
M IA U L L E (grande.) Foy. M o u e t t e c e n d r é e
( grande. )
M i a u l l e (p e tite .) Foye^ M o u e t t e c e n d r é e
( p e t ite .)
M ILAN .
P L enl. 422.
Milan royal, B r i s s . tom. 13 pag. 4 14 ,pi. X X X 111,
genre FI11,
Idem. B e l . Hiß. nat. des oif. p. 12 9 , fig. p. 13 0 .
M ila n ; ecoujfe 3 huan, efcoufie. B e l port, d’oif»
pag. a i .
Chauche-poule ou choche - poule en Champagne,
iuivant Salerne ;
Milvus en Latin ;
Milvio , nibio, niggo, poyana en Italien ;
Milano en Efpagnol ;
PFy, weye3 weiher, henner-geyerac en Allemand ;
. Kania en Polonois ;
Glada en Suédois;
Kite , glead, puttock, 8cç. en Anglois.
Le milan eft un o if eau de proie qui paffe pour
lâche & ignoble , quoiqu’il foit o if eau de haut vol ;
il n’eft lufceptible d’aucune éducation, 8c n’eft
connu en fauconnerie que par la chaffe- que lui
donnent les oifeaux qui font dreffés; il fuit devant
Yépervier , beaucoup plus petit que lui ; il fe perd
dans -les nues pour éviter fa pourfuite , jùfqu’à ce
que cet ennemi a&if, fuppléant à la force , par le
courage, l’atteigne & le ramène à terre vaincu,
fans avoir entrepris de fe défendre ; c’eft parce
que ce vol étoit autrefois d’ufage & un divertiffe-
ment que prenoient nos princes , qu’on a donné
au milan l’épithète de ro y al, qui n’eft que fié tri filante
pour lui. Il a deux pieds du bout du bec à
celui de la queue; il ne pèfe- guère que deux i
livres 8c demie, & il a près de cinq pieds de vol ;
ion bec n’eft inférieur à celui dés oifeaux de proie
les plus courageux, ni par la forme, , ni par les
dimenfions ; mais fon pied n’a pas deux pouces
de long; n’e ft-c e pas cette différence ft grande
entre le pied du milan 8c celui des autres oifeaux
de proie , qui en met une fi grande dans leurs
habitudes; qui de celui-ci, conformé d’ailleurs
pour être courageux & entreprenant, en fait un
oifeau lâche 8c pufillanime t La ferre eft la première
arme des oifeaux ; c’eft celle dont ils frapp
en t, arrêtent, faififfent, retiennent & enlèvent
leur proie ; c’eft donc néceffairement la mefure de
leur courage, parce que c’eft celle de leurs facultés,
& le milan n’éft lâche que parce qu’il eft mal
armé. De quelle reffource peuvent être la force
& la mafle contre une arme acérée , adroitement
maniée ? Elles offrent plus de prife aux coups,
fans en mettre à l’abri. En écrivant l’hiftoire du
milan , nous pouvons le plaindre, mais n’en faifons
pas la fatyre ; fiTon y fait attention , on trouvera
que les qualités & les défauts, font toujours, dans
les animaux , le produit néceffaire des facultés, 8c
que Torganifation en décide. C’eft elle qui met en
fuite le milan mal armé, à la ferre courte, peu
flexible , devant Yépervier qui l’atteint de loin
avec une arme fouple 8c qui fe prête à tous les
mouvemens ; le courage eft l’effet de la confiance
fage dans des forces qu’on fe connoît 8: la témérité
de la confiance vaine dans des forces qu’qu n’a pas.
L animal que rinftinél conduit, fous la main de la
nature , eft courageux s’il a lieu de l’être , mais il
ne fçauroit^ être téméraire ; c’eft un produit de
notre vanité , qui eft au-deffus des animaux. Sans
pouffer cependant plus loin l’apologie du milan 3
continuons de l’examiner : il fe diftingue de tous
les autres oifeaux de proie par un caraélère particulier
; les plumes du milieu de la queue font les
plus courtes; les paires latérales vont fucceffive-
ment en augmentant de longueur, 8c les pennes
externes de chaque côté font les plus longues ; la
queue eft très-fourchue. Ce carà&ère feul fuffiroii
pour faire reconnoître le milan ; je n’entrerai pas ,
par cette raifon, dans une defcription détaillée de
fon plumage ; fa couleur dominante eft une nuance
grisâtre fur certaines parties, rouffeâtres fur les
autres , marquée de taches brunes oblongues dans
' fe fens des plumes ; les cinq premières grandes
pennes des ailes font noires ; les autres font brunâtres;
celles de la queue fontrouffes, terminées
de blanchâtre ; les plumes de la tête, de la gorge
8c du haut du Cou font longues 8c étroites : le
bec eft brunâtre , noir à fa pointe ; les pieds font
jaunes , les ongles noirs.
