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rayees tranfverfalement de rouffeâtre fur un fond-
brun-noirâtre yla queue eft auffi variée de noirâtre
6 de ro u x , qui le croifent ; le bec eft noir ;
les-pieds font rougès. Il paroît que le francolin
décrit par M. Briflon avoit des couleurs plus foibles
que celui d’après lequel j’ai fait ma defcription ,
ce qui dépendoit peut-être de ce qu’il étoit plus
jeune. La femelle eft un peu plus petite que le
mâle. Tout fon plumage eft varié de brun-noirâtre
8c de fauve , qui borde ou qui coupe tranfverfalement
les plumes. M. Briflon n’en donne pas
une idée jufte : il la dépeint plus femblable au
male qu’elle ne l’eft ; elle en diffère au point qu’on
la prçndroit pour être d’une efpèce différente, 8c
cette diflemblance vient fur-tout de ce que fes
■ couleurs font plus foibles, de ce qu’elle n’en a
aucune de pures, de ce qu’on ne lui voit ni collier,
ni taches rondes ou ov ale s, comme le mâle en
çft marqueté. Le francolin fe trouve en Efpagne,
quelquefois en Italie : il eft beaucoup plus commun
en Sicile , dans les îles de la Grèce , fur la côte
de Barbarie 8c en Egypte : M. Hollande, doéleur
en Médecine , en a rapporté plufleurs de cette
,cterniere contrée ; ils font un peu plus grands que
celui que j ai décrit, & d’ailleurs , ils ne m’ont
pas paruten différer. Les Grands Ducs de Tofcane,
de la famille Médicis, curieux dans tous lès genres,
avoient fait tranfportèr de Sicile dans leurs états un
grand nombre àefrancolins ; il en eft refté quelques-
uns dans le pays, & ce font peut-être à cesoifeaux
que font dûs les francolins qui?© h trouve de temps
a autre dans toutes les parties de' l’Italie. Mais
malgré les défenfes que les Princes ont faites de
tuer ces oifeaux , il eft bien difficile , à caufe de
la bonté de leur chair , car elle paffe pour un
mets exquis, & à caufe de leur p rix , de les conformer
dans un^tays où les prohibitions ne font
pas obfervées rigoureufement. -
Francolin a poitrine rouge . E dw. tom.
1113 pag. C X X X V III, plancha 138. Voye^ Barge I
ROUSSE.
F r a n c o l in blanc de la Baye de Hudfon.
E dw. tom. I I I , p ag- C X X X IX , planch. 139.
Voye{ B arge blanche.
F rancolin brun tacheté. Edw. tom. 1 1 3
pag. & pt. 7 1 . Voye^ Gelinotte du Canada.
F r an colin ( grand ) d’Amérique.
E dw. tom. I I I , pag. CXXXV1I. Voyez Barge
de la Bayé d’Hudfon.
F rancolin de l’ifle de-France. Voyag. aux Ind.
& a la Ch. tom. I l , pag. 166, pl. 97.'
E eft un peu plus grand que la perdrix rouge :
il a le deffns de la tête d’un jaune-rouffeâtre'; les
joues blanches traverfées par deux bandes noires
longitudinales, Tune au-deflous de l’oeil & l’autre
dans la même ligne où l’oeil eft placé ; la gorge
blanche, le devant du cou & la poitnne noirs, avec
fix taches blanches fur chaque plume; le ventre
suffi noir & tacheté de points roufleâtres ; le
dos mordoré ; les grandes pennes des ailes noires a
F R E
rayées tranfverfalement de blanc ; les moyennes',
tachetées de points roufleâtres fur fond noir ; le
croupion 8c la queue d’un roux-clair, trayerfé de
bandes noires.
| Ce francolin, originaire de Madagafcar, a été
porté à l’Ifle de France : il perche ; il a un cri qui
approche de celui'de la peintade : ce qui l’a fait
nommer par les créoles perdrix peintadée. Genre
VIe.
F R A YO N E . Voyez F reux.
F R É G A T E :
B riss. tom. V f pag. 506.
Grande frégate de Cayenne. P l. enl. 961.
