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■ \ariés tranlverfalement & en zigzags , de gris,de
brun & de noirâtre ; les plumes {capillaires & les
couvertures du deflus des ailes variées de ces
mêmes couleurs, & de plus mêlées d’un peu de
roufleâtre & tachetées de blanc-roufleâtre ; le bas
des joues , la gorge , le devant du cou, la poitrine
& les côtés, font rayés tranfverfelement de noirâtre
fur fond roufleâtre ; le ventre &-les jambes
font d’un blanc-fale, mêlé d’un peu de roufleâtre
■ & varié de quelques petites taches noirâtres ; les
pennes des ailes font brunes, marquées lur le côté
extérieur de taches quarrées d’un roux-clair ; celles
de la queue'font d’un gris - clair varié de bandes
tranfverfales noirâtres , de petites lignes en zigzags
•&. de taches de la même couleur ; l’iris eft jaunâtre
,- le bec eft d'une couleur de plomb - clair :
•les pieds & les ongles font grifâtres.
L a temelle a tout le plumage d’un ton de couleurs
plus foibles que le mâle.
Le t o r c o l eft de paflage : il arrive en mai & part
•en feptembre : il voyage & vit feul : il ne • contracte
de fociété qu’avec fa femelle, & feulement
pendant la lâifon de la ponte. Quoique conformé
à-peu-près comme les^icr , il ne grimpe pas comme
•eux : il ne fe perche même que rarement & pour
dormir : mais lé plus fouvent il eft à terre : il fe
nourrit de f o u r m i s qu’il prend en dardant fa langue
dans les fourmilières , & en la retirant chargée
des f o u r m i s qui fe font prifes à l’humeur vifqueufe
dont elle efo enduite : il a pour cri un firflement
aigu & prolongé : la femelle pond dans des trous
d ’arbres fans conftruire de nrd , & fur la pouflîère
d e bois vermoulu : la ponte eft de huit ou dix
ceufs d’un blanc d’ivoire.
Le t o r c o l eft remarquable par l’habitude dont il
a pris fon nom , celle de tourner le cou , d’un
mouvement lent, ondulant, fembiable à celui d’un
ferpent, en renverfant la tête au point de relever
le bec du côté du dos , & en fermant en même
temps les yeux : lorfqu’il eft pris & qu’on le tient,
.51 ne cefle pas de fe donner ce mouvement : mais
il l’exécute aufli très - fouvent^en liberté , & les
petits ont déjà la même habitude dans le nid : *un
t o r c o l renfermé dans une cage , lorfqu’on s’en approche
, hérifle & relève les plumes de fa tê te ,
étale celles de la queue & les relève : s’avance
en-avant, puis fe retire en-arrière , en frappant du
Bec le fond de fa cage : ce manège ou cette menace
dure tout le temps qu’on fe tient en préfence
de l’oifeau captif.
On trouve le t o r c o l dans toute l ’Europe, depuis
fa partie la plus feptentrionale jufqu’à la plus
méridionale : il étoit fameux chez' les anciens par
l’ufage qu’on en faifoit pour les filtres, & pafîoit
pour un.-des ingrédiens des plus puifftfcs enchan-
temens : les chaffeurs modernes ne le connoiflent
que par la bonté de fa chair qui eft regardée comme
exquife , lorfqu’à la fin de l’été le t o r c o l a pris
beaucoup de graille.
Aldrovande décrit d’après un deffin une variété _
T a u
dont tout le deflus du corps eft tacheté tra’nfver-
fakment de jaune fur fond roufleâtre, & dont le
deflous du corps eft rayé longitudinalement de
•jaune fur fond blanc : les pieds.font jaunes & les
ongles noir$. M. Briffon • donne à cette variété le
nom de torcol rayé , u>m. IV , pag. 7.
T o r c o l n o i r . V o y e z M e r l e a p l a s t r o n
b l a n c .
T o rcol r a y é . Voyez T o r c o l .
.TORCOT. Voyez Torcol.
TO R CO U . Voye^ T o r c o l .
TO R T ICO L IS . Voyez T o r c o l .
TO U CA N .
Les toucans appartiennent exclufivement au
nouveau continent, &. ils n’en habitent. que les
régions méridionales ; ce font des oifeaux remarquables
par la longueur & la grofleur de leur bec,
énormément difproportionné aux dimenfions du
reftè du eorps : les toucans compofent le L lV e genre
de la méthode de M. Briffon : ils ont, pour caractères:
Quatre doigts dénués de membranes, deux
devant & deux derrière , tous féparés environ jufqu’à
leur origine :
Les jambes couvertes de plumes jufqu’au talon;
le bec long, de la grofleur de la tête, dentelé
comme une foie.
