
3 $6 P LU femblable à ce qu’on nomme la moelle dans les végétaux
, & cette moelle eft encore un amas de
cellules propres à fe remplir ôc à fe vuider d’air ;
les parois du tuyau font formés d’une fubftance
mince , élaftique , très - folide , ôc qui réunit la
force à la légèreté ; c’eft une matière analogue à
celle qu’on connoît fous le rom de baleine.
Les barbes font les filets qui tiennent au tuyau ;
elles ne prennent naiffance qu’au-deffus de la partie
qui eft arrondie , ôc elles accompagnent enfuite
le tuyau jufqu’à ion extrémité ; elles font rangées
fur deux couches , une intérieure ôc l’autre extérieure
; les barbes de la première couche font
moins longues, ôc celles de la.fécondé ou de la
couche extérieure le font davantage; les barbes
vont en croiffant depuis leur origine jufques vers
le milieu de la longueur de la plume, ôc enfuite
en décroiflant jufqu’à fon extrémité ; elles font hé-î
riffées de filets qui forment des volutes & d’autres
filets qui font tous droits ; ces filets s’engrainent
les uns dans les autres, & les barbes demeurent
liffes ôc jointes enfemble par l’union & l’engrainure
de ces filets,
Les barbes paroilfent naître de l’expanfion des
lames qui compofent le tuyau , comme la branche
naît de l’expanfion des fibres réunies dans le tronc
des arbres ; l’air paffe, de la partie arrondie du
tuyau, dans les différentes cellules qui le rempliffent
dans fa longueur , ôc jufques dans les barbes qui
y font attachées.
Nous ne nous étendrons pas plus au long dans
cet endroit fur la flruélure desplumes, que nous
avons développée autant qu’il nous a été poffible
dans les difcours préliminaires ; mais nous parler
rons des différentes efpèces de plumes,
Au-deffous des plumes apparentes , fur la fùrface
immédiate du corps, font placées de petites plumes
a tuyau très-foible Ôc à barbes longues Ôc fans
adhérence les unes avec les autres ; ces plumes ,.
auxquelles on donne le nom de duvet , font destinées
fpécialement à conferver. la chaleur; tous,
les oifeaux n’ont pas une égale quantité de duvet ,•
les oifeaux d’eau ôc ceux q u i, par leur manière de
v iv r e , font expofés à une violente aéfion du froid,
en ictnt beaucoup mieux fournis que les-autres-;
le duvet pouffe fur le. corps des jeunes = oifeaux
avant, les plumes, & il y en a de deux fortes , un
plus lége r, qui tient au bout de splumes tombe
à mefure qu’elles pouffent, un autre plus épais-,
qui tient immédiatement à la peau.
Par plumes,. fans addition d’épithète, on entend
ordinairement celles qui couvrent la tête , le cou
& tout le corps; les plumes des autres parties ont.
des noms particuliers.
* Celles qui revêtiffent le haut- de l’a ile , qui
naiffent de fon bord fupérieur, foit en- deffus-,
■ foit en-deflous , font, défignées par le nom de
couvertures des a iles, ôc on diftingue les couvertures
fupérieuies ou celles du dejfus, Ôc les-inférieures
P L U
ou celles du dejfous ; les fupérièures fe divifent en
petites 3 moyennes ôc, grandes , en celles qui font
les plus proches du corps, celles qui en font les plus
éloignées , ôc celles qui font intermédiaires entre ces
deux extrêmes. Ces divifions fervent à rendre les
defcriptions plus exaftes , plus faciles à faire ôc
sl fuivre.
Les plumes fcapulaires, ou Amplement les fca-
pulaires, font les plumes qui naiffent vers le haut
de l’a ile, près de fa jonéfion avec lè corps, qui.
s’étendent le long du dos de chaque côté fuivant la
direéfion longitudinale du corps ôc qui quand les
ailés font déployées confervent encore cette même
direéfion.
Les fcapulaires font & plus nombreufes ôc beaucoup
plus amples dans certains oifeaux. que dans
d’autres.
On donne aufli le nom de couvertures'aux plumes
qui, du croupion ôc du bâs-ventre , s’ étendent fur
l ’origine de la queue, ôc on les divife en fupèrieures,
ou du deffus,J$L en inférieures , ou du dejfous.
