
intérieur ; le devant du cqjLÔc le deflous du 'corps
font d’un verd. moins foncé que lé dos ÔC qui va
en s’éclairciffant de l’avant a 1 arriéré ; les ailes
font cendrées en-deffous ôc en-dèffus elles font du
même verd que le dos ; plufieurs des pennes dont
terminées de noirâtre ; la queue eft cendrée en-
deffous ; en-deffus les deux pennes du milieu font
d’un verd-obfcnr , les latérales font de cette meme
couleur & de plus elles font bordées .en-dedans
de cendré 5 les deux, pennes du milieu excèdent
les latérales de- deux pouces ; celles-:ci font
comme coupées carrément, ôc les deux intermediaires
finiflènt en pointe ; . le. bec eft noir ; les.
pieds (ont bruns ; les ongles noirâtres.
P A U X I o u l e P IE R R E ,
Le pierre. P l. enl. 78.
Hocco du Mexique. B r is s . tom. 1, pag. 302,
genre V il. .
Cet oifeaü , qui a été apporté vivant en France
& qui a vécu quelque temps à Paris,, eft beaucoup
plus gros que le fa i fan. Il reffemble aux
hoccos par tous les caractères admis dans l’ordre
méthodique ; il a les mêmes raports que ces oifeaux
& les mêmes différences avec les fa i fans. Voyez
H o c c o . Tout fon plumage eft d’un noir luftré
de bleuâtre , excepté les plumes qui entourent
l’anus ; elles font blanches, ainfi que les couvertures
du deffous de la queue : fur la balé dur demi-
bec fupérieur s’élève un tubercule coloré ep bleu ,
pyriforme, d’une fubftance dure , tres-peu incline
en-arrière & adhèrent au bec par fa pointe ; le
bec eft rouge; les pieds font d’un ro u g e -p â le ,
nués de bleuâtre lur la face poftérieure; les ongles
font noirs. '
La femelle a le plumage brun , & fuivant Al-
drovande elle a du cendré fur les ailes & au cou ,■
de plus elle n’a pas de queue , ce dont plufieurs
autres oifeaux d’Amérique fourniffent l’exemple.
Le pauxi fe perché , mais la femelle fait fon nid
à terre ; elle mène fes petits de meme que la poule ;
ils vivent d’abord d’infeâes , puis de grains & de
fruits lorfqu’ds font adultes. Ces oifeaux font pelans,
#eu farouches ôc ftupides comme tous les hoccos en
général ; on ne les trouve que dans les endroits
les plus folitaires & les plus fauvages des grands
bois. Aufti n’en a-t-on pas envoyé de t e Gmane
jufqu’à préfent. Il paroît douteux que^cet oifeau
s’y trouve ; Fernandez l’a obferve au Mexique. •
M’étant trouvé chezrla perfonne a qui le pauxi
qui avoit vécu à Paris ÔC qui etoit mort depuis
peu , avoit été envoyé pour le préparer , a Imitant
o ù cette perfonne venoit d’en enlever la peau , je
remarquai que la trachée - artère ne fuivoit pas
le trajet ordinaire, mais quelle s’étendort iort
avant 'fur un des côtés de la poitrine pour fe replier
enfuite & regagner le haut du fternum du
côté oppofé. Rengageai en conféquence la perfonne
à qui le corps, de l oifeau étoit inutile pour
la préparation de la peau , de l’envoyer a M. Uau-
banton l’aîné, qui a examiné la difpofition dç la
trachée ; iiidèpertdemment des connoiffances profondes
que ce fçavant pofsède en anatomie , je
fçavois que M. Bajon lui avoit adreffé un parraqua
, autre efpèce de hocco dans lequel on trouve
à-p^u-près la même difpofition relativement à la
même partie , ainfi perfonne n’étoit plus en état
de comparer les raports ôc les différences qui fe
trouvent à cet égard entre ces deux oifeaux; je
n’entrerai pas dans les détails de cet objet qui
appartient à [’anatomie , Ôc ilfuffit d’avoir remarqué
que dans le p a u x i, ainfi que dans le parraqua
de M. Bajon qui eft le même oifeau que le ka-
traca de M. de Buffon, la trachée - artère avant
. de fe plonger dans la poitrine , fe prolonge fort
avant fur un des côtés ôc fe replie lur elle-même
pour pénétrer enfin dans la poitrine du côté op-
i pôle. Cette conformité eft une raifon dé croire que
le pauxi a ;la voix très-forte, comme M. Bajon
nous l’apprend du parraqua.
