
ne font employés que par les braconiers J qu’ils
font prohibés, je ne ferai que les nommer , fans
entrer dans des détails , qui pourroient en iiiftruire
ceux qui les ignorent &. les mettre à portée d’en/
abufer.
Un de ces moyens eft de prendre la nuit les
perdrix avec un filet qu’on nomme traîneau ; ce
moyen eft très-deftruéleur & févérement défendu.
Un autre ell: de fe fervir d’un piège que les braconiers
nomment trébuchât, tombereau ou mue,
& qu’ils tendent dans les taillis, les vignes & fur les
terres labour ées, enobfervant quelques différences
fuivant les lieux ; ils prennent encore des perdrix
au lacet & au collet en tout temps, des rouges
dans les bois & des grifes fur les pièces de terre ,
1 hiver & fur-tout lorfque la terre èft couverte de •
neige, ou le printemps lorfque ces oifeaux s’accouplent.
Pe r d r ix g r is e ( petite ).
Je ne connois cette perdrix que par le peu que
les auteurs en difent & pour en avoir entendu
parler plufieurs fois à des chaffeurs. M. Briffon la
regarde comme une variété^de la perdrix gr'tfe , &
il en parle fous le nom de perdrix de Damas , tom.
?23 VI. “ Elle reffemble tellement,
n C dlt7l1 » ) à laperdixgrife, par fa couleur,, qu’on
57 a Peine à la diftinguer du premier coup d’oeil :
s» elle en diffère cependant en ce qu’elle eft plus
5> petite ; fon bec eft plus alongé & fes pieds
fl tirent fur le jaune. »
La petite perdrix grife eft de paffage. On en voit
quelques fois en différentes provinces de France
fur-tout dans la Brie, mais fon,paffage n’a rien de
confiant & de réglé ; elle voyage en bandes: nom-
breufes & fans s’arrêter .dans nos provinces qu’elle
ne fait que traverser. M. le comte de Buffon rapporte
qu’on en vit au mois de mars 17 70 aux
environs de Montbard une volée de cent cinquante
ou deux cents & que le lendemain elle avoit entièrement
difparu. Des chaffeurs m’ont dit avoir
vu de ces mêmes perdrix en feptembre : ainfi ,
leur paffage eft au printemps & à l'automne; mais
je ne trouve rien dans les auteurs qui nous ap-
prenne d’où elles viennent ni ou. elles vont.
Malgré leur reffemblance fi parfaite , à la grandeur
près , avec la p&rdrïx g rife, le fentiment de M. le
comte de Buffon , qui les regarde comme une; race
confiante , par oit infiniment mieux fondé que
1 opinion de ceux fuivant lefquels ce n’eft qu’une
Jimple variété. L ’habitude de voyager y fi oppofée
au naturel fedentaire de la perdrix commune , en
éloigné plus c e lle -c i , que le.raport du plumage,
ne l’en rapproche, & des moeurs fi dilparates ne
peuvent etre que celles de deux races ou de deux
elpeces diftinâes.
Pe r d r ix g r is e - b la n çh e .
B r i s s . tom. 1 3 pag. 223 , genre VI.
C e f l une variété de la perdrix grife, accidentelle
« purement individuelle. Une obfervation de M.
Ueroi, lieutenant des chaffes de .Verfailles , prouve 1
que cette variété ne peut pas devenir race conf-
tante. Il a obfervé une compagnie de dix ou douze
perdrix blanches ; il les a vu fe mêler avec les
grifes, au temps de la pariade. Si ces perdrix avoient
pu former race , c’eût été dans les environs de
Verfailles où elles font plus furement que partout
ailleurs & la race y feroit aujourdhui fort
commune. Ces perdrix ont le plumage d’un gris-
blanc , varié de lignes brunes en zigzags ; les grandes
pennes des ailes & les pennes latérales de la queue
font fouvent d’un blanc net & pur ; les yeux font
rouges ; le bec & les pieds font pâles & décolorés.
P e r d r i x p e i n t a d e . Voyeç T i n a m o u v a r i é .
P e r d r i x p e r l é e d e l a C h i n e .
Perdrix de la Chine. BRisSé tom. 1, pag. 234 :
pl. X X V I I I . A . fig. 1 , genre VL
Cette perdrix n’eft connue que par la defeription
quen donne M. Briffon , d’après un deffein fait
fur 1 animal vivant, à la Chine, par M. Poivre.
I Les Chinois lui donnent le nom de tche-cou.
