
martins-pêcheurs', le bec conique , courbé en bas
& dentelé fur les bords des deux mandibules ; les
deux pennes du milieu de la queue plus longues
que les latérales, 6c fur ces deux pennes , vers
leur extrémité , un efpace d’environ un pouce
abfolument nu ou ébarbé. Ce dernier caraétère
n’a été bien faifi 6c préfenté comme diftin&if que
par M. de Buffon ; ce qui vient de ce que l’efpace
nu ne fe voit que fur la queue des vieux houtous ;
que les jeunes l’ont pleine comme les autres
oifeaux, 6c, que ceux d’un âge moyen ont feulement
des barbes plus courtes. Cette obfervation
eft encore de M. le comte de Buffon. Quant au
plumage, le houtou fe fait remarquer parmi les
plus beaux oifeaux de la Guiane, du Bréfil 6c du
Mexique. Le devant de la tête , à fa partie fupé-
rieure ; eft d’un bleu d’aigue-marine éclatant, qui
s’étend des deux côtés au-deffus des yeux ; il fe
change plus loin en bleu de faphir qui fe prolonge
derrière 1 occiput, l’entoure 6c forme une forte de
couronne ; ces deux couleifrs brillantes font fé-
pajrees 6c relevées fur le fommet de la tête par
une plaque dun noir de velours ; les joues font
du même noir qui s’étend en pointe 6c en-arrière
fur les cotés du cou * 6c q u i, près de la bafe de
la mandibule inférieure, eft bordé en-deffous d’un
trait bleu ; le deffus 6c les côtés du cou font d’un
ve rd- foncé; le deffus du corps 6c lés ailes d’un
verd plus c lair; la gorge , le devant du cou 6c
le deffous du corps font d’un verd lavé d’une
teinte rouffeâtre ; fur le milieu de la poitrine
naiffent cinq à ftx plumes , longues, étroites , à
barbes plus ferrées que les plumes qui les environnent
; celles qui occupent le centre font d’un
noir de velours 6c plus longues ; les latérales font
plus courtes 6c mi - parties de noir 6c de bleu ;
la queue eft noirâtre en-deffous, verte en-deffus
dans la moitié de. fa longueur , puis d’un verd
changeant en v iolet, 6c les deux pennes du milieu
qui dépaffent les autres de près de quatre pouces,
font dans la partie excédente d’un brun-noirâtre
à reflets violets : le bec eft noir, les pieds 6c les
ongles font bruns.
Le houtou eft un oifeau folitaire 6c fauvage ; il
fuit les^ lieux habités ; il fe cache dans l’épaiffeur
des forêts où il fe nourrit d’infe&es ; il n’entreprend
pas de longs vo ls ; il ne s’élève pas même à la
cime des arbres , mais on le voit ou courir à terre
ou pofé fur des branches peu élevées ; il fait fon
nid à terre dans les trous creufés . par les tatous
6c les acouchis ; il les garnit de quelques brins
d’herbes sèches, Ôc la femelle y dépofe ordinairement
deux oeufs : le houtou eft le premier oifeau
dont le cri interrompt le matin le fllence des foli-
tudes qu’il habite.
Fernandez qui a parlé le premier du houtou ou
momot, a indiqué deux fois le même oifeau fous
. deux noms différens , ou a défigné une race plus
petite dans la même efpèce : M. de Buffon eft du
premier femiment ; M* Briffon, V/ilhy.gby 6c la
plupart des auteurs ont fuivi Fernandez, 6c ont
diftingue deux momots : M. Briffon appelle le
fécond momot va rié , il ne paroît différer qu’en ce
qu’il eft plus petit 6c de la groffeur d’ un étourneau :
Marcgrave qui a indiqué le momot par le nom
brafilien guira-guainumbi , ne diftingue pas deux
efpeces ; mais il dit que les plumes font paroître
cet oifeau plus gros qu’il n’eft en effet, 6c qu’il
n’eft que de la groffeur d’une tourterelle : cette
proportion fe rapproche beaucoup de celle du
fécond momot de Fernandez , 6c donne lieu de
penfer qu il n’a diftingue le fécond du premier
que parce qu’il l a examiné de plus près ; d’ailleurs
on envoie très -fouvent ce bel oifeau de la Guiane ;
j en ai vu un grand nombre de peaux., 6c j’ai
remarque qu’il y en avoit de plus grandes les unes
que les autres, comme il y en a dont les couleurs
font beaucoup plus v iv e s ; mais ces différences
ne m’ont pas paru conftituer deux efpèces 6c je
crois, avec M. le comte de Buffon, qu’il n’y
en a qu’une.
