
S A C S A L
S a c r e .
B r is s . tom. î y. pag. 337 » genre VÏÏ1.
M. B riffon regarde le /acre comme une variété
du faucon ; il le décrit à-peu-près dans les termes
liwvans : il tient le milieu entre les faucons ordinaires
& le gerfaut le dos , la poitrine, & les
couvertures du deffus des ailes font variés de taches
brunes; la queue eft variée de taches en demi-
cercle , le dos eft noirâtre fur certains individus
&. rouifeâtre fur d’autres ; les yeux font noirs ; le
bec & les pieds font bleus: M. le comte deBuffon
d’après le dernier de ces deux caractères penfe
que le facre eft différent des faucons y qui ont le$
pieds jaunes, & il eftime qu’il appartient plutôt
au lanier ; il trouve encore de la reuemblance entre
ces oifeaux, en~ce que tous deux font de paffage ,
que tous deux paroiflent avoir été autrefois communs
en France dans le temps de l’émigration, félon
le témoignage de Bèlon, au lieu qu’ils y font fi rares
aujourd’hui, qu’ils n’y font prelque plus connus :
Belon , d’après lequel les auteurs ont parlé du
facre y nous dit que ce nom eft celui de la fe-,
melle & qu’on nomme le mâle faeret ; il paroît
penfer que le lanier, dont on ne parle guère auffi
que d’après lu i, eft différent du facre ; il qualifie
ce dernier de Xoïfeaüde fauconnerie au plus laid pennage
; il dit « qu’il eft court empiété, qu’il eft de
»> hardi courage , qu’il eft de paffage ; que quelques
» fauconniers font d’opinion qu’il vient de Tartarie
tr & R uffie, & qu’il eft pris en chemin , allant vers
m le midi , aux îles de Rhodes, Chypre , Ôte. ;
»> que toutefois qu’on- fàfïe de hauts vols avec le
>» facre pour le f Milan , on le peut aufti drefter
pour le .gibier &. pour la campagne, à prendre
vf o'yes fauvages, Outardes y fa ifan s , oC à toute
m autre manière de gibier».
S a c r e d'Egypte.
Vautour d’Egypte. B r i s s . tom .l, pag. 4 5 7 ,
genre X .
Sacre Egyptien. B e l . Hi/l. nat. des oif. pag.
I I I .
Sacre d'Egypte. B e l . Port, d’oif. pag. 17 .
Il eft à-peu-près de la groffeur du milan royal :
tout fon plumage eft d’un blanc - fale,. varié de
quelques taches Brunes-; il a beaucoup de raports
avec le petit vautour ou le vautour de Norwège ,
pi. enl. 4 4 9 , & comme celui-ci fe trouve depuis
le nord de l’Europe jufqu’en Egypte , je ne doute
pas que ce ne foit la même efpèce , & qu'il ne
faille effacer du catalogue le facre d’Egypte y en
le raportant au petit vautour. Je n’avance-rois pas
cette affertion, , fi M. Hollande n’avoit raporté
le facre de fon voyage d’Egypte , & m’en."
ayant donné une peau , je n’ayois été à même
de la comparer au petit vautour qui fait partie de
la colleéfion du cabinet du roi. Voilà fur quel
fondement je regarde ces deux oifeaux comme une
feule & même efpèce.
Belon qui a obfervé le facre en E gypte, nous
dit qu’il a les habitudes des vautours en général*
Cet oifeau étoit facré comme l’ibis chez les anciens
Egyptiens , & il n’eft pas probable que ce
fut, comme le dit Belon , parce qu’il fait la guerre
aux reptiles , mais parce qu’il fe nourrit des animaux
morts , & qu’il rend ferviee en confommant
les charrognes qui infeéferoient l’air ; c’eft encore
par cette raifon, que même aujourd’hui, fuivant le
doéieur Shaw , les facres font fous la proteéHon
du bacha, & qu’il donne tous les jours deux boeufs
pour les nourrir, ce qui eft précifément contraire
au but pour lequel on doit veiller à leur çonfer-
vation, mais fans leur fournir d’alimens qui les
mettent en état de fe paffer des immondices dont
on a intérêt qu’ils diminuent la quantité.
