
bande remonte des déux côtes du cou en s*élar-
giflant, pafle par les joues, qu’elle couvre & en- ■
toure, en fe rétréciffant ; la baie du b e c , le deflous.
du corps eft d’un gris-cendré ; le deffus de la tête
& tout le deffus du ' corps font d’un gris-brun,
chaque plume étant bordée de brun-roufleâtré ; il y
a cependant fur le milieu du dos une tache noire
oblongue ; le pli de l’aile eft blanc ; les petites couvertures
du deffus des ailes, font de la même couleur
que le deffus du corps ; les grandes font noires,
terminées de jaune-roufleâtre , ce qui formé fur I
l’aile une bande tranfverfale de. cette couleur ; les
grandes pennes des ailes font noirâtres & les
moyennes les plus proches du corps font brunes ,
entourées de rouffeâtre ; la queue , qui eft très-
courte ,^eft de cette dernière couleur, & terminée
de noirâtre : cette dernière nuance eft aufli celle
du bec & des pieds. V o y e quant aux habitudes,
4e mot F o u r m il ie r .
PA LM IST E .
PJ - , enl: ï
ralmijte a tete noire. B r i s s . tom .ll, pag. "0 3 . vl.
X X IX ,f ig . Z,genre X X I I . \ P
C ’eft une efpèce de merle, fort petite , à laquelle
on a donné le nom de palmijle d’après l’habitude
<pie les oifeaux dont elle eft compofée ont de fe
.tenir & de faire leur nid fur les palmiers ou dattiers.
C e petit merle n’eft pas plus gros qu’une alouette :
fa tête eft noire ; on y remarque trois points blancs,
un au-deflùs de l’oe il, l’autre au-deffous, le troi-
fieme de chaque côté du front à la racine du bec : le
.derrière du cou eft cendré ; le deffus du corps &
les couvertures des ailes font d’un vert-d’olive ; la
gorge & le devant du cou font blancs ; la poitrine
eft cendrée; le refte du deffus du corps eft
gris-blanc ; les pennes des ailes font brunes du
côté intérieur en-deffus & en-d eflb us, & d’un
vert-d’olive du côté extérieur en-deflus ; celles
,de la queue fo n t, des deux côtés, d’un vert-
d’o liv e ; le b e c , les pieds & les ongles font
cendrés.
Il y a,dans cette efpèce , une variété qui fe
trouve dans les mêmes climats ; elle n’a de noir
.que fur le devant de.la tête ou le front; ,& depuis
& y compris la poitrine jufqu’aux couvertures
du deflous de la queue, le deflous du corps eft
cendré où d’un gris-blanc plus foncé que dans
l ’autre oifeau.
M. Briflon a regardé ce fécond palmijle comme
une efpèce différente du premier. Il l’a nommé le
palmijle , tom. I I , pag. 5 0 1 , p L X X X I X , fig, 1 ;
mais ces deux oifeaux diffèrent fi peu, ils fe ref-
femblent fi fort par les dimenfions & même par le
plumage & par les habitudes, que je penfe , avec
M. de Montbeillard, qu’on ne doit les regarder
que comme une yariété, & peut-être le mâle & la
femelle. M. Briflon dit qu’on les trouve à Cayenne ;
î ® ne ^es al vus que bien rarement parmi les envois
faits de cette colonie, & au contraire ils font toujours
partie des oifeaux qu’on reçoit de Saint-
Domingue & des îles Antilles, oii ils paroiflent être
bien plus communs.
Pa lm is t e . B r is s .- tom. 11, pag. 3 0 1 , & Pa l m
ist e A TÊTE NOIRE. BRISS. tom'11, par. QOT.
P a lm is t e . -
PA LOM B E . Voyeç R a m ie r .
P A N, E A U. C’èft le petit du paon. Voyer
P ao n . 1 -
PAON.
P L enl. 433 le mâle ; 434 la femelle.
B r is s . tom. 1, p l. X V I I J le mâle , genre Vil.