La frégate e ft , fuivant M. Briflon, du même
genre que le fo u ;e lie a en effet les mêmes caractères
à beaucoup d’égârds fes pieds font de même
palmés ; mais à proportion du refte du corps , ils
font beaucoup plus petits ; la membrane qui unit
les doigts eft échancrée en-devant; les ongles font
longs & crochus, 8c le pied eft couvert de plumes
prelque jufqu’à l’origine des doigts ; la queue eft
fourchue , au lieu que celle des fous eft étagée du
" centre fur les côtés qui vont en décroiffarit ; les ailes
font encore à proportion plus grandes que celles des
fous : d’ailleurs, le bec & les narines font conformés
de même; avec tant de reffemblance dans.la-forme,
les _ frégates en ont encore avec les fous par plu-
fieurs habitudes ;.mais elles en diffèrent infiniment
par 1 inftinéf : elles fe nourriffent, comme les fous ,
de poiflons qu’elles enlèvent delafurface de l’eau,,
ou qu’elles obligent les fous de dégorger en les
maltraitant ; elles vivent dans tes-mêmes régions-,
& fe retirent de même fur les iflets & les rochers-;
mais elles font confinées entre les Tropiques &. ne
s’avancent pas au-delà; elles fe perchent & font
meme leur nid fur les arbres : leur ponte n’eft que
d’un ou de deux oeufs. Auffi intrépides que les fous
font lâches, elles font à ces derniers une guerre
cruelle pour leur enlever leur proie, & cette
habitude leur a fait donner le nom de guerriers par
quelques voyageurs; fouvent la vue de l’homme
ne les met pas en fuite ;, mais ce n’eft pas comme
les fo u s , par ftupidité, c’eft par audace & pour
enlever la proie qu’elles ont apperçue ; pourvues
d’aile§, à proportion plus .étendues que celles- d’au;-
cun autre foifeau, il n’y en a point dont le vol foit
a ;fli rapide, auffi facile. & auffi long : les frégates ,
les ailes étendues, immobiles, femblent gliffer avec
la vélocité d’un trait fur la furface de l’a ir; elles
fçavent diriger & gouverner leur vol fuivant le
vent, & dans tes temps orageux, elles retrouvent le
calme en s’élevant au-deflüs des tempêtes,«: à la
faveur de tant d’avantages, elles s’éloignent des
cotes à une diftance. difficile à croire, fi elle n’é-
toit atteftée par le témoignage unanime des voyageurs
;-tous certifient qu’on rencontre des frégates
jufqu’à trois & quatre cens lieues en pleine mer ,
fans que leur vol foit moins prompt, pareille plus
pénible & qu’il annonce aucune laffitude. Cependant
il eft très-probable quelles regagnent la terre
F R Ê
tous tes jours, ou au moins quelque rocher ; Car
elles n’ont pas tes pieds affez larges pour nager
avec avantage ; & lorfqu’elles font une fois pofées
fur l’eau, la longueur de leurs ailes doit rendre la
reprife de leur vol très-difficile : auffi les voit-on,
fuivant tes voyageurs , très-rarement s’arrêter fur
les flots ; mais la nuit ne borne pas leurs courfes, &
elles votent pendant fon obfcurité comme pendant
le jour. Ainfi la longue tenue de leur vol explique
comment elles peuvent s’éloigner de la terre à de
fl grandes diftances & la regagner au befoin.
Ea frégate eft au plus de la groffeur d’une poule ;
elle a près de quatorze pieds, ae vol : tout fon plumage
eft d’un brun noirâtre, avec des reflets d’un
rougeâtre 8c d’un violet fombres : elle a fous 1e bec
une peau nue, ronge, fufceptible de s’étendre, 8c
qui, dans fon expanfion, forme une efpèce de
fac capable de contenir le plus gros oeuf de poule :
l’efpace nue, entre 1e bec & l’oe il, eft brun ; le bec
eft d’un gris-brun ; les pieds font rougeâtres 8c
les ongles noirs. T elles font tes frégates mâles 8c
adultes qu’011 trouve fur les mers de l’Inde ; on y
en trouve auffi qui, avec 1e même' plumage , different
en ce qu’elles ont 1e ventre blanc, & qu’elles
font-plus petites : on croit communément que ce
font les femelles. Cependant M. Briflon tes a
■ décrites en particulier, & tes a nommées petites
frégates3 tom. V I, pag. fop. Enfin, d’autres frégates
ont la tête, 1e cou , la poitrine blancs & le
refte du plumage d’un brun ferrugineux, fans
reflets ; elles font plus grandes, 8c n’ont pas de
membrane ou peau nue fous 1e bec. Toutes les
frégates apportées de l’Amérique, que j ’ai vues ,
etoient de ces dernières •, & toutes celtes qui
etoient venues de l’Inde étoient de celtes que j ’ai
décrites les premières : il paroît cependant, par lé
témoignage des auteurs , qu’on trouve des unes &
des autres dans les deux continens, 8c les fenti-
mens fe réunifient pour ne tes regarder que comifie
des variétés de fexe ; mais, malgré cette opinion
generale , l’hiftoire des frégates paroît avoir befoin
de nouvelles obfervations. Genre CX.
