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On trouve le troupiale à la Jamaïque, a la Martinique
, au Bréfil , à la Caroline, M. Briffon
ajoute à Cayenne : je ne l’ai jamais vu parmi les
oifeaux envoyés de cette colonie.
Les troupiales volent en bandes nombreufes : ils
fe nourriflent de baies 8c d’infe&es : ils n’évitent
point les lieux habités, & ils ferablent^contraire
les rechercher : ils fufpendent à l’extrémité des
branches leur nid, auquel ils donnent une forme
cylindrique. Souvent un feul arbre eft chargé d’un
grand nombre de ces nids , fans qu il y ait aucune
méfintelligence entre les familles.
Catesby nous apprend que ces oifeaux s’appri-
voifent aifément, 8c qu’on les met volontiers en
cage àcaufe de leurs gentillejfes ; qu’ils aiment de
préféré nce les fruits d’un arbre qu on nomme
bonana, ce qui leur en a fait a eux-memes appliquer
le nom.
Un troupiale que je nourris depuis cinq ansÇme
met en état de confirmer l’aflertion de Catesby.
Cet oifeau eft aulïi familier qu’intelligent : il eon-
noît la voix de ceux qui le foignent ou qui le
careffent fouvent , 8c il y répond ou en y accourant
, ou par un petit fifBement : il defcend d un
fécond étage à la voix d’une femme qui a coutume
de lui donner à manger : il la fuit dans un jardin
fans paroître tenté de prendre fon v o l , 8c s étant
échappé fur le*toit de la maifon, il vola dans le
jardin vers cette même femme auffitôt qu’elle
l’appella : il a des geftes mimes 8c des poftures
très - fingulières : il s’incline , 8c il baille la tete ,
comme fi on 'lui eût appris a faluer, puis il fe
redreffe 8c hériffant les longues plumes de 1a gorge,
il fait entendre une forte de fifflement : il provoque'
toutes les perfonnes, auprès defquelles il
peut atteindre , il les agace par des coups de bec :
on peut le manier de toutes les façons, 8c jouer
avec lui de la mente manière qu’on a coutume
de le faire avec un petit chien : il ne fe rebute
de rien, 8 :Ton eft toujours obligé de le renfermer
pour mettre fin à les jeux : renverfe fur le dos, il
fe défend, en jouant du bec 8c des pieds , comme
le chien qui mord doucement fon maître , 8c repouffe
fa main avec fes pattes. Nous n’avons aucun
oifeau qui devienne aufli familier ,8c le perroquet
qui l’eft le p lus, ne l’eft pas autant : je le nourris
de mie de pain trempée dans du lait, de foupe,
& en général il s’accommode de tout : il eft- très-
friand de fucre : fa voix eft haute , glapiffante 8c
défagréable : il y a lieu de croire qu’il eut appris
à parler : il répète le mot de coco du nom
que lui a donné la perfonne qui le foigne.
Un oifeau de la même efpèce que j ’ai vu chez
■ feu M. le marquis de Montmireil, étoit aufli familier
que le troupiale d’après lequel je donne ces
notes : il agaçoit de même les perfonnes qui l’ap-
prochoient, 8c il exécutoit les mêmes geftes ou
les mêmes jeux. Cette familiarité 8c ce caraéfère
font donc d’après ce que nous apprend Catesby
des facultés propres à Je fp èc e , & le trou-
T R O
piale ne les perd point étant tranfporté en Europe ;
comme le prouvent les deux exemples que j’ai
cités : cet oifeau eft d’ailleurs très-facile à tranf-
porter, puifqu’il eft naturellement fort familier,
8c très - aifé à nourrir. Ce feroit donc un des
oifeaux que , d’après ces raifons , 8c fes habitudes
aimables, les voyageurs devroient nous
apporter de préférence. H eft fort probable que les
autres oifeaux du même genre participent plus ou
moins des qualités du troupiale , qu’on pourroit les
nourrir aufli aifément, 8c , comme ils font en général
d’un beau plumage , ce font autant de raifons
à leur égard d’en tenter le tranfport en
Europe.
T roupiale a a il es rouges. Br iss. tom.
11, p a g .97. Voye^ C ommandeur.
T roupiale a ailes rouges de la Louifiane.
P l. enl. 402.. Voye\ C ommandeur.
T roupiale a calotte no ir e .
