
cès preuves , meule réunies, ne me paroiffent
pas réfoudre entièrement la queftion ; & quoique
j ’incline fort à admettre deux efp.èces de linottes,
je ne crois pas qu’il y ait d!autre moyen de prouver
ce fentiment, que de prendre, dans la même
faifon, un nombre fuffifant de linottes, & d’ob-
ferver fi on aura pris en même-temps des mâles
de Fefpé.çe de la gri/è & des mâles deft’efpèce dè
la rouge : car la caufe qifon fuppofe éteindre cette
couleur , agiffant riéçeflairement fur toutes les
linottes en liberté , il fera éyident qu’il y a deux
efpèces, o u , fi l’on veut. deux races diûinéles, fi
qn a pris en même-temps des mâles gris & des-
mâles rouges. C ’eft le moyen le plus sûr de réfoudre
la difficulté celui que je propofe aux peç-
l'onnes qui feront à portée de l’employer...
Ce qui paroîtroit rapprocher les deux linottes,,
c’eft qu’elles > ont les mêmes habitudes : elles font
leur nid en plein champ, ou dans les vergers, toujours
affez bas, & fur les feps de vigne , les gro-
feillers, les noifettiers, ou d’autre.s arbuftes touffus,
dans les haies & les taillis ; elles font deux pontes
par an, dè cinq ou de fix oeufs chacune:.; les: oeufis
font d’un-blanc-fale tachés de rouge-brun\ au gros'
bout; le nid eft compofé en-dehors de' moufle ,
de feuilles,, de quelques petites racines entrelaffées ;
il eft garni en-dedans de plumes,de crin & de laine :
l’incubation eft de quatorze à quinze jours ; les
pères & mères nourriffent les petits en dégorgeant
la nourriture ; les jeunes vont en été par petites
troupes, compofées du produit de chaque couvée ; ,
en automne les linottes fe réunifient en troupes
nombreufes ; elles prennent leur vol toutes .en
même - temps , en jettant un petit cri , qu’elles i
répètent de temps en temps en1 volant : leur ivol
n’eft pas bien élevé, il eft fautillant & par.fa-:
cades, & fo u ten u par de fréquents coups d’aile ;
toute la troupe s’abat en même-temps, comme elle
a pris en même-temps fon effor, & elle paffe la
nuit fur les arbres qui çonfervçnt long-temps leurs
feuilles , quoique defféçhées, tels que les chênes, .
les charmes , & ç . Les linottes fe nourriffent de différentes
graines qu’elles trouvent dans la campagne
; elles bequetent, .à leur défaut, les boutons
des arbres ; elles ont un goût marqué pour
les femences de chardon. Les jeunes linots peuvent
s’élever auffi facilement que lesferins ; & ces deux
çfpèces d’oifeaux, qui ont les plus grands raports ,
peuvent en tout temps être nourries & traitées de
la même manière ; c’eft par cette raifon que je
crois inutile de rapporter d’affez longues & d’affez
embaffarrantes recettes que donne Olina fur la manière
d’élever, de nourrir, de foigner les linottes ,
même dans leurs maladies ; il.çonfeille, pour ces
petits animaux, plufieurç remèdes employés pour
l’homme , comme fi on ppuyçit affez connoître les
maladies des pifeaux pour juger de leurs raports
avec les nôtres. Cette application de la médecine
nfitée pour l’homme, aux animaux, .n’eft le plus,
Souvent qu’un empyrifme bien aveugle, qui doit
leur être très-funefte. Avant de traiter leifrs maladies
; il faut apprendre à les connoître ; le remède
ne fera pas difficile enfuite1 à trouver.
Tout le monde fçait que la linotte a un chant
agréable; il a. quelque raport à -celui du fe r in ; il
elt moins varié, moins haut & moins Soutenu,
mais auffi il n’eft pas glapiffant comme l’eft quel-
quefois- celui du ferin : les jeunes, linottes prennent
aifément le chant des oifeaux qu’elles entendent ;
elles ont même affez de facilité à retenir & à fifler
un air de fermette,:& elles apprennent à parler
comme J e ferin relies font fufce'ptibles de fefami-
-liarifer à-peu-près au même point que lui, c’eft-à-
dire avec quelqu’apparence d’un attachement,
peu fidele au fond, pour la perlonne & laquelle elles
iont le plus habituées: appariées avec cet oifeau
des Canaries , elles produisent plus- facilement que
tout autre oifeau avec lequel on tente le même
mélangé ;^il réuffit fur-tout fi on accouple un linot
avec uneferine. Quelques: pêrfonnes penfent que
le produit qui en réfulte, forme une race .féconde ;
mais il ne me paroît pas qu’on en ait encore fourni
des: preuves fuffifantes. j :
L inotte (petite). Br is s . tom*.III, pag. 14 2 Ï
NV o .y eC a b ar et.
