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telure, mais elle eft profondément püilée, ce qui lui
a fait donner le nom de Collier par M. bchlofler.
La langue , qui eft épaiffe & charnue , remplit
prefque tout l’intérieur de la gueule ; l’extrêmite
eft qbtufe & légèrement fendue. , ,
Les deux mâchoires font garnies de chaque cote
d’une rangée de dents ferrées & pointues , dont
les dernières font les plus grandes ; de plus, vers
le fommet de la mâchoire inférieure , on voit
de part & d’autre trois dents arrondies, courtes,
aiguës & tournées obliquement en dehors , auxquelles
correfpondent de part & d autre du fommet
de la mâchoire fupérieure quatre dents pareilles &
femblablement fituées , enlbrte que ces deux rangées
font beaucoup plus avancées en dehors que
les rangées de dents ferrees dont nous avons parle
d’abord, & qu’il fe trouve entre les unes & les
autres un vuide de deux lignes 6c demi.
Les pieds , tant de devant que de derrière, ont
chacun cinq doigts garnis d’ongles. Tous ces doigts
ont des deux côtés un rebord aigu , dente comme
une fcie , mais plus apparent lur les doigts des
pieds de derrière que fur ceux des pieds de devant.
L’gfpècg de crête qui eft fur la queue commence
vers l’anus j fa forme imite celle d un fegment de
cercle dont le bord forme des fmuofités inégales,
fur-tout vers fa partie pollerieure. Cette crete a
neuf pouces 6c demi de longueur, 6c fa plus grande
largeur eft de quatre pouces, y comprilè la largeur
de la queue , qui n’eft plus que de huit lignes
& demie à l’endroit oh fe termine la crête. On
diftinguoit facilement au ta â , dans cette même
crête , dix - fept arrêtes d’une fubftance cartilagi-
nèufe , &. qui avoient en même-temps de la flexibilité
&.une certaine roideur , enforte que l’on
pouvoir conjecturer que la crêjte avoit toujours
une fltuation droite fur l’animal v iv an t, quoiqu’il
eut la faculté de la développer & d.e la replier
à fon g ré, comme les poiffops fpnt leurs nageoires. Enfin tout le bord fupérieur de cette crête eft garni
de cent vingt petites dents, fembiables a celles
d’une fcie , & dont la plupart ont leur fommet
recourbe en arrière. . ,, • ,
' La future qui eft fur le dos, & qui s etend depuis
i’occiput jufqu’à la crête dont nous venons de
parler, eft compofée de dents fembiables a celles
de cette crête , mais d’inégale grandeur , & arrangées
de manière que les plus petites fe trouvent
diftribuées en nombres inégaux entre les grandes ;
plufieurs de celles-ci font terminées par un double
fommet ; i e nombre de toutes ces dents furpafle
quatre-vingt-dix.
La longueur totale de ce Lézara, pnfe en ligne
droite depuis l’extrémité de la gueule jufqu a la
pointe de la queue , eft de trente-trois pouces &
frois'lignes ; fur quoi il faut obferver que M . Schloller
s’eft fervi pour ces mefures du pied du R h in , qui eft
de cinq lignes plus court que le pied de Paris.
P U S
La couleur de la tête &. du c.llier eft verdâtre ;
& marquée de ftries blanches ; celle du dos &. de
la queue eft brune ; la crête eft toute entière d’un
brun pâle ; le ventre eft gris. On voit de plus ,
fur les deux côtés du corps, un grand nombre de
marque d’inégales grandeurs, & d’une couleur blanche
, diftribuees fans ordre, & continuées jufques
fur les parties latérales des pieds tant de devant
que de derrière.
Dès l’an 1 726 , François Valentin avoit donné
une delcription de ce Lézard ,noveeque indice Orient ( Defcriptio veteris . T. 1113 part. 1 , L. V3 Cap. i ).
mais défe&ueiife & accompagnée d’une figure fi
peu reflemblante , que M. Schlofler aflure qu’il
ne l’auroit jamais reconnue pour être celle du
Lézard dont il s’agit, s’il n’avoit été aidé par la
defeription elle-même , qui, malgré fes défauts ,
indique quelques - uns des principaux cara.&ères
diftinâifs de cette efpèce. Le même Valentin
qui avoit obfervé le Lézard d’Amboyne fur les
lieux mêmes, nous a laifle , au fujet de cet animal,
quelques détails particuliers dont nous ajouterons
ici le précis.