Penne eft un mot confacré pour défignef les
grandes plumes des ailes ôc celles de la queue ;
on divife les pennes des ailes en grandes ÔC en
moyennes ; les grandes font les plus extérieures , ÔC
celles qui naiffent de la dernière portion de l’aile;
On diftingue les pennes de la qiieue en inter-
médiaires ou celles du m i l i e u ÔC en latérales.
On doit ajouter à ces différentes efpèces de
plumes , d’autres plumes placées fur une ligne tranf-
verfale, de chaque côté du corps-, au-deffous des
ailes ôc un peu plus bas que leur infertion avec
le corps; ces,plumes font longues, larges ôc ont
leurs barbes de longueur égalé des deux côtes;,
lorfque -les ailes font pliées , ces plumes font couchées
le long, du corps ,. mais pendant' le vol
elles font attirées vers l’aile, par l’expanfion de la
peau, ôc elles forment une voile__qui prend le
vent arrière ; car quand les oifeaux volent contre
le vent, ces plûmes cèdent ôc fe couchent aifément
fans faire obftacle ; au lieu que quand lé vent
fouffie arrière , elles- font tellement' attachées
qu’elles réfiftent ; ainfi elles fervent beaucoup dans
une circonftance, fans nuire dans la circonftance
oppofée,. J e ne.leurconnois pas de nom p a r tia l
lier*.
Les-pennes rdès ailés-ont’ été comparées a des
rames -, ôc on les a nommées en latin remiges on a
appellé celles-de la queue reElriees , parce qu’elles
font l’office de gouvernail. Les-couvertures , foit
des ailés -, foitde la queue, ont été appelées tectrices
, ôc fuivant leur pofition inferiores ou fupe-
rior-es, Scapulares font les plumes fcapulaires*
Nous remarquerons qu’on trouve les mêmes
efpèces de plumes dans-tous les oifeaux, excepté
dans ceux qui’ font privés; de la faculté de voler
ôc qui n’ont point de .pennes ou n’en ont que
d’imparfaites.; quelques-uns de ceux qui volent,
mais peu ôc mal, n’ont point de pennes à la
queue; tous les. autres, oifeaux ont les. mêmes
efpèces 'de plumes, ôc ceux qui femblent en pof-
féder qui manquent aux autres , qui leur compofent
des ornemens ôc leur forment une parure,
ont feulement ces plumes plus amples, plus longues,
plus nombreufes qu elles ne font dans les autres
oifeaux. On peut confulter à ce fujet les difcours
généraux. x ■
La couleur des plumes eft fort fujete a varier,
Voyei à cet égard ce qui vient d’être dit dans l’article
précédent.
PLUMET B LAN C .
Manikup de Cayenne. PI. enl. 707 , f ig J j
C’eft un oifeau de la Guiane du genre L Y I ou
de celui des manakins. Cependant il eft plus grand
qu’aucun de ces oifeaux ; il a près de fix pouces
de long, ôc les autres manakins, les plus grands, n en
ont que quatre ; il eft prefque aufli gros que ^ la
fauvette à tête noire ,* le front, le deffus de la te te
ôc la gorge font couverts de plumes blanches ,
longues ôc étroites ; celles qui revetiffent le devant j
de la tête vont en augmentant de longueur dé la
bafe du bec en arrière Ôc les plus grandes ont juf-
qù’à un pouce de longueur ; les plumes de la gorge
font également étagées ; l’oifeau peut les relever
toutes à volonté, ôc fa tête eft alors ornée en-'
deffus d’une huppe fort longue , tandis qu’il paroit
avoir fous le bec comme une forte de barbe ; le
derrière de la tête , le dos, les couvertures ôc les
pennes des ailes font d’un brun-noiratré ; le refte
>duplumage, y compris les pennes de la queue,
eft d’un fauve rouffeâtre ; le bec eft noir ; les pieds
font grifâtres.
P L U S P E T I T C O L Y B R Y . Edw. Voye^
O i s e a u - m o u c h e ( le plus pe tit).
PLUS P E T IT E D ES PER RU CH E S V E R T E
ôc B LEU E . Edw. flan , pag. 5 1 > pl. 2-35* ^ °y e7i
É té (T).
P LUVIAN.
Pluvian du Sénégal. Pl. enl. 918.
