
siSBB
T A C
T A C C O ( le ) .
Coucou, à long bec de la Jamaïque. B R 1 s s .
tom. I V , pag. 1 1 6 , pl. X V I I y fig. 2 , genre L. PL enl 772.
C ’eft un coucou que M. de Montbeillard nomme
tacco y d’après fon cri ; il n’eft pas tout-à-fait fi
gros que notre coucou ; fa longueur eft de quinze
pouces neuf lignes ; fon vol de quatorze pouces ;
les ailes pliées font dépafléès des deux tiers de
la queue ; il a le deflus- de la tête &. du cou-,
le dos, le croupion, les plumes fcapulaires, les
couvertures du deflus des ailés & du deflus de
la queue d’un cendré brillant & tirant fur. l’olivâtre
; les joues au-deflous des yeux & la gorge
d’un fauve-clair, ainfi que le devant du cou &
la poitrine ; le refte du deflous du corps roux ;
les pennes des ailes d’un brun-marron , terminées
de cendré - olivâtre ; les deux pennes du milieu
de la queue d’un cendré brillant , tirant fur
l ’olive &. terminées de noir ; les latérales cendrées
à leur origine , noires dans leur milieu ,
terminées de blanc ; les paupières garnies de
mamelons d’un rouge fort v if ; le bec & les
ongles de couleur de corne , les pieds gris.
L e tacco prend des infeétes , mais il fe nourrit
su ffi de petits reptiles ; i l avale, dit - on , les
couleuvres par la tête , & à mefure que la partie
avalée fe digère, il afpire la partie qui refte pendante
au-dehors. On a fait la même obferva-
tion par raport aux très-grands reptiles ; c’eft la
manière dont ces couleuvres énormes qu’on
voit au Sénégal digèrent graduellement de grands
quadrupèdes , qu’elles ne fçauroiênt engloutir
tout-à-1 a-fois ; mais ce fait eft très-nouveau dans:
l ’hiftoire des oifeaux.
Le tacco , dans le temps de la ponte , fe retire^
dans la profondeur des forêts, & s’y cache fi bien;
qu’on n’a jamais trouvé fon nid ; feroit- ce parce
q ue , comme le coucou d'Europe , il n’en conftruit
point & qu’il pond dans le nid de quelques autres
oifeaux ? Ces faits fur l’hiftoire du tacco ont été
communiqués à M. de Montbeillard par M. le
chevalier Deshayes.
T A D O RN E .
" PL enl. 53.
B r is s . tom. V l , pag. 344 3 pl- X X X I I I , fig. 2 ,
genre CVII.
B e l . Hifi. nat. des oîf.pag. 1 7 2 , fig. & pag. 17 3 .
Idem. Port, d'oif. pag. 36.
La tadorne eft un peu plus groffe que le canard
domejlïque ; fa longueur eft de deux pieds, fon
vol de trois pieds trois pouces ; elle a la tête , la
gorge , le haut du cou d’un noir changeant en verd
iombre ; le refte du cou, le dos, le croupion, les
T A D
couvertures du deflus de la queue d’un beau blanc ;
une large zone d’un rouge - fauve s’étend fur le
dos , deicend fur les côtés & embraffe la poitrine ;
le refte d u deflous du corps eft blanc, quelquefois
varié de nqir ; les fcapulaires fupéfieures font
d’un beau noir ; les inférieures font blanches ; les
petites, les moyennes couvertures des ailes & les
grandes les plus près du corps font blanches ; celles
qui en font le plu,s éloignées font d’un noir brillant
; cette même couleur s’étend fur les dix pre*
mières pennes des ailes; les douze fuivantes font,
du côté extérieur, d’un verd-doré, à reflets couleur
de cuivre de rofette ; du côté intérieur elles
font blanches à leur origine & noirâtres à leur
extrémité ; la vingt - troifième eft de couleur de
marron du coté extérieur ; la vingt- quatrième eft
blanche; l’avant-dernière eft de la même couleur,
bordée de noir, & la vingt - fixième eft blanche :
les pennes de la queue font blanches, terminées
de *aoir, excepté la plus extérieure de chaque
côté qui eft entièrement blanche ; le bec eft d’un
rouge-pâle ; l’onglet & le tour des narines font
noirs : iî\y a fur l’origine du bec..un très-petit tubercule
rougeâtre * la partie nue des jambes , les
pieds , les doigts , leurs membranes , les ongles
font couleur de chair.
