
croupion, les couvertures du deflùs de la qüeue
font d’un très-beau jaune ; les jambes font brunes ;
les ailes font variées de noir & de brun qui borde
les plumes ; le bec eft noir , les pieds bruns ; on
a» repréfenté, pl. enl. 6 5 9 , fig. 1 , fous le nom
de gros-bec tacheté du Cap de Bonne Efpérance, un
oifeau qui eft le même que le précédent, mais
dans un temps où il eft revêtu d’un plumage différent.
M. de Buffon en avertit en parlant de ce
gros-bec tacheté 3 édit, in-12., tome V I , pag. 206.
Tout fon plumage eft varié de brun en traits alongés,
fur un fond gris-verdâtre ; cependant la plaque
jaune qui couvre le moignon des ailes & celle
du croupion percent à travers ce fond , & la queue
& les ailes confervent le même fond de couleur,
que dans l’oifeau , tel que je l’ai décrit d’abord ;
ce qui femble plus fùrprenant, c’eft que le bec eft
blanchâtre ; ainfi la même caufe qui change les
couleurs du plumage, influe auflï, dans cet oifeau,
fur celle du bec ; cependant M. de Buffon aflùre
l’identité d’efpèce de ces deux oifeaux, d’après
M. Sonnerat, obfervateur trop exacl &. trop éclairé
pour qu’on puiffe doüter du fait ; non-feulement
il m’a été confirmé par d’autres voyageurs , mais
ils m’ont encore aflùré , M. Sonnerat l’a aufîi
reconnu, que ce gros-bec, fùivant les faifons,
prend un troifième plumage différent des deux
premiers ; pendant la durée de ce troifième plumage
, la tê te , la gorge, la poitrine & le ventre
font noirs ; le refte du corps eft couvert de plumes
d’un très-beau rouge ; les ailes & la queue font
variées de noir & de brun. On a repréfenté cet
oifeau , pl. enl. 309 , fig. 2 , fous le nom de gros-
bec du B réfil, & M. de Buffon, édit, in-12 , tom. V I ,
pag. 19 0 , lui donne celui de rouge-noir , qui préfente
une idée très-jufte de fes couleurs. On a
encore repréfenté, pl. enl. 5 ,fig . 2 , fous le nom
de cardinal du Cap de Bonne ejpérance, un oifeau
qui ne diffère du rouge-noir qu’en ce qu’il a la"
queue rouge.
Si les obfervatiofls précédentes font exaéles, il
s’enfuit que le gros-bec , dont je viens de décrire
les différens états, a trois plumages différens par
an ; ce fait pourroit paroître difficile à admettre fi
l’on ne trouvoit quelque chofie de pareil, &. même
de plus extraordinaire, dans fhiftoire du gobe-
mouche noir à collier. Voyez G obe-motjche noir
A C O L L IE R .
Mais le gros-bec tacheté ne repréfenteroit-il pas ,
dans cette efpèce , les jeunes & les femelles , &
les deux autres oifeaux ne feroient-ils pas des mâles
âdultes qui auroient fix mois de l’année un plumage
orné de rouge & fix autres de jaune ? Alors
les ’chofes rentreroient à leur égard dans le même
ordre , que par rapport à d’autres oifeaux du même
climat qu’on connoît pour être fûrement fujets à
deux mues par a n , à ne fe pas reffembler dans
leurs deux plumages fucceflifs, dont les femelles
font revêtues différemment des mâles. C’eft à
l’obfèrvation à confirmer ou détruire cette conjecture.
Ces oifeaux, foit qu’on doive ne les comptef
que pour une efpèce, foit qu’on doive les regarder
comme différens les uns des autres, nous font
apportés du Cap de Bonne-Efpérance, où ils pa-
roiffent être communs, & ils font tous du X X X II Ie
genre.
G ros-bec de Java. P l. enl. 1 0 1 , fig. 2.
Br is s . tom. I I I 3 pag. 237. Voyez Quadr i-
COLOR.
G ros- bec de Ja v a , dit le D omino. Plane.
enl. 139 , fig. 2. Voyez D omino.
G ros-bec de Java , dit le J acobin. Plane.
enl. 139 , fig. 3 , Voyez J a cobin.
G ros-bec de la Chine. Voyage aux Indes &
à la Ch. tom. Ï I , pag. 199.
Nous avons parlé de cet oifeau à l’article du
gros-bec d’Europe. Voyez Gros-bec.
