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font mêlés de rouge fur fond cendré ; les grandes
pennes des ailes iont brunes , variées de taches
tranlVerfales d’un jaune- clair ; les moyennes font
c un verd-jaunatre rayées tranfverfalement de brun
au cote intérieur ; les pennes de la queue font d’un
brun-obfcur, barrées de brun-rembruni, fur brun,
& bordées de verdâtre du coté extérieur ; le bec
eft d'un cendré-obfcur ; les pieds 6c les ongles font
noirs. On trouve ce pic en Norwège.
P ic verd des Philippines, p l. enl. 691. Voye?
Pa la la ca (autre).
P ala.C VERD Philippines ( grand). Voyez
P ic v e r d d u S é n é g a l . Voyez G o e r t a n .
Pic verd jauln e . Be l. Hifl. nat. des oif. \
pag. 299.- Voyez P ic v erd.
Pic verd rouge. Bel. Hifl. nat. des oif.
pag. 300. Voye% Épeiche. '
_ P i c verd tacheté des Philippines. Voyez
Palalaca (autre). 1
PïC V E R D T E T E G R IS E . EüW. tom. I l , pag.
1 .X V , pl. 6 5. Voye^Vic verd de Norwège.
Pics- grimpereaux (le s ).
Ce font deux oifeaux d’efpèce & même de genre
nouveau. On les a reprélentés, l’un pl. enl. 6 2 1 , fous
le nom de picucule de Cayenne, l’autre , pl. enl.
005 , fous le nom de talapiot de Cayenne. Tous -
creux fo rapprochent des pics en ce qu’ils ont les
pennes de la queue roides Ôc terminées en pointe ;
ils ont 1 un & l’autre quatre doigts dénués de membranes
, tous féparés environ jufqu’à leur origine ,
trois en-avant Ôc un en arrière. La jambe couverte
ae plumes jufqu’aii talon.
Le picucule a le bec long, un peu convexe en-
aeflus, légèrement applati en-deffous, & un peu
courbe dans fa longueur ; cet oileau reffemble à
jf l .,eêar<^ au Plc aux . ailes d'or ; le talapiot ne
diffère du picucule, quant aux caraâères , qu’en
ce qu il a le bec droit, un peu arrondi & dé-'
prime vers la pointe que la planche rèpréfente
trop aigue.
On- voit d’après ce qui vient d’être expofé, que
ces oifeaux ne peuvent être compris dans aucun des
genres de la méthode que nous fuivons, que le
picucule pourroit être placé à la fuite des grimpe- 1
reaux a caufe de la coürbure de fon be c , & le
talapiot pourroit être rangé après les troupiales fui-
vant les principes de la méthode que nous avons
adoptée dans la réda&ion de cet ouvrage.
L e picucule a dix pouces de longueur , il eft à- j
peu- près de la groffeur du merle , d’une forme plus
alongée ; fes ailes pliées dépaffent peu l’origine de
là queue ; .la tête ôc la gorge font tachetées de
blanc fur fond brun-rouffeâtre ; tout le deflus- du
corps eft d un brun traverfé d’ondes noirâtres qui
bordent l’extrémité des plumes; les ailes & I a queue
font d’un brun-rouffeâtre uniforme ; tout le deffous
du corps eft rayé tranfverfalement de noirâtre à
l’extrémité des plumes, fur un fond gris , lavé
P I E
foiblement d’une teinte jaunâtre. Le bec & les
pieds font noirs.
Le talapiot n’a que fept pouces de longueur ; la tête
le cou , la gorge & la poitrine font tachetés dans
le fens^ des plumes de raies blanches fur fond brun-
roufleâtre ; le deflus du corps , les ailes Ôc la queue
font d’un brun-roufleâtre ôc le ventre d’un brun plus
clair ; le bec eft gris, les pieds font noirs.
On trouve ces deux oifeaux à Cayenne, d’ou
cependant on ne les envoie pas très-fréquemment
mais peut - être parce que leurs couleurs 11e font
pas brillantes; ils grimpent le long des arbres à
la manière des p ic s , ôc cherchent les infeéfes cachés
fous l’écorce qu’ils enlèvent ; car il n’y a pas
d apparence que le picucule ait allez de .force dans
le bec pour entamer la fubûance du bois même ;
le talapiot paroît pouvoir l’entreprendre avec plus
de fuccès; ils ne le perchent jamais ôc ils ne font
que gravir aux arbres contre lefquels ils s’accrochent
; ils habitent les grands bois & ils cherchent
le voifinage des ruiffeaux ôc des fontaines.
