
rouge : les .-loris, ajoute-t-il, ne font Naturels qu’aux
Moluques & a la nouvelle' Guinée-; ceux- qu’on-
voit ailleurs y ont été tranlportes ; mais dans
1 Archipel dont ils font originaires, ils font constamment
différens d’une île à une autre -, quoi-
qu’à peu de diftanee; enfin, M. Sonnerat nous
dit qu’ils font en général-délicats ; qu’il eft'difficile
de les tranfportef ; qu’ils font ..fùjetsJ à' des mou-
vemens convulfifs dont ils périffent en-peu de
temps. Voyage à l a nouvelle-Guinée, pag. in z &
fü iv . -
A juger des loris par ceux qu’on nous apporte
quelquefois., ces perroquets o n t , en effet, lès ca-
raéferes , les habitudes St la délicateffe que M. Son*.
nerat leur attribué ; la- nourriture- qui leur convient
le-mdeqx eft le riz cuit a l’èaUf, & Simplement
crevé 4' ils aiment auffi. les fruits ; la pâtifféfie ôt‘
tous les mets âïlàifonnés de beaucoup de fu t ré ;'
ma is, fi on -veut les confer-ver, îl faut ne leur
en donner que fobrement, & les réduire au riz
pour le fond de leur nourriture ; il faut auffi leur
donner à baigner fouvent , St for-tout les garantir
du froid qui leur eft mortel : j’ai perdu tin ièès*‘
joli loti, parce qu’une perfonne à q ui'je TaVois
confié , le laiffa une nuit expofé au' frais & an
fèrein , à une fenêtre ouverte jufqu’à deux heures
du matin ; il fut pris le lendemain de mouvemens
convulfifs qui fe renonvelloient par accès , & dont
il mourut en trois jours. C’étoit cependant au mois
de juillet. . _
Les loris font des oifeaux charmans par l ’élégance
de leur forme,- là - promptitude de leurs
mouvemens, leur- air de vivacité , leur mignardïfe
& la beauté de--leur plumage. Il y -en a -de très--
d o ux , careffàns, & qui font les -plus jâfis & les
plus aimables de tous lés perroquets ; mais il faut
les connoître avant que de s’y fier ; c a r , on en
rencontre qui fous l’air de la famille , qui Ti’eft
que v if St .gai -, cachent une malicé qui leur eft
propre , & qui mordent cruellement ; en'général
ils ont peu cfaptitude à apprendre à parler , & ils
ne répètent que quelques mqts qu’ils.articulent
mal. Il femble qu’on en petit attribuer la -caufé à
ce que leur bec moins ample, moins convëxe.,
plus effilé, laiffe échapper 1 air trop tôt, fànsffoftnçr
aux fons le temps de fe former ; mais ce défaut,
fi ç’en eft u n , eft eompenfé par tant' d’atittés
agrémèns ', que lés loris méritent un des premiers
rangs parmi les perroquets.
L o r i ( le grand}.
Lory de la nouvelle Guinée. Vl. enl.-683-. ; •
Il ne faut pas confondre ce perroquet aveccefoi
auquel M. Sonnerat donne le même rioifi. Il fié
fait pas mention de celui dont il eft ‘queftipn dans
cet article.; celui-ci que je ne cormpis que par la
planche enluminée qui' le- ïeprélénte & par ce I
qu’en dit M. lè ’ comte de Buffoti • « é f t le "plus |
grand des loris ; il atreize pôûçés de longueur-: i
” fo tête & le - cou font d’un -b'eâuronge; rie bas :
» du cou tombant for le dos-eft d’un bleu-violet ' ; *
i» la poifrine eft richefiient nuée de rouge, de
• ” bleu ,' de violet St de 'vérd ; le1 mélange de
” verd & de beau rouge continue fur le ventre ;
. ” les grandes pennes St le bord de l’aile , depuis
: ” l ’épaule , font d’im bleu - d’azur ; le reftè du
. » manteau eft d’un rouge - fombre : la moitié de
I ” la queue eft rouge ,‘ fa pointe eft jautie .nr
Genre. LUI.
Lori a c o l l ie r . \
s Lory mâle des Ifides^orientales. Pt. énl. ï i ÿ i
\ l i e f t un peu plus grand que le löri-iwifa ; le
, deffus de la tête -eft d’un noir terminé de bleu fur
I la nuque ; le cou , le deffus , le deffous"du corps
• & la queue font- d’un rouge très - éclatant tirant
1 for le. crairioifi ; 7 le , haut du pli "deri-aiîe & les
< jambes font d’un bleu-d’émail ; l’ailé eft verte ;
j il y a au bas du cou j fur le devant, uh* dêmi-
ij collier étroit d%iV jaune- doré -; le bée .eft/ouge ,
lavé «fo.jâune für les côtés; les pieds brûns , les
ongles noirs.
