
Il y a des pluviers dont le plumage eft parfemé
de taches &. beaucoup plus nombreufcs, &. d’un
jaune-doré’ beaucoup plus v if les uns que les
autres ; enfôrte qu'en comparaifon de ceux-ci les
derniers paroiffent tout gris ; il y en a d’autres qui
ont l'ur le. ventre des plumes d’un noir, plus ou
moins foncé il eft très-difficile de décider ce qui
donne lieu à ces variétés, dont l’âge me.paroît être
la caufe la plus probable. .
M . Brftïôn , Schwertcfel & Rzaczynski parlent,
d’après Gefner , d’une variété dans l’efpèce du
pluvier ; M. Brillon qui la regarde comme une
efpèce diftinéle, lui donne le nom de petit pluvier
doré , tom. V i pag. 47. ;
Il diffère du pluvier doré en ce qu’il eft un peu
moins grand ; en ce que la gorge , le devant du cou
& tout le deffous du corps font blancs; que les
grandes pennes des ailes font mi-parties, luivant
leur longueur , de noir &. de blanc, tandis que les
moyennes font tout - à - fait, brunes ; le bas des
jambes &• les pieds font d’ün jaunâtre obfcur. Ce
pluvier , peu connu, forme-t-il une efpèce, oir
n’eft - ce qu’une variété ? Le dernier fentiment
paroît d’autant plus fondé, que Gefner eft peut-être
le feu! qui ait vu ce pluvier.
Il n’en eft pas de même du pluvier qu’on trouve
à la Guiane ; il a tant de rapport avec le nôtre &
les différences dans le plumage qui les diftinguent,
font fi légères, qu’on ne peut regarder ce pluvier !
& le nôtre , que comme de ïimples variétés produites
par le climats Je crois qu’on doit raporter
à ce pluvier de la Guiane celui de Saint-Domingue
de M. Briffon, tom. V , pag. 48 , f l . V I , f g . J. S i
l’on décrivoit avec autant d’exaâitude & de détails
trois pluviers de notre p ay s , pris au hafard, on
trou-veroit entf’eux d’auift grandes- différences
qu’entre notre pluvier & les deux qui ont été ;ob-
fervés a la Guiane & à Saint-Domingue; mais ce
n’eft p a s , feulement dans ce. nouveau continent
qu’on trouve notre pluviera je l’ai aufîi reçu delà
Chine, & M. Sonnerat l’a r-aporté des Indes. Ainff
le genre de cet oifeau eft étendu fur toute la fur-
face du globe. I l ne faut pas croire cependant qu’il
la parcourt chaque année : les pluviers fe portent
en Europe du nord au midi, fans s’avancer fort
avant ; ils en font autant en Afie & en Amérique ,
&. dans chacune de ces parties du monde, ils re-,
paffènt des .pays méridionaux dans les régions du
nord pendant l’été , ne s’avançant plus ou moins au
midi que felon-la rigueur des hi vers.
P l u v i e r d o r e (p e tit). B r i s s . tôm.V, pag.
47. VoyezP l u v i e r d o r é .
P l u v i e r d o r é a g o r g e n o i r e .
Pluvier doré de la Baie d’JIudfon. B r is s . tom. V,
pag. 5 1 , genre L X IX .
Il eft à-peu-près de la groffeur du nôtre ; il n’en
diffère pds non plus quant au plumage qui couvre
les parties fupérieures; mais il a la gorgé > le devant
du. cou, la poitrine & tout le deffdfes du
corps noirs ; une ligne blanche qui paffe fur le
front & fur les y eu x , defcend le long du cou de
chaque côté, l’entoure à la partie intérieure & y
forme une forte de collier : les grandes pennes
des ailes font d’un noir fombre & les moyennes
font rayées tranfverfalement de brun & de noir,
ainfi que les pennes de la queue. Çette efpèce,
envoyée de la Baie d’Hudfon à M. E d w a r s e f t
commune dans le nord de l’Europe. M. Linné la
compte au nombre des oifeaux qui fe trouvent dans
'la Suède. Ce pluvier fréquente , dans les pays du
nord ,les mêmes endroits que le pluvier doré3 mais
fans fe mêler avec ce dernier.
Pl u v ie r d o r é de la Baie d’Hudfon. B r is s .
tom. V, pag. 5 1 . Voyez Pl u v ie r d o r é a gorge
NOIRE.
Pl u v ie r d o r é de Saint-Domingue. B r is s .
tom. V 3 pag. 48. Voyez Pl u v ie r d o r é .
