
à une pie-grièche à - peu - près de la groffeur de
notre'^if- griêclie cendrée : la tê te , la gorge ÔC le
cou font d’un noir changeant en verd ; le dos ,
le croupion , les couvertures du deffus des ailes &
de la queue , les plumes fcapulaires font d’une couleur
rouffeâtre ; la poitrine , le ventre, les côtés tk
les couvertures du deffous de la queue font d’un
blanc-gris ; les pennes des ailes font brunes en-
dedans , & du côté extérieur elles font-confufément
mêlées de brun & de roux-; la queue eft de cette
dernière couleur ; le bec , les pieds & les ongles
font de couleur de plomb.
La femelle a des couleurs moins vives , & de
plus elle a ja gorge &. le devant du cou d’un blanc-
gris , & elle n’a pbint de brun liir les pennes des
ailes, dont les barbes extérieures font tout-à-fait
rouffes.
S c h e t de Madagafcar.
Gobe-mouche à longue queue de Madagafcar. PI.
enl. 2 4 8 , fig. 1.
Gobe-mouche varié à longue queue de Madagafcar.
B r i s s . tom. I I , pag. 4 3 0 , pi. X L , fig. 3 , genre
9 X X IV .
Gobe-mouche à longue queue & ventre blanc de
Madagafcar , pl. enl. 248 , fig. 2.
Gobe - mouche à longue queue de Madagafcar.
B r i s s . tom. I I , pag. 4 2 4 , pl. X L , fig. 1 .
Enfin , gobe - mouche à longue queue blanche de
Madagafcar. B r i s s . tom. I I 3p. 4 2 7 , pl. X L ,fig » 2 .
Ces trois oileaux appellés à Madagafcar , le premier
fchet , le fécond fch et-ali, le troifième fchet-
vouioulou , font tous trois le même oifeau dans
un â g e , dans une laifon ou d’un/exe différens.
Le Jchet, car je n’en compte qu’un, eft à-peu-
près de la grofleur du rojfignol ; il a environ lix
pouces du bout du bec à celui de la queue, & du
même point à l’extrémité de deux longues plumes qui
dépaffent la queue , il a près d’un pied dans ion état
de conliftance ; le noir ou le marron font fa couleur
dominante , & dans le premier âge ou dans une
faifon de l’année, fon plumage eft varié de ces
deux mêmes couleurs ; il a en tout temps la tête
d’un noir changeant en verd-canard ; & tantôt le
cou, le deflus du corps , les plumes fcapulaires,
les grandes pennes des ailes, celles d'è la queue
noires ; la poitrine &. le deffous du corps blancs,
ainfi que les pennes moyennes des ailes, de même
que les deux longues plumes placées au milieu de
la queue & qui la dépaffent fouvent de plus d’un
demi - pied ; tantôt il a le cou , le deifus & le
deffous du corps , les plumes fcapulaires, la queue
& les deux longues plumes qui l’excèdent , d’un
marron un peu pourpré ; les grandes pennes des
ailes noires & les moyennes blanches.
On en voit qui font variés de blanc mêlé ou au
noir ou au marron, qui ont coutume d’être les
couleurs dominantes. Il feroit inutile de décrire
leur plumage qui eft différent fuivant les individus ;
enfin j il y a de ces oifeaux dont le plumage varié
de noir & de blanc, conlerve fur les mêmes
plumes des taches du marron qui a été leur principale
couleur ; tel en eft un qui rn’a été donné
par M. Sonnerat. Ce mélange des trois couleurs
lur le même individu, prouve que les trois variétés
fur lefquelles elles font diftinéles en certains temps
ou certaines circonftances font le même oifeau ;
il me paroît très-probable que celui dont le noir
eft la couleur dominante eft le mâle, l’oifeau marron
la femelle , & que celui qui participe des deux
eft un jeune mâle en mue ; car , la plupart des
jeunes mâles commencent par avoir le plumage
de leur mère, & c’eft fur cette obfervation que
je fonde mon opinion , que je donne pour ce
qu’elle vaut.
J ’ai oublié de dire que les plumes du fommet
de la tête font un peu prolongées dans les trois
fchets & forment une huppe. Ils ont tous trois le
bec & les pieds noirs ; leur longue queue leur
donne beaucoup de grâce & les rend de fort beaux
oifeaux ; on les^trouve à Madagafcar , à Ceylan ,
& dans d’autres contrées des Indes ou de l’Afrique.