Le bout des deux mandibules courbé en en-bas ;
la langue reffemblant à une plume.
Le bec des toucans, cette partie qui les diftingue
& les caraélérife particuliérement, eft. arrondi en
deffus & en deflous, applati fur les côtés, dentelé
fur les bords des deux mandibules & l’extrémité
de la fupérieure eft beaucoup plus crochue qute celle
de l’inférieure ; cet énorme b e c , aufli long que
le corps entier dans quelques efpèces,.eft aufli
léger qu’il eft grand; ce n’eft qu’un corps caverneux
, rempli de cellules vuides, léparées par des
cloifons d’une fubftance offeufe, aufli mince qu’une
feuille de papier , & le tout eft couvert par une
expanfion de fubftance cornée, fi mince qu’elle ne
fçauroit réfifter, & qu’elle;plie fous le doigt qui la
prefle avec un effort léger : ce même bec eft ordinairement
peint de couleurs éclatantes. La langue
des toucans n’eft pas moins extraordinaire que leur
bec : elle eft aufli longue que la mandibule inférieure
ou peu s’en faut ; elle eft applatie, un peu
concave dans fon milieu , fuivant fa longueur , &
chargée des deux côtés & à l’extrémité de. papilles
qui la font reffembler à une plume garnie de
barbes égales des deux côtés.
Ce bec & cette langue extraordinaires n’ont point
l’ufage qu’on attendroit de leur forme & de leurs
dimenfions. Le toucan faifit du bout du bec ce
qu’il veut avaler , le jette en l’air , le reçoit dans
fon large 'bec , &. l’engloutit en happant’: il ne
fçauroit rien écrafer, rien triturer , ni même rien
entamer ; fon bec eft aufli foible qu’il eft étonnant
par fa grofleur.
Les toucans fe nourriflént de fruits & fur-tou!
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de ceux de palmiers ; ils vont par petites troupes ; 1
leur vol eft lourd ; cependant ils s’élèvent à la
cime des plus grands arbres, lur lefquels ils ont coutume
de fè percher ; ils profitent des trous abandonnés
par les pics pour y faire leur ponte qui
n’eft que de deux ceufs ; on les'aprivqile aifément
en les élevant jeunes ils font très-ailes à nourrir,
s’accommodant de tout ce qu’on leur donne ; le
pain eft la nourriture qui leur convient le mieux ;
mais ils craignent le froid , Ôt.ce ne ferOit qu’èn
les en garantiffant qu’on pourroit nous procurer
ces oifeaux vivans. Quelques voyageurs leur ont
donné le nom Üoifeaux tout bec ,• les François de
la Guiane les- appellent gros-bec, & on les a aufli
nommis oifeaux prédicateurs , d’après une forte de
-fiflfoment qu’ils répètent fouvent & aflez long-temps.
M. le comte dè Buffon divife le genre des toucans
en toucans proprement dits & en aracaris. Les
toucans font beaucoup plus, grands ; ils, ont le bec
plus long à proportion & formé d’une*fubftance
'moins fonde ; leur queue eft proportionnement
plus longue , elle eft égale & arrondie, au lieu.que
celle clés aracaris eft étagée ; leur bec eft .prôpor-
tionnément moins long , moins ample & plus fort,
ou plutôt--moins foible.
Le% toucans ne feroient, curieux ..à tranfporter
vivans qu’à caufe de la lingularité de leur conformation
& de la beauté de leur plumage ; mais
l’entrepriiè n eft pas difficile : ces oifeaux vivent
iort bien de mie de pain & de nos fruits de toute
efpèce, fi l’on a foin de les leur donner .coupés
en morceaux aflez menus, pour qu’ils puiflent les
avaler. J ’ai vu des toucans vivans à la Haie dans
la ménagerie du Sthatouder , &. on en aporta aufli
un‘ vivant à Paris-il y a quelques années; i ly 'a
peu d’oifeaux qu’il fût plus facile de nous procurer.
Il eft étonnant qu’on ne l’entreprenne p as, d’autant
plus que la beauté , & la lingularité de ces
oifeaux procureroit à ceux qui les auroient aportés
'par motif d’intérêt un dedommagement allure de
la peine qu’ils auroient prife.
On nous envoie quelquefois des gorges de toucans
en grand nombre pour l’ufage de la pelleterie ;
on en a fait des garnitures de robes & des manchons
; ces ornemens ont un grand eclat, dû a
la'vivacité de leurs couleurs; mais ils ont quelque
chofe de dur & de roide qui probablement fera
caufe qu’on n’en fera pas un ul'age fréquent.
