
An. ¿8o.
f . 679. C ,
VIII.
V o y a g e s d e S .
B e n o î t B i f c o p .
Vit» tom. i , »cl,
f . 10 4 .
Sup, liv, x x x i x .
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i g H I S TOÏRE ECCLES IAST IQUE,
fèigner avec nous tout ce qui eft contenu dans cette
confeffion de foi : & nous condamnons tousr
ceux qui la rejettent * & ne les fbuffrirons jamais en
notre compagnie , qu’ils ne fe ibient corrigez..
Cette fécondé lettre eft foufcrite par le pape , &
par tous les évêques qui ailiftoient au concile de
Rome. .
Vers le même tems, & peut-être avant le concile,
le pape renvoya en Angleterre fàint Benoît Bifi-
cop qui étoit venu à Rome pour la cinquième fois.
Il y fit ion quatrième voyage vers l’an 6~jo. après
avoir cédé à l’abbé Adrien le monaftere de faint
Pierre de Cantorbery, Ôc en rapporta quantité de
livres ecclefiaftiques, qui lui avoient été partie- >
vendus, partie donnez. En repaflànt à Vienne, il en
retira encore plufieurs qu’il avoit achetez ôc laiiTez
chez fes amis. Etant revenu en Angleterre, il raconta
au roi Egfrid de Northumbre toutce qu’il avoir
fait dans fes voyages pour le fervice de la religion:
tout ce qu’il avoit appris àRome & ailleurs touchant
la difcipline ecclefiaftique & monaftique , ôc lui
montra les livres ôc les reliques qu’il avoit apportez1.
Le roi le prit en telle affeétion, qu’il lui, donna une
terre de foixante ôc dix familles, c’eft-à-dire d’autant
de charuës', afin d’y bâtir un monaftere en l’honneur
de S. Pierre. Il le bâtit en l’embouchure de la
riviere de Vire, d’où lui vint le nom de Viremouth ::
c’étoit l’an 674. quatrième du regne d’Egfrid, in-
diétîon féconde.
Un an après Benoît paflà en Gaule, & en emmena
des mafïbnspour bâtir fon églife de pierre, Ôc
L i v r e q u a r a n t i e ’m e . i g
voûtée à la Romaine. Et comme il n’y avoit point An.
encore de verriers dans la Bretagne il en fit auffi
venir de Gaule , ôc mit des vitres aux fenêtres de
l’églife , & des autres bâtimens. C’eft ainfi que les
Anglois apprirent l’art de la verrerie. Il fit auffi
venir de deçà la mer tout ce qui étoit neceflaire
pour le fervice de l’autel ôc de l’Eglife , & qu’il ne
pouvoit recouvrer dans le pais : foit vafès, ioit
ornemens. Enfin pour avoir ce qui ne fè trouvoit
pas même en Gaule , il retourna une cinquième fois
à Rome. Mais avant ce dernier voyage , il fonda un
autre monaftere. Car le roi Egfrid voyant le bon
ufàge qu’il avoit fait de la premierre terre , lui en
donna une de quarante familles en un lieu nommé
Girve , ou Jarou , 'à deux lieues de Viremouth,
pour y fonder un monaftere en l’honneur de fàint
Paul. Le prêtre Ceolfrid en fut le premier abbé ;
ôc ces deux monafteres de fàint Pierre & de fàint
Paul étoient tellement unis, que c’étoit comme une
feule communauté. Benoift Bifcop mit auffi un
abbé à fàint Pierre , à caufè de fès frequens voya--
ges, ôc ce fut fàint Eftervin fon parent. Etant donc
allé à Rome pour la cinquième fois, il en rapporta
une multitude innombrable de livres de toutes
fortes, ôc quantité de reliques. Il en raporta auffi
plufieurs images des Saints pour orner fon églifè
de fàint Pierre. Il obtint du pape Agathon un
privilège ftiivant l’ordre qu’il en avoit reçu du
roi Egfrid , pour confèrver la liberté du monaftere.
Enfin pour y établir le chant & les
cérémonies Romaines, il pria le pape d’envoyer