P l u v ie r du Cap de Bonne-Efpérânce. PI., enl»
890. Voyez Pl u v ie r co u ro n n e .
P l u v ie r du Sénégal. PI. enL 834. Voyez P luv
i e r COIFFÉj
P lu v ie r g r is . B e l . Voyez V an n ea u -plu v
i e r .
P lu v ie r h u p p é .
Pluvier huppé de Perfe. B r i s s . tojn.V, pag. 34.'
genre L X IX . ;
Pluvier des Indes à gorge noire. È dw. tom. 1 ,
pag. &‘pl. 47. .
Il eft plus gros que le vanneau : fa longueur eft
de dix pouces-; il a le deffus de la tête couvert de
plumes d’un noir mêlé d’un luftre de v eid , & dont
plufieurs ,■ qui ont jufqu’à un poupe de long, lui
forment une huppe ; les jouçs & les côtés du, cou
font blancs ; le derrière du cou St tout le deffus du
corps font d’un marron-rembruiïi ; la gorge & le
devant du equ font noirs ; la poitrine e ft d’un noir-
violet ; le hauf dû ventre éft noir & le refte' du
deffous du corps eft blanc ; les • grandes pennes
des ailes font noires & les çioyepnes d’un mar-
ron-rembrum ; la queue eft blanche'; dans fies deux
premiers tiers de fa longueur noire dans le
dernier; le bec eft noir; la partie nue des jambes ,
les pieds & les oncles font d’un brun foncé; il y a
au pli de l’aile un eperon. La femelle a le cou entièrement
blanc & le plumage fans aucun reflet.
Pl u v ie r h u ppé de Perle-. B r i s s . tprp.V3 pag.
84. Voyez .Pl u v ie r h u p p é . , , . 1
POCHÉ. Voyez S p a tu l e .
PODÔ BÉ du Sénégal. . . •
Merle. du Sénégal, appellé pedobé. P-lanch.
enluni. 3-54.
A juger de ce merle par -làplanche qui le repré-
fente , il .eft à-peu-près de lagfoffeur du nôtre : la
tê te , le cou & tout le corps font couverts de
plumes npires ; les ailes font d’un br-un-f-rouffeâtre ;
îa.queue eft fort longue, étagée, noire, terminée
d:e. blancj, qui remonte d’autant plus haut, que
les pennes font -plus extérieures ; les couvertures
du .deffous de la queue font aufîi tachées de
blanc à leur extrémité : le bec eft noir; les .pieds
font rouffeâtres. C ’eft une efpèce nouvelle apportée
du Sénégal par M. Adamfon. Genre X X II.
P O I V R E R l'oifeau. {fauc. ) C’eft laver un
oifeau avec de l'eau dans laquelle on a mêlé du
poivre; ce qui paffe pour un remède contre la.ve r,
mine & la gale. Cette opération eft auffi du
nombre de celles qu’on pratique pour affauer ou
dreffer les oifeaux de proie.
POLOCHION ( le ) .
C ’eft une efpèce nouvelle indiquée par feu M. Lom-
merfon , .& qui avoit été apportée de 111e de Bouro,
l’une des Moluques. M. de Montbeillard place lepo-
lochion. entre les promérops & les guêpiers, « parce
» qu’il lui trouve, dit-il, le bec de ceux - ci &. leé
» pieds de ceux-là ». Je n’ai point vu cet oifeau., &
je n’entreprendrai pas d’en déterminer le genre.
Le polochions’çû nommé lui -même ; car ce mot
exprime, fon c r i, qu’il ne ceffe de repeter, étant
perché fur les plus hautes- branches des arbres ; une
anecdote affez fingulière , c’eft que ce meme mot,
ufité dans la langue des Moluques, fignifie donner
des baifers.
«T out le plumage eft gris, mais dun gris
» plus foncé fur les parties fupérieures, & plus
» clair fur les inférieures; les joues font noires;
v le bec eft noirâtre ; les yeux font environnes
» d’une peau nue ; le derrière de la tete eft varie
» de blanc ; les plumes du toupet font fur le
v front un angle t'entrant, & les, plumes de la
» naïffance de la gorge, fe terminent par une
» efpèce de foie ; la longueur totale de l’oifeau
» eft de quatorze pouces ; fon bec eft très-pointu,
» long de deux pouces , échancre près de la
» pointe ; le doigt du milieu eft uni. par fa bafe
s) avec le doigt extérieur ; la queue eft longue de
n cinq pouces huit lignes , compofee de douze
» pennes égales, à cela près que la paire exte-
» rieure eft un peu plus courte que les autres ».
