
R A B
R a B A IL L E T . Voyei C r is s e r é l l e .
; R A B IRO L L E . Voyt^_ Hiro n d e l l e a c ro u -
t io n BLANC.'
R A C E .
On donne le nom de races à des oifeaux q u i,
évidemment d’une efpèce déterminée par leur en-
femble, par le plus grand nombre des raports,
en diffèrent par quelques caractères particuliers,
comme une taille plus ou moins grande, des couleurs
différentes de celles qui font ordinaires à l’efp
è c e , ou quelques dimenfions, &. enfin quelques
■ ornemens particuliers dans quelques-unes dé leurs
parties. Ainfi, les plus grands & les plus petits
coqs , les plus grands & les plus petits pigeons com-
pofent deux races dans l’efpèce de ces oifeaux ; les
coqs ou les pigeons , parus , huppés en conftituent
.-deux autres, &c . Les coqs, argentés, les pigeons
foupe-en-vin forment chacun une race relativement
• à la couleur du plumage.
Les races font originairement le produit de quel-
- qu’aecident individuel, celui de l’influence du climat,
d’une nourriture plus abondante ou d’une
nourriture trop reftreinte; elles font encore celui
d ’alimens d’une nature différente, comme, rafraî-
-< chiflans ou échauffans ; elles.peuvent encore dépendre
d’une copulation précoce .& qui ait eu lieu
par raport aux pères & mères avant. Mge ou les
individus de l’efpèce' ont coutume de s’unir.
A in fl, un animal naît, par quelque caufe particulière
, revêtu d’un poil ou d’un plumage qui n,’a
pas coutume d’être celui de d’e fp è c e o n l’élève
avec fo in, on le garde à part, & on cherche,
' pour l’accoupler, un autre animal dont la robe
l’oit pareille, ou auffi femblable à là Tienne qu’il eff
poflible. Ces deux animaux accouplés enfemble,
« ’ayant point de communication avec d’autres.,
produifent ordinairement des petits qui leur ref-
Semblent & qui forment unè race confiante, tant
qu’on a foin de n’accoupler que des jeunes , qui
foient pareils, & de les empêcher de fe mêler avec
d’autres animaux de leur efpèce.
Nous ne fçavons pas allez.quelle eft l’influence
des différens climats , pour déterminer comment
elle produit les races ; mais nous voyons en général
qu’il y en a de plus grandes ou "dé plus petites ,~
de plus vigoureufes , ou de plus foibles, couvertes
conftamment d’une telle ou telle robe dans les
différens climats.
C’eft en Europe, dans les Pays-Bas & en Hoh
lande, qu’on trouve les plus grandes races de beeufs
&l de moutons ; & celles des plus grands coqs font
originaires de quelques cantons de-la Flandre ou
de la Normandie ; les plus grandes races de pigeons,
au contraire,nous viennent des contrées méridio-
R A C
nales. Ainfl, la chaleur produit les grandes races
dans certaines ëfpèces , & dans d’autres, elles font
dues à des circonftances différentes.
Il eff évident que la nourriture fournie abondamment
dans la jeuneffe,une nourriture fuccu-
lente & qui rafraîchiffe plutôt que d’échauffer, font
des moyens de fortifier les individus, de prolonger
leur accroiffement & de leur procurer, quand
ils font d’ailleurs bien conftitués ,.une trèsrgrande
taille ; une éducation contraire produit néceffaire-
ment les effets oppofés.;
De même * des animaux qu’on n’accouple que
quand ils font parvenus à un développement individuel
complet, qu’au moment oii ils jouiffent de
toute la force qu’ils peuvent acquérir , engendrent
néceflairement un produit vigoureux, & ceux,au
contraire, auxquels on permet.de s’unir trop tôt,
avant qu’ils foient entièrement; formés, qu’on fti-
mule à un accouplement précoce , ou que des
circonftances quelconques y ‘ déterminent, n’engendrent
qu’une race reftreinte dans fes dimenfions
, chétive & foible, & qui, traitée . comme
fes pères , fournira un produit encoreiau-deflous.