La femelle, beaucoup plus petite que le mâle,
a des couleurs moins brillantes ; lé mâle eft un des
plus beaux oifeayx de fon genre ; fes couleurs appli-
quées.par larges bandes, nettes & .bien tranchées,
font un très-bel effet.
Les tadornes ne fréquentent guère que les bords
de la mer ; j’en ai vu en aflez grand nombre dans
les marchés de Paris lorfque le froid eft tres-rigou-
reux , 8c Quelques - unes tous les ans conftaroment
au paffage du printemps.
On Içavoit déjà què ces oifeaux nichent dans
j des trous de lapin, mais cette Angularité eft confirmée
par les obfervations de M. Bâillon, communiquées
à M. le comte de Buffon.
* Le printemps, dit M. Bâillon, nous amène les
tadornes, mais toujours en petit nombre.
Auffi-tôt que ces canards font privés ils fe
répandent dans les plaines de fable , près des
rives de lafner ; chaque couple vifitè les garennes
qui y font répandues, 8t fe fixe aux terriers qui
ont au plus une toife & demie de profondeur, &
dent l’entrée eft expofée au midi ; les lapins les
abandonnent à l’approche des tadornes; la femelle
pond fes oeufs à nud, & à la fin de la ponte , qui
eft de dix à quatorze oeufs, elle les eftveloppe
d’un duvet blanc & fort épais , dont elle fe dépouille.
L ’incubation eft de trente jours, pendant lesquels
T A I
.quels le mâle refte fur la dune voiflne du terrier y
ne s’en écarte que pour aller chercher à vivre à
]a mer deux à trois fois en un jour; la femelle en
fait autant ,1e matin ôc le foir, & pendant fon absence
le mâle fe tient dans le terrier.
Dès le lendemain que les petits fonrnés , le
père & la mère les conduifent à la mer, en prenant
le moment qu’elle eft dans fon plein, ce
•qui leur abrège le chemin, & ils ne reviennent
plus à terre.
Si la couvée eft rencontrée dans fa marche , la
mène tâche de détourner l’ennemi en contrefaifant
.la bleffée, 8c les petits demeurent immobiles au
point qu’on les prend l’un aprèsl’autre, fans qu’ils
tentent de fe fauver.
Les tadornes fe nourriffent d’infeâes marins , de
moyens coquillages, de. frai de poiffon. Elles ne fe
réunifient point en bandes & vont feulement par
couples : on les accoutume facilement à la domesticité
, les grains font alors leur aliment. On en voit
affez fouvent fur les canaux 8c les pièces d’e au ,
dans les parcs 8c les jardins ; mais ces oifeaux,
ainfi, tranfportés , ne multiplient pas ordinairement
; cependant j’ai nourri à Paris dans une
cour une tadorne mâle pendant deux ans ; je lui ai
donné une femelle de canard domejlïque ; la
tadorne l’a adoptée ; il en eft provenu des oeufs
qui ont été féconds ; les métis étoient fort laids &
tenoient plus de la cane que de la tadorne, mais
leur chair a été trouvée meilleure que celle du
canard commun ; n’ayant pas été à portée de les
garder, j e n’ai pu fçavoir s’ils auroient été féconds.
Cet exemple donne lieu de croire qu’on
pourroit, en prenant de bons m oyens, engager lés
tadornes à multiplier en domefticité ; on tireroit
au moins partie des mâles qui féconderoient les
canes domejliques , rendraient le produit plus gros
& d’un goût plus délicat ; car les métis dont j’ai
parlé ont été trouvés , comme je l’ai déjà d it,
d’un goût plus délicat que les canetons communs-.
Y T A IS E ( Chajfe. ) Manière de chaffer les bec-
figues ufitée dans les provinces méridionales.
Voyez Bec-figue.
TA IT -SO U ( le ) .
Coucou bleu de Madagafcar. Briss. tom. lVy
pag. 1 $6 , pl. X I I I y fig. 1 , genre L .