P IC A V E R E T . B e l . Hifl. nat. des oif. pag.
35S. Voyez Ca ba r e t .
PICH O T . Voyez P in so n .
Pichot de mer. Voyez Pinson d’Ardenne.
. Pichot mondain. S â l . Voyez Pinson d’Ardenne.
P ICO LA T . Voyez P ic v erd.
PrCOSSEAU. Poyez P ic v erd.
P ICUM A R . Be l. Voyez P IC verd.
P ICU CU LE de Cayenne. P l. enl. 621. Voyez
PlCS-GRIMPEREAUX.
P IE ,
P l. enl. 488.
B riss. tom. 11, pag. 3 j , genre XV .
Pie. Bel. Hifl. nat. des oif. pag. 291.
Pie , jaquette , dame , agajfe. Be l . Port, d ’o if
P*g. 7 1 .
Pica varia , pica caudata en Latin ;
Gazzola , picha , ghiandara en Italien ;
-> Vlelfler, aglafter, &c. en Allemand ;
- Skata , en Suédois ;
Sroka>, en Polonois ;
Magpye, pianet , pie en Anglois.
Lz pie a les mêmes~cara&ères dans l’ordre fyf-
tematique que le corbeau Ôc la corneille ,* mais elle
en diffère par la forme de fa queue dont les
plumes du milieu font beaucoup plus longues que
les latérales. C ’eft ce feul caraéfère qui la diftingue ;
il a paru à M. Briffon fuffifant pour la placer dans*
un genre féparé qui eft le X V e de fa méthode.
On peut bien aufli reconnoître notre pie au blanc
qui fait partie de fon plumage, mais ce ne peut
pas être un caraéfère générique parce qu’il y a des
pies étrangères qui n’ont pas de blanc. Il faut donc
s’en tenir à la forme de la queue, Ôc ce caraàère
fuffit, en e ffet,. pour faire diftinguer les pies des
autres oifeaux avec lefquels elles ont les raports
les plus intimes d’ailleurs.
La pie eft un peu moins grofle que le choucas ;
P I Ë
fa longueur eft d’un pied fix poucès environ; je
ne la détermine pas préçifément parce qu’en effet
il y a des pies plus grandes les unes que les autres ;
elle a' vingt-deux pouces de v o l ; fa queue dé-
paffe les ailes pliées de près des trois quarts. Le
front eft d’un noir-violet tirant foiblement fur le
verd-doré ; le refte de la tête ,■ la gorgé , le cou ,
le haut de la poitrine Ôc du, dos , Ôc lés couvertures
du deflus de la queue , font d’un noir-violet
fombre ; le bas du dos ôc le croupion font gris ;
les plumes fcapulair.es, le bas de la poitrine , le
haut, du ventre Ôc les côtés font blancs-; le bas
ventre , les jambes , les couvertures du deffous des
ailes & de la queue font noirs ; les petites couvertures
du deflus des ailes font d’un verd-obfcür,
cette même nuance s’étend fur lés grandes,. mais
elle tire fur le violet du côté extérieur ; les
pennes de l’aile font d’un noir tirant vers -leur
bout-furie verd-canard , Ôc elles font plus ou moins
marquées de blanc du côté intérieur ; les douze
pennes de la queue font noires en-deffous , maîsen-
deffus elles fpnt djin noir-verdâtre à reflets couleur
de cuivre de rôfette dans leur pius grande longueur
Ôc violets vers leur extrémité ; les deux du milieu
font en totalité couvertes de ces nuances qui ne
colorent que. le côté extérieur des plumes latérales
, noires du côté intérieur. Les deux pennes
intermédiaires dépaffent la première latérale de
chaque côté d’un pouce fept lignes ; toutes vont
en diminuant à proportion qu’elles font plus extérieures.
Le bec „ les pieds & les ongles font noirs.
