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1S4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
Il fat trcs-bien reçu par le duc Theodon , par fes
enfans 8c les feigneurs du païs , qui dans la première
ferveur de leur converlion cheriiToient les
évêques. Le duc le pria de venir chez lui, 8c n’ayant
pu le retenir, le renvoya chargé de preiens. Theodon
lui-mpme alla à Rome vers ce tems là , l’an
716. indiétion quatorzième , 8c fut le premier de
fa nation qui fit ce pelerinage. Il mourut peu de
tems après.
Son fils Grimoald à qui il avoit donné le gouvernement
d’une province, reçut auffi S. Corbi-
nien en paffant ; 8c ayant goûté fes inftruétions ,
il le fupplioit de ne le point quitter , offrant de lui
donner une part dans fon domaine avec fes enfans.
Enfin il le fit conduire par fes officiers jufques en
Italie-
S. Corbinien étant arrivé à Rome pour la fécondé
fo is , l’an 717. comme l’on croit , fe prefen-
ta au pape Grégoire II. 8c fe jetta à fes pieds. Le
pape le fit affeoir auprès de lu i, 8ç le faint évêque
lui ayant offert de grands prefens , lui expliqua
tout ce qui lui déplaifoit dans fa vie : comme on
l’accabloit d’honneurs 8c de biens , fans, que la clôture
ni les murailles puffent le mettre en fûreté, le
conjurant avec larmes de le délivrer de la dignité
dont le faint fiege l’avoit chargé , 8c de lui permettre
de s’enfermer dans un monaftere, ou lui
donner dans un bois écarté quelque petit champ
à cultiver. Le pape admirant Ton humilité, le çon-,
gedia, 8c affembla un poncile , où il fut conclu
fop.t d’une voix',5que Corbinien devpic retourner.
Le
L i v r e q u a r a n t e -u n i e’ m e .
Le pape le fit v en ir , 8c le faint homme ne pouvant
refifter aux raiions des aififtans, ni à l'autorité du
pape, il fe retira de Rome fort trifte, 8c retourna
en Bavière.
Il fut arrêté parles gardes que le duc Grimoald
avoitmis fur la frontière,avecordrede ne le point
laiffer paffer, qu’il ne promit d’aller trouver le duc.
Mais le faint homme étant arrivé à fon palais, lui
manda qu’il ne le verrait point, qu’il n’eût quitté
Piltrude, veuve de fon frere Theodoalde , qu’il
avoit époufée , 8c comme le prince n’obéïffoit pas,
il demeura ferme dans fon refus, leur faifant parler
continuellement pour les amener àlapenitence.
Au bout de quarante jours, ils promirent de fefe-
parer ; 8c le faig^évêque les fit venir en fa pre-
fence. Ils fe profternerent tous deux, 8cluiembraf-
fant les pieds, confefferent qu’ils avoient grièvement
péché. Saint Corbinien leur mit les mains fur
la tête, y fit le figne de la croix, 8c leur impofa
pour penitence des aumônes, des jeunes 8c des prières.
Enfuite il entra dans la maifon , 8c mangea
avec eux. Il établit fon fiege à Frifingue auparavant
nommé Fruxine, où il fit bâtirune églife en l’honneur
de la fainte Vierge 8c de faint Benoît , 8c y
mit des moines pour faire l ’office. Tels furent les
commencemens des églifes de Bavière.
Cependant le pape Grégoire II. travailloit à rétablir
en Italie la difcipline monaftique. Pour relever
le monaftere du mont Caffin ruiné par les
Lombards environ cent quarante ans’auparavant,
il y envoya Petronac citoyen de Breffe , qui étant
Tome IX. A a
Otîa ïrlfinr,
Uv. y. ch. *
xxxm.
Mont Caffia
rétabli.