Les exemples que no.us venons de raporter , fuf-
fifent pour donner ünè idée des ' caufes qui pro<-
duifent les races & des moyens de lés, faire naître
en partie à notre volonté. Elles fe conferyënt pures
tant qu’on empêche les individus de fé mêler, &
c’e ft, au contraire , en croifant les races qu’on en
obtient de nouvelles , qui participent de celles
qu’on a rapprochées ; mais fi on laifle les individus
fe réunir , peu - à - peu , de générations en
générations, les races perdent de leurs attributs &
elles finiflerit par un produit qui rentre dans
l’efpèce dont elles étoient forties. Ce retour à la
Touche primitive, prouve que les différences, qui
conftituent les races, ne font que fuperficielles,
qu’elles ne font point, le.produit d’une combinaifon
nouvelle dans les parties effentiellas, ni l’effet
d’une altération dans l’organifation primordiale.
Cependant ce ne font que les races accidentelles
ou faéfices, c’eft-à-dire celles à la production desquelles
nous avons contribué-, qui retournent, par
le mélange, des individus, à la Touche primitive;
il y a dans nature des races conftantes, & qui
fe perpétuent parce qu’elles font le produit d’une
altération plus profonde dans l’organifation &
qu’elles font l’effet de caufes toujours les mêmes 8c
toujours fubflftantes ; au lieu que les races accidentelles
ou fa&ives font produites par des caufes qui
ont moins’ d’aétion & qui font variables. Les trou-
p ia le s, appellés à la Guiane, les uns cul-jaune,
les autres cul-rouge, fourniffent chacun un exemple
de deux races conftantes dont l’une eft grande &
l’autre petite ; il paroît de même y avoir, parmi
nos cailles , une grande & une petite race confiantes.
Les. individus de ces oifeaux fe melent dans
les mêmes troupes , mais ils ne s’accouplent
qu’avec leurs femblables ; c’eft fans doute ce qui
perpétue ces races ; mais en même-temps 1 attrait
que les individus ont réciproquement les uns pour
les autres, fans en éprouver pour ceux de leur
même efpèce , mais d’une, race différente , prouve
que les deux racés font féparées par une différence
profonde, qui a une forte a&ion fur l’organilation &
qui modifie fpécialement toutes les fenfations qui
fervent au raprochement & a 1 union des fexes.
R A C K LA N .
Coq de bruyère piqueté. B r i s s . tom. 1, pag. 1 9 1 *
genre V. r
C’eft un tétras indiqué par M. Linné & qui fe
trouve ën Suède ; il rèffemble au petit tétras, dont
il diffère en ce que le mâle a le coït, la poitrine ,
les ailes & les jambés femés de petits points rougeâtres
i & que la femelle eft dun^gris varié de
taches noires : ils ont tous deux quelques taches
blanches fur le deffous du corps. On les trouve
en Suède : M. Briflbn ne les regarde que comme
une variété du petit tétras mais M. Linné &
M. le comte de Buffon en font deux efpèceâ dif-
tinâes. '
R A L E .
Les râles ont quatre doigts, dénuées de membranes
; trois devant, un derrière :
La partie inférieure des jambes dégarnie de
plumes : ■ *
Le bec droit & comprimé par les côtés :
Le corps applati dans fa longueur :
La queue fort courte.
M. Briflbn en a compofé le LX X IV * genre de
la méthode. .. ?
Ce font dès oifeaux de rivage ; ils fe tiennent le
long des eaux dans les marécages, les joncs & les
glaïeuls ; ils vivent de v e rs, d’infeéles &. de menus
grains ; ils ne parcourent point les rives fablo-
neufes, à la manière de la plupart des autres oifeaux
de rivage ; ils ne fréquentent que les terres
vafeufes & les marais ; cependant on en connoit
une efpèce qui ne. s’approche pas des eaux & qui
fe tient dans les prairies ; c’eft ce qui la fait nommer
râle de terre ; & c’eft du cri ou râlement de
cette efpèce que le genre entier a reçu fon nom. ;
Les râles font de paffage & nous quittent en
hiver : le genre eft répandu dans les deux conti-
nens, & il y a'dans l’un & l’autre des efpèces.:
qui ont trop de raports pour ne pas paroître les
mêmes , comme i l fera expofé dans les details.
