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d’émeraude & en couleur de cuivre de rofette :
tout le deffus du corps, les couvertures du deffus
des ailes, leurs pennes & celles de la queue font
d’un noir de. velours , & au toucher les plumes en
pnt la.douceur &. le moëlleux ; la gorge,. tout le
devant du cou , le haut de la poitrine font couverts
de plumes courtes, arrangées comme des écailles;
elles forment une plaque qui, vue en face , eft
d’un or p u r , de .côté, d’un or v e rd -d ’émeraude :
trois longs brins , dégarnis de barbes, noirs ,fem -
fclables à des crins , terminés par un petit épanouifi
fement de: barbes noires, nailfent derrière les yeux
de 1 avant du méat auditif y & s’étendent aux trois-
quarts de la longueur du corps : de deffous les
$iles fortent des plumes fort longues , à déminécompofees
& noires ; elles forment de chaque
<ote une touffe , dont une partie couvre le ventre
êc 1 autre le bas du do s, le croupion & le corn*-
înencement de la queue ; le bec eft noir. J ’ignore
la couleur des pieds ; toutes les peaux qu’on>. àt
apportées jufqu’à préfent , étant mutilées à cet:
égard ; mais quant aux ailes, qu’on n’avoit pas vues,
3e a* décrites d’après un individu auquel elles-
avoient été confervées , & qui eft placé dans ma
collection* L q Jîfilet ne paroît pas être plus gros
q u un merle ; mais le luxe de fes plumés lui donne
«ne groffeur apparente d’un tiers au moins plus
confidérable.
- I l y avoit deux Jîfilets dans la boëte ou -étoit
renfermé celui qui fait partie de ma collection.:
ces oifeaux avoient été donnés par un pilote’ Hollandais
à un patron de barque Génois-. Suivant
un écrit contenu dans la boëte où les deux Jzfilets
étoient renfermés^, l’un étoit mâle & l’autre fe-.
melle.^ Il y en avoit un en effet plus petit, &
qui n’avoit point de filets aux deux côtés de la
tete .; mais d’ailleurs les deux peaux étoient parfaitement
femblables. Si la note étoit exaCte fi
l ’une des deux peaux ne manquoit pas de filets ,
parce qu’ils avoient été. arrachés , la femelle eft
pjus petite dans cette efpèce que le mâle, & elle
n’a poinr les filets qui diftinguent celui-ci ; mais
«e qui me feroit regarder cette note comme apocryphe
, c’eft qu’elle étoit écrite en françois, qui n’eft
la langue ni de l’un ni de l’autre patron qui avoient
eu les peaux en leur poffeffion. Le premier pouvoir,
il eft v r a i , les avoir reçues d’un François. Une
autre raifon de. former encore des doutes fur le
contenu de la note , c’eft qu’elle portoit que ces
©ifeaux font très-eftimés dans l’Inde, qu’ils y ont
un prix tres-confîdérabledû à la propriété qu’on
leur attribue, de garantir de la foudre. O r , ces
peaux font très-rares & peu connues dans-l’Inde ;.
il n y a que les voyageurs qui fréquentent la
nouvelle Guinée ou les Moluques, qui en rapp
ortent.,.^ jufqu’à préfent ils-n’ont pas parlé de
La prétendue propriété, attribuée.dâns l’In d é , aux-
peaux des Jîfilets, fuivant la note qui y étoit jointe.
a Les trois filets faillans de chaque côté de la
te te , font trois, des plumes qui couvrent le méat
S I N
auditif, prolongées exceffivement, & bien plus
longues qu’elles n’ont coutume de l’être,
SIF LASSO Ni Foyer B é c a s s e a u .
S IF L EU R .
Baltimore vend. Briss. tom .ll, p a g .i 13 , «/. %
fig. 2 , genre X IX .
Sifieur eft le nom que les Habitans de Saint-
Domingue donnent a un oifeau du genre du
troupiale , & de la groffeur du pin fin . Ce nom
1 défigne affez que fon chant ou fon cri eft une
forte de fifflement : la tête , la gorge, le cou & le
haut du dos font d’un brun-olivâtre ; la même
couleur s’étend fur la poitrine &l s’y confond avec
une teinte de roux ; le bas du dos; le ventre, les.
côtés font d’un verd-d’olive ; le bord de: l’aile eft.
jaune ; fes grandes- couvertures> en-deftus font
brunes-, bordées de jaunâtre; lès pennes des ailes,
font brunes, bordées d’olivâtre du côté extérieur,.
& de blanchâtre.. du< côté intérieur-; la queue eft.
d’une cauleur olivâtre, rembrunie en-deffus-; le bec
eft coulèur de. corne ; les pieds & les onglesfont gris.
S i f f l e u r . B o u v r e u i l -.
S IL L E R . ( fa u c .) G’eft joindre, les paupières
d’un oifeau de proie , par le moyen d’un fil qu’on
paffe. de Lune à l’autre , pour l’empêcher devoir
& de s?agiter. Cette opération fe. pratique quelquefois
par raport à certains oifeaux de proie hagards,.
nouvellement pris , dont le carafrère eft dur ,
ombrageux & fauvage. Foye^ F a u c o n n e r ie ,.
