
« Ges oifeaux, dit M. le comte de Buffon, fip-
s> partiennent à nos mers 6c parodient avoir leur
rendez-vous aux iles Sorlingues ; ils y arrivent
a> en foule au printemps, 6c commencent parfaire
» la guerre aux lapins , qui en font les feuls habi-
j> tans ; ils les chaflent de leurs trous pour y nicher ;
» ils ne pondent qu’un feul oeuf, ielon W illugby ;
» dès que le petit eft éclos, la mère le quitte
w de grand matin, pour ne revenir que le loir , 6c
» c’eft pendant la nuit quelle le nourrit, en le
j> gorgeant par intervalles , de la fubftance du
» poiffon qu’elle pêche tout le jour à la mer ».
M. Briflon décrit, tom. V I , pag. 1 34 , fous le nom
de pujfin cendré, un pétrel - pujfin, qui diffère du
précédent, principalement en ee qu’il a la queue
blanche, le bec noir , les pieds d’un gris-brun , 6c
qui d’ailleurs reffeinble allez au pétrel-puffin, pour
paroître n’en être qu’une variété.
P é t r e l - p u f f in b r u n .
Pujfin du Cap de Bonne-Efpérance. B r i s s . tom,
V I , pag. 1 3 7 , genre XC1X .
Ce puffin , décrit par Edwars, eft à-peu-près de
la grolieur du corbeau ; tout le corps eft revêtu de
plumes d'un brun-noirâtre ; les plumes fcapulaires
6c les couvertures du deffous 6c du deffus, tant des
ailes que de la queue , font de ce même brun, ainfi
que les pennes ; le bec eft jaunâtre ; la partie nue
des jambes, les pieds, les doigts , leurs membranes
font brunes, les ongles font noirs.
P é t r e l -_p u f f in g r i s - b l a n c de l’ile Saint-
K ild a , ou Fu lm a R.
. « Fulmar eft le nom que cet oifeau porte à 1 île
9) Saint-Kilda : il nous paroît qu’on peut le regar-
o) der comme étant d’une efpèee très-voifine de
9» celle du pétrel-puffin : ces deux efpèces ne dif-
» fèrent entr’elles qu’en ce que le pétrel-fulmar a le
9> plumage d’un gris-blanc fur le deffus du corps ,
9> au lieu que l’autre l’à d’un gris-bleuâtre ». Genre
xcix. ‘
Cette defcription eft copiée de l’ouvrage de M.le
comte de Buffon.
P É T R E L TA CH E T E . B R IS S . tOM. V I , p a g , 1 4 6 .
Voye^ P É T R E L B LA N C ÔC N O IR .
P E T U V E . Voyez D u c .
PH A LA RO P E .
M. le comte de Buffon donne une idée très-
jufte des phalaropes, en difant que ce font elfes
cincles ou guignettes à pieds de foulque ; ils ont en
effet à-peu-près la taille 6c 1 extérieur de ces premiers
oifeaux & les pieds des . féconds. Voici les
caractères que leur affigne M. Briffon, qui en fait
le L X X X IX 6 genre de fa méthode.
Les phalaropes ont quatre doigts, trois devant,
un derrière, garnis dans toute leur longueur de
membranes fendues ôc feftonées :
Le bec mince 6c droit ; la mandibule fupérieure
courbée en en-bas vers le bout. ... . ^
A ces caraâères effentiels , M. Briflon ajoute
que les phalaropes ont la partie inferieure desjàmbes
dégarnie de plumes ; que dans quelques efpèces, la
courbure du demi-bec Supérieur eft fort apparente.
Ce font des oifeaux de rivage qui appartiennent
aux pays les plus froids de l’ancien 6c du nouveau
continent; cependant ils s'éloignent quelquefois de
leur demeure ordinaire , 6c l’on en a vu en Angleterre
dans le comté d’Yorck.
P h a l a r o p e . B r i s s . tom. V I, pag. i l . Voyez
P h a l a r o p e a f e s t o n s d e n t e l é s .
Phalarope brun. B riss. tom. V l , pag, 18.
Voyez Phalarope cendré.
Phalarope a festons dentelés.
Phalarope.. Br is s . tom. V I , pag. i l , genre
L X X X 1X .
Tringa gris-de-fer aux pieds de poule d ’eau , efpèee
de beccajjine. E dw . glan. tom. I l ,pag. 2 0 6 ,pi. 308.