Elle eft un peu plus greffe que notre perdrix
rouge : le fommet de la tête eft brun , varié de
taches blanchâtres ; les joues font-rayées de quatre
bandes tranfverfales, une- blanche, une rouffèâtre
au-deffous & toutes deux entre deux bandes noires ,
une fupérieure , l’autre-inférieure ; la gorge eft
blanche ; le cou , le deffous du corps , les couvertures
du deffus-des ailes .font bruns , variés de
taches rondes , les unes blanchâtres , lés autres
rouffeâtres ; le deffus du corps eft rayé tranfver-
falement de brun & de rouffeâtre ; les pennes
des ailes font brunes, tachetées de raies blanches ,
qui ont la forme d’un arc de cercle ; les pennes
de la queue font rouffeâtres, rayées tranfverfa-
lement & terminées de noir ; le bec & les ongles
font noirâtres, les «pieds roux : l’ergot du mâle eft
long de deux lignes & demie & terminé en pointe.
| P e r d r i x p i n t à d é e . Voyeç F r a n c o l i n de
l’île de France.
P e r d r i x r o u g e - b l a n c h e .
C eft -une variété de la perdrix rouge dont le
plumage, comme celui de la plupart des oifeaux ,
eft fujet à prendre une nuance plus ou moins
blanche, fuivant la conftitution, quelques maladies
peut-etre des individus, ou des circonftances particulières
dans lefquelles ils fe trouvent. Le blanc
des perdrix rouges qui ont fubi cette efpèce de
variété, eft roufleâtre ; la tête eft d’un brun-roux,
plus ou moins foncé , & les nuances des couleurs
ordinaires a l’efpèce fe confervent plus ou moins
fur les plumes qui couvrent les côtés ; le bec &
les pieds font d’un rouge plus pâle. On trouve
des perdrix blanches de compagnie avec les perdrix
rouges dans différens endroits ; mais un habitant
du Poitou m’a affuré que cette variété étoit plus
ordinaire dans fa province que par-tout ailleurs.
P e r d r i x r o u g e d’Afrique.
P l. enlum. 180.
Tout le deffus du corps , les parties fupérieures
de la tête & du cou ,-les couvertures du deffus
des ailes & de la queue & les pennes font d’un
■ brun rembruni, chaque plume étant bordee dun
brun plus clair ; les yeux font entoures d’un cercle
formé par des papilles rouges ; la gorge eft nue_&
couverte d’une peau rouge ; il y. a de chaque cote
un trait blanc ; le devant du cou & le deffous du
corps (ont, comme le deffus , d’un brun fonce ,
mais cependant moins rembruni :• chaque plume
eft bordée d’un brun-clair , & plufieurs le font
de blanc fur le haut du cou & aux côtés, près de
la queue ; le bas ventre , les jambes ôc le deffous
de la queue font rouffeâtres ; le bec & les pieds
font rouges & l’ergot plus long que celui de nos
perdrix. Genre VI.
Pe r d r ix ro u g e de Barbarie.
B r is s . tom. 1, pag.' 239 , genre VI.
E dw. tom. 119 pag. Ik.pl. 70.
Elle n’eft pas tout-à-fait auifi greffe que \* perdrix
grife ; elle a le deffus de la tête d’un brun-marron ,
les côtés de la tête- & la gorge d’un cendre-clair
& bleuâtre ; le derrière du cou 6l le dos d’un cendre-
brun ; le croupion & les couvertures du deffus de
la queue cendrés ; les couvertures du deffus des
ailes & les plumes fcapulaires d’un beau bleu, bor- :
dées de marron ; au haut du-cou un collier brun,
pointillé de taches blanches ; le devant du cou dun
cendré qui s’affoiblit en defeendant vers la poitrine
, qui eft d’une couleur de rofe-pâle ; le ventre,
les couvertures-du deffous de la queue , les jambes
font d’un brun-clair ; les plumes des cotes, cendrées
à leur origine , font traverfees dans leur
longueur par trois bandes , une blanche , fuivie
d’une noire, & enfin d’une raie orangée ; les pennés
des ailés font d’un brun qui s’éclaircit vers leur
bout ; les pennes du milieu de la queue font dun
cendré-foncé , rayé tranfverfalement de brun ; les
latérales fpnt cendrées dans leur première moitié
& d’un orangé-terne dans la fécondé ; le b e c , les
pieds font d’un rouge d’écarlatte ; les ongles bruns.