PONTE.
On entend par ce mpt, tantôt le^nombre des
ccufs d’une couvée , tantôt la faifon meme des couvées.
On di t la ponte ejl de quatre , defix oeufs, &c.
le temps, là faifon de la ponte.
Les petits oifeaux font en général plufieurs pont es,
le plus fouvent trois, quelquefois quatre. Les oifeaux
de moyenne taille en font deux, & les grands
n’en font qu’une; quelques-uns de taille moyenne
ne font qu’une ponte, mais elle eft d un grand
nombre d’oeufs, Sc ceux en général qui font plusieurs
pontes, ne produifent pas autant d’oeufs a
chacune que ceux qui n’en font qu’une feule, excepté
cependant les très-grands oifeaux qui ne font
qu’une ponte &. qui ne produifent cependant qu un
petit nombre d’oeufs ; mais il y a a cet egard tant
d’exceptions qu’on ne peut rien établir de général.
Lorfque les oifeaux ont été troubles dans leur
ponte, ceux-mêmes qui n’en font qu une ordinairement
, en recommencent une autre ; enforte^ que
les petits oifeaux qui n’auroient fait que trois
Hiftoire Naturelle. Tome IL
pontes, en feront jufqu’à cinq Si fix , fi on les
trouble confécutivement dans léurs- differentes
opérations; & ceux qui n’auroient fait quune
ponte, en feront deux ou trois; mais les oeufs font
en moindre nombre à chacune de ces pontes con-
fécutives.
POR PHYR ION. Voyez P o u l e s u l t a n e .
PO R ZA NE .
Grande poule d'eau. B r is s . tom. VJ, pag. 9 ,
genre L X X X V llI . .
Elle eft beaucoup plus groffe que les deux poules
d'eau que nous connoiflons en France ; la longueur
, du bout du bec a celui de la queue , eft
d’environ dix-huit pouces ; elle a la tê te , la gorge
: & le cou noirâtres ; tout le deffus du corps dune
couleur marron ; la poitrine, le haut du ventre &
les côtés d’un cendré-obfcur , chaque plume étant
bordée de blanc par le bout'; le bas - ventre, la
partie inférieure des côtés , les couvertures du
deffous de la queue font blancs ; les ailes font de
la même couleur que le deffus du corps , ainli
que les. dix pennes intermédiaires^ de la queue ; .
I la plus extérieure de chaque côte eft blanche ;
une membrane jaunâtre couvre lé front ; le demi-
bec fupérieur eft jaunâtre à fon origine & noir
dans, le refte de fa longueur; le demi-bec inferieur
eft jaunâtre dans fa totalité; la partie nue
des jambes , les pieds , les doigts, leurs membranes
font verds, & les ongles lont dun brun-
verdâtre. - ■
La femelle ne diffère du mâle, quen ce que
fes couleurs font plus fôibles. ■ - . ■
■ On trouve la porz^ne en Italie , aux environs
de Bologne , où elle eft connue fous le nom
de/ o U A C R E ou B U T O R T A C H E T É .
Idem. B r i s s . tom. V , pag. 46 2 , genre L X X X I .
Le pouacre eft du même genre que le héron , &
n’eft pas plus gros qu’une corneille ; fa longueur ,
du bout du bec-à celui de la queue , eft de dix-
Jiuit pouces trois lignes ; fon vol de deux pieds
quatre pouces, & fes ailes pliées .s’étendent juf-
qu’au bout de la queue ; il a la tete, le deffus
du cou, le haut du dos , les plumes fcapulaires
& les couvertures du deffus des ailes d’un brun-
foncé , parfemé de petites taches blanches, placées
à l’extrémité des plumes ; la partie inférieure
du dos, le croupion & les couvertures du deffus
de la queue d’un brun-foncé fans taches ; la gorge,
le devant du cou & tout le deffous ,du corps d’un
brun-clair ; une peau verdâtre entre l’oeil & le
bec ; les pennes des ailes d’un brun-foncé, & terminées
chacune par une tache blanche ; la queue
brune; le d emi-bec fupérieur brun ; l’inférieur
d’un jaune verdâtre ; la partie nue des jambes &
les pieds d’un brun-verdâtre ; les ongles bruns.
On trouve le pouacre , comme les autres hérons,
au bord des eaux ; mais il fréquente moins les
rivages de celles qui font courantes & décou-
! vertes, qu’il ne fe tient près des eaux ftagnantes,
* D d d