PA V E R T . Voyez Septicolor .
PÊCHEUR Voyez Ma r t in -Pê c h eu r .
PÊCHE-VERON. Fbyeç Martin-Pêcheur,
P ÉGO T . Voyez F auvette des A lpes.
P E IN T AD E .
PL enl. 108. --
Hijt. de VAcad. tom. 111, part. I l , pag. 79,'
pL 47 -
Br is s . toin. 7, pag. 1 7 6 , genre IV.
Poule de la Guinée. B e l . Hifl. nat. des o if
pag. 246 , fig. pag. ^ 4 7 ..
Poule de la Guinee ; perdrix des Terres-Ixeuves*
Be l. Port, d’o if pag. 59.
Meleagris, gallina guinea , gallina africana en
Latin ;
Gallina di numidia en Italien ;
Perl-huhn en Allemand ;
Pintado, guinea-hen en Anglois.
La peintade a le bec ÔC les pieds conformés
comme le coq ôc la poule, mais elle n’a pas d’ergot
; elle porte Me chaque côté de l’ouverture
du bec une membrane charnue, ôc fur le fommet
de la tête une protubérance offeufe ôc conique ;
fa tête ôc le haut de fon cou font dépourvus de
plumes & garnis feulement fur le derrière du cou
de poils noirs ôc roides. Ces différens cara&ères
joints à la manière dont fon plumage eft taçhete
la rendent un des oifeaux les plus aifés à distinguer
ôc à reconnoître. Elle eft de la groffeur d’une
forte poule ; fa longueur eft d’un pied neuf pouces
du bout du bec à celui de la queue, dont l’origine
eft dépaffée d’un pouce par l’extrémité des ailes
pliées. Lès joues , dénuées de plumes ainfi que
toute la tête ôc le haut du cou , font bleuâtres
dans le mâle , rouges dans la femelle ; la protubérance
qui s’élève de deffus le front, eft un peu ap-
platie fur les côtés 9 légèrement inclinée en-arrière
ôc couverte d’une peau d’un brun-rougeâtre ; les
membranes pendantes à côté du bec font bleuâtres
dans le mâle , bordées de rouge - v if ôc de cette
dernière couleur, en entier dans la femelle ; la peau
qui
«uî couvre le haut du cou eft d’un rougeâtre veiné
de bleuâtre ôc couverte de poils noirâtres dont la
Mire&ion eft vers la tête ; ces poils examinés de
près font de véritables plumes; celles qui entourent
le bas du -cou font d'un cendré - violet. Le
noir, le blanc, le cendré, font les'trois couleurs
Mu plumage ; le noir eft le fond, le blanc eft répandu
par gouttes ou par taches rondes, . ôc le
cendré coupe par petites raies le fond noir ; les
taches'•blanches font plus grandes fur le deflous
que fur le deffus du corps ; la queue eft un peu
arquée ôc arrondie, comme celle des perdrix ôc
la peintade la porte de même , un peu panchée
vers le bas. Le b e c , rouge à fa bafe 5 eft couleur
de corne à fon extrémité ; les pieds Ôc les ongles
font gris-bruns.,
La peintade étoit connue des anciens. Ariftote ,
Varron, Pline, Columelle en parlent. Les Romains
donnoient le nom de méleagride à celle dont
les barbillons, ou membranes pendantes à côté du
bec, font rouges ôc celui de poule afriqtiaine à la
peintade aux barbillons bleus ; ils n’avoieni pas ob-
fervé que cette différence indique le fexe ôcne
■ conftitue pas deux efpèces ; cependant il paraît
que la peintade transportée en Europe , ne
s’y étoit pas -confervée ; les auteurs du moyen
âge n’en font pas de mention , ÔC elle’n’étoit plus
connue des Européens lorfqu’ils la trouvèrent fur
'les côtes occidentales de l’Afrique , en s’ouvrant
un paffage aux Indes orientales par le Cap de
Bonne-Efpérance ; depuis cette époque cet oifeau
■s’eft non - feulement perpétué en Europe, mais
tranfporté en Amérique l’efpèce y a multiplié ôc
très-bien réufli. Cependant elle a plus ou moins
éprouvé l’influence de la domefticité ÔC celle des
différens climats ; ces deux c.aufes combinées ont
produit beaucoup de variétés ; la première eft celle
des peintades de l’île de May au Cap Verd , dont
les unes , au rapo.rt de Dampiere ont la chair
blanche ôc les autres l’ont noire ; la feconde, celle
d’une peintade plus petite que l ’ordinaire , q u i,
fuivant le père Charlevoix, fe trouve à Saint-
Domingue , ÔC qui paroît être le produit des pei/i-
iades échapées des baffes-cours ôc devenues feu-:
vages ; lhiftoire de cet oifeau préfente un trait
très-remarquable ; c’eft qu’originaire d’une efpèce
qui avoit été accoutumée à l’état de dorîiefticité ,
A&. reprife par les habitans de Saint - Domingue ;
* l s n’ont pu ramener cette race à l’état dont elle
étoit fortiè ôc que pour multiplier les peintades,
51s ont été obligés d’en tirer de nouveau de l’A frique.