L e milan royal n’eft pas commun aux environs,
de Paris ; mais on le trouve très-fréquemment
dans la Franche-Comté, le Dauphiné, l’Auvergne
8c tous les pays Voifins des montagnes.
Les .milans {ont leur nid ordinairement dans des
trous de rochers 8c quelquefois fur les arbres des
forêts qui tombent de vétufté ; leur ponte n’eft
que de deux oeufs ; ils font blanchâtres, tachetés
de jaune-fale : ces oifeaux ne donnent la cfiaffe
qu aux mulots , aux plus, petits oifeaux ou aux
jeunes des efpèces plus fortes-, à leur défaut, ils fe
rabattent fur les reptiles , les fauter elles mêmes , le
poiffon mort jetté fur le rivage par le flot, 8c quelquefois
fur la charrogne ; ils ne.craignent pas d’approcher
des Beux habités, 8c ils enlèvent beaucoup
de yeunespoulets ; mais la réfiftance de la poule fuffit
pour les prévenir s’ils n’ont pas enlevé leur proie fans
etre découverts ; de même qu’ils n’àttaquent pas
parce qu’ils font mal armés., ils ne craignent pas
d approcher des lieux habités , parce qu’ils fentent
la facilité qu’ils ont d’échapper au danger à la faveur
de leurs longues ailes; il n’y a pas d’oifeauqui ait
le vol plus aifé 8c plus rapide ; les ailes étendues 8c
immobiles, dirigeant tous fes mouvemens par ceux
de fa queue, le milan s’élève fans effort jufqu’à
difparoitre dans les nues ; il defcend comme s’il
gliffoit fur un plan incliné , 8c toujours maître de
fon vol , qu’il dirige, à fon gré , jl les précipite , le
rallentit, s’élance , ou demeure fufpendu au même
point, fuivant les circonftances. Sa vue perçante
répond a la facilité de fon vol ; fouvent il vo it, il
épie fa proie 8c fond deffus d’un point d’où nous ne
pourrions le découvrir , 8c ces avantages qu’il a au-
deffus des autres oifeaux de proie , balancent les
défauts de fa ferre fans les racheter l’efpèce eft
répandue dans toutes les contrées de 1 Europe.
M il a n d.e la Caroline.
B r is s . tom. 13 pag. 418.
Epervier à queue d'hirondelle. C a t e s b . tom• 1 ,
pag. 4 , pl. 4.
Cet oifeau eft du V I I I e genre 8c très-remarquable
par la forme, la longueur de fa queue 8c la
petiteffe au contraire de fes jambes : il a deux pieds
du bout du bec à celui de la queue ; elle eft longue
de treize pouces, étagée 8c fourchue ; la plume la
plus extérieure de chaque côté ëfTplus longue de
huit pouces que les deux du milieu ; les autres fe ra-
courciffent à proportion 'de l’extérieur vers le centre :
les ailes ont quatre pieds d’étendue 8c atteignent ,
étant pliées, aux deux tiers de la queue : tout le
plumage eft d’un blanc éclatant, exçepté les ailes
dans leur entier , la queue 8c le croupion qui font
d’un noir changeant 8c pourpré : lé bec eft noir ;
les jambes font exceflivement courtes ; j’en ignore
la couleur qui paroît brunâtre fur l’animal defféché.
M. Catesbi dit que ces oifeaux volent long-temps à
la manière des h iro n d e lle s , 8c qu’ils prennent en
volant des infeftes dont ils fe nourriffent ; qu’ils
donnent aufli la chaffe aux lé z a rd s 8c aux f e r p e n s ,
ce -qui leur a fait donner le nom (Yéperviérs à f e r p
en s : il croit qu’ils font de paffage à la Caroline où
il n’en a jamais vu en hiver. La defcription 8c la :
figure qu’il nous a données de cet oifeau font fort
exaéfes ; mais il eft étonnant qu’il ne l’ait pas reconnu
pour un milan, & qu’il ne l’en ait pas rapproché
, comme l’ont fait Mrs Briffon 8c de Buffon ;
il fe trouve auffi à la Louifiane , d’où j^ l’ai reçu,
mais fans qu’on m’ait appris s’il n’y eft que de
paffage comme à la Caroline.