, . L inotte a longue queue du Bréfil. Briss,Î
tom. 111, pag. .147. Voyez V euve éteinte.
L inotte a tête jaun e .:
E dw. tom. I ,p a g .,& p l.44, -
Moineau du Mexique. B r is s. tom. 111, pas. 07,’
genre X X X l l l. t 6
Cette, linotte, ou moineau du Mexique, car il n’y
a pas de caraéfères diftinétifs entre ces oifeaux, &
la reffemblance. feule .de couleurs établit leur raport.:
cette linotte, dis-je, e ft>un peu plus groffe
que- le pinfon d’Ardennes ; elle a le > devant de la
tete, les joues, la gorge jaunes ; le derrière dé la
tete d un brun fombre ; une bande longitudinale
brune derrière les yeux , qui defeend, en s’élar-
giffant, fur-le cou ; le 'deffus du corps brun. ,
varie de tacheslongitudinales noires fur lé milieu des
plumes; le devant du cou & le deffous du corps,
tachetés de brun T clair, fuivant la longueur des
plumes, fur un fond d’un brun obfcur?; les pennes
des ailes noirâtres; les moyennes bordées de brun
lave ; la queue noirâtre ; l’iris couleur de noifette ;
le bec couleur de chahvpâle ; les pieds de la même
couleur , mais ternie, &. les ongles noirâtres.
L inotte aux pieds noirs.
M. de Montbeillard, qui indique cette linotte Sc
qui la regarde comme une variété de la linotte*ordinaire
, la décrit dans les termes fuivans :
« Elle a le bec verdâtre ; la queue très-four-
» chue ; du refte c’eft la même taille y mêmes pro-
» portions, mêmes couleurs que dans notre linotte
» ordinaire. Cet oifeau fe trouve en Lorraine ».
M. de Montbeillard parle auffi d’une linotte
dont le plumage étoit: devenu blanc en grande
partie ; yariété fort ordinaire, fur-tout parmi les
oifeaux qui o$it vécu en cage.
L inotte bleue. C at. tom. 1, pag. & pl. 45.
Voyez Ministre. ,
L inotte brune.
Edw. glan.part. I l , pag. 12 6 , pl. 2.79.
La linotte brune , indiquée par M. Edwars,, a lè
plumage rembruni ; les plumes font noirâtres , bordées
d’une nuance plus claire, & q ui, fur lé deffus
du corps tire au rouffeâtre, au cendré fur la poitrine
& le croupion; le bec eft cendré ; les pieds
font bruns. -
M. Briffon rapporte a cette linotte l’oifeau que
Catesby a décrit&repréfenté tom.l ,pag. & pl. 35 ,
& qu’il â nommé fimplement petit moineau.
M. Briffon lui donne le nom de moineau de Virginie,
tom. I I I , pag. '10 1 . Il n’eft pas fi gros' que le
friquet ; tout fon plumage eft d’un brun plus foncé
fur le deffus'que fur le deffous du corps* : le bec ,
les pieds , les ongles font brüns ; il vit jdinfeéles
qü’iî prend en fautillant prefque continuellement
fur les haies. Cette manière de vivre nie feroit
douter que ce fût un moineau , puifque ces oifeaux,
quoiqu’avec du goût pour les infeéles , n’en font
pas leur nourriture principale, & que d’après l’indication
de Catesby, il paroît que fon petit moineau
n’en connoît pas d’autre ; il femble fort douteux
auffi, en comparant les deux figures & les def-
criptions,qu’elles n’indiquent qu’une feule & même
efpèce. Il paroît réfulter, au contraire, de cette
comparaifon, que ce font deux oifeaux diffèrens ,-
dont le premier eft du X X X II Ie genre, & dont le
genre du dernier ne peut être déterminé, parce
que cet oifeau n’eft pas affez bien connu.
L inotte d’Angola. B r iss. Sup. tom. V I , pag.
S i . Voye£ V éngoline.
L inotte de montagne..
Idem. Briss. tom. I I I ,p . 145 , genre X X X l l l.