T o u c a n . B r i s s . torn. I V , pag. 408.
Voyez T o u c a n a v e n t r e r o u g ë .
T o u c a n a c o l l i e r de Cayenne. PI. m l. 577.
■ B r i s s . torn. I V , pag. 419. Voyc^ IC o u l i n .
T o ucan, a c o l l ie r du Mexique. B r is s .
torn. IV , pag. 4 2 1 . Voye^, C o c h ic AT ( le ) .
T o u c a n a g o r g e b l a n c h e de Cayenne. PL enl. 2.02.
B r i s s . tom. I V , pag. 4 1 6 . t'oyez T o u c a n a
g o r g e j a u n e .
# T o u c a n a gorge b l a n c h e d u B r é f l l . B r i s s .
tom, IV , pag. 4 1 3. Voy. T OU CAN A GORGE JAUNE.
T O U
T o u c a n a g o r g e j a u n e .
M. Briffon diftingue deux toucans à gorge jaune ;
l’un de Cayenne , qu’il décrit, tom. IV , pag. 4 l 1 ?
pi. X X X I , f i g. 1 ; l’autre du Bréfll , pag. 4 19 . L e
même auteur décrit deux toucans à gorge blanche ,
qu’il diftingue également par les lieux où on les.
trouve ; lçavoir , le toucan à gorge blanche du
Bréfil, tom. IV 3 pag. 4 13 , & le toucan à gorge
blanche de Cayenne , tom. IV , pag. 4 16 ,p l. X X X I ,
fig. 2. Ces quatre oifeaux font du L IV ® genre.
On a de même repréfenté, dans les planches enluminées.,
n°. 269 , un toucan à gorge jaune de
Cayenne , & pi. 307 , ■ un tou.can à gorge jaune du
Bréfil.
Mais ces oifeaux , regardés comme différens,
font cependant les mêmes ; ils ne conftituent qu’une
efpèce,-dont les mâles ont la gorge jaune & les
femelles l’ont blanche * dont ceux du Bréfll ont
i des couleurs plus, v iv e s , parce que peut-être ils
habitent un terrein plus élevé & qu’ils vivent dans
un air plus pur & moins humide ; c’eft ainfl quç
des (Oifeaux envoyés: du Pérou, & évidemment des
mêmes efpèces qui fe trouvent à la Guiane, avoient
des, couleurs beaucoup plus vives que ceux-ci. Il
fuffira donc de décrire un feul toucan à gorge jaune
& fa femelle ; je choifls celui.de Cayenne : le lecteur
obfervera feulement que dans les mêmest
oifeaux les couleurs font plus vives au Bréfll.
Le toucan à gorge jaune de Cayenne eft à-peu-
près de la grofleur d’une pie ; fo longueur eft d’un
pied cinq pouces du bout du b e c ^ celui de la
queue ; fon bec a trois pouces deux lignes de
long ; un pouce & demi d’épaifleur à fon origine
; les joues & la gorge font d’un jaune de
loufre ; le devant du cou eft d’une belle couleur
orangée, bordée d’ une couleur de foufre; la poitrine
, le haut du ventre & les couvertures du
deflus & du deflous de la queue font d’un rouge
très-vif ; le refte du. plumage eft d’un noir plus
foncé fur les parties fupérieures, avec quelques
reflets verdâtres fur ces mêmes parties, ainfl que
fur les grandes pennes des ailes & fur les jambes ;
le bec eft noir à fa bafe; le refte eft d’un verd-
olivâtre, bordé de chaque côté de rouge fur les
bords des deux mandibules ': les pieds & le s ongles
font noirs.
La femelle, ou 1 q.toucan à gorge blanche, aies
joués, la gorge & le devant du cou d’un beau
blanc , féparé d’avec le noir de la poitrine par une
large bande d’un rouge très-vii ; les couvertures
du deflous de la queue font de ce même rouge , &
celles du deflus font d’un jaune foufre ; le refte du
plumage eft noir avec quelques reflets verdâtres
çomme dans le mâle ; une peau nue & bleuâtre
entoure les yeux du mâle & ceux de la femelle ;
celle-ci a le bec noir à fa bafe , enfuite ceint de jaunâtre,
puis de noir & une bande jaunâtre s’étend
fur le -deflus du demi-bec fupérieur , dont le refte,
ainli. que celui de la mandibule intérieure, eft
rouge &. terminé de .jaunâtre à la pointe des deux