
du contraire > mais ces exemples ne font ni allez
avérés , ni affez nombreux pour qu’on puiffe croire
que les métis du ferin 8c des oifeaux avec lefquels
on l’accouple , foient capables de fonder une race
qui fe foutienne ou meme qui retourne à l’une
des deux efpèces dont elle eft iiTue, La fécondité
ou ftérilité. des métis parmi les oifeaux, eft un
point de leur hiftoire.qui n’eft pas éclairci, dans
lequel on peut raflèrr-bler beaucoup de faits pour
la ftérilité, & un petit nombre en faveur de la
fécondité. Il faut de nouvelles expériences pour
décider la queftion.
La nourriture, ordinaire des ferins eft du millet,
de la navette qu’on-leur mêle également ; on fufi-
pend aufîi dans leur cage une forte de pâtifterie
qu’on appelle. colifichet.
On les apparie au printemps vers le mois de
mars ; il faut leur choifir une expofition au levant
ou au midi ; on garnit de fable le fond de la cage ;
on donne pour matériaux du nid de la moufle ,
qui fert à en conftruire l’extérieur, de l’herbe fine
8c féchée qu’on appelle petit foin , 8c du poil de
cerf ou houre, que les ferins placent au centre.
Pour nourriture on ajoute du feneçon , & lôrfque
le nid étant commencé, on s’apperçoit de la proximité
de la ponte , on donné aux ferins du jaune
d’oeuf durci ; pendant l’incubation , au lieu du
feneçon on leur fournit du mouron, 8c on ajoute
à leurs autres alîlnens de la navette qu’on a fait
bouillir^ du- colifichet qui a trempé dans l’eau &
qu’on a prefle dans , un linge. Çes alimens plus
nourriflans^ plus faciles à prendre, mettent le mâle
dans le cas de nourrir fa femelle plus largement
lui font perdre à elle-même moins de temps quand
elle fe lève de deflus fes oeufs 3 & leur fourniflent à
l’un & à l’autre une pâture plus nourriffante pour-les
petits-.
Si on laide aux ferins le foin d’élever les jeunes ,
ils ne font guère que deux pontes au plus ; mais
fi on fe charge de nourrir les petits, les pères &
mères font jufqu’à quatre pontes, ordinairement
de quatre oeufs chacune ; l’incubation eft de quatorze
jours à-peu-près.
C’eft à huit ou neuf jours qu’il convient de
retirer les petits qu’on veut élever à la brochette ;
on. les laide dans le nid , conftruit ordinairement -
dans un panier rond d’ofier , ou dans un inftru-
ment de bois creufé & aufli arrondi qu’on nomme
fabet ; on les tient chaudement en les couvrant de
coton cardé , coufu entre deux morceaux de foie ;
on les nourrit d’une pâtée , faite avec de la graine
de navette bouillie, écrafée, féchée enfuite 8c
purgée des enveloppes de la graine ; on triture la
navette dans un pilon , en ajoutant un tiers à-
peu-près de colifichet trempé 3 & un peu moins
de jaune d’oeuf durci; on humeâe ' peu à peu çes
trois fpbftances avec de l’e au , en. les broyant &
les m,êlajit le plus intimement qu’on peut ; il eft
bon dans fes commencemens que la pâtée foit
liquide, 8c à mefure que les petits avancent en
â g e on la - îe u f d o n n e p lu s é p a iffe : on le s alimente
to u te s le s t ro is h eure s .
A u b o u t d e tro is fem a in e s d e n a iffan c e à -peu-
p rè s , il e ft tem p s d e m e ttre le s p e tits dans une
c a g e g a rn ie d e m o u fle 8c d’un o u d e u x b â to n s ;
ils com m en c en t à fb r tir du nid , à fe p e r ch e r , &
p o u r le s a c co u tum e r à m an g e r f e u l s , o n leu r d onne
du m o u ro n , d e la n a v e t te b o u illie , du jau n e d’oe u f
d u rc i , & du colifichet tr em p é ; à fix femaines
à - p e u - p rè s ils com m en c en t à fie fu ffire à eux -
m êm e s .
C e p e n d a n t il c o n v ie n t d e la iffe r r e p o fe r c in q à
f ix jo u r s le s p è re s 8c m è re s au xq u e ls o n a ô té leurs
p e tit s ; on le u r d o n n e à b a ig n e r 8c d u m o u ro n qui
le s ra fra îch it ; on le s tra ite en fu ite c om m e au comm
e n c em e n t d e là p rem iè re p o n te .
J e ne, p o u ffe ra i pa s p lu s lo in le s d é ta ils fu r l’hif-
to ire du ferin , o u p lu tô t fu r c e lle de fa c a p tiv ité ;
c e u x q u i lè ro n t cu r ie u x de c o n n o îtr e le s p ré c au tio
n s n é c e ffa ire s p o u r c ro ife r le s r a c e s , p o u r les
em b e llir ; p o u r ap p ren d re a u x m â le s à fim e r o u à
p a r le r ; d e co n n o ître le s m a la d ie s au x q u e lle s la
c a p t iv it é ren d ce s o ife a u x fu je t s , & le s p ra tiq u e s
u fité e s p o u r y r em e d i e r , tro u v e ro n t ce s o b je ts
d ans l'a r t ic le du ferin, p a r M. le com te d e B u f fo n ,
8c d ans le tra ité de M. H e r v i e u x , d é jà cité .