, Le lori des Indes orientales dé M. Briffon j
; tom. IV , pag. 222 , pl. X X IV , fig. 1 , repréfenté
fous te même nom, pl. énl. 84 , Ja beaucoup de:
raport avec le - précédent 1 il en diffère .en 'ce
que le deffus de la tête 'eft d’un no ir-’violet ‘qui
| s’éclaircit'fur la nuque en ce qù’tl n’y 'à : ^asù dé
' collier jaune fur le bas du cou , St que les jambes
1 font entourées de- plumés, vertes, terminéès dé
bleu qui couvre fo verd St l’empêche de par entré ;
les plumés qui révêfrffent le devant du çoti St là
poitrine , foht'dfon janne-éclàtant à leur .origine
& terminées‘du même-rouge qui brillé fut îe refté
du corps ; le jaune' ne pardrt qifautant que les
plumes font' dérangées ; c’eft *un raport de plus
avec 1 e lori' â càllier , dont.les'plumes for les
mêmes parties, font colorées de même , St le Collier
n’eft qu’une ëxpanfion du jaune ■ plus grande for
quelques-plumes ,- mais; ' il nV "en a pas d’entièrement
jauiïes :'je n’a i1 jamais’ yu le prerriier de'
ces deux /m j vivànr, màis j’{aivu le fécond plufieurs
fois chez un. oifeirèi-'à Paris; il étoit fort d o u x ,
mais il n’avoit rètenu que quelque^ tnots qüllpÿ'd-
nonÇoit àfféz mal’; ce qui n’eft pas: d’accord avèc
le récit que M. Aublet a fait à’ M. le comté de
Buffon , àü fo j et' d’un pareil lori qu’il avoit vu à
1-îlè dé France : foiyant ce. voyageur, ce lori en
particulier^^ étoit ‘éionhanv, lés loris en généra),
ëiîtflà pitié grande, faoilité :à' apprëndre à ‘ b^f 1er' :
ffgnbré1,^ ils la^e tÿént •en^paffönt' ën^Éutope-I,
mais;j“’âjHvu béatitioup dé loris St tous n’aVoient
retéftu’-^u’-un petit 'hömbre *de irhdts qu’ils ’ art‘i-
culoient peu diftinéjement ; les marchanda'ihêmé
n?en four pas l ’Iloge à cet égard. M. de Buffon
regarde le premier de ces deux loris comme, le
mâle, & le. fec.oçd cpn\me la'femelle ; Cétte con-
jèétiire peut; être trés -:fondëe , màis les rapbrts
fonl une foib]e préuvè. d’identité'entre tes Oifeayit
'dont lés efoèces-varient d’une lie à une autre;
c’èft' p'af cetié ràifon- que ’ jé 1 né crois -pas .qu’on
puiffe regarder le loti :à xollief dé M. dé Buffon
& le lory a-collier des Indes de.. M. Briffon , tom.
IV , p a g .Iiyo , comme uhe vàriete l’un de l outre-,
ainfi que M. de Buffon le- .p.enfe. L e lory décrit
par M. Briffon , eft de la même grandeur que le
lori à collier de M. le comte de Buffon ; le fond
du plumage eft le même , mais le fécond lori diffère
du premier. : i ° . en ce que, le deffu^de_la tete
eft d’un,bleu-éclatant : 20. que le coljier qui eft:
'au bas du cou l’entoure en entier : 3 0. ep ce que
le bas du do s, le .croupion, le bas-ventre , les
jambes, font variés de blanc St de couleur de
rafe : 40. lés couvertures du deffus St du. deffous
de la queue font mêlées de blanc St de drouge-
.vif : 50. les grandes pennes des ailes font d’un beau
bleu , les moyennes d’un verd jaunâtre : 6°. celles
de la queue font d’un pourpe nuancé de brun-
rougeâtre : je bec eft .jaunâtre , les pieds cendrés ?
les ongles noirs.
En réfomant les objets contenus dans cet article ,
il en rëfulte que, foivant le fentimeût de M. le
comte de Buffon , il ne contient que la defeription
d’une efpèce St'de- fa variété , que des deux premiers
loris, l’un eft le mâle , l’autre la femelle,
St le troifième une variété du premier. Mais tous
trois me femblent différer affez;, fur-tout le dernier,
pour les regarder comme autant d’efpèces,
dans une familie d’oifeaux qui ne font pas. les
mêmes d’une île à une autre. Genre LUI.
L o r i a c o l l i e r des Indes. B r i s s . tom. IV ,
pag. 230. Voye^ L o r i a c o l l i e r .
L o r i c r a m o i s i .
Lory d’Amboine,. B r i s s . tom. IV , pag. 2.31.
Idem. P L enl. 51.8.
