
de la queue font blancs ; de chaque côté du cou il
y a une large tache d’un beau noir, coupée obliquement
de devant en - arrière par des raies
blanches ; ces taches forment une forte de demi-
collier : les pennes d^s ailes font brunes, bordées
de blanchâtre du côte extérieur ; celles de la queue
font noirâtres en-deffous, d’un gris-brun en-deffus,
& terminées de blanc, excepté les deux du milieu
; la plus extérieure de chaque côté eft aufii
bordée de blanc extérieurement, ou plutôt fes
barbes extérieures font blanches ; une peau nue ôc
rougeâtre entoure les y eu x ; l’iris eft jaunâtre ; le
bec eft d’un brun-bleuâtre ; les pieds font rouges ;
les ongles noirs.
La tourterelle eft de paffage ; elle n’arrive dans
nos climats que le printemps étant déjà avancé, &
elle nous quitte à la fin de l’été ; elle s’établit dans
les bois ; elie fe plaît dans le plus fouré , & elle y
fait fon nid au fommet des arbres les plus élevés ;
elle ne pond que deux oeufs, que le mâle &. là
femelle couvent alternativement, ainfi que tous
les oifeaux du même genre, & de même aufli le
male & la femelle qui fe font unis fe demeurent
réciproquement fideles. 11 n’y a rien de particulier à
cet égard dans l’hiftoire de la tourterelle , & cependant
c’eft elle qu’on a fpécialement offerte comme
le modèle de la fidélité conjugale; on a même coutume
de dire que l’attachement réciproque des deux
epoux eft fi tendre & fi profond, qiie la perte de
l’un canfe celle de l’autre, par l ’ennui & le chagrin
qu’il en reffent ; mais ce fait, fi fouvent contrarié
par l’expérience , ne devroit plus être cité.
En meme-temps que les tourterelles ont paru le
modèle de la fidélité conjugale , on les a auffi pré-
l'entées comme offrant l’emblème de la volupté & ne
vivant pour ainfi dire que de careffes, & les poètes
les ont chargées de faire voler le char de Venus ,
qu’elles conduifent en fe careffant. Ces emblèmes
font fans doute fondés fur ce que ce font en même-
temps des animaux três-ardens & dont tous les
geftes, les mouvemens, la contenance femblent
annoncer le fentiment de la volupté. Il eft peu de
perfonnes qui n’aient été témoins des paffes, des
courbettes du mâle en .préfence de fa femelle , de
leurs' careffes réciproques, qui ont quelques ra-
ports extérieurs avec.des baife rs,& c’eft peut-être
par cette dernière raifon que tes tourterelles nous
ont paru les plus voluptueux de tous les animaux
: cependant ni les geftes du mâle en préfénce
de fa femelle, ni lears careffes mutuelles, ni leur
invitation à s’occuper de la conftru&ion du nid, à
y jouir, par anticipation, en s’y réunifiant tous
deux, n’offrent rien que ne préfente également
l’hiftoire d e s pigeons. VoyezP i GE O N.
Les tourterelles fe réunifient en troupes au temps
du départ, & partant en bandes nomhreufes, conduifent
avec elles leurs petits. Il n’en refte aucune
dans nos provinces, ni même en Italie. Ariftote
avoit obfervé qu’il en demeure quelques - unes en
Grèce ; il ne paroît pas que les lieux où elles fe
retirent foient encore connus, & l’on peut feulement
inférer des faits précédens qu’elles fe r.éfu»
gient dans des climats très-chauds.
La tourterelle, quoique d’un naturel fauvage,
prife dans le nid & élevée jeune , s’apprivoife &
devient même très-familière. M. le comte de Buffon
cite un exemple qui prouve qu’elle peut s’accoupler
& produire avec certaines races de pigeons ;
elle peut également produire, foit en l’accouplant,
comme Schwencfeld l’a fait, avec la tourterelle à.
collier,foit avec la tourterelle blanche , comme je
l’ai pratiqué; mais loin que la tentative que j’ai
faite tende à prouver que les métis provenus de
ces accoüplemens foient féconds, ils fourniffent,
non pas des preuves , mais des inductions du corn
traire.