On la trouve en Barbarie , &. quoique le trajet
ne foit pas long elle n’eft dans aucune de nos collerions
connues. "
Pe r d r ix rou ge de Madagafcar. Voy. aux
Ind. & à la Ch. tom. I l , pag. 169.
Elle n’eft pas tout-à-fait fi groffe que notre
perdrix grife ; tout fon plumage eft d’un rouge-brun
terne , un peu plus foncé fur le deffus de la tete &
le derrière du cou ; le bec eft jaune ; l’iris & les
pieds' font d’un beau rouge :'le mâle a deux ergots
à chaque pied.
Ce dernier cara&ère rapproche cet oifeau du
bis-ergot. Vôye{ b is -E r g o t . Genre VL
Pe r d r ix ro ü g e d’Europe.
P l. enl. 150.
B r is s . tom. I , pag. 236 , genre VL
Perdrix franche. B e l . hifl. nat. des o if pag.
=•5'u fig - p “ g- $ 8 - ! ’ y .1 !
Perdrix gaille 3 gayé ou gaule ; perdrix rouge ou
aux pieds rouges ; perfii(Je. B'EL. port, d'oif. pag. 62.
> La perdr ix rouge fe plaît fur les terreins élevés,
fur le penchant des collines & des montagnes ; on
la trouve auffî en plaine , fur la ljfiere & dans les
clairières des bois ; elle vit dans les friches &. parmi
les bruyères & les brouflailles ; elle fe nourrit comme
la perdrix grife , de grains , de cryfalides de
fourmis & d’infeéles , & en hiver , des. fommites
du blé. Elle va en bandes pendant la mauvaife
faifon ; mais il ne règne pas, entre.les membres de
l’affociation un attachement ou un befoin réciproque
, aufli v if qu’entre les perdrix grifes : les
rouges ne partent pas toutes a la fois , quand elles
font furprilès , fouvent’ elles prennent leur effor
de différens côtés & ne montrent pas beaucoup
d’empreffement à fe rapeler apres leur difperfion.
Si on les pourfuit fur un lieu efearpe elles fe
jettent dans les précipices qui font aux environs ;
& f i , au contraire , on" les a furpris dans un bas ,
elles gagnent les fommets ; en plaine elles filent
d’un vol affez roide , quoique pefant, & elles fé
jettent dans les bois à la portée defquels elles
ont coutume de fe tenir ; elles. s,enfoncent dans
lés halliers 3 s’y. cachent de maniéré qu elles font
fouvent difficiles à découvrir^, & elles tiennent
très-ferme : quelquefois, dans les inftans ou elles
font preffées de très-près , elles fe réfugient.fur
les arbres & fe perchent : elles fe tiennent durant
la journée , pendant l’hiver , fur les coteaux ex-
pofés au midi , & elles fé mettent , la.nuit, a
; l’abri fous des avances , de rochers ou parmi les
brouflailles. C’eft dans les landes & les=bruyères ,
& auifi dans les blés à: portée : des bois &. des
■ lieux qu’elles fréquentent , qu’elles conftruifent
leurs nids ; elles . s’apparient. comme les perdrix
grifes, à la fin de l’hiver & elles ne pondent qu’à
la.fin du mois de mai & dans le mois de juin ;
la 1, ponte eft de quinze à vingt oeufs, blancs &.
femblables à ceux 'des pigeons. Le mâle abandonne
fa femelle peu de temps après la ponte &
elle refte feule chargée du foin de la couvee. Cet
oifeau a en tout les habitudes moins douces ,
moins fociales que la perdrix grife & il eft d’un
naturel plus fauvage. Les perdreaux rouges ; nés
d’oeufs qu’on a ramaffés dans lès campagnes &
qu’on a fait couver par des poules , s elevent de
même que les faifandeaux 6l les petits des perdrix
grifes ; mais ils font beaucoup plus délicats
que ces derniers : on eft oblige de leur donner
la liberté & de- les lâcher dans les parcs m i les
terres qu’on veut peupler , lorfqu’ils commencent
à fe couvrir de plumes ; l ’énnui que leur c'auferoit
une plus longue captivité en feroit périr le plus
grand nombre & l’on n’en conferveroitquè fort peu.
Quant aux perdrix qu’on prend déjà formées &
adultes , la perte de leur liberté eft fi fenfible pour
elles, leurs mouvemens font fi brufques & fi impétueux
, que fouvent elles périffent des coups
qu’elles fe donnent ou des fuites & de la violence
de leur agitation ; cependant l’impatience de la
captivité dans les perdreaux rouges & meme dans
les perdrix rouges adultes , n’eft l’effet que a une