B e l . Hijl. nat. des oif. pag: 2.3 3 , fig. pag. 2344
Idem, idem. port, d ’oïf. pag. 55,
Pavo en Latin ;
Pavone en Italien ;
Pavon en Efpagnol ;
P fan en Allemand ;
Paofogel en Suédois ;
Paw en Polonois ;
Le paon confidéré , fuivant l’ordre méthodique,'
a le bec & les pieds conformés comme les gallinacés
en général, mais il en diffère par l’aigrette
qu’il porte fur la tête, par la longueur des couvertures
du defliis de la queue , & fur-tout par l’éclat
dç fon plumage , dont la beauté le diftingue allez
de tous les autres oifeaux. M. Briflon l’a placé dans
le V I Ie genre de fa méthode, qui eft celui du
faifan. La longueur de la queue eft le principal
c.araéière de ce genre , & il eft vrai que le paon
a , en apparence, la queue fort longue ; mais cette
fauffe queue ne reflemble pas à celle des faïfans ;
ainfi , a cet égard même , le paon métiteroit de
former un genre féparé ; les caraâères en feroient,
de porter lur la tête une aigrette , compofée de
vingt-quatre plumes droites , à tuyau ébarbé &
garnies de barbes à leur fommet feulement; d’avoir
les couvertures du deffus de la queue très-prolon-
gées, beaucoup plus longues que les pennes de la
queue même , compofées d’un tuyau , garni des
deux côtés de longues barbes défunies , & terminé
par des barbes adhérentes les unes aux autres ,
ornées de longues franges dans leur contour & formant
un epanouiffement arondi, marqué dans fon
milieu d’une tache en forme d’oeil.
Vu dans fon enfemble , le paon eft le plus beau
des oifeaux ; il réunit la grandeur, l’élégance dans
les formes, l’éclat du plumage ; c’eft principalement
au paon qu’on peut appliquer ce qui a été dit aufli
des oifeaux-mouches & des colibris, qu’il fémble que
la nature ait broyé en leur faveur les pierres pré-
cieufes pour en former des couleurs qui ferviflent
à peindre leur plumage ; aufli richement paré que
ces brillants volatils , il les efface par fa taille , &
il femble que ce foit pour lui que la nature aie
chargé fa palette , tandis qu’elle n’employe que
le furabondant pour embellir les oifeaux qui partagent
la'magnificence de fon vêtement. :
Le paon eft de la grofleur d’un dindon de moyenne
taille : fa longueur eft de trois pieds huit pouces ;
fes ailes pliées dépaffent de cinq* pouces l’origine
de
de la queue ; la tête , la gorge, le cou & la poitrine
font d’un verd changeant en bleu & à reflets dorés;
l’oeil eft placé entre deux bandes blanches tranfver-
fales ; l’une fupérieure, plus longue & plus étroite,
l’autre plus courte & plus large ; l’aigrette qui orne
le deffus de la tête eft compofée de vingt-quatre
plumes ; leurs tuyaux font garnis dans leur longueur
de barbes rares , très-courtes , noirâtres , & ils
font couronnés par de plus longues barbes , du
même verd-doré que le deffus de la tête ; le dos
& le croupion font couverts de plumes d’un verd-
doré à reflets de couleur de cuivre de rofette : un
cercle d’un noir de velours termine & borde ces
plumes ; elles imitent, par leur pofition , l’arrangement
des écailles de poiffons ; les couvertures
du deffus de la queue font très-nombreufes, fort
longues & partagées en plufieurs rangs, placés au-
deflus les uns des autres ; les plus longues de chaque
rang en occupent le milieu & les latérales , vont
en-diminuant par degrés; les plus grandes de ces
plumes ont jufqu’à quatre pieds & quelques pouces ;
toutes ont la tige blanche ; garnie dans toute fa
longueur ôc.des deux côtés de longues, barbes,
délunies, d’un verd-doré à reflets de couleur de
cuivre de rofette : à l’extrémité des plumes les
barbes fe réunifient ; elles forment un épanouiffe-
ment entouré des mêmes barbes qui accompagnent
le tuyau dans fa longueur : fur le centre de cet
epanouiflement, eft une tache que fa forme a fait
comparer à un oeil ; elle eft d’un noir-violet ; elle
a le moelleux du velours ; un cercle changeant en
bleu & en violet l’entoure ; il eft lui-meme enfermé
entre deux cercles couleur d’or , mais d’un
or changeant •& à reflets : les plumes du dernier
plan des couvertures ne font point marquées deç
taches que je viens de décrire ; elles fe terminent
par un épanouiffement d’une couleur fombre, &
dont le bout eft comme coupé carément : le ventre
& les côtés font d’un verd-foncé , noirâtre & mêlé
de quelques légères nuances dorées ; les jambes
font d’un fauve-clair ; les couvertures du deflous
de la queue ôc fes pennes font d’un gris-brun ;
elle eft légèrement étagée du centre fur les bords ;
les petites couvertures du deffus des ailes &. les
plumes fcapulaires font variées de fauve & de noirâtre
& dune légère teinte de vert-doré fur les petites
couvertures feulement ; les moyennes font d’un
bleu-foncé, [changeant en vert-doré, & les grandes
les plus éloignées du corps font rouffeâtres ; l’aile
eft compofee de vingt-quatre pennes , dont les
dix premières ou les dix plus extérieures font
rouffes &. les autres font noirâtres , très-légèrement
embellies de vert-doré du côté extérieur • le bec
eft blanchâtre , les pieds & les ongles font gris ; le
mâle a un ergot à chaque pied.