H U A U. Be l. Port. d’oif. pag. a i , Voyer
Milan . j x
H U E T T E . Be l . Hifl. nat. des o if pag, 14 1 ,
port, d’oif. pag. 27. Voye^ S cops.
HUIT- Foyer Pinson.
H U IT R IER .
PI. enl. 92p.
T tom- V > PdS- 38 , p l■ I I I , fig. 2 , genre LejLKlll.
P ie ou bécaffe de mer. Be l . hifl. nat. des oif.
pag. 203.
Idem , idem , port, d ’oif. pag. 46.
Preneur d’huîtres. C a t e s b . tom. / , pag. 8<.
huitrier a la partie inférieure des jambes dégarnie
de plumes ;. les pieds courts 6c gros ; trois
doigts en avant, point de doigt en arrière ; les
doigts garnis fur les côtés d'un renflement de la
peau qui forme une forte de- bourelet ; le doigt
du milieu reuni avec l’extérieur par une membrane
qui s etend un peu au-delà de la première articulation;
le cou 6c le bec fort longs 6c le bec ap-
plati fur les côtés , beaucoup plus épais qu’il n’eft
large à fa pointe ; il reffemble allez bien à un
coin ; les ailes font fort longues ; la tête eft groffe ,
le cou, quoique long, eft épais 6c le corps plein ,
ramaffe, couvert de beaucoup de plumes. Les
auteurs, n’ont décrit jufqu’à préfent qu’une feule
efpèce d’hui/rier, quoique les voyageurs 6c quelques
ornithologiftes aient obfervé cet oifeau dans un
grand nombre de contrées différentes , tant de
1 ancien, que du nouveau continent; le nom
d'huitrier lui a été donné, parce qu’il vit principalement
d’huîtres ; il fe nourrit aufli de patelles
6c probablement de différens coquillages ; on l’a
encore appellé pie de mer, à caufe du blanc 6c
du noir qui font les couleurs de fon plumage , 6c
parce qu’il crie fouvent d’une voix aigre , à la
maniéré des pies , fur-tout lorfqu’il fe trouve avec
plufieurs oifeaux de fon efpèce ; on l*a aufli nommé
bécaffe
bécaffe de mer ; mais rien ne peut juftifief .cette
dénomination impropre. Son nom eft en Latin
ûflralega ;
En Gothlandois marfpitt ;
En Anglois fea-pie, red-shahk.
L ’huitrier eft de la groffeur d’une corneille ; il
ia feize pouces du bout du bec a celui de la queue,
deux piedirfept pouces ôc demi de v o l; la te te ,
la gorge , le cou , le haut du dos 6c les plumes
fcapulaires font d’un noir foncé ; il y a une tache
blanche au-deffus de chaque oe il, au-deffous de
la gorge „une bande blanche étroite , qui forme
un demi-collier ; le bas du dos, le croupion j la
poitrine Ôi tout le deffous du corps font d’un blanc-
éclatant ; les ailes font d’un noir-brun, coupé par
une bande blanche qui réfulte de l’extrémité des
grandes couvertures ; les pennes de la queue font
blanches, terminées de noir , qui remonte d’autant
plus haut,que leÿ'pennes font plus intermédiaires;
l’iris eft jaune; les paupières, le b e c , le bas des
jambes ôc les pieds font .d’un rouge, v if 6c orangé
fur les paupières , moins v if fur le bec 6c jauniffant
vers le bout, de couleur de fang fur les pieds ;
les ongles font noirâtres.
L 'huitrier vit fur les bords de la mer , fans jamais
fréquenter le rivage des eaux douces ; il fe tient
fur les falaifes , les galets 6c les récifs ; il dépofe
fes oeufs fur le fable des dunes à nud , 6c de préférence
dans les endroits où il y a beaucoup dé
débris de coquilles ; il couve affez négligemment,
à moins que le ciel ne foit ombragé ou pluvieux ,
mais, dans les beaux jours , les leuls rayons du
foleil échauffent les oeufs pendant le milieu de
la journée ; l’incubation eft d’environ vingt jours ;
la ponte de quatre ou cinq oeufs; «les petits au*
fortir de la coquille font couverts d’un duvet noirâtre,
ils fe traînent fur le fable Ôc commencent, au
bout de peu de jours, à courir entre*les herbes ou
les joncs, parmi lefquels ils fe cachent, de façon
qu’on les découvre difficilement.
