
placées au bas de la tête en-arrière , deux à deux ,
à diftances inégales, jufqu aux deux tiers du cou ;
enfin , la taille à-peu-près d’une cigogne. Dès-lors, -
cet oifeau ainfi défigné , d’après les caractères
méthodiques, eft très-facile à reconnoître, & on
peut j en fort peu.de temps, fçavoir dans quelle
partie du catalogue ou de la méthode on peut
le chercher.
Le fecretaire a plus de trois pieds de longueur ;
nous avons comparé fa groffeur à celle de la
cigogne. M. Soirnerat qui l’a vu vivant dans fon
pays natal, nous en fait à-peu-près la peinture
fuivante :
Le deffus du corps, le co u , le ventre , les
petites plumes des ailes font d’un gris-bleuâtre ,-
plus clair: en-deffous qu’en-deffus ; les grandes
plumes des ailes & le haut de la jambe font noirs ;
la queue eft de la même couleur que le deffus du
corps , elle déborde peu les ailes; mais la plume
la plus externe de chaque côté eft très-longue &
prefque autant que le corps entier : du fommet de
la tête en-arrière , jufque prefque au - bas du cou,
naiffent de diftance en diftance, à intervalles inégaux
, deux plumes paralelles, qui deviennent plus
longues , à mefure qu’elles prennent leur origine
plus bas ; ces plumes font noires , leur tige eft
ferme, applatie , élaftique, courbée dans fon milieu
en-deffus ; les barbes en font étroites , égales des
deux côtés & frifées : l ’oifeaules lève & les baiffe
à volonté ; l’oeil eft entouré d’une peau nue d’un
rouge foncé & ombragé par des poils qui forment
un véritable fourcil ; l’iris eft grife, ainfi que le
bec & les pieds.
On le trouve aux Philippines & dans les terres
à huit ou dix lieues de diftance du Cap de Bonne-
Efpérance.
M. Sonnerat & quelques autres voyageurs Raccordent
à nous.repréfenter le fecretaire comme un
oifeau facile à apprivoifer. M. Sonnerat, qui ne
paroît l’avoir obl’ervé qu’en domefticité, dit qu’il
le nourrit de chair , & qu’il donne la chaffe aux
rats. Le même fait m’a été affuré par un chirurgien,
à bord d’un vaiffeau fur. lequel on ayoit embarqué
un fecretaire , qui avoit délivré en partie le navire,
des rats qui s’y trouvoient. M. le vicomte de
Querhoënt nous apprend qu’aulîitôt que le fecretaire
découvre un ferpent, il l’attaque à coups d’ailes
pour le fatiguer ; qu’il l’enlève enfuite en l’air à
une grande hauteur,.le tenant par la queue ; qu’il
le laiffe tomber , le reprend & continue jufqu’à
la mort du ferpent. Le même obfervateur nous
inftruit auflique le fecretaire niche dans lesbuiflons,
à quelques pieds de terre ; qu’il pond deux oeufs
blancs, tachetés de roux ; que c’eft un oifeau doux,
qui vit au milieu d’une baffe-cour fans y faire aucun
tort ; qu’on le nourrit de viande , & fur-tout d’in-
teftins qu’il affujettit fous fes pieds, pour s’en repaître,
de même que les ferpens qu’il a tués.
J ’ai fuivi la defcription de M. Sonnerat, parce qu’il
a vu le fecretaire vivant, &. que les deux feuls individus
qui foient à Paris, celui de M. Poiffonnier
& le mien, y ont été apportés préparés, & qu’ainfi
ils peuvent être altérés. -
Le fecretaire , comme donnant la chaffe aux
rats, aux fouris , aux reptiles , pourroit être mis au
rang des oifeaux qu’il feroit utile de tranfporter &
de rendre domeftiques.' Ce feroit un avantage d’autant
plus grand, que, fuivant le ré cit de M. de Querhoënt,
cet oifeau, quoique très-fort, vit en paix
avec les oifeaux des baffe-cours dans lefquels les
rats caufent fouvent de fi grands dommages. Il
feroit encore très-propre à figurer dans les jardins,
& il eft probable qu’il y donneroit la chaffe aux
taupes, aux mulots , aux loires, ainfi qu’il pourfuit
les rats ; mais nous ignorons s’il endommageroit
les fruits & les plantes. Ce ne peuvent être que
les voyageurs qui apprécient, d’aprèsfes habitudes,
l’utilité qu’on en pourroit retirer.
SEMEUR . Foyer L a v a n d i è r e .
SÉN ÉG A L I.
PI. enl. 1 57 , fig. i .
Sénégali rouge. B r i s s. tom. 111 ,pag. ao8 9pl. X ,
fig. 2 , genre X X X I I I .