Ayant enfermé une tourterelle de bois, mâle,
avec une tourterelle b la n ch e dans la même volière-,
ces deux oifeaux ne tardèrent pas à s’accoupler ; la
femelle pondit ; fes oeufs furent féconds ; les. petits
tinrent beaucoup plus du père que de la femelle :
le plumage de celle-ci n’avoit qu’éclairci celui du
mâle & n’avoit pas détruit l’empreinte du dcmi-
collier que le père porte de chaque côté du cou ;
les métis étoient d’un gris-blanc dont la nuance
etoit très-agréable ; il y eut plufieurs couvées, du
père & de la mère, qui toutes réuflirent;.tous les
petits furent élevés ; on jugea que les uns étoient
des mâles.& les autres des.femelles, parce qu’il y en
avoitqui avoient un roucoulement beaucoup plus fort
les uns que les autres ; mais ce qui prouva évidemment
qu’il y avoit des femelles ,,c’eft que quelques-
unes pondirent ; je les mis à part, & je. m’affurai,
par un temps.affez long, que.ceux que je regardois
comme des mâles, ne pondoient pas: j’ai tenu un
mâle & une femelle., enfermés pendant, plus d’un
an , fans qu’ils fe foient. re cher ch és,.& cependant la
femelle afaitdeux pontes de. deux oeufs chacune ;
mais fans avoir conftruit de nid, fans prendre aucun
foin de fes oeufs , qu’elle laiffoit échapper à la place
où .elle fentoit le befoin de les dépofer. J ’ai ren-
Termé cette même femelle avec le mâle doni'.elle
étoitnéé & qui étoit. très-ardent;,ils ont pàffé un
ete enfemble dans, la meme volière ; le mâle ne
cefloit de provoquer la femelle, qui n’a jamais
répondu à fes defirs, à aucune de fes careffes , qui
y paroiffoit abfolument infenfible , &. - cependant
elle a pondu plufieurs fois ».comme lorfqu’elle avoit
été enfermée avec un métis mâle, & toujours fans,
prendre aucun foin de fes oeufs, que j’ai trouvés
plufieurs fois dans le vafe qui fervoit à contenir
l’eau pour la boiffon du couple que je tenois captif.
J ’ai changé la première femelle & j ’en ai donné
une également métis au même mâle : la fuite de
l’expérience a été la même. Ni ces métis entr’eux,
ni les femelles avec le mâle dont elles étoient
nées, n’ont donc été féconds ; mais il faudroit
avoir répété la tentative fur un plus grand nombre
d’individus,pour pouvoir prononcer.
T o u r t e r e l l e a c o l l i e r .
■P.l, enl. 2 4 4 *
B r i s s . tom. / , pag. 95 , genre l,
•Elle eft un peu plus groffe que.la tourterelle de
„bois, ou tourterelle proprement dite V toutes les
parties fupériëures font d’un blanc teint de rouf- ■
leâtre, ou d’un ifabelle-clair ; le devant du cou &
la poitrine ont une légère teinte vîneufe fur fond
blanc; le ventre, les côtés, les jambes & les couvertures
du deffous de la queue font blancs ; les pennes
de l’aile font d’un gris-brun , bordées de blanchâtre
; celles de la queue font cendrées en-deffus
& terminées de blanc, excepté les deux du milieu;
un collier noir d’environ deux lignes de'largeur
, entoure le haut du cou ; l’iris eft rouge ; le
bec eft noirâtre à fa pointe & gris-blanc à fon
QÏigine ; les pieds font rouges ; les ongles d’un brun-
jaunâtre.
Cette tourterelle eft très-commune dans l’état de
domèfticité c’eft l’efpèce qu’on élève le plus volontiers
en volière. Il paroît, d’après les nomsque
les auteurs lui ont donnés, qu’elle tire fon origine
des climats de l’Inde : turtur indicus. Aldrov.
Wilug. tourterelle des Indes. A l b . &c.
T ourterelle a co llier du Sénégal. PI.
enl. 161.
Briss. tom. 7 , pag. 12,4. Voye\[ T ourterelle
du Sénégal.
T ourterelle a gorge pourprée d’Am-
boin 0: P h enl. 142. Voy'e^ TuRVERT.
T ourterelle a large queue du Sénégal.
PL. enl. 329.- Fo y^T ouRO C CO . .
T ourterelle blanche.
C’eft une variété affez commune chez nos oife-
liers. J ’ignore fon origine : elle eft un peu plus
petite que la tourterelle de bois ; tout fon plumage
eft d’un beau blanc, fans aucune 'empreinte du
collier propre aux deux autres efpèces de tourte-
rçiks qui vivent dans nos climats, foit celle'de
bois,, foit la tourterelle à collier.