Troupiale jaune à calotte noire de Cayenne,
p l . en l. 5 j 3; •
II. eft à-peu-près de la grandeur de notre. merle :
le fommet de la tête eft noir-; le refte de la tete ,
le cou, 8c tout le deffous du corps font d’un beau
jaune ; le dos, le croupion, les couvertures du
deffus de la queue font noirs ; les couvertures &
les pennes des ailes le font aufli , mais les plus
petites couvertures 8c les plus grandes font bordées
d’un peu de blanc-jaunâtre à leur, extrémité ; il y
a aufli un léger trait de la même couleur , au bout
des pennes moyennes des ailes 8c. dë quelques-
unes des grandes ;la queue eft entièrement noire;
le bec 8c les pieds font de' cette dernière couleur;
l’oeil eft entouré d’une peau nue dont j’ignore la
nuance ; il y a également à l’angle du demi - bec
inférieur, de chaque côté, une ligne oblongue,
dégarnie de plumes, qui fe-propage en descendant
environ dans la longueur d’un pouce fur une ligne
de largeur.
M. de Montbeillard raporte à cette efpèce le
troupiale brun de la nouvelle E [pagne, de M. Briffon,
tom, I l ', pag. 10 5 . Les dimenfions font à-peu-près
les mêmes, 8c il y a du raport dans les couleurs :
celui-ci a le fommet de la tête, le do s, le croupion
, d’un brun - noirâtre ; le refte du plumage
jaune , excepté les pennes des ailes.8c celles delà
queue qui font noirâtres , 8c. les grandes couvertures
des ailes qui font aufli noirâtres , bordées de
gris-jaunâtre ; le b e c , les pieds 8c les ongles font
jaunâtres. ’ Vit
Le premier de ces deux oifeaux nous eft quelquefois
envoyé de Cayenne , 8c le fécond què
M. Briffon a décrit, l’avoit été de la nouvelle
Efpagne. ■ Il èft très-probable que' c’eft une fimple
variété ou peut - être la femelle du premier : ce
dernier fentiment eft le plus vraifemblable. Genre
X IX . - ' ~ /
T roupiale , a queue annelée. B riss.
tom. I I , pag. 89. Voye^ Arc-en-QUEUE.
T r o u p i a l e b r u n de la nouvelle Efpagne
T r o
Briss. tom. I I ,p a g . 105. Voyi{ T roupiale a
CALOTTE NOIRE.
T r o u p i a l e de Cayenne. P L enl. 236. Voye1
T r o u p i a l e de l a Guiane.
T roupiale de la Caroline. P L enl. 606 ,
n° a. Voyei T roupiale noir (petit).
T r o u p i a l e de la Guiane.
Pl. enl. 536.
B r i s s . tom. I l , pag. 10 7 » pL X T , fig. 1 ,
genre X IX . •
Il approche, dit M. Briffon , de la^groffeur clu
mauvis : les plumes qui couvrent la tê te , le dér-
,iè re , 8c les côtés du cou 8c tout le deffus du
corps , le ventre , les côtés , les jambes , ainfi que
les plumes fcapulaires font noirâtres, bordées de
gris; la gorge , le devant du cou 8c la poitrine
iont'rougés , variés de traits blanchâtres , dont
chaque plume eft bordée ; le moignon de l’aile eft
rouge.; les couvertures font noirâtres , bordées de
oris; les grandes pennes font noirâtres, les moyennes
font de cette dernière couleur, bordées de gri-
fâtre ; la queue eft noire , variée de quelques raies
tranfverfales grifes vers fon extrémité ; le be c, les
pieds, les, ongles font bruns. j
Le troupiale de Cayenne , pl. enl. 2 .3 6 , ne différé
du précédent qu’en ce qu’il a des couleurs plus
vives ; que le noir n’eft point varie de' gris , ni les
plumes rouges bordées de blanchâtre. On nous
envoie ces deux oifeaux de la Guiane, mais le
fécond beaucoup plus fouvent que le premier ; je
crois que celui-ci eft un jeune 8c peut-etre une
femelle , 8c le fécond le mâle adulte ; mais je ne
peux penfer avec un auteur célèbre que ce trou-
pidle ne foit qu’une variété du commandeur qu’on
ne trouve pas à Cayenne ; la différence des climats ;
la disproportion de la taille ; le bec plus gros 8c
moins pointu du troupiale de la Guiane , me le font
regarder comme une efpèce abfolument differente
du commandeur. Voye£ C o m m a n d e u r .
T roupiale de la nouvelle Efpagne. Br is s .
tom. I I , pag. 95. Voye£ Costotol.
