Si G R 1
intermediaires de la queue font grifes ; les laté-
rales brunes j la pénultième de chaque côté eft
bordée de blanc-rouffeâtre, & la plus externe entièrement
de cette dernière couleur : le bec eft
couleur de corne ; les pieds & les ongles font gris.
• nom de grifette donne une idée fort
jufte de la couleur dominante fur le plumage de ce
coçhevis, j ’aimerois mieux le défigner par un autre
nom, parce que la première impreflion de celui-
ci rappelle le fouvenir d’un oifeau de notre climat
auquel il a été donné de tout temps , la fauvette
grife ou grifette., & en fe tenant à la dénomination
de cocheyis du Sénégal , on éviteroit l’équiyoque
d un double emploi.
Voy c'i Hirondelle de r iv a g e . -
t jK lV E .
Les grives ont le bec & les pieds conformés
comme les merles : elles fe nourriffent des mêmes,
alimens, & elles ont plufieurs rapports avec eux
dans leurs habitudes ; ce font par conféquent des
oifeaux de même genre j fuivant les auteurs qui
ont donné des méthodes d’ornithologie, & les
grives font, félon M. Briffon, du X f f i e genre;
mais l’ufage a prévalu d’en appliquer le nom à des
oileaux dont le plumage eft plus pu moins varié
de taches régulières, à-peu-près arrondies, diftri-
buees fur un fond uniforme.
On connoît en France, & dans toutes les contrées
de l’Europe, quatre efpèces de grives. i ° . La
grive proprement dite; 2 °. la draine j j ° . la litorne j 4°. le mauvis.
Les grives font en général des oifeaux de paf-
iage ; cependant il en relie en tout temps dans nos
climats, fur-tout des grives proprement dites & des
draines ; mais on y trouve peu d’individus des
deux autres efpèces en été ; c’eft à l’automne,
vers les premiers jours d’oélobre, qu’on commence
à vo ir , aux environs de Paris, les grives en
grand nombre : elles arrivent des parties fepten-
trionales de l’Europe où elles ont paffé l’été &
éleve leurs petits : la grive proprement dite, & la
draine, viennent feule à feule & fe fuccèdent:
elles font en tout temps ifolées & folitatres ; là
litorne & le mauvis arrivent au contraire & continuent
de vivre en bandes nombreufes : les deux
premières efpèces ont un chant bien formé &
agréable, & les deux autres n’ont qu’un gazouillement.
Le mauvis ne fait guère que paffer dans nos
contrées, qu’il traverfe, pour fe rendre dans'des
régions plus méridionales : il nous relie un plus
grand nombre des trois autres efpèces, fur-tout
des litornes ; les unes & les autres fe nourriffent de
baye s, de fruits fauvages, d’infeéles & de vers : les
bayes du genevrief font au fort de l’hiver le fond
de leur entretien : les grives repaffent au printemps
pour retourner dans les pays feptentrio-
naux ; celles qui ne quittent pas nos contrées fe
reurent alors dans les bois ; elles y placent leur nid
iur des arbres médiocrement élevés, quelquefois
allez bas & même fur des bluffons ; il eft compofé
G R I
en-dehors de mouffe, de paille & de feuilles sèches,
revêtu en-dedans d’une couche de terre mouillée *
battue, fortifiée par des brins de paille & des filamens
de racines. Les oeufs varient du verd au bleuâtre ; ils
fontparfemés de quelques taches, fuivant les efpèces
: les grives pondent en général de très-bonne
heure & font deux couvées; elles quittent le fond
des bois a l’automne pour fe retirer furies lifières,
etre plus à portée de le répandre dans les campagnes
& d’y chercher leur nourriture. Leur chair paffe pour
un mets délicat en général. La litorne eft moins
eftimée que les autres efpèces ; fa chair eft moins
tendre, & fouvent elle a un goût d’amertume : le
mauvis eft la grive dont on fait le plus de cas
comme gibier ; enfuite la grive proprement dite &
la draine. On prend beaucoup de grives au lacet,
fur-tout des deux premières efpèces, & ce font
prefque les feules qu’on prenne à la pipée : elles
font toutes faciles à tire r, parce qu’on peut les
approcher affez près ; que leur vol eft bas, pefant
&. qu’étant oblique & tortueux , il ne les porte ni
loin ni avec rapidité.