J ’o b fe r v e r a i feu lem en t q u e p o u r a p p ren d re au x
ferins à fiffle r u n a ir d e ferinette o u à p a r le r , il
fau t ch o ifir un m â le fo r t je u n e ; c om m e n c e r fon
é d u c a tio n au ffitô t qu ’i l e ft en é ta t d e mange r, fe u l ;
n e le p o in t en fe rm e r a v e c d’au tres ferins o u d ’autres
o ife au x d ans u n e m êm e c a g e , m a is le n o u r r ir à
p a r t dans c e lle q u i lu i e ft d e ftin é e , la p la c e r , p ou r
le m i e u x , dans u n e ch am b re o h le je u n e ferin
n’en ten d é ni le ch an t d e s o ife a u x d e fo n e f p è c e ,
n i c e lu i d’ au cu n autre o ife au '.; ten ir la c a g e dans
u n e e x p o fit io n q u i , fan s ê tr e o b lcu re , n e r e ç o iv e
p a s u n e lum iè re fo r t v i v e ; la c o u v r ir to u te s le s
fo is qu ’on v e u t d o n n e r u n e le ç o n à l’ é lè v e , en fo r te
qu ’il ne v o ie p a s a ffe z c la ir p o u r p ren d re du m o u v
em e n t , m a is qu e re ftan t dans l’in a & io n , il p r ê te
p lu s d’ a tten tio n a u x fions q u ’il en ten d .
L e tem p s d e d o n n e r le s le ç o n s e ft le matin
à m id i & le fo ir au co u ch e r du fo le il ; c e fo n t
m êm e c e s d e rn iè re s q u i p a ffen t p o u r ê tr e p lus
p r o f i t a b le s , & d o n t la d u ré e p o u r ch aq u e le ç o n
d o it ê tre p lu s lo n g u e .
E n p ren an t le s p ré c au t io n s q u i v ie n n e n t d’ê tre
in d iq u é e s , le jeu n e ferin q u i n’ a v o i t p o in t en co re
en ten d u le chant de fe s fem b la b le s ,, ni c e lu i d ’aucun
o ife a u , n e re t ien d ra q u e le s fions d e la ferinette q u i
feu ls au ro n t fra p p é fo n o r e i lle 3 o u le s p a ro le s
qu ’o n lu i aura r é p é t é e s : m a is f i , p o u r a v o i r d é jà
enten du o u le chant d e fiés p è re s , o u c e lu i de
q u e lq u ’au tre o i f e a u , il a c om m e n c é , p a r l’imita tio
n à en fo rm e r le fie n , il m ê le r a fo u v e n t ce chant
p r im i t if à l’a ir d e ferinette qu ’on lui aura ap p ris ; il
p ré lu d e ra ou fin ira p a r , c e c h a n t , 8c ne ré p é te ra
l’ a ir qu ’ im p a r fa item en t.
Q u e lq u e s fo n d é e s qu e p a ro iffen t le s o b fe r v a -
tions
fions qifion vient de lire , elles laiffent un doute
ou’il feroit curieux d’éclaircir. Elles fuppofent que
le ferin, 8c les autres oifeaux qui ont une voix
mélodieufe'» n’apprennent à chanter que par imitation
, comme c-eft de la même maniéré que
l’homme apprend à parler. Mais il y a une' grande
différence entre le chant 8c la parole, dont l’un
eft l’expreflion d’un fentiment individuel 8c l’autre
la répétition d’un fon de convention. Cependant
il eft avéré que tous les jeunes oifeaux imitent
plus ou moins le chant des efpèces étrangères à
la leur qu’ils font à portée d’entendre, 8c c’eft
ce fait qui eft le plus fort argument en faveur
de l’opinion qu’ils apprennent à chanter par imitation.
Mais le chant paroiffant être l’expreflion
d’un fentiment propre à chaque individu organifé
de manière à former ,des f ° ns mélodieux, il paroit
ne dépendre que de l’individu, 8c etre une faculté
qu’il peut 8c doit exercer de lui-même , fuivant
fon méchanifme 8c indépendamment de l’imitation.
Il feroit donc curieux d’ifoler parfaitement de
jeunes ferins ou d’ahtres jeunes oifeaux males d efpèces
douées de la faculté de chanter, de les
élever dans un lieu oh l’on feroit affure quils
n’entendroient jamais ni le chant de leurs femblables,
ni celui d’aucun autre oifeau, 8c d’ob-
ferver fi ces oifeaux devenus adultes 8c parvenus
à l’âge oh ceux de leur efpèce ont un chant, n’en
auroient pas. La même épreuve fourniroit l’occa-
fion d’une autre obfervation non moins intéreffante.
