
roufleàtre , fur fond gris ; les couvertures des ailes
font de plus traversées ptir des bandes d’un blanc-
rouileâtre & terminées de brun-rougeâtre ; les
grandes pennes des ailes font de la même couleur que
les couvertures, mais plus foncée , & elles font tachetées
de blanc-rouûeâtre fur le bord extérieur ; la
queue eft coupée de trois bandes d’un blanc-roufteâ-
tre fur tond gris ; le delfous du corps eft d’un brun-
rougeatre, traverfé par des bandes noires demi-circulaires
; les pieds font rouffeàtres 6c garnis de
duvet jufqu au bout des doigts ; le bec noir ; l’iris
jaune. Genre X L
Hibou d’Italie. Briss. tom. 1 , pag. 491; Foyer Hibou.
Hibou du Mexique. B riss. tom. / , pag. 492. Voyc^ Hibou.
Hibou des terres Magellaniques. PI. enl. 385. Voyeç D u c .
Hibou sans cornes o u chat-huant. Be l . hiß. nat. des oif.pag. 137. Voyez Hulotte.
H IRO N D E L L E .
En vieux François , harondelle 3 herondelle ,•
En Latin 3 kirundo ;
En Allemand , fchwalb ;
En Anglois , fitrallow ;
En Italien , rondina , rondinella 3
En Efpagnol, gelondrina ;
En Polonois , jafkolka ,*
En Hollandois, Jwalem ,•
En Saxon, fioale.
Les hirondelles ont la tête groffe,applatie ; l’ouverture
du bec très-large , fa partie cornée fort petite,
comprimée à là baie & crochue à fon extrémité ;
le cou court, les ailes longues, les pieds fort petits ;
trois doigts devant, un derrière, le doigt du milieu
uni étroitement avec l’extérieur, depuis fon origine
jufqu'à la première articulation ; la queue fourchue,
excepté un très-petit nombre d’efpèces ; le noir >
le brun-marron & le blanc font les -couleurs qui
dominent fur leur plumage en général ; le noir
couvre* ordinairement le deflus du corps : il eft
luftré & à reflets violets où verdâtres ; le marron
& le blanc occupent le deffous du corps, le marron
à la partie antérieure & le blanc à la poftérieure ;
les hirondelles compofent le genre X X X de la
méthode de M. BrifFon , & font à la fuite des engoulevents ou tête-çhêvres, avec lefquels elles Ont
beaucoup de rapports & dont elles diffèrent fous
plufieurs alpeâs. Dans Tordre méthodique , la
différence effentielle entre les engoulevents 6c les hirondelles conlifte en ce que les premiers ont les
trois doigts antérieurs unis par une membrane qui
s’étend de leur origine a la première articulation ,
& l’ongle du doigt du milieu dentelé en forme
de frie du côté extérieur ; les fécondés n’ont point
de membrane, ni l’ongle du doigt dentelé comme
les premiers, mais elles ont le même doigt joint
étroitement avec l’extérieur, depuis fon origine
jufqu’à la première articulation. En comparant les engoulevents &. les hirondelles relativement à la
forme en général, au vêtement, aux habitudes J
on trouve entre ces oifeaux des rapports 6c des
différences dont il rélulte qu’on peut les regarder
comme des oifeaux d’une meme famille, & appeller
pour ainfi-dire les engoulevents , ainfi que M. de
Montbeillard le remarque, des hirondelles de nuit ;
cet obfervateur fuit le parallèle dans tous fiîs détails
avec un ordre, une précifion , une clarté qui
le rendent très-intéreflànt & répandent beaucoup
de jour fur l’hiftoire de ces oifeaux. Les laits les
plus notables qu’il rélultent dans cette occalion
de cette méthode comparative, la plus propre à
inftruire, font :
i ° . Que les engoulevents 6c les hirondelles diffèrent
par leur fenfibilité dans l’organe de la vue ; les
premiers font des oifeaux no'riurnes , parce que
leurs yeux lèroient bleffés de l’éclat du jour ; les
féconds demeurent dans Tinaélion pendant la n u it,
parce qu’ils n’auroient pas affez de lumière pour
diftinguer les objets 6c le mouvoir aifément. Cette
première différence en produit une fecondaire.