Je n’ai point vu cet oifeau. M. le comte de
Buffon, qui l’a fait connoître le premier , en donne
la defcription fuivante.
Le pluvian fe raporte au pluvier, en ce qu il n a que
trois doigts ; i l n’eft guère plus grand que 1 e petit
pluvier à eollier, fi ce n’eft que fon cou eft plus long
ôc fon bec plus fort ; il a le deffus de la te te , du
cou ôc du dos noirs ; un trait de cette couleur fur
les yeux ôc quelques ondes noires fur la poitrine ;
les grandes pennes des ailes font mêlées de noir
ôc de blanc: les autres parties de l’aile, pennes
moyennes ôc couvertures font d’uff joli gris ; le devant
du cou eft d’un blanc-rouffeâtre ôc le ventre |
blanc ; mais le bec eft plus gros ôc plus épais que
celui du pluv ier, le renflement y eft moins marqué
; ces différences , qui femblent faire une
nuance de genre plutôt que d’efpèce, ont engage
à lui donner un nom particulier, ôcqui en même-
temps eût raport à celui des pluviers.
La planche enluminée repréfente le bec noirâtre,
la partie nue des jambes ôc les pieds ve rdâtres
; lés ongles noirs. Je n’entreprendrai pas de
déterminer précifément le genre de cet oifeau ,
que M. le comte de Buffon a regardé comme indécis
ôc devant feulement être placé a la fuite de
celui du pluvier.
P LU V IE R .
Les pluviers font des oifeaux de paffage : on les
connoît fuivant l’ordre méthodique aux cara&ères
fuivans : t
Ils ont trois doigts devant, dénués de membranes
, Ôc point de doigt de derrière ; la partie
inférieure dés jambes dégarnie dé plumes :
Le bec droit, court ôc renflé vers le bout.
Ils compofent le LX IX ® genre de la méthode
de M. Briffon. . , - ,
C ’eft en automne dans là faifon jdes pluies qu on
voit arriver les pluviers , e eft meme d ou eft dérivé
le nom qu’on leur a donne ; ils volent qn.
troupes- très-nombreufes'ôc lorfqu ils font en 1 air ils
s’arrangent fur une même ligne parallèle , quelquefois
fur plufieurs fuivant le nombre d individus;
mais ces lignes ont toujours un front tres-
étendu. . , 0
Ils s’abattent fur les terreins b a s , humides oC
marécageux; ils y vivent de vers de terre que
l’humidité ôc la pluie engagent à fortir ; \qs pluviers
les y déterminent encore par leur trépigné-?
ment ôc leurs courfes fur la terre humide ou fur
la vafe , ôc les faififfent à la fortie de leur trou ;
tant que les pluies douces continuent, ces oifeaux
trouvent une nourriture abondante , font gras ÔC
ne s’éloignent pas ; ils paffent feulement d’un champ
à un autre , parce que par leur grand nombre , ils
ont bientôt épuifé les vivres qui peuvent fe trouver
en un même lieu : lorfqu’ils font occupes a en
chercher, il en refte toujours quelqu’un qui fait
le guet, ôc qui au beloin donne par un cri aigu
l’allarme à toute la troupe ; ils fe tiennent alors
fort près les uns des autres ; mais le foir ils fe
féparent ôc sTfolênt à de petits intervales pour-
paffer féparément la nuit a quelque diftance les
uns des autres ; le lendemain matin celui de la
troupe qui eft le premier éveillé donne le fignal
aux autres par un cri de rappel auquel ils fe rendent
près de lui.
Cependant lorfqu’aux pluies de 1 automne iuc-
cèdent les gelées de l’hiver ôc que la terre commence
à être couverte de neige , les pluviers
quittent nos provinces pour paffer en des contrées
plus méridionales ; tous ne s’en vont pas ; il en
refte toujours quelques-uns qui font alors maigres
ôc décharnés. .
On voit les pluviers repaffer au printemps dans
les mois de mars ôc d’avril ; ils fe retirent vers
les parties feptentrionales de l’Europe pour ypaüer
l’été Ôc y faire leur ponte.
Non-feulement le genre de ces oifeaux appâr-.
tient aux deux continens , mais on trouve dans
l’un Ôc dans l’autre plufieurs efpèces qui font les
mêmes ôc qui y font aufli de paffage, chacune.
Ç c c ij