Le fénégali n’eft pas tout-à-fait fi gros qu’un
tarin : le deffus de la tête , la gorge, les côtés , le
devant du cou , la poitrine, le haut du ventre,
les flancs, le croupion , les couvertures du deffus
de la queue font d’un rouge-vineux ; le bas-ventre,
les jambes , les couvertures du deffous de la queue
font d’un brun-verdâtre ; le derrière de la tête &
du cou ; le dos , les plumes fçapulaires , les cou-
i vertures du deflus des ailes font auffi d’un brun-
: verdâtre , mêlé d’une foible nuance de rouge-
vineux ; les ailes font brunes ; la queue eft noire ;
: le bec eft rougeâtre , teint de brun fur les bords
des deux mandibules ; les pieds & les ongles font
gris-blancs. M. de Montbeillard parle d’un fénégali
qui avoit été tué dans une favane à Cayenne , &
qu’on lui dit être le feul qui eût été apperçu dans
cette contrée. Il eft probable , ajoute M. de Montbeillard
,'qu’il y avoit été porté par quelque curieux ,
& qu’il s’étoit échappé de la cage.; il différoit en
quelques points du fénégali. Les couvertures des
ailes étaient légèrement bordées de rouge ; le bec
étoit entièrement de cette couleur,- les pieds étoient
rougeâtres ; la poitrine & les côtés étoient femés
de quelques petits points blancs. A cette defcription
je reçonnois un oifeau que j’ai reçu de Cayenne &
que je conferve ; c’eft par çonféquent un fécond
individu de la même efpèce , trouvé dans le même
pays. J ’ajoute qu’il me paroît plus petit que le
fénégali ; que fa couleur dominante eft un rouge
foible & vineux, fans mélange de brun-verdâtre
' fur aucune partie. Ces différences , jointes à celles
dont parle M. de Montbeillard , & la rencontre
de cet oifeau une fécondé fois à Cayenne , me
font croire que c’eft une efpèce différente du fénégali,
propre au climat de la Guiane , & qui a feulement,
comme M. de Montbeillard l’obferve, beaucoup
! d.e raports avec le fénégali ôt avec le bengali. Je
s É . N '
crois donc que c’eft une efpèce à ajouter au catalogue
, &c je lanommerois fénégali rouge de la Guiane. ;
SÉNÉGALI RAYÉ.
B RI SS. tom. ï l l 3 pag. 2 10 9 p l . X 9fig. } 9 genre
X X X lll.
PL enl. 157 , fig- 2. * . '
Le fénégali rayé n’eft pas auffi gros que le tarin ;
tout fon plumage eft rayé tranfverfalement de gris
& de brun-clair ; mais ce qui donne de l’éclat à ce
petit oifeau, c’eft que le deffous du corps-a une
teinte rougeâtre & un trait longitudinal d’un rouge
très-vif au milieu du ventre , plus ou moins étendu
dans les différens individus ; il a auffi de chaque
côté de la tête un trait d’un rouge éclatant, au
milieu duquel l’oeil eft placé ; le bec eft d’un rouge
de corail; les pieds & les ongles font bruns.
Ce joli périt oifeau eft originaire d’Afrique ; on
nous l’apporte fouvent vivant. Je crois qu’il y a
variétés dans refpèçC v, fuivant,les cantons d’où
l’on tranfporte le fénégali, car j’en ai vu de plus
gros d’un tiers les uns que les autres ; ceux-ci font
d’un ton de couleur plus foncé , & leur rayure
eft plus fortement exprimée ; la couleur des plus
petits eft plus uniforme. Le fénégali eft un oifeau
très-joli par fa vivacité , la propreté de fon plumage
, foigné Ôç peigné ; il eft continuellement en
mouvement ; il a un chant très-fort pour un auffi
petit oifeau : ce chant eft un peu glapiffant, mais
les tons en font vifs & gais. Le fénégali fe fait entendre
fur-tout le matin. Je conferve un de ces
oifeaux vivant, depuis quatre' ans ; je ne le nourris
que de millet & de mouron qu’il aime beaucoup ;
il fe baigne tous les, jours , fouvent plufieurs fois
dans la matinée. Ce feroit un des oifeaux étrangers ,
dont l’acquifition feroit la plus agréable & la plus
facile. On en a vu s’accoupler & pondre en Europe
: il eft très-probable qu’avec un peu de foin ,
on parviendroit à faire multiplier cette jolie efi*.
pèce dans notre climat. .
SÉNÉGALI ROUGE. BRISSY tom. 111 9 pag. 2oS.
Éoyq; -Sé n é g a l i .
SENICLE . B e l . Voye{ S e r e in .
SE P T ICO LO R .
