
& la fécurité avec laquelle il le pofe furies vaif-
leaux , leurs oeuvres & même fur ies navigateurs
qui lui tendent la main ou le bras ; mais on ne
Coït pas oublier que ces oifeaux n’habitent que
des îlots en pleine me r, & que par conféquent
leur lécunté efl: l’effet de leur inexpérience : partout
ou l’homme n’a pas 'fttercé fon empire, les
animaux font paifibles & confians , & ce ne font
que les malheurs de l’efpëce qui les inftrqifent à
prendre la fuite.
•Le noddi eft très-commun entre Les Tropiques.
M . de la Borde l ’a vu fur llilot du grand Connétable
près de C ayenne, en plus grand nombre
qu aucun des autres oifeaux marins qui habitent
lur ce meme rocher ; parmi des oifeaux qui avoient
été envoyés de l’île Rodrigue, j’ai trouvé plufteurs
noddis ainfi cette efpèce efl: commune aux deui
contmens ; Catesby fa vue dans l’Amérique -fep-
tentnonde , où il dit que ces oifeaux dans la faifon
des tuchees s’approchent du rivage , y dépofent
leurs oeufs a nu fur le rocher & pêchent en
troupes jettant des cris continuels ; mais pafle
cette faifon, les noddis s’éloignent en haute mer
& f e portent quelquefois à plus de cent lieues des
erres ; le meme auteur les nomme hirondelle de
i l “nclie, tom. I , pag. & pl. 88.
N O I R M A N T E A U . 'P I. enl. oop. Voyez
iÇrOELAND A M AN T EAU N O IR .
NO IR -SO UCI.
» C ’eft une efpèce nouvelle que M. le comte de
iiutton décrit d’après une notice trouvée dans les
jpapieis de feu M. Cpmmerfon. L e nom de noir-
Jouet eft dérivé des deux couleurs quï dominent,
fur le plumage ; la longueur totale de l’oifeau eft
de fept pouces ; il en a onze & demi de vol ; fes
ailes font compofées de dix-fept pennes, dont la
deuxieme & la troifième font les plus longues ; la
queue eft formée de douze pennes égales ; la
gorge le devant du cou &. la poitrine font de
-couleur de fouci ; le deflus du corps eft d’un
noirâtre qui s’étend fur les pennes- des ailes & de
H <ïueue#i elles font de plus bordées de bleu du
■ cote extérieur ; la tête &. le deflus du cou font
de cette dernière couleur ; le ventre & les couvertures
du deffous de la queue font d’un jaune-
foufre; le bec noirâtre, court, fort & convexe ;
,nio*ns foncé à fa partie inférieure qu’à la
fuperieure; les pieds font d’un brun-rougeâtre; le
doigt du milieu eft uni à l’extérieur, par une
membrane jufqu’à la première articulation.
M. Commerfon vit ces, oifeaux à Buenos-
A y r e s ; ils fréquentent les terres -cultivées & les
jardins, & fe nourriffent d'herbes &. de graines;
ils volent par paires ; le mâle & la femelle pa-
roiflent avoir un attachement & une fidélité réciproques
l’un pour l’autre. M. Commerfon les
regarde • comme des pinfons ou des moineaux•
Fringilla , dit-il à leur égard . vel f i mavis paffer*
Ainïi nous pouvons d’après ce témoignage placer
le noire-,fouci dans le X X X II Ie genre.
N O N E T T E . B e l . Voye^ M é s a n g e ( g r o f le ) * '
N o n e t t e C EN D R É E . Voyez C H A R BO N N IÈ R E
( p e t i t e ) .
OCO CO L IN
O C O
O c O C O L IN ou P E RD R IX D E MON-
,TAGNE du Mexique.
Perdrix de montagne d u Mexique. B r i s s . tome / ,
pag. 2,2.6 , genre VI.
Elle eft plus grofle que la perdrix grife ; fa longueur
eft d’un pied neuf pouces ; tout fon plumage
eft varié de brun, de jaunâtre & de fauve ; il y a
de plus des taches grifes & d’autres’ taches blanches
fur les côtés & le derrière de la tête & une grande
partie du cou , &. des taches noires fur le deflus de
la tête, la gorge & les côtés; les ailes , cendrées
en-deffous, font grifes en-deflus , variées de taches
blanches & fauves ; le bec & les pieds font d’un
rouge-pâle. Cette perdrix fe trouve au Mexique,
dans les parties les moins chaudes ; elle cherche
celles qui font tempérées ou même froides ; les
Mexicains la nomment occolin, füivant Fernandez
gui en a fait la defcription.
(EIL B LA N C . Voye^ C hér’i c .
(EUF.
Çrganifaiion de /’oeuf; développement de Vembrion.
' pendant Tincubation ; fa [ortie de /’oeuf.