Quelques obfervateurs penfent par cette raifon
qu’ils font différens, & ils fondent-encore leur
opinion fur ce qu’il y en a de beaucoup plus
grands les uns que les autres : niais l’influence
des climats ne fuffit - elle pas pour produire
cette différence , & des oifeaux fi femblables,
entre eux , par ce caraâère de deux plumés ex-
ceflivement longues à la queue , par le raport des
couleurs, & fi différens, d’ailleurs, des autres
• oifeaux du même genre, peuvent-ils conftituer
des efpèces féparées ? C a r , il y a d’autres gobes-
mouches à longue queue dans les mêmes climats,
mais ces gobes- mouches n’ont pas à proportion la
queue aufli longue , il s’en faut beaucoup ; les
deux plumes qui la dépaffent font étroites , & les
deux longues plumes de la queue des trois fchets
font très-larges , femblables en quelque forte à un
ruban ; ce qui leur donne une forte de caractère
particulier , & concourt à identifier l’efpèce de ces
trois oileaux.
SCOPS ou P E T IT D UC .
P l. enl. 436.
Petit duc. B r i s s . tom. l,p a g . 495 ,p l. X X X V I I ,
fig- 1 , genre X L
Huette ou hulotte. B e l . Hifi. nat. des oif. pag.
1 4 1 y fig -F aS- T4ï-
Huette, hulotte , chouette, nommée par aucuns.
Petit duc. Be l . Port, d’oif. pag. 27.
Scops en Latin ;
Zivetta , guetta en Italien ;
Stock E u le , &c. en Allemand ;
Little horn-owl en Anglois.
Le petit duc n’eft pas fi grand que la petite
chouette , il n’eft guère plus gros qu’une caille :
i fa forme eft courte & ramaffée ; tout fon plumage
i eft varié de gris, de roux, de brun & de noirâtre ;
; le brun domine fur le deffus du corps & Je gris
fu r ie deffous,;Tes pieds font couverts jufquà
'Porigine des doigts de plumes, femblables à du
duvêt, d’un gris-rouffeâtrè mêlé de taches brunes ;
l’iris eft jaune ; le bec eft noir ; les doigts & les
ongles font bruns; on confond fouvent le fcops
avec la chevêche txj petite chouette ,* cependant
celle-ci eft plus grôffè ; fa tête plus carrée , plus,
forte à proportion ;. fon plumage n eft pas egalement
mêlé, & il eft femé de taches blanchâtres
qui ne fe voient pas fur celui du fcops ; mais un
trait encore plus décifif & d’après lequel on ne
peut fe méprendre , avec un peu d’attention , c’eft
que le fcops,- de la famille des hibous, eft le troifième
des oifeaux de nuit dans nos contrées , qui
ait de chaque côté de la tête une aigrette de
plumes en forme d’oreille ; à la vérité , le fcops
n’a que des aigrettes fort courtes , & qui n’ont
guère que fix lignes de long , enforte que. ce caractère,
fi diftinétif , fi facile à faifir, échappé fi
pn ne cherche pas à s’en afiurer.
Le fcops vit de mulots principalement, & fou-
vent il en délivre des cantons où ces dangereux
animaux faifoient beaucoup de torts ; c’eft donc
bien mal-à-propos qu’on lui déclare la guerre ,
ainfi qu’aux autres oifeaux de nuit -, q u i, en de-
truifant ~ les mulots , les taupes , les rats , dédommagent
au centuple de quelques lapreaux ,
& de quelques perdreaux qui peuvent etre rarement
leur proie ; & loin de tourmenter ces oifeaux
utiles, les cultivateurs ôclespoffeffeurs des terres,
qui connoîtroient leurs vrais intérêts , les pren-
droient fous leur fauve-garde. Le calcul eft aife ;
fçavoir, fi l’on préfère quelques pièces de gibier
à beaucoup de gerbes de blé ?
