
A N . 780.
Thcoph. p. 3 7 5 .
X VII. .
S e c o n d v o 'ia g e
de C h a r le s a R o -
me.
A n . Loifel.
V i ta A l e . tom. 5.
A c t . fanct. Ben.,
p. 151.
V . M ab ill. tom.
acf.fanct. Ben. p.
1 5 0 . 1 5 1 .
498 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
du peuple le jour de pâque, quatorzième d’Avril
7 7 6. Ce jeune prince n’aïant pas encore dix ans ,
l'impératrice Irene fa mere prit le gouvernement de
l’empire ; & comme elle étoit catholique, on commença
fous fon regne à parler en liberté pour les
faintes images, ôi il fut permis d’embraffer la vie
monaftique.
Sur la fin de cette année 780. le roi Charles vint
en Italie, où le pape l’appelloit depuis long-temps,
& il defiroit lui-même ce voïag e, mais les guerres
des Saxons l’avoient retenu jufques alors ■, il célébra
la fête de Noël à Pavie, où il paifa l’hy ver ; & de-là
il s’achemina vers Rome. A Parme il rencontra Al-
euin, déjà fameux pour fon fçavoir & fa vertu, qui
revenoit de Rome, rapportant le pallium pour En-
baldearchevêque d’Y o r c , qui l’y avoit envoie. Le
roi l’aïant entretenu,lui fit promettre qu’il revien-
droit en France , quand il fe feroit acquitté de fa
commiffion. Enbalde venoitde fuccederàElbertarchevêque
d’Yorc,decedé en 7 7 9. & il avoit fucçedé
àEgbert mort en 7 6/.après avoir tenu ce fiegej 4 .ans.
Le roi étant arrivé à Rome pour la fécondé fois,
y fit baptifer à pâques 781. fon fils Carloman , par
le pape Adrien , qui le leva lui-même des fonts, &
changea fon nom en celui de Pépin. Enfuiteil le fa-
cra roi d’Italie, & fon frere Louis roi d’Aquitaine.
Car Charles l’avoit auffi amené avec la reine Hil-
degardefon époufe, mere de ces deux princes, qui
étoient encore enfans.
Depuis le premier voïage de Charles à Rome, le
pape Adrien lui avoit fouvent fait des plaintes de
L i v r e q u a r a n t e - q u ' a t r i e ’ m e.' 4 99
Léon archevêque deRavenne, qui s’étoit mis en
poifeflion de la plupart des villes d’Emilie ; fçavoir
Faïence, Forlimpopoli, Forli, Cefene, Bobio, Co- î4'
macchio, Imola, Bologne, & la duché de Ferrare:
prétendant que le roi Charles les lui avoit données,
avec toute la Pentapole. Le féjour des empereurs &
des exarques de Ravenne avoit donné de l’ambition
aux archevêques : ainfi il n’eft pas étonnant qu’à
l’exemple des papes, ils vouluifent attribuer à leur
églife de grands domaines, & avoir part aux libe-
ralitez des princes François. Ces conteftations ne
finirent que par la mort de l’archevêque Léon. Le
roi de fon côté fe plaignit au pape de ce que les Ro- e fifitj.
mains vendoient des efclavcs aux Sarrafins, & delà
vie dereglée des évêques d’Italie. Quant à ce fécond
article, le pape le nia abfolument ; & foutint que
e ’étoit une pure calomnie. Quant au premier, il
dit que c’étoit les Grecs, qui navigeant fur les côtes
des Lombards, avec lefquels ils étoient d’intelligence
, en recevoient des efclaves, 8e qu’il avoit
fait fon poifible pour l’empêcher : jufques à. faire
brûler dans le porc de Centumcelles des vaiifeaux
des Grecs, & les retenir eux-mêmes en prifon. Le
pape fe plaignit encore au roi des Napolitains, qui
avoient ufurpé les patrimoines de faint Pierre, ôc
pris Terracine conjointement avec les Greçs- Mais
les affaires temporelles des églifes, mêmçtle l’égli-
fe Romaine, ne font pas la matière de l’hiftoireec-
clefiaftique : c’eft pourquoi je n’entrerai pas dans
ces fortes de détails. Au retour de Rome le roi Char- Ann* Loifel.
les vint à Milan & y fit baptifer fa fille Gifele, qui
R r r ij