J ’ai vu une feule fois une de ces peaux de
petites peintades entre les mains d’une perfonne
à qui elle avoit été adreffée pour la préparer ôc
la renvoyer en province ; elle m’a paru appartenir
à un oifeau d’un tiers plus petit que la peintade
ordinaire j le fond du plumage étoit lavé d’une
très-légère teinte rougeâtre ; d’ailleurs je n?ai pas
remarqué de différence bien fenfible entre çetté
peau ôc celle de la peintade commune»
Hifloire Naturelle» Tome II»
. Marcgravs parle de peintades huppées qui ve -
jioîent de Sierra - Liona ; le jéfuite Margat dit,
qu’indépendamment de l’efpèce ordinaire , il y a
à Saint-Domingue des peintades à plumage cendré,
avec du blanc fous fe ventre, au-deffous ôc aux
extrémités des ailes : M. Briffon regarde comme
une race diftin&e les peintades à poitrine blanche , ÔC
il penfe que cette race eft le produit de l’influence
du climat delà Jamaïque.
J 1 feroit 3 fans doute , bien Important de.découvrir
les variétés que lés différens climats ont pu
produire dans une efpèce dont nous connoiffons
l’origine ôc le temps où elle a été tranfportée dans
les différentes contrées; ces variétés nous éclai-
reroient fur l’effet que les climats peuvent avoir
de diverfes manières fur les oifeaux , fur la dégra-
dation^es couleurs fuivant les lieux ôc fur le laps
du temps néeeffaire pour opérer ces changement
Mais outre qu’il eft très-difficile d’avoir des ob-
fervations bien exaOes fur fes dégradations que
les peintades ont fubies dans les différens pays , il
faut bien prendre garde que ces différences tiennent
autant au moins a l’état de domefticité , qu’a l’influence
des climats ; pour juger de l’effet de cette
dernière caufe , il ne faudroit comparer que des
peintades fau-vages , ôc f hiftoire de cet oifeau à cet
égard nous fait voir feulement que le climat de
l’Amérique a nui à fon développement Ôc a restreint
fes proportions ; mais pour les variétés du
plumage elles font certainement l’effet de la domefticité
bien plus que celui du climat, puifque
nous trouyons parmi les peintades nées dans nos
contrées le s variétés obfervées par les voyageurs
dans différens pays.
On voit chez nos oifeliers des peintades plus ou
moins panachées de blanc, ôc cetté variété eft devenue
fi .commune , qu’il eft plus difficile aujourd’hui
de fe procurer des peiniad.es dont le plumage
propre à l’efpèce originaire foit-pur , que de celles
en qui il eft plus ou moins .altéré de blanc ; cette
couleur couvre le bas du ventre ôc le deffous des
ailes dont la couleur e.ft moins dégradée ; ainfi
ces marques ne font pas l’effet du climat de la
Jamaïque , comme M. Briffon l’avoit penfé , puif-
qu’elles font très-communes fur des peintades nées
en Europe ; d’autres ont les plus grandes pennes
des ailes ôc une partie de celles de la queue
blanches , ÔC il y en a qui offrent tous les degrés
de variétés entre le plumage pur Ôc le plumage
entièrement blanc.
Le fond cendré-bleuâtre n’appartient pas non
plus aux peintades de Saint-Domingue, exclufi-
yemeivt ; le même plumage s’eft développé fur des
peintades en Europe , Ôc leur efpèce eft très-commune.
Ainfi les changemens furvenus dans le plumage
de cet oifeau é|ant les mêmes dans les différentes
contrées, font l’e ffe tn o n des climats, mais
dé la domefticité.
. .Ces .oifeaux en liberté ôc dans leur pays natal,
yolent en bandes très - nombreufes ; leur vol
.Q î