JJoeuf, dans les oifeaux, comme dans tous les
animaux ovipares, eft une efpèce de réfervoir qui
contient l’embrion & la fubftance deftinée à lui
fervir de première nourriture. Les obfervations
faites dans tous les temps & par prefque fous les
hommes , ont appris que les femelles des oifeaux
pondent fans l’approche du mâle, 8t que leurs oeufs
ont la fnême forme &. la même ftruélure apparente ,
quoiqu’il y ait de grandes différences à l’intérieur.
L’oeuf, fécondé ou ilon, fe détache, fous la forme
d’un petit globe jaune , de la grappe que l’on
appelle ovaire, à laquelle il étoit d’abord attaché
par un pédicule. Il n’eft alors compofé que du jaune
contenu dans les membranes &* de la cicatricule ;
il efl. reçu dans un canal placé au - deffous de
Xovaire & connu fous le nom d'ovidullus. C’eft
par le féjour qu’il fait dans ce canal qu’il s’y forme
un dépôt fucceffif de l’humeur albumineufe qui
conftitue U blanc , & qu’il s’y recouvre de la croûte
.calcaire qui couvre la coque. Quelquefois cette
dernière ne fe forme pas complètement, & alors
JXoeuf eft mou , incapable d’être couvé, & porte'
le nom & oeuf hardi. C ’eft par les accidens qu’il peut
éprouver dans XoviduÜus 3 que l'oeuf a des formes
variées , qu’il eft droit, courbé, liffe, raboteux ,
fillonné, qu’il contient deux jaunes & deux blancs,
ova gemellififca, quelquefois un petit oeuf intérieur
& des corps étrangers , tels que des épingles , &c.
La forme que tout le monde connoît à Xoeuf
0epend de la preffion graduée &. alternative qu’il
fîifloire Naturelle. Tome IL
( E U F
éprouve dans XoviduÜus Sc dans l’inteftin ; la différence
de fes deux bouts n’a d’autre, origine, que la
compreflion différente à laquelle il eft fournis ,
fuivant les points de fa furface expofes fuccefli-
vement aux contrariions de l’inteftin qui s’en der
barrafle.
Une fois forti du ventre de là poule, l’oewfféconde
par l’aélion du mâle & par l’afperfion de fa liqueur
féminale , eft un compofé organique dont il eft
néceffaire de connoître la ftructure pour entendre
les phénomènes de Xincubaùon. Un grand nombre
d’anatomiftes fe font occupés de la ftru&ure de
Xoeuf. Ariftote avoit fur cet objet des connoiffances
qui fuppofent un obfervateur e xaft, fur-tout pour
le temps où il a écrit. C’eft long-temps apres lui
qu’on a décrit avec beaucoup plus de foin toutes
les parties de ce compofé, & l’on peut même aflurer
qu’on a tellement multiplié les détails 3 qu il fau-
droit un ouvrage particulier & affez volumineux
pour rendre un compte exa& de l’état aftuel
des connoiffances en ce genre ; c’eft aux travaux
d’Emilius Parifanus, de Fabrice d’Aquapendente ,
de Volcher Coiter, de Jofeph de Aromatariis , de
Harvey , de Guillaume Angly , de Maître Jean ,
& fur - tout de Malpighy &. du célèbre baron
de Haller, qu’on doit les découvertes nombreufes
faites en ce genre depuis le précepteur d Alexandre*
Sans'entrer dans ces détails immenfes, nous donnerons
les faits les plus importans fur la ftruélure
anatomique de Xoeuf. j
La coquille eft formée d’une fubftance calcaire
, diffoluble avec effervefcënce dans les’ acides,
& unie à une certaine quantité de matière lymphatique.
Cette coquille n’eft point une couche
1 terreufe inorganique ; elle a un tiflu qui lui eft
propre. Elle eft percée par une grande quantité de
petits trous, & l’on obferve à fa furface un refeau
vafculaire tranfparent, dont les différentes avéoles
fe terminent aux pores que nous venons de décrire.
Ces trous font les extrémités de petits vaif-
feaux qui partent de la membrane collée à la
partie interne de la coquille , &. qui viennent
s’ouvrir à fa furface.
Le baron de Haller dit que M. Stoehelin eft
parvenu à les injeéler en plongeant une partie de
Xoeuf dans une liqueur colorée & en foumettant cet
appareil au vuide de la machine pneumatique. Ces
vaiffeaux & leurs bouches ouvertes au-rdehors de
Xoeuf 3 font deftinés à répandre une partie du
fluide le plus évaporable contenu dans Xoeuf, &
c’eft à cette évaporation qu’eft dû le vuide que
l’on trouve dans le gros bout de l'oeuf ; il eft aifé
de concevoir, d’après cela, que cette cavité doit
être d’autant plus grande , que Xoeuf eft pondu