F régate, (petite) Br is s^ tom V I, pag. 509.
Voye{ Frégate.
F regate de Cayenne, (grande) Voye^F régate.
FR Ê SA CO . Voye^ E f f r a ie .
F R E S A Y E . Voyez Ef f r a ie .
F R E T IL L E T . Voyez Pouillot.
F R EU X o u F R A YO N N E .
IPI. enl. 884.
Corneille moiffonneufe. Br is s . tom. 11, pag. 16.
Grave 3 grolle ou freux. B e l . Hijl. nat. des o if
Pa8- 2S3 ffiiffi
Idem. Idem.port. d*oif pag. 68.
Rook en Anglois ;
Koore-Kraey en Hollandois ;
Graivron en Polonois.
Te freux eft l’efpèce de corneille la plus
nombreufe : . tout fon plumage eft .d’un noir-
F R I 5 1
y io le t, plus brillant fur les parties fupérieures que
fur les inférieures ; le bec 8c les pieds, font-auffi
noirs ; mais un trait qui diftingue le fr eu x . c’eft
que la bafe du bec eft entourée , au lieu des plumes
qui reviennent en avant dans les autres corneilles >
d’une peau nue, d’un gris-noirâtre, fouvent fari-
neufe êc. galeufe ; le bec paroît auffi comme ufé; 8c
avoir tous fes angles émôuffés. Ce n’eft pas que
naturellement il ne pouffe des plumés autour de
la bafe du bec ; on y en voit même -quelques-unes
affez fouvent ; mais à mefure qu’elles croiffent,
elles font détruites par l’habitude que le freux a
d’enfoncer le bec fort avant en terre. A la longue
1e germe des plumes s’épuife, 8c la peau fe -durcit
, s’écaille , devient calleufe & couverte d’af-
périté^s. Le freux diffère encore des autres corneilles
en ce qu’il n’a pas de goût pour la
chair, 8c qu’il ne s’approche pas des charognes
; il eft granivore; il v it auffi de v e r s , 8c
particulièrement des larves duhaneton, & de celles'
de différens infeéres qu’il tire de la terre. Il yole
pendant tout l’hiver en bandes nombreufes , fe
répandant durant le jdur fur les terres labourées ,
8c retournant 1e foir coucher au bois. On lui reproche
de caufer de grands dommages dans les
terres.nouvellement enfemencées, & de n’être pas
moins nuifibles aux- récoltes prêtes à moiffonner.
Les torts qu’on lui impute ont fait mettre fa tête à
prix en Angleterre. Cependant il refte à décider ft
le freux ne rend pas plus de fervices, par la quantité
d’infèâes qu’il détruit, qu’il ne fait de tort en
boulverfant les femences, ou eh confommant du
grain. C’eft un calcul qui demande à être vérifié
par rapport au freux 8c à tous les oifeaux qui nous
font le même genre de bien 8c de mal.
Les freux placent leur nid fur- des arbres élevés y
fouvent près des lieux habités ; plufieurs couples
nichent fur le même arbre , quelquefois au nombre
de dix ou douze. On prétend que quand ils conf-
truifent leur nid, l’un des deux oifeaux demeure
pour le garder, tandis que l’autre,va à la recherche
des matériaux, fans quoi ce qu’il y a de fait du nid
eft pillé auffi-tôt.& enlevé par les freux voifins,
qui emportent les décombres pour avancer leur
propre ouvrage. L a femelle pond dans le courant
du mois de mars, 8c dépofe quatre ou cinq oeufs.
Le mate 8c la femelle couvent alternativement , &
ils dégorgent la nourriture pour alimenter les petits.
On voit peu de freux en France dans l’été ; ils
fe retirent vers le nord, où ils annoncent le printemps
; au lieu que leur retour chez nous avertit
de l’apprôche de l’hivar. Il paroît que lefpèce
s’étend peu du côté dû mid i, puifqu’Aldrovande
ne penfoit pas qu’on la trouvât en Italie. Genre.
XIV.
FR IL L EU SE . Voye{ R o u g e - g o r g e :
F R IQ U E T .
P l. enl. 2.67, fig. 1 .
Moineau de campagne, ou 1e friquet. B r is s *
tom. 1 1 1 3pag. 82.'
G i j