Ce qui. caraélcrife principalement cette linotte,
c’eft qu’avec une taille fort au-deffus de la linotte
ordinaire, elle a le croupion rouge; la tête & le
deffus du Cou font couverts de plumes noires^,
bordées de cendré ; le deffus du corps eft varié de
noir & de rouffeâtre qui borde les plumés ;
celles de la gorge, du devant du cou, de la poitrine
& des côtés font noires bordées de blan-'
châtre : cette dernière nuance eft uniforme fur le
ventre,les jambes & les couvertures du deffous
de la queue ; les couvertures du deffus des ailes font
noires, grifes fur les bords1, & les grandes font
terminées de blanc, qui forme une bande tranf-
verfale fur chaque aile ; les •pennés font noirâtres1,
& les plus près du corps font bordées de blanc
extérieurement ; les pennes de la queue font brunes
& les latérales font bordées de blanc des deux
côtés : le bec & les pieds font bruns ; le bec eft plus
menu que celui de lu linotte commune : la femelle
n’a point de rouge.
Je ne croîs pas qu’on connoiffe cette linotte en
France, à moins que ce ne foit peut-être dans les
pays de montagne ± mais on la trouve dans la.
partie montagneufe de la province de Derby en
Angleterre.
.Linotte de Strasbourg. B r is s .- tom. I I I , pag.
146. Voyez Gyn tel.
L inotte de vignes (petite). P L enl. 1 5 1 , fig.
2. Br is s . ,tom. 111 ,pag. 138. Voyez Size r in .
L inotte (grande ) de vignes. B riss. tom. 111 ÿ
P aë- ? 35 >
PL enl. 485 , fig. 1. Voyez L inotte.
L inotte g r is-de-f er .
,, Elle eft de la groffeur de la linotte commune %
elle a cependant le bec plus gros à proportion : la
tête, le derrière du cou font de couleur gris-de-
fer ; le deffous du corps eft d’un cendré-clair, qui
s’étend fur le croupion, en prenant une nuance un
peu plus foncée : les pennes des ailes & de la queue
font noirâtres, bordées de cendré-clair ; mais les
plus grandes de celles des ailes font blanches à
leur origine & purement noires à leur extrémité.
M. Edwars, quia décrit cette linotte, nous apprend
qu’elle a un ramage fort agréable, mais il ne
dit pas .en quel pays on la trouve. Genre X X X l l l .
LITORNE.
Litorne ou tourdelle. Briss. tom. 11, pag. 2 1 4 ,
genre X X II.
Litorne. Be l . hifi. nat. des o if.p. 328 ,fig.p . 329,
Litorne, oifeau de Nerte. Be l. port, d ’oif.p. 83.
Calandrotte. PL enl. 490.
Turdus p i i ans en Latin.
En difierens cantons de la France, ferre-mon-
tagnarde , cancoine , f ia - f ia , cia- c ia , cha - cha y
columbajfe.
La litourne eft un peu moins groffe que I3
draine : elle a dix pouces du bout du bec à celui
de la-queue , quinze pouces fix lignes de vol :
les ailes pliées s’étendent jufqu’à la moitié de la
longueur de la queue : la tête , le derrière du
cou, le bas du dos, le croupion &. les couvertures
du deffus de la queue font de couleur
cendrée ; quelques, individus ont le fommet de la
tête varié de plumes.noires ; le haut du dos,.les
plumes fcapulaires. & les couvertures- du deffus
des ailes font rouffeâtres ; la gorge eft blanche
le devant du cou, la poitrine & les côtés , font
tachetés fur le milieu des plumes de points noirâtres
fur fond rouffeâtre ; le ventre , les jambes
& le deffous de l’aile font blancs ; le deffous de
la queue eft tacheté de cendré-brun fur blanc *.
les pennes des ailes font brunesen-deffus , cendrées
en - deffous ; les grandes font bordées de gris-
blanc du côté extérieur, & les moyennes-le font
du même côté de brun-rouffeâtre ; les deux pennes-
du milieu de la queue font d’un gris - brun., les
cinq latérales- de chaque, côté font- brunesbordées
de gris-brun,, & toutes font cendrées en-deffous ^
le bec eft jaunâtre avec une tache noirâtre à fon
extrémité p les pieds & les ongles font bruns 5
le bec de la femelle; eft d’un brun-noirâtre^
Nous-ne voyons les litornes qu’en hiver; elles
arrivent à la- fia de novembre, ;; elles volent eæ