Quoique l'huitrier n’ait pas le pied palmé , il
fe met cependant à la nage 6c ne craint point les
flots , q u i, à la vé rité , le balottent, auxquels ils
fe laiffent entraîner, mais avec le pouvoir cependant
de regagner la terre à volonté; il eft fort
commun en Angleterre , fur-tout fur les côtes occidentales;
les huitrier s fréquentent peu au contraire
les côtes de France, ou on ne les voit qu’en
certains temps, 6c probablement par certains vents ;
ceux d’eft 6c de nord-oueft les pouffent quelquefois
en grand nombre fur les côtes de Picardie ,
©ù il refte quelques couples qui y font leur ponte.
Toutes les fois que le froid eft y if ‘ôc de longue
durée, on apporte, au marché de Paris, des hui-
triers qu’on prend apparemment fur les cô,tes de
Picardie , ôc aufli fur celles de Normandie , d’où j’ai
reçu de ces oifeaux. Cependant c’eft un gibier
fort peu eftimé. Un envoi, fait de la Louiüane ,
contenoit deux hüitriers un peu plus grands que
ceux d’Europe , dont les pieds étoiept à propor-
Hifoire Naturelle, Totne IL
tion moins courts, le cou blanc, le deffus de la
tête noir, le refte du plumage, étoit femblable à
celui de l’huitrier ordinaire ; le bec étoit propor-
tionnément plus* long, moins gros, 6c d’un rouge
plus vif.
H U LO T T E .
Briss. tom. / , pag. 507, genre X II.
P l. enl. 441 •
Hibou fans cornes ou chat-huarit. Be ll. hiß. nat%
des oif. pag. 13 9 , fig. ibid.
Hibou ; chat-huant, appellé aufli dame. Be l .
port, d’oif. pag. 26.
. Ulula en Latin ;
Ulula, aluco, barbaiani , alocho , lucharo eii
Italien ;
Corufa en Portugais ;
U l , e u l, uuiel, nacht, nacht-wogel, 6cc., en
Allemand ;
Grey-owlgilhooter en Anglois ;
Machette 6> grimauld à Avignon ;
- Trembleur en Champagne ;
.... Chouè'en Bourgogne.
La hulotte eft la plus grafide des chouettes ; c’eft le
nyclicorax ou corbeau de nuit des anciens ; fa longueur
eft de quatorze pouces ôc demi, elle a près
de trois pieds de vol ; fa tête eft arrondie 6c 'pa-
roîttrès-grofle par la quantité de plumes dont elle
eft couverte ; la même raifon eft caufe que les
yeux femblent fort enfoncés ; le deffus du corps
eft varié de taches noires ôc blanches, fur un fond
gris-cendré; le deffous l’eft de brun-foncé ôc de
n oir, difpofés en long 6c en travers par traits
qui fe croifent fur un fond blanc ; le bas-ventre
eft d’un blanc fans mélange ; les ailes 6c la quèue
font rayées alternativement 6c en travers de bandes
noires 6c de bandes d’un cendré-roux ; les plumes
décompofées, qui forment un cercle autour des
yeux , font variées de blanc 6c de noirâtre ; l’iris
eft couleur de noifette ; le bec eft verdâtre ; les
pieds font couverts de plumes blanches, fembk-
bles à du duvet, tachetées de points noirs.
_ La hulotte vit dans les bois , où elle fe retire
dans les trous des arbres creux; les mulots font
fa principale nourriture ; elle ne s’approche guère
des lieux habités qu’en hiver , 6c alors elle enti e
quelquefois dans les greniers ÔC les granges pour
y donner la chaffe aux fouris ; elle ne conftruit
pas de nid ; mais elle dépofe , comme le hibou ,
fes oeufs dans les nids abandonnés par la pie , le
g eai, 1 z éu fè , ÔCc. Sa ponte eft de quatre oeufs,
d’un gris-fale, Ôc de la groffeur des plus petits oeufs
de poule.
Hulotte. B el: Hiß. nat. des oif. pag. 14t.
Port, d’oif. pag. 27. Voye£ S eO P S ..
H U PPE , (partië du plumage ).
G’eft une partie du plumage des o^c: i x , com-
pofée de plumes plus longues que celles qui les
entourent, ôc qui font placées fur le deffus ou le
derrière dé la tête ; c’eft un ornement particulier
j à certaines efpèces , 6c toujours, plus volumi