La pie a beauepup d’habitudes communes avec
la corneille ; même appétit pour toutes fortes d’a-
limens, goût de préférence pour la chair fraîche
ou corrompue , même hardiefle à attaquer Ôc même
cruauté à tuer les petits oifeaux ou ceux qui font
pris au piège , à, déchirer leurs petits ôc à fe
nourrir de leurs oeufs. Mais au défaut de ces ali-
tnehs , qu’elle n’éft pas armée de façon à fe procurer
autant que fon appétit le demanderoit ; elle
fe rabat fur les infeéfes qu’elle prend au v o l , fur
"les vers , ôc même fur les baies ôc les grains ; elle
vole l’hiver par troupes peu nombreufes , & s’approche
des lieux habités près defquels elle trouve
plus aifément à fubfifter ; fon vol eft ordinairement
court ôc d’arbres en arbres ; fouvent elle cherche
aufli fa nourriture à terre , foit fur les fumiers,
doit fur les terres labourées ; elle pouffe fouvent
un cri aigre ,• qui lui eft propre ôc ne manque pas
de le faire entendre dans fes allées & venues toutes-
les fois qu’elle paffe d’un lieu à un autre ; elle
jacajfe aufli à terre ; c’eft le terme dont on fe fert
pour exprimer fa manière de crier ; fon allure eft
par petits fauts, ôc fouvent elle voltige autour des ,
arbres, foit pour furprendre de petits oifeaux , foit
plus ’ordinairement pour découvrir des inleâes ou
leurs cryfalides en hiver ; en un mouvement ÔC
dans un tremouffement continuel, foit à terre , foit
perchée , fon extérieur eft celui d’un être inquiet
6c turbulent ; elle fecoue ôc agite fa queue, comme
P I E ggf
la lavandière, ou elle la porte un peu relevée.
La pie s’occupe dès la fin de l’hiver du foin de
propager fon efpèce , elle s’apparie de très-bonne
heure, 6c place fon.nid au fomfnet des arbres les
plus élevés ; le mâle 6c la femelle concourent à
fa conftruélion ; fis le compofent en-dehors de bûchettes
fortifiées 6c garnies de terre du côté extérieur
; ils l’enveloppent encore 6c ils le couvrent
en partie de menues branches épineufes , 6c ne
laiflènt de libre que l’ouverture néceffaire pour fe
pofer fur les oeufs 6c fortir au befoin ; finterieur
eft garni fur une furface circulaire d’environ fix
pouces des matières les plus douces ; le contour
peut avoir dans fon enfemble deux pieds d etendue ;
la ponte , 6c il n’y en a qu’une par an , eft de fept
à huit oeufs ; ils font femés de taches brunes fur.
un fond verd-bleu.
On donne le nom de plats aux petits de la pie.
' La mère les élève avec beaucoup de foin qu’elle
leur continue pendant long-temps ; fon attachement
pour eux 6c celui qu’elle a pour les oeufs même ,
lui infpire une vigilance 6c une audace dignes
d’être remarquées ; fans ceffe l’oeil au gu e t, fi
quelque corneille , ou quelqu’autre oifeau s approche
de trop près, la pie vole a lui Ôc a coups
de bec , accompagnés de cris répétés, elle le chaffe
en l’étonnant par fon hardiëffe 6c le harcelant jpar
fon a&ivité ; elle ofe attaquer en pareil cas même
les oifeaux de proie les plus fiers , quoique fouvent
avec défaVantage, mais elle met en fuite
ceux que leur lâcheté lui rend inferieurs maigre
la fupériorité de leurs forces , tels que la bufe , le
milan, ôcc. ✓
La pie ne connoît pas., moins ce qu’elle a à
craindre de la part de l’homrfte que des animaux,
ôc elle le fait connoître au trouble, aux inquiétudes
que lui caufe fon approche. Les chaffeurs
: racontent à ce fujet que fi une pie a vu entrer un
homme dans une hutte près de l’arbre fur lequel
elle couve , elle ne quittera pas' le. nid qu’elle
n’ait vu fortir l’homme qui eft entré dans la hutte ;
que fi cinq y font entrés, elle les aura comptés ,
; 6c .qu’elle ne quittera pas fa couvée qu’elle ne les
ait vu fe retirer tous ; mais que fi ils font f ix , elle
fe méprend dans fon calcul 6c fe lève après la fortie
du cinquième; on en conclut que la pie a l ’idée des
nombres jufqu’à cinq, fans pouvoir compter au-
delà. Cette fingulière obfervation mériteroit d’être
vérifiée , ÔC il feroit curieux d’examiner fi la fortie
6c la rentrée du même homme ou de plufieurs ne
dérangeroit pas la pie dans fon calcul : mais ayant
de compliquer le fait, il faudroit s’en affurer dans
fa plus grande fimplicité.
On a remarqué qu’à la mue les plumes qui couvrent
le corps de la pie tombent lucceflivement,
comme c’eft l’ordinaire , îfiais. qu’elle perd tout-à-
la-fois celles de la tê te , enforte quelle paroît
comme chauve tous les ans en un temps déterminé^
Cette obfervation n’eft pas aufli particulière qu’on
le croit, ôc beaucoup d’oifeaux font fujets à une