Il eft un peu plus petit que le râle d’eau : la longueur
eft d’environ huit pouces; les membranes
qui bordent les doigts font divifées en plufieurs
lobes 6c bordées d’une dentelure très-fine, ce qui
le diftigue des autres oifeaux du même genre , dont
.les membranes font liffes 6c entières ; il a le fom-
met.de la tête noirâtre; le front, les joues, la
la gorge , le devant du cou, la poitrine , le ventre -,
le haut des jambes, les côtés, les couvertures du
deffous de la queue blancs V le deflus du cou cendré
; le dos 6c le croupion couverts de plumes noirâtres
, bordées de cendré-bleuâtre ; les petites cou-
I vertures du deffus des ailes d’un brun-obfcur; les
l moyennes noirâtres , bordées de blanc ; les grandes
aum noirâtres 6c terminées de blanc , ce qui forme
fur les ailes une bande tranfverfale de cette couleur
; les grandes pennes des ailes noirâtres, avec
leur tige blanche ; les premières des moyennes
: tout-à-fait blanches ; les plüs proches du corps noirâtres/
bordées de blanc des deux côtés ; les pennes
; de la queue noirâtres,bordées de cendré-clair/ le
bec Un peu applati horizontalement & noir ; la
partie nue des jambes, les pieds, les doigts, leurs
membranes 6c les ongles cendrés.
Ce phalarope a été tué fur les côtes d’Angleterre ,
dans la province d’York.
P h a l a r o p e c e n d r é .
Phalarope de Sibérie'. PI. enl. 766. ■
Phalarope brun. Br is s . tom. V I, pag. 1 8 , genre
L X X X IX .
Tinga aux pieds de foulque. Edw. tom. 1, pag.. &
pl. 46. (C ’eft la femelle).
Phalarope cendré. Briss. tom. V I, pag. i<J.
Tringa mâle aux pattes de la foulque d’eau. Edw.
; tom. I I I , pag. & pl. 14 3. ( C ’eft le mâle, auquel
! M. Edwars, à qui l’on doit la première connoif-
fànce de ces oifeaux, raporte lui-même le phalarope
delà pl. 4 6 ).
Le phalarope cendré a environ huit pouces de
; longueur; fes ailes pliées font égales 6c parallèles à la
i queue ; il a tout le deffus de la tête , le derrière du
; cou 6c le deffus du corps d’un grisiégèrement onde de
brun ôç de noirâtre fur le dos : il porte fur le devant
du cou un demi-collier blanc entouré d’ung ligne
de roux-orangé ; le devant du cou eft gris, 6c tout
le deffous du corps eft blanc ; les pennes des ailes
font noires , bordées de blanc du côté extérieur.
Le phalarope brun, qui eft la femelle, félon
M. Edwars, ou un jeune, a le deffus de la tête
noir; les joues 6c la gorge blanches ; le cou cendré
en plus grande partie, fa portion inférieure 6c antérieure,
le dos, le croupion, tout le deffus du corps
d’un brun fombre bordé d’une couleur plus claire ;
la poitrine, le ventre, le haut des jambes 6c les
côtés blancs ; l’un 6c l’autre phalarope ont le bec
noir ;la partie nue des jambes ; les doigts 6c leurs
membranes couleur de plomb, ôc les ongles noirs.
On les trouva dans les pays les plus froids de
l ’Amérique fept^ntrionale , 6c le phalarope cendré
a été aufli envoyé de Sibérie.
Phalarope de Sibérie. P l. enl. 766. Voyez
Ph alarope cendré.
Phalarope rouge.
Phalarope roujfeâtre. B r i s s . tom. V I , pag. 20 ,
genre L X X X IX .
Tringa rouge aux pattes de la foulque d ’eau. E dw .
tom. 1 1 1 , pag. 6?pl. t 4 2 . ..
Sa longueur eft d’environ huit pouces ; il a le
deffus de là tête, du cou, le dos, la gorge d’un
roux-brun tacheté de noirâtre ; de chaque côté de
la tête , au-deffus des y e u x , une bande longitudinale
d’un rouffeâtre clair ; le croupion blanc ,
tacheté de noirâtre ; le devant du cou 6c le deffous
du corps d’un rouge de brique ; les grandes couvertures
du deffus des ailes noirâtres, terminées de
blanc, ce qui forme fur l’aile une bande tranfverfale
de cette dernière couleur ; les grandes pennes
des ailes noires 6c les moyennes de la même couleur
, mais bordées extérieurement 6c terminées de
blanc ; les plus près du corps noirâtres ôc bordées de
rouffeâtre tout autour ; les pennes de la queue
noirâtres, bordées de rouffeâtre ; le bec orangé, noir
a fon extrémité ; la partie nue des jambes, les pieds,
les doigts, leurs membranes ôc les oàgles d’un brun-
verdâtre. On le trouve à la Baie d’Hudfon.