M AN IÈR E DE P R EN D R E L E S O lS E A U X .
• S IN C IÀ LO ( le ) .
Perruche. PI. enL 5 50..
B r i s s . tom. 1F ,.pag. 3 19 , genre LUI.
Perroquet verd à la longue^ queue. Bel. hijl. rat.
des oif. pag. 298.
Perroquet verd , ou à lot- longue queue. Bel,
porti d ’oif. pag. 73 , fig. ihid.
Sinct&lo eft le nom qu’on donne à Saint-Do--
mingue à l’oifeau que. nous connoiffons fous celui
de.perruche. Le Jînciala eft de la famille ou fefrion
des perroquets, du nouveau continent, que M. le.
comte de Buffon appelle perriches à ■ queue longue
6* inégalement étagée.
IL n’eft pas- tout-à-fait auffi gros qu’un merle.-
Sa. longueur eft. d’un peu plus d’un pied ,-du bout
du-bec à celu id ela queue; fon-vol de feize pouces
& demi, & fes ailes pliées s’étendent au tiers de
la longueur de la queue.; tout fon plumage eft
d’un verd-clair, tirant un peu fur. le jaune ; les
deux- pennes du milieu de la queue dépaffent les
latérales, les plus, proches , de près de deux
pouces, & elles font à leur extrémité d’un verd-
bleu y qui tire d’autant plus fur cette dernière couleur
qu’on approche davantage de leur bout ; une
peau nue ', couleur de chair , entoure les yeux ; l’iris
eft d! un bel orangé ;ie demi-bec fupérieur eft rouge
à fon origine; & fa courbure eft noire*; le demi bec
inférieur eft tout, entier de cette dernière .couleur;;
les pieds & les ongles font de couleur de chair-pâle.
Les Jincialos fe. trouvent aux Antilles & dans
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le s d ifférentes c o n t ré e s d e L Am ê rS q u ë > b î i ils
éprouvent un d e g r é d e ch a leu r fu ffifan t ; ils v o le n t
e n bandés n om b r e u fe s , fe p e r ch e n t fu r le s arb re s
les plus é le v é s &c le s p lu s tou ffu s ; ils y fö n t g ran d
b ru it , ca r c e fo n t d e s o ife a u x tre s -c r ia rd s ; ils
font fur-to ut a ttiré s p a r la m a tu r ité d e s g ra in e s d u
lois d'inde. C e t a lim en t le u r fa it p ren d re b e au co u p
de gra ille , & p a ffe p o u r c om m u n iq u e r à le u r
chair un b o n g o û t : c e s o ife a u x font? a lo r s t r è s -
bons à m an g e r . *
Le fincialo s’ a p p r iv o ife a ifém en t ; i l a p p re n d b ien
à p arler ; il c o n t re fa it fa c ilem e n t la v o i x o u le c ri
de? an imau x qu’ il e ft à p o r té e d’ en ten d r e j m a is il
â autant qu’au cu n e au tre e fp è c e d e perroquet, le
défaut d’ê tre c r ia rd & . d e ftru & e u r .
L a perruche o u perrique de la G u a d e lo u p e , in -
diquéé p a r L a b a t , tom. 11, p&g* 2 .18 , voyage aux
îles de l'Amérique, e ft u n e v a r ié té d u fincialo, qui
ne diffère q u e p a r q u e lq u e s p e tite s p lum e s ro u g e s
répandues fur la t ê t e , p a r c e qu ’ e lle a le b e c
blanc ; ce p en d an t M . B r if fo n , tom. 1F , pag. 3 3 0 ,
la d é c r iv an t fou s le n om d e perruche de la Guadeloupe
, la c om p a r e , p o u r la g ro ffe u r , à u n poulet
de m o y e n n e ta ille ; m a is i l n’a p o in t v u ce tte
perruche , & il l ’a co n fo n d u e a v e c Vaiuru catinga de
M a r c g ra v e q u i e ft u n crick. C e t t e rem a rq u e e f t d e
JM. le com te d e B u ffo n .
S IN S I G N O T T E . Foyeç A louette-p ip i .
S insignotte ( g r a n d e ) . Voye£ R$ussELlNEe
S I R L I du C a p d e B o n n e -E fp é r a n c e .
P l. enl. 7 1 a.
G ’e ft à M . d e M o n tb e illa rd qu ’o n d o it la con-
n oiffan ce d e c e t o ife au : « S ’i l fem b le , d i t - i l ,
» s ’é lo ig n e r d u g e n r e d e s alouettes p a r la c o u le u r
î) d e fo n b e c , i l s’e n r a p p r o c h e b e a u c o u p p a r
» la lo n g u e u r d e fo n é p e ro n , e’e f t - à - d i r e , d e
»> fon o n g le p o fté r ie u r .