La femelle eft plus petite que le mâle ; elle en
diffère fur-tout en ce que les couvertures du deffus
de la queue font dénuée^ de cette belle tache en
forme d’oe il, & fi courtes qu’elles font dépaffées
par les pennes de la queue ; tout fon plumage
Hijloire Naturelle. Tome II,
fur le deffus du corps, eft d’un brun-cendré ; l’aigrette
, pofée fur le fommet de la tête , eft de
cette même couleur , avec quelques points de
verd-doré; la gorge eft blanche ; les plumes du
cou & de la poitrine font vertes , &. celles qui
couvrent la poitrine font de plus terminées de
blanc.
Le paon eft originaire des Indes , & particulièrement
du Guzzaratte , des territoires de Barroche ,
de Cambaya, de Brondra, de la côte de Malabar
en général , & des provinces du royaume de
Siam. Ce bel oifeau paroît avoir paffé de l’Inde
dans la partie occidentale de l’Afie , d’où il a été
aporté en Europe. O11 peut voir fur fon origine ,
fur.. l’extènfion de fon efpèce ën Afie , lur le
tranfport qui en a été fait fucceflivement dans les
différentes parties de l’Europe, la differtation lur
ce fujet, remplie d’érudition , par laquelle M. de
Montbeillard commence l’hiftoire du paon : le
leéleur trouvera, en tête de cette differtation , une
defeription de ce bel oifeau, dont la diéiion répond
au fujet brillant qui y eft dépeint, & à la fuite de
cette defeription , toutes les preuves tirées des auteurs
fur l’origine du paon , & le tranfport de fon
efpèce dans les différens climats.
Les paons tranfportés en Europe s’y font multipliés
, d’abord dans les parties méridionales, en-
fuite , même dans les pays froids , & portés par
les Européens en Amérique , leur efpèce n’y a
pas moins bien réüfli qu’en Europe ; mais l’homme
a eu befoin de la prendre par-tout fous fa protection
, fi l’on excepte quelques côtes de l’Afrique &
des lfles dont la pohtion Sc la température ont
rapproché les paons des circonftances que leur
efpèce rencontre fur fa terre natale.
Dans nos contrées , un feul paon mâle fufiit
non-feulèment à cinq ou fix femelles , mais il en a
même befoin : fi on ne lui en donne que deux
ou trois , il les fatigue par des aéfes dont la répétition
détermine là fortie de l’oeuf de l ’ovis-dutfus ,
avant que la coquille ait eu le temps de fe former.
Les paones ( c’eft le nom qu’on donne aux femelles
) ne paroiflent pas avoir moins d’ardeur que
les mâles : privées de leur approche, non-feulement
elles n’en pondent pas moins dans la faifon ,
mais preffées par leurs defirs, elles cherchent à les
fatisfaire ou plutôt à les tromper entre elles , &
par les attitudes quelles prennent en fe roulant fur
la pouflière.
Lorfque les paons font appariés en nombre convenable
au printemps , les femelles pondent peu de
temps après avoir été fécondées ; la ponte a lieu
de trois à .quatre jours l’un ; elle eft d'e cinq à-fix
oeufs , & chaque femelle n’en fait qu’une par an :
il paroît, au raportde quelques voyageurs , que la
ponte de ces oifeaux, plus féconds dans les Indes ,
y eft de vingt à trente pour chaque femelle.
Les oeufs de la paone font de la grofleur de
ceux du dindon, blanc , tachetés de brun ; elle
cherche naturellement à les dépofer dans un lieu
p ?