G ros-bec de la Chine. PL enl. 15 2 ,fig. 1 . E dw*
tom. 1 3 pag. & pl. 41. Voyez Padda.
G ros-bec de la Louifiane. P l. enl. 153. tom. 11,
Br is s . tom. I I I , pag. 247. Voyez R ose-gorge.
G ros-bec de rifle de Bourbon. P l. enl. 15 3 ,
fig . 1. Voyez D omino.
G ros-bec de l’Ifle de Bourbon. Br is s . tom. 1119
pag. 243. Voye^ D omino.
G ros-bec de Virginie. Br is s . tom. I I I , pag.
253. Voye% C a rd in a l huppé.
G ros-bec des Indes. P l. eril. 393 ,fig. 2. Voyez
Orchef.
G ros-bec des Moluques. P l. enl. 139» fig. i .
Br is s . tom. I I I , pag. 241. Voyez D omino.
G ros-bec des Philippines. P L enl. 135 , fig.
2. B riss. tom. l l ï ,p a g . 232. Voyez T oucnam-
co u r v i.
G ros- bec du Bréfil. P l. enl. 309, fig. 2. Voye%
G ros-bec de Coromandel.
G ros- bec du Bréfil. Pl. enl. 309,fig. 1. Br is s*
tom. I I I ,p a g . 246; Voyez G r iv e l in e .
G ros- bec nonette.
P l-e n l. 393 , fig . 3.
Il eft de la grofleur du friquet ; le deflùs , le derrière
de la tête , la partie fupérieure des joues
font noirâtres ; la gorge & le devant du cou , le
bas des joues font d’ün blanc teint de jaunâtre ,
qui s’étend fur le derrière du cou en forme de demi-
collier ; le dos eft noirâtre , une bande tranfver-
fale de la même couleur, fépare le cou d’avec la
poitrine ; le refte du deflous du corps & le croupion
font d’un blanc-Toufleâtre ; les ailes font
variées de cette dernière couleur répandue fur un
fond noirâtre ; la queue eft de cette dernière couleur
, fans mélange ; le bec eft noirâtre , les pieds
font gris. Genre X X X IV e.
G ros-bec tacheté de Java. B r is s . tom. I I I ,
pag. 239. Voyez D omino.
G ros-bec tacheté de Java. B riss. tom.111,
pag. 2 39 , pl. X l l l , fig. 2. Voyez les mots D omino
& J a cob in .
G ros- bec tacheté du Cap de Bonne-Efpérance.
Voyez G ros-bec de Coromandel.
G ros- bec v io l et . Ca t esb.tom. 1 ,p ag. &pl.
40. Voyez Bou vr eu il ou Bec-roNd a gorge
& sourcil s rouges.
Gros- becs. Nom que l’on donne à Cayenne
aux Toucans. Voyez T oucan.
G RO S -M IAU LA RD . Tù^ G celand a manteau
gris.
GROS-MO NDAIN ( efpèce dè pigeon ). Voyez
Mondain (pigeon).
G RO S -P IL L E R Y . Sa l. Voyez Moineau.
GROS-PINSON. Voyez G ros-b e c .
G RO S SE -GO R G E . Voyez C ombattans.
G R O S S E -P IV O IN E . E dw. tom. 111 , pag.
CXX1I1. Voyez Dur-bec .
G RO S S E -T Ê T E . Voyez G ros- bec.
G R O U L A R D . Be l . Voyez T raquet.
G roulard. Voyez B o u v r eu il .
G R U E .
P l. enl. 769.
j R i s s . tom. V , pag. 374 , pl. X X X I I I . Genre
Be l l . hifi. nat. des oif.pag. 187 ,fig. pag. 188.
Idem. Port. (Coif. pag. 4 1 .
En Latin, grus ;
Grulla , en Efpagnol;
G ru , grua , en Italien ;
Kran , Kranich , en Allemand ;
Crâne , en Anglois ;
Trana , en Suédois ;
Zoraw , en Polonois'.
