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leurs repas ; ce font des oifeaux on ne peut plus
aifés à apprivoifer ; mais peut - être aufli faut-il
attribuer au befoin une grande partie de la pro-
peniion qu’ils paroiffent avoir à s’aprocher de
l ’homme, auprès duquel ils trouvent des reffourees ;
en quelque temps qu’on les prive de la liberté,
ils en Importent la perte fans témoigner beaucoup
de regrets, & j’en ai entendu chanter dès le jour
même de leur détention ; on peut les conferver
long-temps en leur donnant la même nourriture
qu’au rojfignol; mais à l'on défaut les rouges-gorges
vivent de mie de pain émiétée , de chenevi éerafé ,
& même de quelques petits grains qu’ils avalent
dans les volières ; ce genre de nourriture les louaient
moins & ne leur procure pas une vie auffi
longue. Ils n’ont en hiver qu’un chant fort bas &
qu’on n’entend que de très-près ; ils en ont un plus
v if & plus fort dans la faifon de la ponte ; l’un &
l’autre font compofés de fons doux & agréables ; ces
oifeaux placent leur nid près de terre, fur les
herbes capables de le foutenir, ou au pied des
jeunes arbres ; ils le conflruifent de moufle entremêlée
de crin & de feuilles de chêne, & le gar-
niffent de plumes en dedans ; la ponte eft depuis
cinq jufqu’à fept oeufs, de couleur hrune; ce n’eft
qu’au mois de feptembre que les jeunes commencent
à prendre la couleur orangée qui couvre le devant
du corps.
Les rouges-gorges paffent pour un mets fort délicat
en automne ; ce mets eft peu connu à Paris, mais
il eft fort eftimé en Allemagne, en Lorraine,. en
A lfa c e , où les rouges-gorges font en bien plus
grand nombre que dans nos provinces ; c’eft un
des oifeaux les plus faciles à prendre, & qu’une
certaine curiofité qui lui eft naturelle fait donner,
dans tous lès pièges ; il eft le premier à accourir
à la pipée j c’eft aufli , foit dans les bois,
foit dans la volière , le premier oifeau en mouvement
, celui qui chante le matin avant tous les
autres, le dernier qui fe faffe entendre le fo ir ,
'& qui eeffe de voltiger.
R o u g e - g o r g e b l e u .
Rouge-gorge bleu de la-Caroline. B r i s s . torti. 111,
pag. 423 , genre X L .
Rouge-gorge de la Caroline. C a t e s b . totiu I ,
pag. & p l ; 24.
Ce rouge-gorge eft un peu plus gros que le nôtre ;
il n’a pas à proportion les pieds fi longs, & fa
queue eft aufli plus courte ; le deflùs de la tête ,
le derrière du cou & tout le deflùs du corps
font d’un fort beau hleu ; la gorge , le devant
du cou & tout le deflous du corps font ro u x ,
excepté le ventre qui eft blanc ; la gorge eft tachetée
d’un peu de bleu ; les pennes des ailes font
de la même couleur que le deflùs du corps & leur
extrémité eft brune ; la queue eft bleue ; le bec
eft noirâtre ; les pieds & les ongles font bruns :
la femelle diffère du mâle en ce quelle a des couleurs
beaucoup plus claires.
Le rouge-gorge bleu fe trouve à la Caroline & aufli à
R o u
la Lomfiane d’où on en a beaucoup envoyé. II
fait fon nid dans des trous d’arhres : fon vol eft
très-rapide , & il fe trouve, fuivant Catesby , dans
toute l’Amérique feptentrionale.
R o u g e - g o r g e b l e u e d e la C a ro lin e , B r i s s .
Voye1 R o u g e - g o r g e b l e u .
R o u g e - g o r g e d e la C a ro lin e . C a t e s b . Voye^
R o u g e - g o r g e b l e u .
R o u g e - n o i r . Voye^ G r o s - b e c d e C o r o m
an d e l.
R o u g e - q u e u e .
Rouge-queue à collier, B r is s . tom. 111, pag. 4 1 1 ,
genre X L .
Cet^ oifeau eft du même genre que le rojfignol,
la fauvette , &c. ; & il ne faut pas le confondre
avec un oifeau d’un genre très-différent, auquel
on a donné le même nom, 8c qui eft une pie-
grièche de Bengale.