! La grive eft appellée tordo en Italien & en Ef-
pagnol;
Ziemer, kramet-vogel, weckholeur-vogel en Allemand
;
Gluels, jemiolucha, droçd en Polonois ;
Feldefare, fieldefare, filfar en Anglois ;
Turdus en Latin.
G r iv e .
P l. enl. 406.
Petite grive. B r is s . 1 . 11 ,p . 205. Genre X X II.
Idem. Bel. hijl. nat. des oif.pag. 5 26.
Tourdre , petit tourd , oifeau dune te, f ifelle, ven-
dangette , grivette dans. différentes provinces de
France.
Elle eft à-peu-près de la groffeur d’un merle :
fa longueur eft de huit pouces huit lignes ; elle a
treize pouces ftx lignes de vól : fes ailes pliées
atteignent un peu au-delà de la moitié de la longueur
de la queue ; le deflus de la tête & du corps eft
d’un gris-brun uniforme ; la même couleur s’étend
fur les couvertures du deffus des ailes, qui font
terminées de rouffeâfre : les joues, la gorge, le
devant du cou & le deffous du corps font mouchetés
de taches noirâtres fur un fond blanc-rouf-
featre : il y a moins de taches noires fur le ventre &
le fond eft plus blanc ; ce qui paroît des pennes des
ailes pliées eft d’un gris-brun ; la queue eft en-
deflùs de la même couleur , lavée de rouffeâtre ;
elle eft cendrée en - deffous ; l’iris eft . couleur de
noifette ; le bec eft brun, blanchâtre à fa bafe en-
deffous : les pieds & les ongles font gris-bruns.
La grive, arrive vers la fin de Septembre & au
commencement d’o âo b re ; elle refte peu, & re-
paffe en mars ou avril. Cependant toutes ne dif-
paroiffent pas, & il en refte plus ou moins à
chacun des paffages : celles qui demeurent au
printemps nichent le plus ordinairement fur les
pommiers ou poiriers fauvages, par préférence aux
G R I 8 ?
tu très arbres : elles font deux pontes dans une
année , quelquefois trois ; la première ponte eft de
cinq à fix oeufs ; la fécondé de quatre : ils font
•d’un bleu foncé, tachetés de noir. Cette efpèce
de grive â un joli chant, qu’elle répète par inter-
; valle , quelquefois durant une heure entière, perchée
au fommet des arbres les plus élevés ; les
jeunes vont par bandes, conduites par les pères
| & mères, & fi quelquefois plufieurs couvées fe
i mêlent, ce n’eft que momentanément : chaque
■ famille fe fépare bientôt pour faire bande à part.
| Voyez fur les habitudes en général l’article pré-
| cèdent.
Le plumage de la grive e ft, fuivant les obferva-
tions de plulieurs auteurs , fujet à varier par l’in-
tenfité des nuances & le nombre des taches : il m’a
paru qu’en général les jeunes ont des couleurs
plus foibles, & que leur plumage eft moins tacheté
; mais, indépendamment de ces différences, il
y a des variétés plus marquées : telle eft celle de la
grive blanche, dont la couleur eft plus ou moins
nette , ou retient plus ou moins des couleurs ordinaires.
Schwenefeld parle d’une grive qui avoit une
huppe blanche & une forte de collier de la même
couleur : il eft bien difficile de rien décider à
l’égard de cet oifeau dont cet auteur n’a vu qu’un
individu, & dont lui feul fait mention.
G r i v e . ( groffe ) Briss. tom. 11, pag. 200.
Fbyeç D rain e .'
G r iv e , (petite) Br is s . tom. 11, pag. 205.
Bel. hifl. nat. des oif.pag. ^26. Voyez G r iv e .
G r iv e , (petite) C atesb. tom. l,p a g . 3 1 , pl.
3 1. Voyez G rivette.
G r i v e . ( petite ) C atesb. tom. 1, page &
pl- 31 * S ! 1 I j
E d v . P l. 296. Voyez G r i v e t t e d’Amé-
- rique.
G rive aux pieds rouges. Catesb. tom .I,
pag. & pl. 30. Voyez T i l l y .
G rive bassette de Barbarie.