Ce lori eft en grandeur la fécondé efpèce connue
de cette famille de perroquets ; il ,a un pied moins
fix lignes du bout du bec à celui de la queue, dix-
fept pouces de v o l , St fes ailes pliées atteignent
un peu au-delà de ja moitié de la longueur de la
queue : la tê te , le cou St le deffus du corps font
d’un rouge-foncé , mais plus foVnbre que celui des
autres loris & tirant fur un cramoift - terne ; le
deffous du corps eft d’un violét - pourpre , mais
comme lavé St terni. En général les couleurs dé
ce lori ont quelque chofe de terne , & l’apparence
des couleurs qu’on nomme de mauvais teint. Lés
pennes des ailes font d’un rouge-fombre en-deffus
St d’un brun-noirâtre en-deffous ; celles de la queue
font d’un rouge-foncé éclairci St éteint vers le bout
des pennes ; la peau nue , dont les yeux font
entourés ,e ft noirâtre ; l’iris éft de couleur orangée ; >
le bec eft d’un bruri - rougeâtre ; les pieds. font
bruns , les ongles noirs. Il eft très-rare de voir ce
lori vivant en France ? 8t on l’a même mort dans
fort peu de colleétions.
L o r i d’Amboine. P l. enl. 518.
, B r i s s . tom. IV, pag. 2 3 1. ^. L o r i c r a m o i s i .
, L o r i de Gilolo. Voyage à la nouvelle Guinée,
pag. 17 7. Voye\ L o r i r o u g e .
L o r i de la Chine. P l. enl» 519.' Voye^ L o r i
ROUGE,;
. L ori de la nouvelle Guinée. Voyage â la
nouvelle Guinée , pag. /p l. CX.
Quoique , ce perroquet n’ait point de rouge
dans fon plumage ,.je ne fais pas de difficulté de
le placer avec M. Sonnerat dans la famille des
'loris. Je m’en rapporte à ce voyageur inftruit,
qui ne s’eft , fans doute , déterminé que parce que
cet ojfeau. a le .bec, la, légèreté St les habitudes
des autres lo r is; ce qui cqnftitue des caraélères
plus effentiels que la nuance du plumage ; « il eft
» de la taille de la perruche ordinaire ,, fon plu-
» mage qui eft d’un noir-changeant en bleti , a
» tout - à - la - fois le brillant métallique , St le
n moëlleux du velours ; les pieds St le bec font
» noirâtres ; les yeux font entourés d’une peau
» btune ; l’iris eft compofée de deux cercles ,
j? dont le plus grand eft bleu St le plus petit eft
» rouge-brun ; les plumes de la queue font noires
b en-deffus St d’un rouge-terne en-deffous n.
Genre L 1IÏ.
L ori des Indes orientales. Pl. enl. 84.
Br is s . tom. IV,pa g. 222. V. Lori a co l l ie r ^
L or i des Philippines. P l. enl., 168.
B riss. tom. IV , pag, 22.5* L ori t r ic o lo r .
. L ory du Bréfil. Br is s . tom* I V , pag. 229.
Voye^ Parag.ua ( le')*..;
•L ori male des Indes orientales,. P l. enl. 1 19.
Voye^ L ori a co l l ie r .
L o r i- noira.
. Lory des Moluques. P l. enl. 2 16.
Idem. B r iss, tom. IV , pag. 219 , pl. X X I I I ,
fig. 1 , genre L III.
Ce lori fe trouve, à Ceram , à Ternate St à
Java , ou il eft connu fous le nom de lori-noira,
Çiori-brillant) , :
Il eft un peu plus gros qu’une tourterelle. ; fa
longueur eft de dix pouces , du bout du bec à
celui de la queue, qui dépaffe les ailes pliées d’un
peu moins de la moitié dë fa longueur ; il a dix-
huit pouces de vol : la tête ,. le cou , 1e deffus St
le deffous du corps font d’un rouge brillant St qui
tire fur le cramoifi ; il y a fur le haut du dos une
large tache d’un jaune-doré ; les jambes font d’un
verd-foncé ; l’ailé pliée , paraît verte a v e c un
trait jaune au p li, qui répond à celui du poignet :
les grandes pennes font terminées de noir-violet ;
les deux plumes du milieu de la queue font en-
deffus d’un verd foncé, avec une teinte d’un rouge-
fombre le long de leur tige , dans leur partie fupé-
rieure-; les latérales font rouges d.ans la première
moitié de leur longueur , vertes, dans >la féconde;
St les- deux extérieures de chaque côté ont une
tçinte de violet mêlé au verd fur le côté extérieur
: ; toutes ces plumes ont la tige noire, St font
en-deffous d’un rouge qui tire fur le jaune vers le
bout de ichaque penne ; l’iris eft d’un rouge-orangé ;
une membrane nue cendrée , forme un cercle peu
large autour de l’oeil ; le bec eft rouge ^ les pieds
font bruns , les ongles .noirs. Ç e lori eft une des
efpèces qu’on nous apporte le plus fouvent : il eft
X ij