Le rouge-queue dont il s’agit eft à-peu-près de
la groffeur du rojjîgnol de muraille ; il a le deflùs
de la tête , le derrière du cou , le dos bruns , ainfi
que les plumes fcapulaires & les couvertures du
deflùs des ailes; le croupion 8c les couvertures
du deflous de la queue roux ; les joues , la gorge,
le devant du cou , le deflous du corps d’uablanc-
fale , varié de taches brunes au bas des joues, fur
la poitrine & les côtés ; une tache brune affez
étendue, en forme de fer à cheval , lui forme
une. efpèce de collier ; les pennes de l’aile font
brunes ; les deux du milieu de la queue font de
cette même couleur , les latérales font roufîès dans
les deux premiers tiers de leur longueur & brunes
dans le refte ; le bec eft noirâtre ; les pieds & les
onglés font bruns.
M. Briflon décrit, même tome , pag. 4 0 9 , un
autre rouge-queue qu’il regarde comme une efpèce
différente 8c qu’il nomme Amplement rouge-queue *
Il eft un peu plus gros que le précédent; la
partie fupérieure de la tê te , le deflùs du cou &
le dos font gris ; la même couleur s’étend fur le*
petites couvertures des ailes 8c fur les plumes fcapulaires
; le croupion eft roux ainfi que les couvertures
du deflùs de la queue ; la gorge, le devant
du cou & le deflous du corps font d’un grisrblanc,
mêlé de roux; les côtés &. les couvertures du
deflous de la queue font rouffeâtres, les grandes
couvertures du deflùs des ailes font d’un gris-brun,
bordées de gris-rouffeâtre ; les pennes des ailes,
font teintes de la même couleur avec la même
bordure ; la queue eft rouffe ; le bec, les pieds ,
& les ongles font noirâtres.
M. de Montbeillard aflùre, d’après des chaffeurs
expérimentés , que le premier de ces deux oifeaux
eft le mâle & le fécond la femelle ; c’eft une
obfervation que je n’ai pas été à même de fuivre ;
ainfi je ne peux avoir d’opinion fur cet objet d’après
mon expérience. La taille un peu plus forte
du côté de la femelle n’eft pas une raifon de ne
pas admettre le fentiment de M. de Montbeillard ,
îùr-tout par rapport à des oifeaux infe&ivores ;
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mais c’eft un fait qui a , je crois, encore befoin
d’être examiné.
Les rouges-queue font des oifeaux de paiiage ; -
ils arrivent le printemps étant déjà affez avancé, ôc
s’en retournent à l’automne ; ils fe fixent fur les
pays de montagnes 8c rarement en plaine ; ils
nichent fur les buiffons fort bas , ôc compofent
leur nid de moufle en dehors , de laine & de plumes
en dedans ; la ponte eft de cinq à fix oeufs blancs,
variés de gris.
Ces oifeaux fe tiennent dans l’épais du bois pendant
la chaleur, en fortent le matin & le foir pour
chercher des vers 6c des infe&es dans les champs
voifins ; ils n’ont point de chant, & qu’un petit
cri flûté ; ils font en général filencieux 8c peu
remuans ; ils fe pofent de préférence fur les branches
ifolées & en s’y abattant ils donnent à leur queue
un mouvement de trémouffement horifontal ; ils
viennent à la pipée ; on les prend à la fin de l’été,
temps où ils font fort gras 8c eftimés comme un
mets délicat.
R o u g e -q u e u e .
Pie-grièche brune de Bengale. B r i s s . tom. I I ,
pag. 173 , genre X X I .
Il eft à-peu-près de la grandeur de la pie-grièche
grife d’Europe ; le deflùs & le derrière de la tête
font noirs ; le deflùs du cou, le dos, & tout le
deflùs du corps, les couvertures du deflùs des ailes
& de la queue , les plumes fcapulaires font de
couleur brune ; il y a de chaque côté de la tête
au-deffous de l’oeil une tache d'un rouge v i f , en- |
tourée de blanc, & fur les côtés du cou quatre ;
taches noires difpofées en are de cercle ; la gorge, !
le devant du eou , la poitrine, le haut du ventre ;
& les côtés font blancs ; le bas-ventre & les cou- 1
vertures du deflous de la queue font rouges: les .
ailes &. la queue font brunes ; le bec eft d’un cendré
foncé ; les pieds & les ongles font noies.
R o u g e - q u e u e a c o l l i e r . Voye1 R o u g e -
q u e u e .
R o u g e - q u e u e de B e l o n . Voye^ R o s s ig n o l
*b-E m u r a i l l e .