T r o u p i a l e des Indes. B r i s s . fuppl. tom. V I ,
pag. 3 7 . Voye^ R o l l i e r d e p a r a d i s .
T roupiale du Bréfil. B riss. tom. I I , pag. 93.
Voye^ J apacani.
T r o u p i a l e du Mexique. B r i s s . tom. II,p a g .
88. VoyeifkA c o l ç h i de S.éba.
T roupiale gris de la nouvelle Efpagne.
Briss. tom. 11, pag. 96. Voye%. T ocolin.
T roupiale jaune a calotte noire de
Cayenne. P L enl. 5 3 3 . Voye{ T roupiale a
calôtte noire.
T roupiale noir.
B r i s s . tom. 11, pag. 103, pl. X , fig. 1 , genre
XIX.
Troupiale noir de- Saint-Domingue. PL enl. 5 34.
Il eft un, peu plus grand qu’un merle : tout fon
plumage eft d’un noir changeant, à reflets verdâtres
■ & violets, excepté fur la poitrine , le ventre
& les côtés qui font d’un noir mat; le b e c , les
T R O 493
pieds 8c les ongles font aufli noirs. On le trouve
à Saint-Domingue , à la Jamaique , a la Guiane;
il paroît être très-commun à la Louifiane : il y a
des individus plus grands les uns que les autres,
8c ceux-ci ont un plumage plus ondoyant ; il eft
probable que ce font les mâles.
L’oifeau repréfenté , pl. enl. 646 , fous le nom
de cajjique de la Louifiane , 8c que j’ai reçu de cette
colonie , ne me paroît être qu’une variété du troupiale
noir f il eft de la même grandeur : tout fon
plumage eft blanc , varié de noir a reflets ver-r-
datres 8c violets. Voyes^ Cass 1 que de la Louifiane*
T roupiale noir (petit).
Le petit troupiale noir n’eft pas plus grand que
notre gros-bec : tout fon plumage eft d’un noir
éclatant, changeant en violet fuivant les effets de
la lumière : ;le bec 8c les pieds font noirs. C ’eft
une efpèce affez commune à Cayenne d’oii on
l’envoie fouvent.
On a repréfenté , pl. enl. 606 , n° a , fous le nom
de troupiale de la Caroline , un autre oifeau du
même genre ; ii eft à-peu-pres de la taille du précédent
; il en diffère en ce qu’il a la tête 8c le cou
d’un olivâtre fombre 8c rembruni ; le refte du plumage
eft noir ; il jette quelques reflets violets ,
mais moins éclatans 8c moins nombreux que ceux
qui brillent fur le plumage du petit troupiale noir ,
ce fécond troupiale a été envoyé de la Louifiane ,
8c il étoit aufli parmi des oifeaux de la Caroline
qui avoient été apportés de Londres a Paris. Je
crois d’après les différences du plumage 8c plus
encore ‘d’après celle des lieux ou ces deux trou-
piales fe trouvent, que ce font deux efpèces différentes
: M. de Montbeillard n’eft pas du même
fentiment 8c regarde le fécond comme la femelle
du premier. Genre X IX .
T roupiale noir de Saint-Domingue. P L
enl. 534. Voye£ T roupiale no ir .
T roupiale ol ive de Cayenne..
PL enl. 606., fig. 2. . .
Je ne conno.is cet oifeau que par la defeription
que- M. de Montbeillard en a donnée , 8c la
planche colorée qui le'repréfente.
u II n’a que fix à fept pouces de longueur ; la
w tête, la gorge, le devant du cou 8c la poitrine
?> font d’un brun-mordoré plus foncé fous la gorge
» 8c tirant à l’orangé, fur la poitrine, ou le mor-
;ji doré fe fond avec la couleur olivâtre du deffou.s
jf du corps ; cette dernière couleur règne aufli fur
» la partie poftérieure du cou , fur le d os, les cou-
» vertures des ailes 8c la queue.
» Le bec 8c les pieds font noirs ; les pennes de
jj l’aile, 8c quelques - unes de fes grandes couver-
» tures font de la même couleur, mais bordées de
w blanc ». Genre X IX .
T roupiale tacheté de Cayenne.
P l. enl. 448 , fig. 1 , le mâle ; 2 , la femelle.
Ces oifeaux, que je ne connois que par ce que
M. de Montbeillard nous en apprend , 8c par. les
figures auxquelles il renvoie pour juger des dimen