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a t s à Ç » P . 1 Anafl. inAgath, V• Baron> h. an.
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24 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui avoient fait périr le roi Dagobert,vint au devant
de lui avec une grande armée, à delïèin de prendre
toutefe fuite, tuer ceux qui refifteroient, vendre les
autres à l’encan, & le mettre en priibn lui-même
pour le referyer au jugement d’Ebroïn. Mais iaint
Vilfrid lui parla fi fortement, qu’il le reduifit à lui
demander pardon. Il acheva heureuièment fon
Voyage, 8c arriva en Angleterre.
Cependant en France la vengeance divine éclata
fin Ebroin. Trois ans après la mort de feint Leger,
c’cft-à-dire en 4 8 1. un feigneur nommé Hermen-
froy , qu’il avoit dépoüillé de fe s biens , 8c qu’il
menaçoit encore de m ort, le guetta un dimanche
avant le jour ; & comme il ibrtoit de là maifon pour
.aller à matines, il lui déchargea fur la tête un fi
grand coup d’épée qu’il en mourut. On voit par
cet exemple qu’en ce tems-làles plus grands feigneurs
les plus occupez, & les moins pieux , ne fe difpen-
foie.nt pas d’aller aux offices publics, même de la
nuit.
Les légats du pape Agathon arrivèrent à C. P. le .
dixième jour de Septembre , indication neuvième ,
l’an 48o. & furent reçus par l’empereur Conitan-rin
à l’oratoire de feint Pierre dans le palais. Ils lui pré-
fenterent les lettres du pape , & après les avoir reçues
, il les exhorta à traiter l’affaire de la foi fans
.contention 8c fens aigreur : non par des propofi-
tions philofophiques, mais par l’écriture , les peres
8c les conciles. Il leur donna du tems pour repailèr
leurs inftruétions, & cependant les fit loger dans la
rnaiion dePlacidie , avec ordre de leur fournir
toutes
L i v r e qju a r a n t i e’ m e.1 13
toutes les chofes neceifaires. Le même jour dixié- A n ~ 48Ô"
me de Septembre, l’empereur écrivit à George patriarche
de C.P. Car Théodore ne l’étoit plus, quoiqu’il
vécût encore ; & on avoit mis à fa place Geor- s. mceih, jj||
ge prêtre treforier & fyncelle, qui tint le fieee fix Theoph. an, io *
t » l * i • / * » , & Conjt. p. 1^ 0 . ans. L empereur un ordonnent par la lettre d’aiTem-
i)ler a C. P. cous les métropolitains ^ ôc les évêoues s*cra tom. s,
dépendans de fon fiege ; & d’avertir Macaire pa- *’ W'
triarche d’Antioche, qui étoit à C. P. d’en faire autant
, pour examiner la queftion de la foi. Car, ajoute
l’empereur, nous y avions exhorté le pape Do-
nus : & Agathon qui vient de lui fucceder, nous a
envoyé tant de fa part que de la part de tout fon
concile des légats qui font maintenant à nos pieds,
& nous ont rendu leurs lettres. Le dimanche les légats
du pape furent invitez à venir en procelfion à
l’églife de N. Dame deBlaquernes, & pour leur faire
plus d’honneur, l’empereur leur envoya du palais
des chevaux 8c un cortege.
Enfin le concile s’affembla pour la première fois xl
le feptieme de.Novembre 680. qui étoit la vingt- gentrai! bbcf!
feptiéme année depuis que Conftantin avoit com-
mencé à regner avec fon pere, la treizième depuis . iafc
fon confulat, ou depuis la mort de fon pere, indiction
neuvième. Le lieu de la feance fut un fallon
du palais nommé en latin TV«//;«, c’eft-à-dire, le dôme.
L’empereur étoit aifis à la première place, accompagne
de treize de fes principaux officiers, qui
par fon ordre affiilerent au concile.
Il n’y avoit à cette première feance qu’environ
quarante évêques de Th ra ce , 8c des parties d'Afie
Tome IX . D