« S a lo n g u e u r to ta le e f t d e h u it p o u c e s ; i l a
» toute la p a r t ie fu p é r ie u r e v a r ié e d e b ru n plus
« o u m o in s fo n c é , d e r o u x plu's o u m o in s c l a i r ,
» & d e b la n c ; le s c o u v e r tu re s d e s a i l e s , le u r s
» pennes & c e lle s d e la q u e u e b r u n e s , b o rd é e s
»> de b lan ch â tre , q u e lq u e s - u n e s a y a n t une
» d o u b le b o rd u re , L u n e b lan ch â tr e & l’ autre
j> ro u ffe â tre ; to u te la p a r t ie in fé r ie u re d u co rp s
« b la n c h â t r e , fèm é e d e ta ch e s n o irâ tr e s ; le b e c
j> eft n o ir & le s p ie d s fo n t b ru n s » .
L e firli n’di q u e l’ e x tr ém ité du b e c u n p e u c o u rb é e ,
lu iv an t la p lan ch e q u i le r e p r é f e n t e , & c e t o ife au
me p a ro ît é v id em m e n t u n e alouette 3 a in fiq u e M . d e
M o n tb e illa rd en a ju g é . Genre XXXIX.
S I S E R R E . Be l.port, d ’oif.pag. 82. Fi D raine.
S I S E L L E . Foyer G r iv e .
S I T T E L L E ô u T O R C H E P O T .
Torchepot. B riss. tom. I I I ,p a g . 588, pl. X X lX 3
fig- 3 , genre X L lî .
P l. enl. 623 , fig. I.
Torchepot. Be l . Hijl. nat.des oif. p. 3° 4j fig- Wi$$â
Grimpereau, torchepot.ÜEI. port* d’oif. pag. 75.
Sitta e n L a t in :
$ I T
Picco ÿ picchio en Italien :
Megt-fpecht, nujfi-haer, &c . eu Allemand-':
Noet-waecka , noet-wecka, noet-packa en Suédois*
Nut-hatch, nut-jobber en Anglois :
Maçon, pie-maçon en Lorraine :
Peree - pot en Normandie
Grimpard en Picardie :
Planot en Dauphiné.
M. de Montbeillard donne le nom dtfittelle aux
■ oifeaux vulgairement connus fous celui de t-orche-
pot ; cette dénomination nouvelle, dérivée de celle
que ces oifeaux ont en Grec & en Latin , rappelle
leur ancien nom , & M. de Montbeillard bannit
une expreffroii en quelque forte barbare.
! Les Jittelles compofent le X L lI e genre de la tne-i
> thodë que nous fuirons ; leurs çarâéfceres font :
Quatre doigts dénués de membranes, trois de-i
: v an t, un derrière, les deux doigts internes féparés I environ juîqu’à leur origine , & le doigt extérieur
! uni avec celui du milieu depuis fon origine jufqu a
I la première articulation ; les jambes couvertes de
plumes jufqu’au talon :
L e bec en forme de coin.
Les Jittelles reffemblent aux pics par la forme
du bec , mais elles en diffèrent par celle des pieds »
& celie de la queue conformés de même que les
pieds & la queue de la plupart des oifeaux.
Elles ont cependant l’habitude de grimper le long
des arbres & d’en frapper le tronc & les branches
à coups de beç , ce qui établit encore un raport
entre elle & les pics ; elles reffemblent auffi aux
mèfanges, en ce qu’elles percent les n oix, les noi-
fettes, & c . pour en tirer l’amande, & enfin aux
grimpereaux &• aux pics, & par l’habitude de gravir
le long des arbres, & parce qu’elles y cherchent
des infe&es & des vers qui leur fervent de
nourriture.
Les oifeaux de ce genre fe trouvent dans l'ancien
& le nouveau continent, ils. y font même fi
femblables, qu'ils ne paroiffent avoir été que très-
peu altérés par la diverfité des climats, enforte
qu’on pourroit imaginer qu’il n’y a qu’une efpèce
de Jîttelle. C’eft pourquoi nous nous conformerons
a là méthode qu’afüivie M. dë Montbeillard,
&. après avoir fait connoître la Jittelle qui fe trouve
en France,nous parlerons dés étrangères, en obfer-
vant feulement les différences qui les diftinguent.
Notre Jittelle eft à - peu - près de la gnoffeur de
l’alouette ; fa longueur eft de près de üx pouces ;
: fon vol dé neuf, & fes ailes pliées paffent un peu
les trois quarts de la longueur de fa queue. Le défi
fus de là têtè & du cou, le dos, le croupion, les
plumes fcapulaires, les’ couvertures du deffus de
la queue & les petites du deffus des ailes font cendrées
; la gorge & les joues font blanchâtres ; le
devant du cou, la poitrine , le ventre, les côtés
& les jambes font d’un roux-clair ; les couvertures
du deffous de la qüeue font-marron, terminées de
blanchâtre; une bande noire paffe fur les joues,
dans la lienè qîi eft placé, & va joindre de
K k k ij