Milan éto l ien . Foye^ Milan noir .
Milan noir .
F l. enl. 472.
B r is s . tom. 1, pag. 413 , genre FUI.
B e l. Hift.nat. des oif. pag. 13 1.
Idem. Port, d’oif. pag. 22.
Il eft plus petit que le milan royal ; il en différé
principalement en ce qu’il n’a pas la queue fourchue
; le fond-de fon plumage eft le même, mais
les nuances en font plus rembrunies 8c le brun-
noirâtre y domine davantage ; la queue, eft brune
en-deffus 8c blanchâtre en-deffous ; le bec.eft noir.;,
les pieds jaunes. Il n’eft qu’oifeau de paffage dans
nos contrées ; il niche: ën Allemagne 8c fe retire
en automne dans les pays méridionaux. Belon a
été témoin du paffage des milans, noirs, d’Europe
en Egypte à l’automne, 8c de leur retour au printemps.
Suivant Aldrovande le milan noir, quoique
plus petit que le milan royal, eft plus fort.8c plus
agile; comme il'a les pieds, moins courts. 8c plus
. déliés, cette remarque d’Aldrovande confirme ce
que j’ai dit à l’article du milan royal fur la lâcheté
imputée à cet oifeau.
Le milan noir eft le milan étolien d’Ariftote.
Milan ro ya l . Br is s . tom. l,p a g . 414, Foyeç
Milan.
MILOUIN.
PL. enl. 803.
B r i s s . tom. F l , pag. 38 4 , pl. X X X F , fig. i ,
genre CFII.
Cane à la tête rouffe. B e l . Hifl. nat. des oif.p. 98.
Le milouin eft un peu plus petit que le canard
domeftique ; il eft d’une forme courte 8c ramaffée ;
fa longueur eft d’un pied cinq pouces ; fon vol de
deux pieds deux pouces; il a la tê te , la gorge 8c
les deux tiers de la longueur du cou d’un beau
marron ; le bas du cou, le haut de la poitrine,; des
côtés 8c du dos de couleur de fuie , mêlée fur la
poitrine .de gris- blanc qui borde lë bout des
plumes ; le refte du dos rayé en zigzags de brun
8c de gris-blanc, ainfi que les plumes fcapulaires ;
le bas de la poitrine 8c lé haut du ventre, d’un
gris-blanc clair, rayé en zigzags de lignes tranf-
verfales grifes peu apparentes ; le croupion 8c le
haut des jambes bruns, rayés de grjs ; les couvertures
de la queue noirâtres ; les couvertures
du deffus des ailes tachetées de gris-blanc fur
cendré ; les grandes, les plus éloignées du corps
d’un cendré-brun ; les neuf premières pennés des
ailes font de cette même qouleur ; les neuf fui-
vantes font cendrées 8c'bordées de blanc par le
bout 8c du côté extérieur ; les quatre plus proches
du corps font de la même couleur que les fcapulaires
; les pennes de la queue ' font d’un cendré-
brun ; le demi-bec fupérieur eft d’un cendré-
bleuâtre, l’inférieur eft noir ; les pieds font de
: couleur de plomb , les ongles noirâtres.
Les nùlouins nous viennent .des pays du nord
en automne, comme les autres efpèces de canards ;
je les ai vus pendant tout l’hiver affez abondamment
aux marchés de Paris. Suivant les obferva-
tions de M. Hébert, citées par M. le comte de
Buffon , c’eft l’efpèce de canards la plus nom-
breufe après celle du canard fauvage ; ils arrivent
par troupes de vingt à quarante ; ils volent en
formant un peloton ierré ; ils font difficiles à api-
procher , & ils ne fréquentent que les grands
étangs. .
Le milouin fe retrouve en Amérique 8c a été
envoyé de la Louifiane. C ’eft ce milouin que
M. Briffon a décrit, pag. 3 9 0 , fous le nom de
milouin du Mexique.
Le même auteur parle, d’après Aldrovande,
d’une variété qu’il appelle milouin noir. Le dos,
le croupion , la queue font noirâtres ; la poitrine
8c le ventre font variés de cendré 8c de noirâtre ;
les ailes font mêlées de noir 8c de blanc ; le refte
eft à-peu-près comme dans le milouin ordinaire.
Milou in du Mexique. B R 1 s s. tom. F l , pag,
390.' Foy.e£ Milo u in .
Milouin no ir . Foye^ Milo u in .
E e ij