
& les étangs des pays froids que les eaux des régions
méridionales ou même tempérées ; mais
lorlque le froid a glacé les eaux dans le nord , ils
s’avancent plus ou qioins vers le midi , fuivant
la rigueur des hivers, pour retourner vers le nord
quand les gelées font paiTées.
Le nom latin, le plus communément ufité pour
déligner le plongeon, eft mergus.
Plongeon ,p l. enl. 99a. V. Plongeon (petit).
P longeon (grand).
B R is s. t. IV\ p. 105 ,p l. X ,fig. 1 3 genre XCV1I.
Il eft à-peu-près de la grofleur de l'oye doniefiique ;
fa longueur , du bout du bec à celui des doigts ,
eft de deux pieds fept pouces fept lignes : fon
vo l de trois pieds dix.pouces huit lignes : fes ailes
pliées s’étendent iufqu’au bout de la queue ; il a
le deffus de la tete & du cou bruns ; les joues
variées de très-petites taches blanches ; une bande
traniver l'ale d’un brun-noirâtre fur les côtés du
cou ; au-delfous de cette bande , les côtés du cou
variés de noir & de blanc- par taches très-petites ;
le dos -, le croupion , les côtés couverts de plumes
d’un brun-foncé , bordé de cendré ; la gorge , le
devant du cou , la poitrine & le ventre d’un beau
blanc ; quelques taches brunes fur le devant du
cou; les couvertures du deflous de la queue variées
de brun & de blanc ; les pennes des ailes & celles
de la queue brunes, & les dernières bordées de
blanc par le bout ; la queue un peu étagée du
centre for les côtés ; le bec d’un cendre-brun , les
pieds , les doigts & les ongles noirâtres ; les membranes
qui réunifient les doigts de cette dernière
teinte , excepté dans leur milieu où -'elles font
blanchâtres. On le trouve en Suifle fur les lacs.
Plongeon (petit).
Idem., B R is s. tom. V I , pag. 10 8 , pl. X , fig. 1 ,
genre XCV1I.
Plongeon , pl. enl. 992,.
Sa longueur , du bout du bec à celui des doigts,
eft de deux pieds un pouce & quelques lignes ;
fon vol de deux piéds onze pouces , & fes ailes
pliées ne dépaffent guère l’origine de la queue ;
il a le deffus de la tête 8c du. cou couverts de
plumes cendrées , bordées des deux côtés de gris-
blanc ; tout le deffus du corps d’un cendré-brun 3
varié de deux lignes blanchâtres fur chaque plume ;
la gorge blanche ; le devant & les côtés du cou
d’un blanc varié d’un peu de cendré-clair ; la poitrine
& tout le deffous du corps d’un beau blanc ;
les grandes pennes des ailes brunes , les moyennes
d’un cendré-brun, marquées -de deux lignes blanchâtres
| une de chaque côté, placées obliquement
vers leur extrémité ; la queue d’un cendré-brun,
8c un peu étagée ; le bec d’un gris-brun, les p ieds,
les doigts, leurs membranes Et les ongles bruns,
avec une teinte rougeâtre fur le côté intérieur
des pieds 8c des doigts.
On le trouve en tout temps fur nos étangs ;
mais quand le froid les a couverts de glace , les
plongeons les quittent pour chercher les fources
] chaudes & qui ne gèlent pas ; ils voyagent de nuif
j & ils ne font pas de bien longs trajets ; ils nichent
| au bord de l’eau parmi les joncs 8c les rofeaux ;
: la ponte eft ordinairement de quatre oeufs; les
1 petits le plongent de très-bonne heure dans l’eau
8c s’y jettent à la fuite de leur mère, aufli-tôt quç
quelque choie les effraie.
P lo n g e o n (petit). B e l . Voye^ G a s t a g n e u x .
P lo n g eo n a g o r g e n o ir e . B r i s s , tom. V I ,
pag. U 5. Voye^ L u MME.
I Plo n g eo n a g o r g e r o u g e . B r i s s . tom. V I ,
} pag. i n . Voye* L u MME.
P lo n g eo n a g o r g e r o u g e de Sibérie. Pl.
enl. 308. Voyeç Lu MME.
Plo n g eo n c a t -m a r in .
Ce plongeon, connu fur les côtes de Picardie
fous le nom de cat-marin, eft de paffage ; il arrive
à l’automne avec les macreufes, & il paroît qu’il
regagne au printemps les pays du nord; M. le
comte de Buffon, qui en a le premier donné l’hif-
toire , l’a reçiède Picardie, d’où il lui a été envoyée
par M/Bâillon.