Ce Lézard fe tient ordinairement fur le bord
des fleuves & des eaux douces, où il dépôfe fes
oeufs dans le fable. Il s’avance aufli' fur la terre
&. monte fur les petits arbres & fur les buifîons
voifins des eaux. Mais dès qu’il apperçoit un
homme ou un chien, il s’élance dans l’eau ,
fe cache fous les pierres qui s ’y trouvent difperfëes ;
il eft facile de l’y prendre, pourvu qu’on le faififfe
hardiment avec la main; car il eft naturellement
timide jufqu’à la ftupidité, & ne mord point
lorfqu’il fe lent pris. On fe fert aufli de filets po,ur
le prendre. Sa chair eft préférée à celle de l’Iguane ;
elle eft très-blanche , d’une odeur à peu-près femjj
blable à celle de la chair du chevreau.
Le même Auteur ajoute que le mâle & la femelle
diffèrent l’un de l’autre par la forme de leurs crêtes » &c par la difpofition de leurs couleurs. La ,crête de
la femelle eft toujours plus petite que celle du
mâle, &. fon rebotd eft par-tout furbaiffé , fans
former aucune faillie , au lieu que la crête du
mâle s’élève ^ tantôt au milieu du dos , & tantôt
vers la nâiffance de la queue. D ’ailleurs , les couleurs
font plus variées & diftribuées dans un plu$
bel ordre fur le mâle que fur la femelle.
PU STU L EU X ( le Crapaud ).
Bufo Pujlulofus. Seba l 9y 4 , i .
L aur. Spec. med. p. 2 6 , id.
Ce Crapaud a le dos d’une couleur rouffe cendrée
, & couvert, ainfi que la tête &. les jambes ,
de véficules ou de puftules jaunâtres. Les doigts
font garnis d’épines. La couleur des parties latérales
&C de l’abdomen eft d’un gris cendré cla ir, avec
des taches rouffes. On trouve ce Crapaud dans
les Indes. ,
'pés'àlÆ Q U EU E -B L EU E .
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Q<
Q U E
j fU E U E -B L E U E ( le Lézard). LLaacceerrtt aa facfaeuiadâta .t eLreitni . lAonmgpiuhfcibu.l âRept. Lac. 40. qttinque flavefeentibus 3 caudâ ccerule â,. dorfo lineis Id. Lacertus caudâ cceruleâ. C a t e s b . Car. 2 , p. 67.
Ce Lézard n’a communément que fix pouces
environ de longueur. Sa tête eft d’une forme ra-
courcie. Son corps eft brun & marqué de cinq
lignes jaunâtres , qui s’étendent parallèlement,
depuis le nez , fur toute la longueur du dos. La
queue eft d’une couleur bleue. On trouve ce
Lézard a la,Virginie & à la Caroline. Selon Ca-
tesbi, on le voit fouvent lur la terre ; il fait fa
retraite dans les cavités des arbres que le temps a
jninés^ Le même auteur ajoute, qu’il y a des
gçns qui regardent ce Lézard comme venimeux,
quoiqu’il n’eût jamais entendu parler d’aucun accident
qui pût confirmer cette opinion.
Q U EU E-LANC EOLÉ E (la), efpèce de Serpent. Anguis laticauda. Lin. Amphib. Serp. Ans. 2<;o. Muf. Ad. Fr. a , p. 48.
Le caraéière diftinéiif le plus apparent qui puiffe
fe tirer de la forme de ce Serpent, paroît confifter
Q U E
dans 1 applatiflement de fa queue ,qui eft élargie,
& fe termine en pointe aiguë. Elle eft d’une couleur
pâle j marquée de raies brunes. Les plaques
qui recouvrent 1 abdomen font au nombre de deux
cents, & le deffous de la queue eft garni de cinquante
autres rangées de plaques fembiables. On
trouve cette efpèce à Surinam.
Q U E U E -P L A T E ( la) , efpèce de Serpent. Anguis PLatura. L in. Amphib. Serp.^/z£. Anguis caudâ comprejfâ obtusâ. Id. ^
Ce Serpent a la te te oblongue & un peu lifte ,
la gueule dépourvue de dents , le corps long
d’un demi-pied , noir en-deffus & blanc fur fa
partie inferieure, le dos un peu relevé en carène,
h queue très - comprimée , ayant une longueur
égalé à celle de la neuvième partie du corps, &
mouchetee de blanc & de noir. Tout le corps eft
couvert de petites écailles, un peu orbiculaires , &
qui ne fe recouvrent point mutuellement. On ne
fçait pas dans quel pays fe trouve ce Serpent ,
qui a été obfervé par Linnæus dans la cabinet
de M. Ziervogel, apothicaire de Stockolm. V. le
Dict. de M. B o mare. Serpent nageur9 art. Serpent.
H i f i o i r e N a t u r e l l e . T o m e U . P p p p