
de faire fimplement du' bruit, & qu’il attachoit
une lignification au nom de fon ami , c’eft que
dans cette oçcafion il n’articuloit jamais deux
autres mots qu’il prononçoit lorfqu’rl ne faifoit
que s’amufer à gazouiller , & il ne faifoit pas
non plus entendre les fons aigus de fon cri naturel
: lorfque l’appel ne fuffifoit pas pour éveiller
3e chat, le kakatoès le tiroit doucement par les
poils ÿ ôc même par le bout de la queue ou des
oreilles quand le fommeil du dormeur étoit trop,
profond ; le chat en s’éveillant allongeoit fur le
kakatoès un coup de patte qui étoit unecareffe;
îl fe le voit & tous deux.fe mettoient à courir l’un
après l’autre, le perroquet par petits fauts & par
petites volées baffes ; alors ce n’étoit plus le nom
du chat qu’il articuloit, mais il faifoit des cris de
joie & de gaietés ; fi on leur jettoàt une boule
ou quelqu’autre jouet , ils fe le difputoient ,
fe l’enlevoient, l’emportoient , fe le reprenoient
mutuellement ; mais je n’ai rapporté ce fait , que
parce, qu’il me paroît prouver que le nom du chat
étoit devenu par l’habitude, pour le kakatoès ,
un fon repréfentatif de l’objet même & que par
çonféquent l’intelligence alloit dans ce perroquet
jufqu’à combiner deux idées & attacher celle d’une
forme à la confonance d’un fon.
K akatoès (petit) a huppe jaun e . P l. enl.
3 4 . Voye1 K akatoès a huppe jaun e .
K akatoès a huppe rouge.
B riss. tom. IV , p a g. 209 , genre L 1I 1.
P l. enl. 498.
Grand cacatua. E dw. tom. IV , pag. & pl. 160.
1 1 eft de la même groffeur que le kakatoès à
huppe blanche ; fon plumage eft blanc & prend
une légère teinte rofée , lorlque l’oifeau eft animé ;
le deflous des ailes & de la queue font couleur
de foufre : les plumes qui font fur le devant de
la huppe font blanches & ont fix pouces de long ;
elles enferment un faifceau de plumes étagées qui
forment en fe développant & en fe relevant un
fuperbe panache ; les plumes intérieures font d’une
Belle couleur aurore, & je ne fçai pourquoi les
auteurs s’accordent à dire qu’elles font rouges,
fans déterminer la nuance; la peau nue qui entoure
les yeux eft d’un gris-blanc ; l’iris eft d’un rougeâtre-
fombre ; le b e c , les pieds & les ongles font d’un
noir-bleuâtre.
K akatoès des Moluques. P l. enl. 2.63. Voye%
K akatoès ( l e ) a huppe blanche.
KAKATOEts(petij) des Philippines. P l. enl. 19 1.
Voye1 K akatoès (pe tit) a bec couleur de
;C H A IR .
K akatoès no ir .
Ce perroquet indiqué par M. Edwars , glan* part.
I ll'y pag. 229 , pl. 3 16 : e ft , fùivant cet auteur,
de la groffeur du ara. Il a tout le plumage d’un
noir-bleuâtre , plus foncé fur le dos & les ailes
que fous le corps ; la huppe eft d’un brun-noirâtre.
Une peau nue, rouge & ridée entoure les yeux
& fe prolonge en*-deüous du bec dont elle entoure
la bafe ; le bec & les pieds font bruns : ce
kakatoès ne diffère pas feulement: des autres
oifeaux de fa feétion , par la couleur du plumage
& par celle de la peau nue qui entouré les yeux ,
: mais encore en ce qu’il a la queue plus longue Ôt
étagée ;le deffein coloré d’après lequel M. Edwars
l’a décrit, lui avoit été envoyé de Ceylan ôt fait
d’après nature. Genre LUI.
KAMICHI.
P l. enl. 451.
Briss. tom. V , pag. 518.
Kamichi , kamouchi par les Sauvages de la
j Guiane..
Anhïma par ceux du B réfil.
Cahuitahu fur les rives de l’Amazone.