Le plongeon cat-marin eft fort femblable à notre
petit plongeon : le nom de cat-marin (chat de mer )
lui a été donné parce qu’il mange & détruit beaucoup
de frai de poiffon ; quoique le plus grand
nombre fe retire en été ., quelques-uns relient cependant
& nichent, au raport des matelots, dans
les SorlingUes, fur des rochers. Ils entrent avec la
marée dans l’embouchure des rivières'; les petits
merlans, le frai de Yefiurgeon & celui du congre
font leurs mets de préférence.
Les jeunes, moins adroits & moins exercés que
les vieux-, ne mangent que chevrettes.
La femelle a deux pouces de moins que le mâle ,
dont la longueur eft de deux pieds trois pouces ,
du bout du bec à celui des ongles ; le plumage des
jeunes, jufqu’à la m ue, eft d’un noir enfumé, fans
aucune des taches dont le dos des vieux eft parfemé,
M. le comte de Buffon, de qui j’ai emprunté
tout ce que-j’ai dit du plongeon cat-marin , penfe
qu’on doit lui raporter comme variété le plongeon
tacheté de M. Briffon, tom. V l , pag. 1 1 7 : celui-
ci a , du bout du bec à celui des ongles , deux
pieds cinq pouces fix lignes ; la tête, Ta gorge &
le cou font d’un noir brillant ; il y a fur la partie
inférieure-du cou une bande tranfverfale , variée
alternativement de raies longitudinales , les unes
blanches, les autres noires ; tout le deffus du corps
eft marqueté , fur un fond noirâtre , de , taches
blanches, affez larges & prefque quarrées fur le
dos & les plumes fcapulaires , rondes & étroites
fur le jrefte du deffus du corps ; la poitrine , le
ventre , les jambes font d’un beau blanc ; les côtés
font noirâtres , mouchetés de petites taches rondes,
blanches ; les pennes des ailes & celles de la queue
font noirâtres ; la portion fupérieure du bec eft
noirâtre , l’inférieure blanchâtre; les pieds , les
doigts, leurs membranes & les ongles font noirâtres
; le côté, intérieur des pieds ôc des doigts
tire, un peu fur le bleuâtre ; M. Briffon dit que
cette efpèce fe trouve dans les mers du nord.
Pl o n g e o n d e la m e r du n o rd ( p e t i t ) . Voye^
L u m m e . '
P l o n g e o n d e r iv iè r e . B e l . Voye£ G r è b e
h u p p é ,
P l o n g e o n t a c h e t é . B r i s s . tom. VI,pag. 1 1 7 ,
Voyeç, P l o n g e o n c a t - m a r i n .
P l o n g e o n t a c h e t é ( g r a n d ) . B r i s s . tom. V I ,
pag. i z q . I m b r im .
P l u i - p l u i . Voye£ P i c VE RD .
PLUMAGE.
Ce mot défigne l’enfemble des différentes plumes
dont lé corps des oifeaux eft revêtu. Nous avons
Obfervé dans les difcours généraux, & nous avons
eu. occaflon , dans plufieurs articles particuliers ,
de remarquer, combien le plumage des oifeaux
eft fujet à varier, 8c un indice trompeur pour juger
de la différence ou de l’identité des efpèces. Nous
ne répéterons pas ici ce que nous avons dit ailleurs,
8c nous rappellerons feulement en abrégé les faits
principaux & effentiels. Nous remarquerons donc :
i ° . Que 1 q plumage eft fournis en général à l’influence
des climats.,
20. Qu'il eft aufli fournis aux circonftances particulières
dans lefqueïles vivent les individus , 8c à
l’état de leurs forces.
30.'Que le plumage des mâles eft différent de
celui des femelles dans le plus grand nombre des
efpèces, ôc’que la plupart des jeunes mâles portent,
avant d’avoir mué , la livrée de leur mère.