T ourterelle-blanche ensanglantée.
M. Sonnerat dans fon voyage à la noüvejle
Guinée , décrit pag. 51 & fuiv. trois tourterelles,.
qui fe trouvent à Tile de Luçon : il les nomme
tourterelle blanche enfanglantèe , pl. 20.
' Tourterelle grife enfanglantèe, pl. 2 1.
Tourterelle cendrée , pl. 22.
La première eft* à-peu-près aulïi groffe'que la
tourterelle blanche que nous avons en Europe , les
deux autres le font un peu moins ; la 'plus grande
des trois a -tout le plumage d’un blanc-éclatant ?
excepté une tache d’un rouge couleur de fang,
placée au bas du cou &• au haut dé la poitrine.
La fécondé a le deffus de la tête d’un gris-blanc.,
le derrière du cou d’un violet - verdâtre, le devant
du cou blanc ; une tache rouge, comme la
première, fur le haut de la poitrine ; le ventre
d?un gris teint de rougeâtre.“, le dos , les grandes
pennes des ailes noires; il y a fur les ailes cinq
bandes qui des coupent tranfverfalement , trois
.grifes & dtux -noires ; la queue eft grifâtre , excepté
le. bout qui eft noir ; l’iris eft couleur de
rouille ; le bec eft noir ; les pieds font d’un violet
rougeâtre. ,
La tourterelle grife a la tête & le çou d’un gris-?
cendré-clair ; cinq ou fix des plumes qui couvrent
le cou de chaque côté font terminées par une
bande noire ; la poitrine eft d’un gris-vineux ; les
grandes pennes des ailes font noires, les moyennes
& les petites le font aufli, mais elles font terminées
de brun - jaunâtre ; les pennes du milieu de
la queue font noires & les latérales font blanches ;
l’iris & le bec font d’un beau rouge ; les pieds
font d’un rouge-vineux.
Les deux premières de ces trois tourterelles ne
paroiffent être qu’une variété l’une' de l’autre ;
mais la troifième en diffère trop pour ne la pas
regarder comme une efpèce à part. Genre I.
T ourterelle brune de la Chine. Voyage
aux Indes & à la Chine , tom. I l , pag. 17 7.
Sa groffeur eft un peu au-deffous de celle de
la tourterelle à. collier : elle a la te te , le cou, le
do s, la poitrine d’un gris-brunâtre ; la gorge de
cette même couleur, mais plus claire ; de chaque
côté du cou quelques plumes noires terminées de
gris-cendré ; les petites couvertures du deffus des
ailes brunes, terminées par une bandé d’un jaune
d’orpin ; les grandes couvertures brunes ainfi que les
pennes ; le croupion &. la queue d’un gris-cendré-
clair ; l’iris , le bec & les pieds rouges. Genre I.
T ourterelle (petite), brune d’Amérique.
Br is s . tom. 1, pag. 1 16 , pl. V I I I , fig. 2. Voye^
C ocotzin.
T ourterelle cendrée de l’îlede Luçon. Voyi
à la nouv. Guin. Voye£ T ourterelle blanche
ensanglantée.
T ourterelle d’Amboine.
. B r is s . tom. / , pag. 12 7 , pl. IX , fig. 3 3 genre L
Elle eft à -p e u -p rè s de la groffeur de notre
tourterelle : la tête , le cou, la poitrine, le ventre ,
les côtés , les jambes & les couvertures du deffous
de la queue font d’une couleur rouffe ; lê derrière
du cou & les couvertures des ailes font d’un
1 brun-foncé, chaque pliane étant bordée de roux ;
le bas du dos, le croupion &. les couvertures du
deffus dé la queue font roux ; les pennes des ailes
font brunes ; celles de 'la queue font d’un brun-
roux; les deux du milieu font les plus longues ôt
toutes vont en diminuant du centre fur les côtes :.
le bec & les pieds font, rouges.
T ourterelle (petite) d’Amérique. B riss.
tom. I , pag. 113 , pl. I X , fig. 1. Voyeç C ocotzin.
T ourterelle de Batavia. PL enl. 214. Voye£
T urvert.
T ourterelle de boist Voye^ T ourterelle.
T ourterelle de Canada.
P l. enL 176.
Br is s . tom. J , pag. i i $ , genre I.
Elle eft un peu plus grofte que notre tourterelle :
elle a le deffus de la tête, du cou Ôc du dos , ê£
P p p ij