Camoucle. Mémoires fur Cayenne , tom. U ,
\ pag. 278; . - , , ' „
Le kamichi n’a encore été vu que fous la zone
torride du nouveau continent : c’eft un oifeau fort
grand & plus gros que le dindon ; il réunit plufieurs
caractères dont un feul fuffiroit pour, le faire recon-
noître ; il a à - peu - près, le bec. des gallinacés,
mais un peu plus long ôt plus courbé à fa pointe ;
une corne grêle , cylindrique , perpendiculaire ,
courbée à fon extrémité , placée fur le fommet
de la tête en-avant ,1 deux éperons aux a ile s,l’un
fupérieur ôt le plus long, l’autre inférieur , ôt le
plus court ; le bas des jambes dégarni de plumes ;
les pieds allez courts. Ôt fort gros ; les doigts ôt
les ongles, très-longs ; trois, doigts en-avant, un
en-arrière ; les ongles légèrement courbes, pointus*
& l’ongle du doigt de derrière qui eft le doigt le plus
court, plus long que les ongles des autres doigts;
les plumes de la.tête & du haut du cou, douces ,
duvetées ou lanugineufes ôt un peu> frifées : M.
Briffon a fait de cette efpèce , jufqu’à préfent
unique , le L X X X V I e genre de fa méthode-
M. Bajon, correfpondant de l’Académie royale
des fciences , dont le talent obfervateur eft connu ,
qui a demeuré long-temps à la Guiane, a donné
i l’hiftoire du kamichi qu’il nomme camoucle, dans
fes mémoires fur Cayenne, tom. I I , pag. 2 7 8 ,
mém. 111. Je crois ne pouvoir mieux faire que
de donner un précis de ce qu’il nous apprend
touchant cet oifeau fingulier ; il en fait la description
fuivante.
Le camoucle ou kamichi, a deux pieds quatre
pouces du bout du bec à l’origine de la queue,
ôt à fon extrémité trois pieds ; fon envergure eft
de cinq pieds quelques pouces ; la partie fupé-
rieure du bec eft longue de deux pouces ; le doigt
du milieu en-devant, qui eft le plus long, a quatre
pouces ôt demi, le doigt interne , qui eft le plus
court , n’en a que deux , il eft tourné fort en-
dedans ôt fitué prefqu’à la partie poftérieure du
pied : la couleur du plumage, lorfque l’oifeau a
acquis toute la taille , eft fur le cou , la poitrine,
le dos , les ailes ôt la queue -un. noir d’ardoife:,
femé de quelques taches grifâtres ; les jambes ôt
le d e ffou s d u c o rp s fo n t b lan c s ; & le n o ir an tic ip e
fur les côtés , de façon que le blanc forme une
large tache triangulaire dont la baie , eft du coté
de la poitrine ôt la pointe à l’origine de la queue ;
la tête ôt le cou font couverts de petites plumes
courtes , douces au toucher , variées de noir ôt
de blanc ; les plumes du cou font blanches a leur
origine, terminées de noir.
. Les yeux font gros, faillans, noirs*, les paupières
font de la même couleur ôt dégarnies de
plumes dans leur cpntour fur une largeur d’environ
deux lignes ; les grandes pennes des ailes
ont de quatorze à . quinze pouces de long, font
beaucoup plus groffes que celles des oies , mais
trop molles pour qu’on puiffe s’en fervir à écrire ;
celles de la queue ont huit à neuf pouces & font
toutes d’égale longueur : le bec eft noirâtre , &
les pieds couverts d’écailles larges & rudes, font
noirs. Il y a fur le devant de chaque aile deux
éperons ou deux ergots qui font des apophyfes
de l’os du métacarpe ou de l’os de la troifième
partie de l’aile , fuivant l’expreffion de M. Bajon :
ils font tous deux recouverts par une fubftance
de même nature que la corne ; le plus grand prend
naiffance près de l’articulation du troifième os
de l’aile avec le fécond, le plus court eft placé,
fur l’extrémité du même os ; l’un eft triangulaire,
large à fa bafe , long d’un pouce ôt demi, ôt il
finit par une pointe très - aigue ; l’autre n’a que
fix à fept lignes de long, il eft déprimé fur fes
deux faces , d’une forme affez irrégulière ôt il fe
termine par une pointe moufle.