Les râles ont le vol court, les ailes fort concaves
, ils portent les jambes pendantes en volant ;
ils ont en général plufleurs traits de reflemblance
ayéc les poules d’eau. \
R â l e ( g r a n d ) . B e l . Port, d ’o if pag. 4 8 , Voyt{
P o u l e t t e o ’e a u .
R â l e a co l l ie r des Philippines. Br is s . tom.
V', pag. 170. Voye^ T ik l i# r a y é .
R âle a long bec.
Râle à long bec de Cayenne. P L enl. ^49•
/ Ce râle a beaucoup de raport avec notre râlé
d’eau; mêmes dimenfions , ou peu s’en faut, même
plumage en général, avec quelques légères différences;
tout me femble inviter à penfer que c’eft
la même efpèce un peu changée par l’influence du
climat ; & pourquoi le râle, qui dans nos contrées
paffe du nord au mid i, ne feroit - il pas fujet aux
mêmes émigrations en Amérique ; pourquoi vivant
au bord des eaux où la température eft plus égale
dans tous les climats, ne s’y reflembleroit-il pas
& les mêmes efpèces ne fe trouveroient-elles pas
aux diftances les plus éloignées ? Aulfi les râles
de tous les pays;; ont-ils, outre les cara&eres génériques
, des reffemblances dans le plumage qui les
rapprochent &. qui fuffifent pour porter a croire
que. ce ne font que les mêmes efpèces variées par
les circonftances ; on trouve en quelque forte les
repréfentans de nos différens râles dans toutes les
contrées , comme on peut s’en convaincre par lô
détail des efpèces.
Le râle à long bec a toutes les parties fupérieures
variées de gris-brun & de noir qui occupe le milieu
des : plumes. ; la; gorge & le devant du cou
gris-blancs ;. la poitrine & le haut du ventre gris-
cendré ; le bas ventre gris-blanc , les côtés de
cette dernière couleur & largement rayes en travers
de bandes noires ; les ailes & la queue brunâtres
: le bec rougeâtre, noirâtre a fon extrémité;
la partie nue des jambes, les pieds, les doigts
verdâtres. Genre LXXIV.'
R alè" a long: BEC. de Cayenne. P L enl. 849.
Voye£ R âle a . long b e c .
R âle a ventre roux de Cayenne. PI. enl.
753. Voyè{ K io lo .
R a.le b id i -b id i .
Râle de la Jamaïque. B r iss: tom. IV , fuppl.pag.
14 0 , genre L X XVI. ^ . .
Bidi-bidi eft le nom qu’on donne à ce râle à la
Jamaïque d’après fon cri ; il n’eft pas fi gros que
la marouette; la tête & la gorge font noires ; le
derrière du cou eft d’un brun-marron ; le dos, le ,
croupion, les plumes fcapulaires & les couvertures
du deffus delà queue font d’un brun-rouf-
feâtre varié de bandes tranfverfales noires ; le
devant du cou & la poitrine font d’un cendré-
bleuâtre ; le ventre ,1e haut des jambes & le s côtés
font d’un brun-ohfcur , rayé tranfverfalement de
gris-blanc ; les couvertures du deffous de la queue
font blanches ; le bord de l’aile eft auffi blanc ;
les couvertures du deffus des ailes font pointillées
de blanc fur fond brnn-rouffeâtre ; les pennes des
ailes & celles de la queue font de cette dernière
couleur , ondées de bandes tranfverfales noirâtres ;
le bec eft noir , teint de rougeâtre à fa bafe en-
1 deffous ; la partie nue des jambes , les pieds & les
[ ongles font bruns,
E e e ijs