Ce feroit de remarquer 8c de bien diftinguer le
cri ou la voix des oifeaux élevés avec ceux de
leur efpèce , les inflexions, les variétés de ce c r i,
&. de remarquer ft ceux qui auroient été ifolës,
qui n’auroient jamais entendu leurs femblables,
feroient ou fans v o ix , ou s’ils en auroient une différente
de celle des oifeaux de leur efpèce ; dans
l’un ou l’autre c a s, le cri ou la voix des oifeaux
feroit un véritable langage , 8c l’on concevroit
plus facilement comment fes différentes inflexions
feroient figrtificatives^ étant en quelque^ forte des
lignes convenus ' ou dont la fignificatioa feroit
connue par, habitude.
Se r in , B r is s . tom. I I I 5 p ag ' l 79 > B é e .
Voye{ Se r in .
Ser in de la Jamaïque.
B r is s . tom. I I I , pag. 1 8 9 , genre X X X I I I . j
Sa -longueur eft de huit pouces : il a la te te
grife , le devant du cou , la poitrine f le ventre s
les côtés 8c les jambes jaunes ; les couvertures du
deffous de la queue blanches ; fes ailes 8c îa queue
,d’un brun-obfcur rayé de petites lignes blanches ;
le demi-bec fupérieur d’un bleu-rembruni , ^inférieur
dune nuance plus claire ; les pieds bleuâtres
8c les ongles bruns.
On ne lent pas quelle raifon a déterminé les
auteurs à donner le nom de ferin à cet oifeau,
à moins que ce ne foit cette habitude , cet extérieur
total de l’individu, qu’on fient 8c qu on ne
fiçauroit exprimer par la delcription. Auffi Sloa^e 9
Hifio ire Naturelle, Tome IL
d’après lequel on en a parlé , ne le nomme-t-il
que ferino ajfinis avis.
Serin de Mozambique.
PL enl. 3 6 4 , n°. 1 , le mâle ; 2 , la femelle^
« Le jaune, » dit M. de Montbeillard , d’après
lequel je parle de cet oifeau, » eft la couleur do-
» minante de la partie inférieure , 8c le brun celle
j> de la partie fupérieure , excepté que le crou-
» pion 8c les couvertures du deflus de la queue
„ font jaunes : ces couvertures, ainfi que celles
» des ailes 8c leurs pennes font bordées de blan-
v châtre : le même jaune 8c le même brun fe
» trouvent fur la tête , diftribues par bandes alter-
i> natives. Ce ferin eft un peu plus petit que celui
j> des Canaries : la femelle diffère très-peu du
» mâle, s » Genre X X X l l l . »
S er in des Canaries. B riss. tom, I I I , pagl
18 4 . Voye{ Serin.
Serin d’Italie. Br is s . tom. 111, pag. 17 9*
Voye1 S erin.
Serin du Cap de Bonne-Efpérance.
I l n’eft connu que par ce que nous en apprend
M. de Mpntbeillard. Ce fçavant a cru reconnoitre
trois mâiejs, une femelle 8c un jeune parmi cinq
peaux d’oifequx de cejrte efpèce. Les mâles approchent
beaucoup d e 'la femelle du ferin verd de-
Provence ; ils font un peu plus grands ; leur bec
eft un peu plus gros ; leurs ailes font mieux panachées;
les pennes de là queue font bordées d’un
jaune décidé ; ils n’ont point de jaune fur le croupion.
Les femelles ont des couleurs moins vives
que les mâles, 8c les jeunes ont des couleurs encore
plus foibles que les femelles : tous ces ferins font
panachés. Sont-ce des races qui , avec le ferm
de Provence 8c d'Italie , émanent de même fouche ,
altérée par les climats , ou une efpèce difiinéte ?.
Serin verd de Provence. Voye\. Se r in .
S E R R U R IE R . Voye{ Mésange.
P L enl. 633, .
Oifeau de Paradis , à gorge d'or. Voyage a la
muv. Guinée , pag. 15 8 3 pi. 97.
Le fifilit eft du genre de Voifeau de paradis. M.
Sonnerat l’a rapporte de la nouvelle Cuinee . c eft
un des plus beaux 8c des plus rares oifeaux de
fon genre ; le front eft couvert en-devant de plumes
fines , roides, droites 8c noires ; en avançant au-
deffus des yeux , ces plumes, qui confervent la
même forme, deviennent un peu plus longues , 8c
font mi-parties de noir 8c de blanc, d’oh il ré-
fulte un oris-perlé très-brillant : ces plumes forment
une huppe peu elevee , terminée en pointe ; le
refte de la tête eft d’un noir de velours : au bas
de la tête , en-arrière , brille vu demi - collier,
compofé d’un double rang de plumes larges, liffes,
difpofées en écailles, comme celles qui couvrent
la gorge des colibris : ces plumes font couleur
d’acier p o li, Ôc fuivant l’effet de la lumière , le
| çQllier thange en yk fts î à reflets rouges, en verd^