P l. enl. 295 y fig- 2.
Le tait-fou, du nom que lui donnent les habi-
tans de Madagafcar, eft un des plus beaux oifeaux
du genre du coucou ,* il eft un peu plus gros que
le notre 8c bien plus grand ; fa longueur eft d’un
pied cinq pouces , du bout du bec à celui de
îa queue ; fon vol d’un pied près dé huit pouces,
& fes ailes pliées s’étendent au tiers de la longueur
de fa queue. Tout fon plumage eft d’un
gros bleu foncé. Les pennes; des ailes ont des
reflets verds & violets ; & celles de la queue
des reflets violets très-éclatans ; le bec , lès
pieds & le s ongles font noirs ; les yeux font entourés
d’une peau nue , dont j’ignore la couleur.
Mifioire Naturelle Tome Ily
T A M 457-
II y a dans cette belle efpèce' variété de grandeur
; je ne fçai fi c’eft une différence de fexe oit
s’il y a deux races de tait-fous, une grande &
une petite ; mais parmi un affez grand nombre
de peaux de ces oifeaux , j’e n 'a i conftamment
obfervé d’un quart à-peu-près plus grandes les
unes que les autres.
T A L É V E de Madagafcar. P l. enl. Rio. Voyeç
Poule sultane.
T A L A P IO . P L enl. 605. Voyeç P ic s Gr im p
e r ea u x .
T A M A T 1A ( le ) .
Les auteurs méthodiftes n’ont pas diftingué les
tamatias des barbus ; ce font, fuivant ces auteurs,
des oifeaux du même genre. Voyeç B a r b u ,;
M. le comte de Buffon laiffe le nom de barbus
aux oifeaux de ce genre qui font de l’ancien
continent , '8c il donne celui de tamatias aux
oifeaux auffi du même genre , mais qui fe trouvent
en Amérique ; les barbus , fuivant l’obfer-
vation de M. de Buffon , « ont le bec beaucoup
j » plus épais, plus raccourci 8c plus convexe en-
I » deflous n.
Le tamatia a été repréfenté dans les planches
enluminées n°. 7 4 6 , fig. 1 , fous le nom de barbu
à ventre tacheté de Cayenne ,- il a fix pouces Ôc
demi de longueur ; le deflus de la tête & le
front rouffeâtres ; fur le cou un demi-collier
varié de‘ noir 8c de roux , tout le refte du plumage
en-deffus brun , nuancé de roux ; derrière
l’oeil, de chaque côté , une affez grande taché
noire ; la gorge orangée 8c le refte du deflous du
corps tacheté de noirTur fond blanc - rouffeâtre ;
le bec 8c les pieds noirs.
Le tamatia , & tous lës oifeaux de la même
feétion , n’habitent que les endroits lës plus fourés
des forêts ; ils ont le vol court 8c pefant ; ils
ne fe pofent que fur les branches les plus baffes ;
ils y demeurent long-temps, la tête retirée entre
les- épaules, 8c l’air fombre 8c morofé ; on peut
les approcher & tirer plufieurs coups de fufil fans
qu’ils prennent leur èffor ; ils-vivent d’infeéles ,- &
particulièrement de foarabés ; ils font 'filéncieux ,
lolitaires 8c mal faits : leur chair eft un manger
paffable. .
M. Briffon a rapporté le tamatia au mauvis de
la Caroline ; ce ne peut être que par méprife :
car , quoique ces deux oifeaux fe neffemblent par
les-couleur s , ils diffèrent par des car aét ères auxquels
M. Briffon n’auroit pu fe tromper ; la mé-
prife confifté donc à avoir rapporté le tamatia à
La petite grive de Catesby, nommée par M. Briffon
mauvis de la Caroline.
Les barbus proprement dits , ou ceux de l’ancien
continent, ont le plus ordinairement des couleurs
affez brillantes, & les tamaùas contraire , ou
les barbus de l’Amérique, font la plupart, & excepté
quelques efpèces , d’un plumage fombre ;
dont les nuances du brun ou ' du gris font les
couleurs dominantes» Quoique ces oifeaux paffent
M m m