La corne qui s’élève fur le fommet de la tête
n’eft longue , fuivant M. Bajon , que de deux
pouces trois ou quatre lignes, mais fa longueur
varie : M. le comte de Buffon la porte à trois ou
quatre pouces, ôt j’ai vu une de ces cornes qqi.
en avoit près de cinq : elle naît dans un enfoncement
dé la partie antérieure du , coronal ; elle
a une bafe pffeufe de deux à trois lignes de long
qui eft une apophyfe de l’os dont elle tire fon
origine, ôt qui paroît une expanfion de la table
externe de cet os : le bas de la corne eft creux
ôt implanté for la protubérance offeufe, fa fubftance
eft la même que celle du tuyau des plumes
ou femblable à de la corne, elle devient d’autant
plus compare iôt plus folide , qu’on approche
davantage de la pointe qui eft mouffe Ôt plus ou
moins courbe.
. Le kamichi eft un oifeau affez rare : on ne le
trouve que dans certains cantons ; dans les marécages,
fur les bords de la mer, dans les favanes
noyees ou le long des ruiffeaux ; il fe tient communément
à terre ôt fi il fe perche quelquefois ,
c’eft fur des branches sèches : l’herbe la plus
tendre, qu’il pâture à la manière des oies , des
canards , du dindon , ôte ., eft fa nourriture la
p}us ordinaire ; il vit aufli des graines de certaines
plantes, ôt quoique M. Bajon ne dife pas qu’il
ait de goût pour les infeétes ôt les v e r s , on peut
le fuppofer d’après les habitudes des oifeaux en
général & d’après les lieux que le kamichi fréquente
de préférence : il n’habite jamais les grands
bois qui font dans l’intérieur des terres : il ne
tourne l’appareil redoutable dont il eft armé que
contre fes femblables, & il eft certain , iuivant
M. Bajon , qu’il n’attaque jamais aucune efpèce
étrangère à la ftenne ; mais dans le temps des
amours les mâles fe livrent de rudes combats à
coup d’ailes, & fe fervent des éperons dont ils
font armés pour s’entredifputer la viéloire. Ainft
dans lés marécages de la Guiane 1 amour infpire
à des oifeaux, pacifiques quand ils n’éprouvent pat
fes fureurs , de tourner contre leur efpèce des
armés dont la nature les a pourvus, & dans les
mêmes climats, ainfi que dans les contrées civi-
lifées , quand il a longtemps agité les hommes les
plus doux , il met quelquefois entre leurs mains
le-glaive qu’il a éguifé & qu’ils tournent contre
leurs femblables : le plus doux des fentimens de
la nature devient fouvent le plus impétueux &
même le plus cruel, parce qu’il eft le plus prefliant
& celui qui laiffe le moins de repos.
Le kamichi fait fon nid dans des brouflailles ,
fouvent dans des joncs \ il le place affez près de
terre : la femelle fait fa ponte au mois de janvier
ou de février, Sc ne depofe que deux oeufs : ft
elle eft dérangée par quelqu’accident il y a une
fécondé ponte au mois d’avril ou de mai: les petits ne
fortent du nid que quand ils commencent à être
en état de voler : ils fuivent alors leur mère &
peu de temps après ils s’en féparent : M. Bajon
ne nous dit pas comment elle les nourrit dans le
nid, & fi ce foin ne regarde qu’elle ou fi le mâle
le partage. 11 refte encore bien des faits a examiner
pour completter l’hiftoire du kamichi ; fa
chair eft noire & un très-bon manger, fur-tout
celle des jeunes : c’eft un mêts ordinaire chez le
petit nombre d’habitans à portée de fe le procurer.
Le kamichi , d’après ce que nous en apprend
M. Bajon , feroit un des oifeaux intéreflans &
■ utiles à tranfporter, & que d’après fa manière^ de
fe nourrir , on pourrait efpérer d’amener à l’état
..de domefticité.
M. le comte de Buffon, à l’occafion des foli-
tudes où fe trouve le kamichi, fait le parallèle
des climats qui font fous la zone torride dans les
deux continens : d’un côté , la vue du le&eur ne
s’étend que fur des déferts arides ; il parcourt des
plaines immenfes fans y découvrir aucun être
vivant : il eft brûlé fur un foi ftérile par les
rayons du foleil que répercutent les fables afriquains :
de l’autre, fes regards fe repofent fur les plaines
maréca^eufies de la Guiane : les vapeurs humides
qui s’en élevent le rafraichiffent : il voit à travers
les mangles jettées en maffifs fur la v a fe , la trace
des longs & tortueux replis des reptiles qui y ont
ferpente , l’impreilion des doigts de ceux dont les
pieds l’ont pétrie, ôt au milieu de fa méditation
fon oreille eft frappée par la voix haute & fonore
du kamichi , qui parcourt ces vaftes marécages