
V i ta e . 9.
Mart . R . 8. N o v .
X L V .
C a p i t u la i r e p o u r
l a S a x e .
Capit.\tom. 1 . p.
W-
5 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
recommande la protection des prêtres dans tout le
païs.
Saint Villehade ne furvécut à ion ordination
que deux ans, pendant lefquels il s’exerça de plus
en plus à la vertu. Dès fa jeunefle il avoit obfervé
une grande abilinence , ne buvant ni vin § ni rien
qui pût enivrer -, ne mangeant ni chair, ni lait / ni
poiffon, mais feulement du pain, du miel, des herbes
&£ des fruits. Toutefois à la fin de fa vie le M
pé Adrien lui ordonna de manger du poiffon , à
caufe de fes fréquentes maladies. Il ne fe paffoit
prefque aucun jour qu’il-ne célébrât la meife avec
beaucoup de larmes,&c qu’il ne chantât le pfeautierj
& tel jour il le repétoit deux ou trois fois : il étoit
continuellement appliqué à la lê6ture,ouà la méditation
des veritez chrétiennes. Il bâtit à Brème une
fort belle églife pour fa cathédrale , qu’il dédia le
dimanche premier jour de Novembre 789. & mourut
huit jours après. Il y fut enterré3 & il fe fit plu-’
fleurs miracles à fon tombeau. L’églife honore fa mémoire
le jour de 1a mort, huitième de Novembre.
On rapporte avec vrai-femblance à ce même temps
un capitulaite du roi Charles touchant la Saxe,
contenant trente-quatre articles, dont la plupart
regardent l’affermiffement de cette églife naiffante.
En voici les principaux. Les églifes feront du moins
autant honorées qu’étoient les temples des idoles.
Elles ferviront d’azile à ceux qui s’y réfugieront :
ils y demeureront en paix jufqu’à ce qu’ils fe pré-
fentent à l’aflemblée pour être jugez : & on ne
L i v r e qu a r a n t e -qjj a t r i e’m e . 57; ---------- —
lescondamneraniàlamort,nia mutilation de mem- A n . 789.
bres. Défeufe de brûler une ég life, d’y entrer par c.,.
force, ou en enlever quelque chofe , fous peine de
la vie. Même peine contre quiconque aura tué un.
évêque, un prêtre„ou un diacre. C ’eft-à-dire que t.f.
ces meurtres ne pourront être rachetez comme
lesl autres- l’é t o i e n t , b u v a n t les lo ix barbare s. D é -
fenfe, fous même peine de faerifier un homme au
démon : de brûler un homme ou une femme com-;
me férçiers, on manger , ou en faire manger la:
chair, fuppofant que cesforders mangent les? hon>. c. e.
mes. Défenfe de brûler les corps morts, fui vant l’u- e.r,
iàge des païens : de manger de la chair en carêmç,:
au mépris de la réligion chrétienne. Tousjces crimes
font punis de mort. On condamne auffiàmort tout e-4.
Saxon, qui fe cachant dans la multitude, méprife- c. s.
ra de venir au baptême quiconque confpirç
avec les païens contre les chrétiens. Mais ce qui peut
faire croire que ces loix fi fevere.s avoient principalement
pour but d’intimider les barbares, & procurer
leur converflon: e’eft qu’il eif dit, que quicon- e.
que n’aïant commis ces-crimes qu’endièeret', fe, fou-
mettra à la pénitence , fera délivré dÿ laanort par
le témoignage de l’éyêquC.
On fera baptifer tous les enfans dans l’an , fous
peine de grolfe amende. C ’eflqu’on.lÿSrefervoitçnb
cote pour pâques, à moins qu’ils nç furent en dam
ger. Les mariages illicites fiant aufli punis d’amende. c. m.
Les corps des. Saxons chrétiens feront portez aux
cimetières des égl‘ifes>, & non aux tombeaux des
païens’. :.Ceüx.qui auront fait d!es-..Yfieu'X à des^fonr C-IU