Quoique les hirondelles n’ayent pas les ailes
beaucoup plus longues ou plus fortes, ni par
conféquent beaucoup plus habiles au mouvement ,
leur vol eft néanmoins beaucoup plus hardi, plus
léger, plus foutenu, parce qu’elles ont la vue bien
meilleure, ce qui leur donne-un grand avantage
pour employer toute la force de leurs ailes.
2 °. Quoique les couleurs des engoulevents &
des hirondelles fe réduifent à des nuances fombres ,
qui au fond font à-peu-près les mêmes, cependant
leur plumage eft très-différent, parce que les couleurs
font diftribuées par grandes maffes fur celui
des hirondelles, & qu’elles ont des reflets brillants ,
au lieu que celles des engoulevents font ternes &.
brouillées.
3 . Les engoulevents 6c les hirondelles vivent
d’infe&es qu’ils pourluivent en volant ; les premiers
vont à leur rencontre le bec ouvert, & ceux qui
donnent dans fa large ouverture y font pris à une
efpèce de glue ou d’humeur vifqueufe dont elle
eft enduite : les hirondelles n’ouvrent le bec que
pour faifir les infe&es , 6c le ferment d’un effort
fi brufque, qu’il en réfulte une efpèce de craquement.
4 °. Les hirondelles ont les moeurs plus fociales
que les engoulevents ; elles fe réunifient fouvent en
troupes nombreufes , au lieu que les premiers
pafient leur vie dans la folitude.
5°. Un trou, à la fuperficie de la terre & au
pied d’un arbre ou d’un rocher , eft l’endroit 011
les engoulevents dépofent leurs oeufs : ce trou ,
qu’ils ont laififé le plus fouvent comme ils l’ont
trouvé , leur fert de nid : la plupart des hirondelles ,
au contraire , conftruifent le leur avec beaucoup
de foin; &. fi quelques efpèces pondent dans des
trous de murailles ou dans ceux qu’elles fçavent fe
creufer en terre , elles font ou choififfent ces excavations
allez profondes pour que leurs petits y
foient en fûreté, & elles y portent tout ce qui eft
néceflaire pour qu’ils y foient mollement Si chaudement.
Le parallèle que je viens de fuivre appartient à
M. de Montbeillard en entier pour le fond, & en
plus grande partie pour les expreflions. J ’ajouterai
que l ’engoulevent eft un oifeau trifte ; qu’il n’a
qu’un cri monotone 6c défagréable ; qu’il eft lent 6c paroît fe mouvoir avec difficulté : plufieurs
'efpèces A’hirondelles ont, au contraire , outre un
chant ga i, un cri qui paroît être l’expreflion d’une
fenfation vive 6c agréable ; elles font agiles *
promptes , 6c paroifient libres dans tous leurs mou-
vemens, qui femblent ne leur coûter aucun effort.
On trouve des hirondelles dans le nouveau comme
dans l’ancien continent & dans toutes les contrées
de l’un 6c de l’autre : perfonne n’ignore que ce
font des oifeaux de pafiage dans nos climats ; les
hirondelles y arrivent à l’équinoxe du printemps ,
&. difparoiuent peu après celui d’automne. Suivant
l’obfervation de M . Bajon , mémoires pour
fervir à l ’hifloire de Cayenne, tom. I l 3p. 251. Elles
font fédentaires à la Guiane , 6c elles y pafient
conftamment leur vie entière : il ne paroît pas
qu’on ait vérifié fi le même fait a lieu fous toute
l’étendue de la Zone torride dans le nouveau continent
, & il femble , au contraire , d’après les
voyageurs , il eft même prouvé en particulier pour
le Sénégal, par le témoignage de M. Adamfon ,
que plufieurs efpèces d'hirondelles, fi on ne le peut
pas afliirer de toutes , font des oifeaux de pafiage
lous la zone torride dans l’ancien continent ,
comme elles le font dans les pays tempérés &
dans les contrées feptentrionales ? mais que deviennent
à l’automne 6c pendant l’hiver celles que
nous avons vues durant l’été ; paflent-elles en des -
climats ou elles retrouvent la nourriture qui commence
en automne à leur manquer dans nos régions
? Se réfugient-elles dans les antres 6c les cavités
de la terre , pour y demeurer engourdies
pendant la mauvaife faifon ? ou enfin fe précipitent
elles dans lés eaux qui les reçoivent à l’automne
dans leur fein, les rapportent & les dépofent
au printemps fur leurs rivages , ou l’influence du
foleil leur ayant rendu par degrés le mouvement, ;
la vie & le lentiment, elles fortent du fommeil ou
plutôt, de l ’afphixie ou elles étoient plongées fous
les eaux, & elles prennent leur effort ? T elles font
les queftions qu’on peut faire par rapport aux hirondelles
, parce que ces queftions font relatives aux
opinions qu’on a propofées fur leur difparition 6c
leur retour. Cette partie de leur hiftoireeft un point
d’ornithologie très-difficile à éclaircir , fur lequel
on-a beaucoup contefté , fans qu’on foit encore
d’accord , parce qu’on a raifonné plus qu’on n’a
obfervé. Les fentimens font fi balancés de part
6c d’autre- par le nombre par les noms impo- ;
fans ,de ceux qui les foutiennent , que l’autorité !