La grue a la partie inférieure des jambes dégarnie
de plumes, trois doigts devant , un derrière
, tous féparés ; le bec long droit, pointu
& liffe ; les pennes des ailes les plus près du corps,
prolongées, recourbées en forme de faulx , & relevées
au-deffus du croupion. C ’eft un des plus
grands oifeaux, & cependant celui qui a peut-
être le vol le plus élevé & le plus foutenu : elle
eft de la grofleur du dindon ; fa longueur, du bout
du bec à celui de la queue, excède quatre pieds ;
car il y a des individus plus grands les uns que
les autres ; le deflùs de la tête en-devarit, n’eft
garni que de petites plumes noirâtres, qui ont
l’apparence de p o ils ; elles font clair -fèmées au
derrière de la tê te , & répandues fur une peau
rougeâtre qu’elles laiffent appercevoir ; l’occiput
ou le bas du derrière de la tête eft couvert de
plumes brunes-noirâtres ; elles fe prolongent en
forme de pointe fur le haut du cou ; derrière l’oe il,
de chaque côté , naît une large bande blanche,
qui s'étend en arrière fur les joues & fur le haut
du cou ; le bas des joües ôc la gorge font d’un
gris-brun , le haut du devant & des côtés du cou
font d’un brun-cendré ; le refte du cou & tout le
plumage font d’un cendré-clair, excepté les grandes
pennes des ailes qui font noires ; les moyennes
qui font aüfli noires du côté intérieur feulement
& celles qui font les plus près du corps, dont la
pointe prolongée , qui fe recourbe en forme de
faux renverfée, eft noire ; les pennes de la queue
font brunes-cendrées y terminées de noir ; le bec
eft d’un noir-verdâtre (1 le bas des jambes , les
pieds & les ongles font noirs.
La grue eft l’oifeau de paffage qui entreprend
les voyages les plus longs ; du nord de TEurope ,
où elle vient paffer l’été, elle fe porte en automne
dans les régions méridionales ; elle en revient
au printemps , en tenant la même route
qu a l’automne ; dans l’un & l’autre voyage elle
ne fait que paffer fur nos contrées tempérées , fans
y fejourner. Quoique les grues s’élèvent très-haut
& foutiennentun vol très-long , elles ont quelque
peine a s’enlever, elles courent quelques pas en
déployant les ailes avant de prendre leur effor ;
elles volent en bandes , & obfervent un ordre
confiant ; elles forment en l’air un triangle quand
l’atmofphère eft tranquille , elles fe ferrent quand
le vent eft violent ou contraire, & elles fe rangent
encercle pour luter contre la tempête ; leur marche
fe fait ordinairement la nuit : une d’entr’elles ,
auquel on peut donner le nom de chef, fait fou-
vent entendre un cri fonore & de rap p e l, qui eft
répété par toute la troupe. On prétend que le
cri des grues , pendant le jo u r, indique la pluie ,
un cri tumultueux , la tempête ; que fi elles s’élèvent
paifiblement, c’eft un figne de férénité ;
lorfqu elles font à terre , foit pour prendre de la
nourriture, foit pour fe repofer par le fommeil, une
d’entr’elles ne ceffe pas de faire la garde ; elle
obferve ce qui fe paffe & en avertit, par un cri
dont l’intention eft reconnue par fes compagnes.
Leur chair étoit fort eftimée des anciens , & en
particulier des "Romains : très-peu de perfonnes
pourroient chez-noüs l’apprécier d’après leur expérience.
Nous voyons peu de grues ; on les approche
difficilement, on ne les peut tirer qu’à baie ;
on en prend au lacet de corde, & on les chaffe
avec le gerfaut & le faucon ; elles fe nourriffent
de reptiles, de v e r s , d’infeéles &. de grains. On
les apprivoife aifément , & elles font iufceptibles
d etre inftruites & réglées dans les mouvemens
alternativement légers & par bonds , graves &
fautillans , qu’elles affeélent d’elles-mêmes : elles
paffent pour vivre long-temps ; elles font leur
ponte dans les terres baffes & dans les marais des
pays feptentrionnaux ; elle n’eft que de deux oeufs.
Il paroitroit, d apres les anciens & les voyageurs ,
que la grue pond aufîi fur les terres où elle fe
tianfporte vers le midi ; mais les grues qu’on trouve
au-delà du tropique font-elles les mêmes que la
nôtre ? Si c’eft la même efpèce, ces grues trouvant
de quoi vivre toute l’année fous un ciel qui
leur convient , n’ont-elles pas des habitudes differentes
, & ne font-elles pas fédentaires? Sans
entreprendre de differter fur ces queftions difficiles
, j’obferverai que les auteurs parlent de différentes
grues étrangères , qui ont plus ou moins de
rapport avec la nôtre. Telles font :
1 °. L a grue des Indes orientales de M. Briffon ,
tom. Vy pag. 3 7 8 , qui eft la grande grue des Indes