Phalarope rousseatré. Br is s . tom. V I ,
■ pag. 20. Voye^ Phalarope rouge.
PH A R IER. Voyez R amier.
PH ÉNICO PTERE ou F LAM A N T .
Flamant d’Amérique. Plsenl. 63.
Flamant. B r i s s . tom. V J , pag. 532 , p L X L V I I ,
fig -1, genre CX1II.
Flambant en vieux langage.
Flamant ou Flambant. B e l . hifl. nat. dés oif.
pag. 199.
Becharu. Hift. de VAcad’, tom. I I I , part. I I I ,
Paë-A 3 , fig .pl. 9.
Tococo par les habitans de la Guiane ;
Pheenicopterus en Latin ;
Flaminco en Efpagnol ; ,
Flamingo en Anglois,
Le mot phenicoptere, dérivé du nom que les
Grecs avoient donné à l’oifeau que nous nommons
aujourd’hui flamant, fignifie, félon fon étymologie,
oifeau aux ailes de flamme , ôc peint bien le phenicoptere
, dont les ailes font en effet d’un rouge très-
vit-; le nom de flambant, ufité dans l’ancien langage,
donnoit au moins une- idée des couleurs du phenicoptere
, ôc le mot flamant, quia prévalu, ne préfente
aucune idée , ou n’en offre qu’une fauffe en
donnant lieu de croire que cet oifeau fe trouve en
Elandre, où il n’en a jamais paru.
Le phenicoptere, confidéré fuivant l’ordre méthodique
, a :
Quatre doigts, dont les trois antérieurs font
jointsenfemble par'des membranes entières, 6c le
poftérieur eft féparé.
Les jambes avancées vers le milieu du corps,
hors de l’abdomen*6c plus longues que le corps ;
le bec dentelé, courbé en en-bas vers le milieu de
fa longueur.
La mandibule inférieure plus large que la fupérieure.
La partie inférieure des jambes dégarnie de
plumesi
On ne connoît jufqu’à préfent qu’une efpèee
dans ce genre, qui eft le C X II I6 de la méthode de
M. Briflon.
Le phenicoptere a le corps peu épais ; les jambes
6c le cou exceflivement longs. Cette difpofttion 6c
la forme de fon bec le rendent un oifeau en quelque
forte bizarre, mais diftingué par la beauté de fon
plumage ; il a les pieds palmés, quoiqu’il ne nage
pas 6c qu’il ne fréquente que les rivages.
Les phenicopteres diffèrent beaucoup pour la
taille 6c même ils diffèrent pour le plumage ; ceux
qu’on voit le plus ordinairement ont quatre pieds
quelques pouces du bout du bec à celui de la queue
6c environ ftx pieds jufqu’à l ’extrémité des doigts;
ils -ne font guère plus gros que l’oie domefiique ;
.leur vol eft de cinq pieds quelqufes pouces , ôc les
ailes pliées s’étendent jufqu’au bout de la queue :
; tout le plumage eft d’un très-beau rouge, plus v if
cependant fur les couvertures des ailes 6c fur les
ailes mêmes, excepté les- grandes pennes qui font
noires ; les uns ont le bec rouge, les autres l’ont
jaune , ôc tous en ont l’extrémité noire ; la partie
nue des jambes, les pieds, les doigts, leurs membranes
6c les ongles font rouges.
Dans le premier âge, le phenicoptere eft varié de
blanc 6c de gris ; il a déjà cependant les grandes
pennes de l’aile noires ; font bec eft gris; fes pieds
font de cette dernière couleur.
Dans la fécondé année, la tête, la gorge, le cou
6c tout le corps font d’un rouge foible, ou d’un
blanc animé par une teinte couleur, de rofe ; les
plumes fcapulaires 6c les couvertures des ailes font
d’un rouge très-vif, 6c. c’eft alors que le phenicoptere
mérite vraiment le nom que les Grecs lui
ayoient donné , ou celui d’oifeàu aux ailes de
flamme.;: le bec ôc les pieds font d’un rouge pâle.
: C’eft à la tr.oiflème année que ce bel oifeau
'devient tout rouge, ôc tel que je l’ai décrit d’abord
;.Ôc comme il y en a d’un rouge beaucoup