,
! & lçavent le cacher auffi bieiï : c a r , quoique le
pinfon niche fouvent à notre portée, fon nid eft
difficile à découvrir, parce qu’il le place fur les
arbres les plus touffus, & que. les racines, la
mouffe sèche & grisâtre qui en forment le dehors
lui donnent une couleur qui fe confond avec celle
de l’écorce des branches, à l’enfourchure detquelles
il le pofe : la ponte eft dé quatre à cinq oeufs, d’un
gris-rougeâtre , femés de taches -noirâtres* Le père
& la mère nourriffent les petits avec beaucoup
de foin, & leur aportent des chenilles Si des in-
feâes dans le premier âge ; mais ils leur donnent
auffi la béquée : la femelle a . les couleurs beaucoup
moins vives que le mâle ; elle n’a point de
noir au front, & de couleur vineufe fur la poitrine
& les côtés, qui font d’un blanc-rouffeâtre.
Les jeunes portent, avant d’avoir mué, la livrée
de leur mère : il y a au moins deux pontes
par an.
Le pinfon élevé jeune, ou même pris au file t ,
s’accoutume à vivre en volière, & , le jeune prend
jaifément le ramage des autres oifeaux qu’il entend
chanter fréquemment ; mais il n’apprend pas à
fiffler des airs de ferinette.
L ’efpèce du pinfon eft répandue dans toute l’Europe
; on croit que ces oifeaux voyagent, parce
qu’ils fe réunifient & paffent dans l’automne en
bandes très - nombreufes ; mais il en refte toujours
un grand nombre pendant l’hiver , & la
route que luivent ceux qui paffent n’eft pas connue ;
je ne fçai même s’il eft bien démontré, par raport
à nos provinces, qu’il y ait des ptnfons de paffage ;
ces bandes, qu’on juge être d’oifeaux voyageurs,
ne feroient-elles pas Amplement compolées depin-
fons qui fe portent d’un canton à un autre, & de
proche en proche, fans entreprendre une longue tra-
verfée, & fmvant qu’ils trouvent plus ou moins abondamment
les grains qu’ils préfèrent, tels que les
femences d’épine blanche , de pavot, de bardanne ,
de faine ? &c. &c. Penfer ,-quoiqu’avec deux célèbres
naturaliftes , Gefner & Linné , qu’il n’y a que
les femelles qui vo yag ent, tandis que les mâles
font fédentaires , ce leroit admettre un fait bien
extraordinaire, qui ne mériteroit pas d’attention,
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s’il n’étoit garanti par des auteurs auffi célèbres ;
mais qu’ils n’ont peut-être pas affez examiné, &
qui par fa fingularité1 d’après, l’autorité de fes
garans, mérite d’être fuivi & vérifié ou contredit.
1e r oit-il v ra i, en effet, que ces bandes qu’on
croit qui, voyagent ne fuffent compofées que de
femelles ? Il eft aifé de s’en affurer en examinant plus
ou moins de ces oifeaux, faciles à prendre au filet S i à
différens pièges ; mais il ne faudroit pas fonder
fon jugement fur le feul plumage, & ne. prononcer
que d’après l’infpeûion anatomique ; car jg fe
pourroit que ces bandes, qu’on croit de femelles
voyageufes, fuffent les jeunes qui portent encore
la livrée de leur mère, & qui fe fuffent réunis
jufqu’au printemps fîiivant.
Les auteurs ont diftingue dans l’efpece du pinfon
les variétés fuivantes : -
i° . L e pinfon à ailes & queue noires : il aies
ailes & la queue noires , la tête S i le deffus du
cou cendrés ; les joues brunâtres ; tout le deffous
du corps d’un brun animé d’une teinte rougeâtre.
On le trouve en Suède.
2°. Le pinfon brun. Il a le deffus du corps duiï
brun-cendré , & le deffous d’un brun plus clair ;
les ailes noires ; le bec jaunâtre. On le trouve
aufli en Suède.......
3°. Le pinfon a collier. Il a le fommet de la tête,
blanc Si. un collier de la même couleur.
4°. Le pinfon brun huppé. Il eft tout brun av'ec
une huppe couleur de feu.
56. Le pinfon blanc, dont le plumage eft entièrement
de cette; couleur. ,
De ces cinq variétés, la dernière eft ou individuelle
ou un effet du climat, Si. dans l’o.rdre des
changemens les plus ordinaires qui arrivent au
plumage des oifeaux ; les autres, fur-tout celle
du pinfon huppé, ont quelque chofe de fi éloigné
du pinfon ordinaire , qu’il femble incertain fi ce
ne font en effet que des. variétés, des races ou
des efpéces ; mais cês oifeaux font trop peu connus
pour pouvoir fe former une opinion fondée à leur -
égard, &. il faut nous en tenir , jufqu’à de nouvelles
obfervations, au fentiment des auteurs qui
les ont vus & regardés comme, des variétés de
notre pinfon.