ceffe d’être un motif de fe décider ; les faits &
l’obfervation devroient , fans contredit , être la
réponfe aux queftions propofées ; m^is les faits
font avancés 6c conteftés par des témoins également
nombreux, 6c par des hommes auxquels on
doit une croyance égale ; ils deviennent par conféquent
équivoques , 6c ils nous Jaiffent dans l’incertitude
; les obfervatio^» manquent en général,
6c celles qui paroifient les plus authentiques em-
barraffent fans éclairer. Nous fommes donc réduits
aux difeuflions de raifonnement, parce que
les faits nous manquent ; cependant, en obfervant
les chofes de plus près, on eft en droit de rejette*
l’immerfion des hirondelles 6c leur féjour fous Te au,
non-feulement parce qu’une pareille affertion eft
contraire à toutes les notions faines qu’on peut
avoir fur l’économie animale , mais encore, parce
que ceux qui la défendent, 6c dont le témoignage
leroit digne de foi , n’en parlent que fur des
oui-dire ; enfin parce que les modernes qui ont
cherché à vérifier cette opinion déjà ancienne ,
n’en n’ont pu trouver l’occafion. n Le doûeur Hal-
» mann, Mofcovite , & M. Brown , Norvégien ,
v fe trouvant à Florence, ont alluré aux auteurs de
w Vornithologie italienne , que dans leurs pays ref-
w pectifs , les hirondelles paroifient & difparoiffent
n à-peu-près dans les mêmes temps qu’en Italie ,
« & que leur prétendu féjour fous l’eau pendant
n l’hiver,. eft une fable qui n’a cours que parmi le
ri peuple. M. Tefdorf de Lubec , malgré les foins
” qu’il s’eft donné pendant quarante ans , n’a pu
. n encore parvenir à avoir une feule hirondelle tirée
» de l’eau.
” M. Klein , fauteur zélé du fyftême de Tim-
” merfion 6c de l’émerfion des hirondelles, M.
i Hermann, célèbre profeffeur d’hifteire naturelle
v à Strasbourg, qui paroît pancher pour la même
” opinion, avouent l’un & l’autre n’avoir jamais
» été témoins du fait que l’un défend, & pour le-
» quel l’autre paroît incliner.
” On lçait qu’il a été offert publiquement en
” Allemagne , à quiconque apporteroit , pendant
” l’hiv e r, de ces hirondelles trouvées fous l’eau ,
» de les p ay e r , en donnant autant d’argent, poids
” pour poids , & qu’il ne s’en eft pas trouvé une
n feuleà payer ». ( Extrait en grande partie copié
de l ’hift. nat. des o if tom. X I I 3 pag. 28ƒ & fu iv . )
En voilà affez du côté des faits pour nous donner
le droit de nier celui de l’immerfion des hirondelles
; mais n’auroit-il pas fuffi de le rejetter comme
inadmiffible 6c comme, contraire à toutes les lois de
l’économie animale ? Comment en effet fuopofer :
i ° . que le même oifeau refpire pendant fix mois ,
&. vive privé d’air pendant fix autres ? dans cette
fuppofition ou fon méchanifine change, ou il ne
change pas ; s’il change , comment cette mutation
peut-elle être fubite & avoir lieu de fix mois en
fix mois dans un animal formé 6c adulte : Si !e méchanifine
demeure le meme , l’animal périt r.écei-
fairement fous l’eau , puifque la respiration eft
néceffairement arrêtée , 6c que la mort eft la fuite
inévitable de la futpenficn loutepue quçlquc-
temps,