S A C R E T . Voye? S a c r e .
SA LA N G A N E (la ).
Hirondelle de rivage d e .la C o c h in ch in e . B r i s s .
tom. 11, pag. 5 1 0 , p l. X LV 1 , fig. a , A , genre
X X X , vulgairement A l c y o n .
Salangane eft le nom qu’on donne aux Philippines
à une hirondelle célèbre par l’ufage qu’on
tait de fon nid &. par ce qu’on en a écrit.
Elle n’eft pas fi groffe que le roitelet : toutes les
parties fupérieures font noirâtres ; la gorge le
devant du cou & le deffous du corps font blanchâtres
; les pennes des ailes & celles de la queue
font noirâtres ; les dernières font de plus terminées
de blanc ; l’iris eft jaune ; le bee eft noir ; lés
pieds & les ongles font bruns.
Le nid de la falangane eft connu des natura-
liftes fous le nom dé nid d’alcyon-, par une fauffe
comparaifon avec ces productions maritimes auxquelles
les anciens attribuaient la même dénomination
qui ne font point des nids d’oifeaux, mais
de véritables polypiers ou des loges de polypes,
& qu’on connoît aujourd’hui fous le nom générique
d ' alcyonium.
Les auteurs d’accord fur le cas que les Chinois
& quelques autres peuples de l’Afre font du nid
de la falangane , comme affaifonnement délicat
dans les mets > fur le grand prix qu’ils y attachent
& la valeur qu’ils lui donnent , ne conviennent ni
de la fubftancô dont- ce nid eft formé , ni de fa
forme , ni des lieux où le conftruit l’oifeau qui le
comp.ofe.
Suivant les uns,-les falanganes attachent leur
nid aux rochers , à-peu-près à fleur d’eau ; d’autres
prétendent qu’elles le cachent dans les creux de,$
rochers,
rochers, Sc il y ên a qui affurent qu’elles les cwif-
truilent dans des trousdn terre.
* (^s raports ne peuvent-ils pas être tous vrais ,
& fuivant les circonftances les falanganes ne placeront
elles pas leur nid dans le lieu qui leur fera le
plus commode ! Car ce font les circonftances & les
Avantages du moment qui déterminent en ^partie
lés aâions des animaux de même que les nôtres.
• Ces nids font, dit-on , hémifphèriques, d’autres
les repréfentent comme une valve ou un des cotes
d’une coquille à deux pièces. Il me femble que le
lieu fur lequel le nid eft appliqué doit déterminer
fa forme ou au moins la modifier, & qu ainfi ces
différences dans la figure méritent peu d’être remarquées.
- • '■ • ,
Quant à la fubftance du nid, c.eft, prétendent
les uns, un fuc recueilli fur l’arbre appelle calam-
■ houe, c’eft fuivant d’autres une écume de me r,
du frai dé poiffon , une humeur vifqueufe que
les falanganes rendent par le bec dans le temps
qu’elles s’accouplent ; enfin, ce font des débris
à'holoturies ou d’animaux mois, de polypes.
Ces nlêmes nids ont, fuivant certains voyageurs
, un goût aromatique , ils font infipides félon
d’autres.
Ce qu’il y a de certain , c’eft que ceux qu on
nous apporte font d'un blanc-gris, a demi-tranf-
parants ; qu’ils reffemblènt à de la colle de poiffon ;
qu’ils ont une forme hémifphèrique tres-irrégulière^,
& qui paroît avoit été déterminée par la bafe à
laquelle ils adhéroient.
Si l’on en croit Kempfer , les nids de falangane
n’exiftent pas réellement & ces nids , tels que
nous les connoiffons, font une préparation faite
par les matelots chinois avec la fubftancè de dif-
férens polypes.
Mais écoutons ce qu’un obfervateur moderne
très-éclairé, M. Poivre , mandoit a M. de Mont-
beillard fur les nids d’alcyon ou de falangane.