Cet oifeau, que M. de Montbeillard rapporte
aux grives, en diffère en ce qu’il a les pieds pro-
portionnément beaucoup plus courts & que fon
plumage eft paré de couleurs brillantes, au lieu
que les grives n’en ont que de fombres ; mais
d’ailleurs, ce même oifeau reffemble aux grives
par fa forme totale, par celle de fon bec , par les
mouchetures dont fa poitrine eft variée fur un
fond blanc : la tête & le cou font d’un verd brillant
qui s’étend fur le deflus du corps & fur lés
pennes des ailes & de la queue, dont la nuance
eft cependant plus foible ; le croupion eft d’un
beau jaune qui reparoît à l’extrémité des couvertures
des ailes & de la queue. Genre X X 1L
G rive blanche. Voyez Gr iv e .
G r iv e brune de paffage. C atesb. tom. l,p a g .
pl. 29. Voyez L itorne de Canada.
Grive brune des Indes. E dw. tom. IV ,p l. 184.
Voyez Baniahbou de Bengale.
G rive: cendrée d’Amérique. VoyezT il l y .
G R 1
G r iv e Champenoife. Voyez Mauv is.
G r iv e d’eau.
B r is s . tom* V,p ag. 255. Genre L X X V .
Tringa tacheté. E dw. glan. port. 11, pag. 1 3 9 ,
pl. 277.
Cet oifeau n’a de rapport avec les grives que par
les mouchetures de fon plumage ; mais par la conformation
de fon bec , il eft du genre du bécajfeau ,
& par celle de fes jambes, du nombre des oifeaux.
en général qui fréquentent le bord des eaux ; fa taille
eft à-peu-près celle de la petite grive : tout fon
plumage eft marqueté de taches noires jettees fur
un fond d’un roux-olivâtre en-deflus du corps &
i en-deflous fur un fond blanchâtre : les ailes f ° nt
noirâtres, traverfées par deux raies blanchâtres ;
la queue eft blanche , rayée tranfverfalement de
noirâtre ; elle eft étagée ; le bec brun a fa pointe
eft couleur de chair dans le refte de fa longueur :
les pieds font de cette dernière couleur ternie ;
; les ongles font noirs.
G r iv e de Brou. VoyezD raine.
G r iv e de Canada. P l. enl. 56 * fig- 1 •
B r is s . tom. I I , pag- 225. Voyez L itorne de
Canada.
G r iv e de Cayenne. P l. enl. j i j .V o y . L itorne
de Cayenne.
G r iv e de la Caroline. Br is s . tom, I I,p a g . 223*
Voye^ Moqueur F rançois.
G r iv e de la Caroline, appellée le moqueur Frarv-
cois. P l. enl. 645. Voyez Moqueur F r an çois.
G r iv e de la,Chine. BRisb. tom. 11, pag. 221,
Voyez H O a m y .
G r iv e de la Guadeloupe.
Elle eft-de la groffeur de la draine & même un
peu plus fo rte: la tête, le derrière du cou, le
deflus du corps, des ailes & de la queue font
bruns ; le four des yeux eft dégarni de plumes , ÔC
j’ignore la couleur de la peau nue qui les entoure y
n’ayant vu l’oifeau que defféché : le haut de la
gorge eft bleuâtre;le devant du cou, la poitrine
; & le ventre, ainfi que les cotes, font varies de
brun & de blanc; la dernière_couleur occupe le
milieu des plumes & eft entourée de brun ; les mouchetures
blanches font comme ecailleufes ; fur le
cou & la poitrine , elles font d’un blanc -rouf-
feâtre & d’un très-beau blanc fur le ventre : le deffous
de la queue eft blanc *. cet te grive eft tachetee
à l’oppofée des autres, qui font griveleés de brun
fur un fond plus ou moins blanc, & celle-ci au contraire
eft mouchetée de larges taches blanches fur
un fond brun : le demi-bec fupérieur eft noirâtre ;
l’inférieur & les pieds font d’un jaunâtre très-pâle
& décoloré. J ’ai reçu cet oifeau de la Guadeloupe
mais il fe trouve fans doute en beaucoup d autres
-endroits de l’Amérique, puifque les grives y font en
général, comme en Europe, des oifeaux de paf»
iage. Genre X X I I .
G r iv e de la Guiane. Pl. enl. 398 ,fig. 1 . ^
Cette efpèce, fuivant la figure qui la repre-
fente, eft plus petite que notre grive : tout le deffus
L i j