P in so n a a i l e s e t q u e u e n o i r e s . Voye^
P in so n .
P in so n a c o l l i e r . Voyeç P in s o n .
P in so n a ç o l l i e r des Indes. B r i s s . Suppl,
tom. V I , pag. 8 f .
E d v . gl. part. I I , pag. 1 3 0 , pi. 272. Voye^
P in so n a d o u b l e c o l l i e r .
P in so n a d o u b l e c o l l i e r ,. .
Pinfon à collier Ses Indes., B r i s s . Suppl, tom. V I ,
pag. 85 , genre X X X I I I .
Idem , É d v . gl. part. 11, pl. 272.
Il eft à-peu-près de la groueur de notre pinfon;
de très-petites plqmes blanches entourent la bafe
du bec Sl les yeux ; le refte de la tête eft noir ;
la gorge eft blanche, & cette couleur , en s’e-
Hiftoïre Naturelle. Tome IL
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tendant en arrière, forme un demi-collier lur le
deffus du cou, au bas S i au devant duquel eft
une ' bande tranlverfale noire, ce qui forme en
quelque forte un double collier ; le deffus du cou ,
le dos Sc les plumes fcapulaires font dun cendre-
brun ; la poitrine S i le deffous du corps.font dm*
blanc teint! de rouffeâtre ; les couvertures du deffus
des ailes , Si leurs pennes moyennes font noires,
bordées de rouffeâtre ; les grandes pennes lont
noires, fans mélange d’autre couleur ; la queue
: eft d’un cendré-brun ; le bec eft noir ; les pieds
; & les ongles font bruns. Edwars, auquel on doit
la connoiffan.ee de cet oifeau, Rapprend pas dans
quelle'partie des Indes on lë trouve.
P i n s o n a g r o s b e c . Voye{ G r o s r e c .
P i n s o n a l o n g b e c . ■
Pinfon du Sénégal. Briss. tom. 111, pag. 173 ,
pl. X V , fig. 2 , genre X X X llI .
Il eft à-peu-près de la groffeur de notre pinfon ;
la tête & la gorge font noires ; le''cou eft entoure
d’un collier couleur de marron ; le cics 6c le ciou-
pion font variés de, brun & de jaune, qui s étendent
& fe mêlent également fur les.plûmes fcapulaires
& fur les couvertures du deffus des ailes ; le bas.
du cou, la poitrine, le ventre, le s cotes les
[ jambes & les couvertures du deffus & du deffous
de la queue font .d’un jaune-orangé^ les grandes
pennes de l’aile font olivâtres du côté extérieur ,
brunes du côté intérieur à leur bout ; les moyennes
font brunes & leur bord extérieur eft jaunâtre, ;
la queue eft olivâtre ; le bec , les. pieds Si les
ongles font d’un gris-brun., le bec eft long de
neuf lignes & gros à proportion. a
Ce pinfon à bec plus lon g , plus gros , & meme
plus pointu que ne l’eft celui des pinfons , à en
juger par la figure que donne M. Briffon , a
beaucoup de raports, & par la forme du b e c , &
i par les couleurs du plumage , avec lefpeee de
troupiale ,. dont la defcriptiôn a été donnée fous
le nom de cap-more. Ce troupiale au contraire a
le bec plus court & plus conique que ne l ont
les. oifeaux de fon genre. Ces raifons me leroient
augurer que le .cap-more Si le pinfon a gros bec font,
le même oifeau : je n’hefiterois pas a le croire u
le cap-more n’étoit de la taille de notre gros-beç ,:
& s’il n’avoit pas les .ailes plus courtes que le
pinfon à long bec; mais le cap-mpre z é té décrit,,
d’après un oifeau vivant, Si M. Briffon , à Apres,
lequel M. de ÏVlontbeillard parle du pinfon du
Sénégal ou du pinfon à long bec , a fait la defciip-
tio.n d’un individu deffeche. Ces oifeaux ont au
moins de grands raports, s’ils ne font pas de la
même efpèce.
P i n -s o n a t ê t e n o i r e e t b l a n c h e .
Pinfon de Bahama. B r i s s . tom. 111, pag. 160 x
genre X X X l l I .
C a t e s b . tom. 1 , pag. & pl- 42.
Ce pinfon eft à-peu-près de la groileur du notre.,
I l a la tête', le devant du c çu , le dos Si les plumes
! fcapulaires d’ un noir luftre; deux bandes traniver«
* B b b