Ce voyageur philofophe étant entre dans- une
caverne d’un îlot près de Java ; en trouva les
parois tapiffés de petits nids en forme de bénitiers,
très - adhérens au rocher. Ces nids tranfportes à
bord du vaiffeau furent reconnus par des perfonnes J
qiff avoient fait plufieurs voyages à la Chine ,
pour les mêmes qu’on recherche & qu’on met a 11 j
haut prix dans cet empire ; les oifeaux qui les
avoient conftruits font comparés par M. Poivre
aux colibris pour la groffeur. Il ajoute que dans
les mois de mars &. d’avril , les mers qui s’étendent
depuis Java jufqu’en Cochinchine au nord,
& depuis la pointe de Sumatra à l’oueft, jufqu’à
la nouvelle Guinée, font couvertes de rogue ou
frai de , poiffon qui forme fur l’eau comme Une
colle - forte à demi-délàyée. J ’ai appris, ajoute
l’obfervateur , des peuples qui bordent les côtes
•- de ces mers , que \a.falangane fait fon nid avec ce
frai de poiffon, tous s’accordent fur ce point; de
plus, M. Poivre ayant ramaffé de ce frai &. l’ayant
Hijloire Naturelle.. Tome IL
fait fecher, l’a trouvé femblable à la matière du
nid des falanganes.
C’eft à la fin de juillet &. au commencement
d’août que les Cochinchinois font la récolté des
nids, & comme c’eft en mars & avril que la fa -
làngane multiplie , l’efpèce'n’en fouffre pas ; on ne
la trouve que -dans cét archipel immenfe qui borne
l’extrémité de l’Afie.
M. Poivre affure que les nids de la falangane
ne font eftimés des Chinois que comme une fubftance
très-nourriffante , & que lui-meme n a jamais
rien mangé de fi reftaurant qu’un potage de bonne
viande garni de ces nids, qui d’ailleurs font inft-
pides. 1 |
La matière dont ils font conftruits démontré la
vérité de l’affertion de M. Poivre, & ce feroit une
de ces fubftances dont on pourroit effayer l’e ffet,
comme remède alimentaire , pour les perfonnes
épuifées & dont l’eftomac fatigué fait mal les fonctions
; il n’eft pas hors de probabilité que cette
marchandife pourroit être beaucoup plus precieufe
par fon utilité que les porcelaines de la Chine ot
les toiles de l'Inde.
SAN D ER L IN G .
Petite maubêche grife. Br is s . rom. V , pag. 2.37*
pl. X X y fig. 2 , genre LX X V . .
Le fanderling, du nom qu’on lui donne miles
côtes d’Angleterre , eft la plus petite des
maubéches connues : elle n’a que fept^ pouces trois
lignes de'longueur ; le deffus de la tete & du cou
font couverts de plumes d’un gris varié par de
petites taches noires ; le dos eft gris ; les feapu-
laires le font auflï, & de plus elles font, bordées
de blanc ; le croupion eft d’un gris-clair ; le front,
’ les joues au-deffus des.yeux , la gorge le devant
du cou & tout le deffous du corps font dun beau
blanc : il y a de chaque côté entre l’oeil & le bec
une petite bande grife ; le bord de 1 aile , un peu
au-deffus du p li , eft varié de noir & de blanc;
les plus petites couvertures du deffus des ailes font
noirâtres, les moyennes & les- grandes font auflï
noirâtres dans leur milieu & bordées de blanc ;
les pennes de l’aile font plus ou moins variées de
noirâtre & de blanc , mais les trois plus proches
du corps font brunes bordées de blanc ; celles de
la queue font toutes bordées de blanchâtre, les
deux intermédiaires étant brunes dans leur milieu
& les latérales font grifes : le bec , le bas de la
jambe, les pieds & les ongles font noirs.
Dans la femelle les petites couvertures du deffus
des ailes & les pennes font brunes, au lieu que
dans le mâle elles font noirâtres.
SAN-HIA ( le ) de la Chine.
Coucou bleu de la Chine. B r i s s . tom. I V , pag.
1 5 7 , pl. X IV y A , fig. a , genre L.
M. Briffon , qui a fait connoître cet oifeau ,
nous avertit qu’il l’a décrit d’après un deflin fait
à la Chine par M. Poivre, & que fan-kia eft le
nom qu’on lui donne dans cette partie de l’Afie.
Ce coucou eft à -p eu -p rè s de la groffeur d’un
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