Tangara du B réfil. PL enl. 1 2 7 , fig.
Tangara PL enl. 7 , fig. 1.
M. le comte de Buffon nous avertit que l ’oifeau
de là planche 7 a été- coloré d’après un individu:
auquel on avoit ajouté une queue faéUce};- &.que
d’ailleurs c’eft: le même qifeau que- celui défia
planche 12 7 , fig: 2.
. Tangara. B r i s s . tom. l î l 3 pag. 3 , p i: y , fig. . 1 ,
genre X X X I .
atteignent vers le milieu de fa queue ; le front &
les côtés de la tête font d’un verd un peu olivâtre
Cet oifeau eft connu dans les cofileétions à Paris,
fous le nom de pavert. Celui de fepticoldr indique,
que fon plumage eft coropofé. de , fêpt nuances ;
elles font diftinaes, réparties^ par maffes;, tranchent,
agréablement, & le fepticolor-gû. peut, être île '.plus-
brillant de tous les petits oifeaux il , eft fi dé - la
groffeur à'unferein ; fa longue u-në'ft, de' cinqj.pouces
dix lignes,; fon vol de neutpouce§[; fes- £til£s pliées
; le derrière delà tête & du cou , le dos &
les plumes fçapulaires font d’un noir de velours ;
le bas du dos , le croupion &fies couvertures du -
deffus de la queue font d’un rouge éclatant : ces
mêmes parties ne font qu’orangées dans les femelles
& dans les jeunes ; la gorge & le devant du cofct
font d’un bleu changeant en v io le t; la poitrine,
le ventre, les côtés & les couvertures du deffous
de . la queue font couleur d’aigue-marine ; les
j ambes font d’un verd-obfcur , les plus petites couvertures
des ailes font d’un verd- doré ; les moyennes
d’un bleu éclatant, & les grandes d’un bleu-violet :
les grandes pennes des ailes font de cette dernière
couleur du côté extérieur & noires du côté intérieur
; les moyennes font d’un noir de velours
des deux côtés ; la queue eft de cette ’ même 'couleur
; les pieds. & les ongles font noirs.
Ce bel oifeau fe trouve au Bréfil & àfia Guyane ;
il vole en troupes très-nombreufes, & il fe nourrit,
fuivant un obfervateur, des fruits d’un grand arbre
dont on f n’a fçu dire le nom : il eft de paffage ,
& il n’arrive que dans le temps de la floraifon de
l’arbre dont les fruits lui fervent de • nourriture
il ne demeure à la Guyane qu’environ fix femaines,
& le mois de feptembre eft lehemps de fon arrivée.
Suivant Marcgrave on-‘nourrit de;,cès oifèaüx
en cage, au Bré fil, en leur donnant de la farine
& du pain : ils n’ont point de ramage ; mais ils r
font fi beaux , qu’après les oifeaux utiles, ce feroit
le premier que les voyageurs devroient tenter de
nous procurer. La chofe ne paroît paè difficile ,-
d’après robfervatioiide Maregrave , qui confirmé'
ce que j’ai dit ailleurs fur la 'pbffibil.ité de nourrir
la plupart des oifeaux avec de fia mie de pain.
Cet oifeau fe trouvé fi fréquerritnent & én fi
grand nombre^ dans les envois qu’on nous fait de
la Guyane , que je ne puis me défendre de quelques,
doutes que cet oifeau n’habitè cëtte contrée que
pendant fix femaines^ comme je l’ai rapporté d’après
le;récit d’üri voyâgeùr : il dit de p lus, que le 'fepticolor arrive :au -moment dè’ la floraifon d’un •
arbre ;■ dont. lés "fruits fiuï fervent d e nourriture ;
mais certainement il fait ufage d’un autre aliment
que l’obfervateur \n’a pas 'connu , puifqu’au moment
de la .floraifon i l ne -trouve pas encore les
ibayes. iqui :fotit:de fon goût,
i -.;SÉRENE* Vàye^ G u e p ie r . •
\ S-SEREVA.N'. *;
* \-3 ibirte\au du*: Sénégal. P L enl. 2 30', f ig . 3.
. Get .oifeau ; d’après cé que M. de Monfbeil- •
fiard no.usi eh’ apprend, & d’après la figure qui le
repréfente , 'paroît appartenir à la famille des ben-'
\gklissf ià&nt il n’eft'peut-être qu’une variété. Il eft
(defia gcoffeur de cës dethiefs oifeaux ; il a le deffus
sdu. cdrps ou gris- clair -, bu fauvé-clair, avec une
çj :-tëinte ^rougeâtre ; le croupion & le bec rouge -
fies, pieds rougeâtres ; quelquefois la bafë du bec ,
I bordée de noir , le -croupion, ainfi que les