Le fcops fait d’autant plus de bien qu’il fe reunit
en bandes très-nombreufes, fouvent de plufieurs
centaines , fur-tout quand il voyage au printemps
& à l’automne , enforte qu’alors le paffage de ces
oifeaux délivre un pays d’un des fléaux les plus
fâcheux ; on lent d’après cet énonce que le fcops
eft oifeau de paffage, c’eft en été que nous le
voyons ; les lieux de fa retraite en hiver ne font
pas connus ; & il eft incertain fi il ne refte pas
quelques individus dans cette faifon : en été le
fcops ne fe trouve que difficilement, parce que
fort petit, caché pendant le jour dans des trous,
dans des creux d’arbres, enfoncé dans les bois ,
il ne'fort que la nuit : il niche dans les arbres
creux ; fon efpèce fe trouve non-feulement dans
la plupart des pays de l’Europe, mais elle appartient
encore au nouveau continent ; le petit duc
rouffeâtre ; mais c’eft d’après la figure publiée par
Catesby , qui écrit au bas petit hibou , tom. I ,
pag. &. pl. 7 , que les auteurs ont décrit cet oi-
• leau fans l’avoir v u ; on fçait combien ces def*
■ criptions font fnjettes à n’être pas exa&es ; celle-
! ci le fut-elle , ne feroit-on pas encore bien fondé
à regarder 1 e petit duc de la Caroline comme une
variété du fcops , & l ’individu que j’ai reçu en
nature de la Guiane, ne prouve-t-il pas que cet
oifeau fe trouve en Amérique ; n’eft-ce pas une
préfomption que la figuré donnée par Catesby
n’eft pas corre&e., &. que le petit duc d elà Carolin
de la Guiane placé dans ma colle&ion a coté de
celui d’Europe , ne diffère que par quelques nuances
plus foncées , & il n’eft pas d’ailleurs poflible de
ne pas reconnoître- la même efpèce dans les deux ,
individus.
Il y a un peu plus de différence entre notre
fcops & le petit duc de la Caroline. B r i s s . tom.
I , pag. 497. Celui-ci eft plus gros ; le deffus du
corps n’eft varié que de brun & de roux ; il y a
cinq taches blanches fur les plumes fcapulaires ; le
£effou§ du corps eft d’un blanc - fa le , varie de I
e , voyageur en Amérique comme en Europe,
eft le même que celui de la Guiane, &. par con-
; féquent que le nôtre ?
1 S E C R E T A IR E ( le ) ou L E M E S SA G E R .
P L enl. 7 2 1 .
Voyage à la nouv. Guin» pag. 87 > pL 50*
C’eft un oifeau, non-feulement d’une efpèce ,
mais même d’un genre nouveau & en quelque
forte.ifolé. Plus grand qu’une cigogne, il a le bec
plus fort & plus arqué que les gallinacés ; il l’a
prefque femblable à celui des oifeaux de proie ; il
a aufli comme eux la tête très-groffe ; mais s’éloignant
d’un autre côté & des gallinacés & des oifeaux
de proie , il a le bas des jambes dégarni de plumes ;
le pied à proportion plus long qu’aucun autre
oifeau ; quatre doigts, trois en avant, un en arrière,
& tous trois fort courts ; deux autres caraélères
! achèvent de le rendre fingulier. Le premier eft un
j véritable fourcil compofé de poils longs , durs &
roides , placé au-deffus de l’orbite ; le fecond confifte
en une double file de plumes roides , étroites à
leur origine , s’élargiffant & s’arrOndiffant vers leur
pointe, qui prennent leur naiffance au bas de la
tête en-arrière , & defcendent deux à deux , a
diftances inégales jitfqu’aux trois quarts de la longueur
du cou , ces plumes étant d’autant plus
longues qu’elles font placées plus bas.
En comparant, relativement à l’ordre méthodique
, le fecretaire aux autres oifeaux, il n’en eft
aucun au genre duquel 611 puiffe le rapporter ;
mais fi on a égard à la conformation des parties
dont font empruntés les cara&ères dans la méthode
que nous fiiivons , on trouvera que la place du
fecretaire , formant un genre nouveau , eft entre
l ’outarde & V échajfe. Il a , comme le premier , le
bec en cône courbé ; comme le fécond ,.fon pied
eft d’une exceffive longueur. Ses cara&ères feront
donc : J
Quatre doigts dénués de membranes , trois
devant, un en-arrière ;
La partie inférieure des jambes, dénuée de
plumes ;
Le bec en cône courbé.
Nous ajouterons à ces cara&ères principaux y
le pied très-long, les doigts fort courts, un véritable
fourcil au-deffus de l’orbite „ une double:
rangée de plumes longues , dures, étroites à leur
origine , allant en s’arrondiffant & s’élargiffant,