R o u g e - q u e u e de Cayenne. P l. enl. 686.
Voye{ R o u g e - q u e u e de la Guiane.
R o u g e - q u e u e de la Guiane.
Rouge-queue de Cayenne. Pl. enl. 6S6 , fig• 2.
Il eft-à-peu-près de la groffeur d’une fauvette ;
le deffus de la tê te , le derrière du cou & tout le
deflùs du corps font gris ; les ailes & la queue
font d’un roux très-vif ; la gorge, lé devant du
cou & tout le deflous du corps font blanchâtres ;
le bec eft noirâtre ; les pieds font gris-brun, les
ongles noirs. Genre X L .
R o u g e - q u e u e n o ir (p e t it ) . C a t . tom, I ,
pag. 6»pl. 68. Voye^ B o u v r e u i l ou b e c r o n d
noir & blanc.
ROULOUL de Malâca. Voyage aux Indes & à
la Chine , tom. I I , pag. 17 4 ,p l. IQO:
M. Scnnerat compare cet oifeau, pour la groffeur,
au pigeon ramier ,* il le regarde comme ayant,.
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par les caraftèfes, duraport avec le fa ifa n , mais
il penfe qu’il n’appartient à aucun des genres connus
, & qu’il en forme un nouveau.
Il a les jambes couvertes de plumes jufqu’au
talon ; quatre doigts » trois devant, un en-arrière,
tous féparés ; le bec en cône courbé ; la queue
courte 8c horifontale ; le doigt de derrière n’eft
qu’un moignon 8c n’a point d’ongle.
C e dernier caraélère , s’il eft confiant, différencie
en effet cet oifeau de tous les autres, ôc
fuffit pour qu’em doive le placer dans un genre à
part ; mais l’individu obfervé par M. Sonnerat
n’auroit-il pas été mutilé ? Quoi qu’il en foit, l’ob-
fervàtion de cet auteur nous paroît jufte 8c le rou-
loul nous femble devoir être placé à la fuite des
faifans , en attendant qu’on fçache plus furement
fi l’efpèce a le doigt de derrière conftamment conformé
comme l’avoit l’individu obfervé par M. Soa-
nerat.
Sur le devant du front s’élèvent fix crins noirs,,
ou poils durs & roides qui forment une forte de
huppe; à l’occiput eft placée une touffe de plumes
auffi roides, à barbes rares, courtes & défunies.;
ces plumes font d’un rouge - mordoré , inclinées en-
arrière , & il ne paroît pas que l’oifeau puiffe beaucoup
les relever ; l’efpace entre les deux huppes ,
ou le deffus de la tête eft blanc ; les joues & le
cou font noirs ; la paupière eft bordée de petites
plumes dures , roides & blanches ; la poitrine & le
ventre font d’un violet foncé ; les petites couvertures
des ailes font brunes ; les moyennes font
d’un blanc-roüfleâtre , coupées par des lignes
noires tranfverfàles; les pennes font d’un jaune-
rouffeâtre, traverfées par des lignes noires ; le
dos' , le croupion & la queue font d’un verd
fombre ; le demi-bec fupérieur eft noir ; l’inférieur
eft jaune à fa bafe & enfuite il eft noir ; l’iris 8ç
les pieds font jaunes.
Rouloul eft apparemment le nom de cet oieau
dans le pays où on le trouve ; c’eft ce que M. Sonnerat
ne nous dit pas.
RO U PEAU . B e l . Hifl. nat. des o if pag. 197.-
Voye^ B i H O r e a u .
RO U PIE . Voyei R o u g e - g o r g e .
RO U S SE L IN E ou A LO U E T T E D E . M A R
A IS .
P l. enl. 6 6 1, fig. T.
Dans le pays Meffin grande finfignotte;
Ailleurs, dit M. de MontbeiHard, alouette d*eanr
grande farloufe des prés.
Cette alouette, q,ue je ne connois que par 1a
planche enluminée , & par ce qu’en dit M. de
Montbeillard, fe trouve fuivant ce fgavant orni-
thol©gifle , en Alface ; elle eft d’une groffeur
moyenne entre Xalouette commune & la fourloufe ;
le nom de roujfeline répond à la couleur domi-
hante de fon plumage ; elje a le deffus- dé la tête
ôc du corps varié de roux fur fond bran ; les
côtés de là tête rouffettr.es , rayés de trois raies
brunes ' grêfque parallèles., dont la plus haute