40. Qu’il y a des .efpèces d’oifeaux qui ont deux
plumages différens dans la même année, & que
jnême on prétend avoir obfervé des efpeces qui
revêtiffent trois plumages différens par an. Les
femelles on t, dans ces efpèçes, plufieurs mues
par an , comme les-mâles, mais elles ne changent
pas de c o u l e u r & il n’y , a que les mâles dont
le flu/nage e-ft-différent à chacune des deux ou
trois mues; qu’ils fubiffent : les oifeaux, en qui ces
çhângetn£ns ont -lieu, appartiennent tous aux
régions fosplus chaudes de l’ancien ou du nouveau
eontineint, & î’hiftoire des . oifeaux ne préfente
rien de femblable par raport à ceux qui vivent
dans les pays tempérés ou les pays froids ; il
paroît que les mues multipliées font un effet de
la, fur abondance ,des focs nourriciers, qui font eux-
mê.mes le produit d’une nourriture plus fucculente
8c .plus commune dans les pays 'chauds.
*'5°. On a obferv é quelquesefpèces dans lefqueïles
les femelles prennent en yieidliflant le plumage •
des mâles:: le-nombre'de ces efpèces eft fort limité.
6°. La domefticité n’altère pas moins que l’influence
des climats les couleurs ordinaires du plumage
, 8c elle paroît agir en raifon des alimens, &
fur -tout -du mélange des races. Si o,n les tient réparées
8c qu’on ;l-e;s empêche de fe confondre , elles
cpnfervent leur plumage dans toute fa pureté ; mais
fl s’altère à proportion quelles races le melent
davantage.
Histoire Naturelle. Tome 11»
7® . L e blanc eft la couleur dans laquelle les
différentes nuances du plumage fe changent le
plus communément, foit par l’influence des climats ,
foit par les autres caufes qui peuvent l’altérer,
& c’eft toujours le changement que produit la
rigueur^d’un froid long 8c violent ; apres le blanc ,
ie noir eft la couleur la plus ordinaire à laquelle
paflfe le plumage des oifeaux.
8 °. Les oifeaux de proie diurnes font ceux dont
le plumage eft le plus différent, dans les mêmes
efpèces , félon l’âge des individus & les lieux où
ils viv en t, & ce font ces très-grandes différences
dans le plumage des mêmes efpèces qui rendent
les oifeaux de proie en général plus difficiles que
les autres oifeaux à diftinguer, à^reconnoître &
à raporter fûrement à leur éfpèqe. Ces mêmes
oifeaux ont en général un plumage fombre dans
tous les climats, 8c leurs couleurs les plus ordinaires
font les nuances du brun 8c du gri$,, meme
dans les pays où l’on trouve les autres efpèces d’oir
féaux les plus remarquables p ar,l’éclat 8c les couleurs
brillantes des plumes dont ils font rèyetus.
90. Les oifeaux de nuit ont, dans les differente*
contrées, un plumage encore plus analogue efftre eux
que cel ui des oifeaux de proie diurnes qui vivent dans
les diverfes régions. Plufieurs efpèces de ces oifeaux
ont abfolument fe même plumage fous les
trois zones , ce qui paroît dépendre de ce que
par leur manière de vivre , ils jouiffent du meme
degré de température., quoique dans des lieux où
| fa différençe. eft exceffiye pour les autres animaux.
Le plumage fournis à l’influence de tant de caufes
différentes, & fl fujet ,à varie r, eft donc .un indice
peu fur 8c fouvent trompeur de l’identité ou de
la différence des efpèces: il a induit les premiers
ornithologiftes dans beaucoup d’erreurs inévitables
, & nous ne fçaurions nous flater qu’il
ne nous en faffe pas commettre un grand nombre
à nous-mêmes, jufqu’a ce que des obfervations ,
plus fûres que les rapor.ts ou les différences du plumage
, nous mettent, avec le temps, à portée de
juger de l’identité ou de la différence des efpèces.
PLUME . '
Les plumes fervent de vêtement aux oifeaux 8c
elles font en même temps un des principaux inf-
trumens du vol ; elles font compofées du tuyau
Sc des barbes. Le tuyau s’étend d’une extrémité
.de la plume à l’autre ; fl eft arrondi, creux & liffe
à fa bâfe par laquelle il tient à la peau ; fon ex?-
trêmité' eft fermée par une pellicule qui lui fert
de couvercle ; l'intérieur du tuyau eft rempli par
des pellicules ou .membranes qui forment des cellules,
iefquelles .communiquent les unes avec les
autres, reçoivent 8c tranfmettent les fucs qui fervent
à la nourriture de la plume , 8c fe : ,ren)pHïïe*-t
ou fe vident d’air (uivant les circonftances ; le tuyau
Idevient convexe en-deffus, au-deffus de la_partie creulè ; applati 8c creufé par un fillon longitudinal
en deffous, il eft retnph.d’une fubftance fpongieufe,