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248 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
étoit la fécondé du pontificat d’Egbert, Bebe avoit
paiïe quelques jours à inftruire dans le monaftere
d’Yorc : & l’évêque l’avoit prié d’y revenir l’année
fuivante : mais étant retenu par la maladie qui lui
furvint, & qui fut apparemment la même dont il
mourut, il fuppléa àfa vifite par cette lettre. Avant
toutes choies, dit-il, évitez les converiàtions inutiles,
& vous appliquez à la méditation des iàintes
écritures, principalement des épitres de iàint Paul
à Timothée & à T ite , du paftoral'de S. Grégoire
& de iès honjehes fur les évangiles. Comme il ne
convient pas d’employer les vafesiàcrez à des uià-
ges profanes : il n’eft pas moins indecent, que celui
qui eft coniàcré au ièrvice des autels, iè répande au
fortir de l’égljfe en des difcours ou des aérions indignes
de fon rang. Ayez toûjours avec vous des per-
ipnnes capables de vous aider & vous ibûtenir dans
les tentations 5 &: ne faites pas comme certains évêques
qui ne font accompagnez que de gens de plai-
fir & de bonne chere , capables de les divertir par
des entretiens frivoles. Et eniùite :
Parce que vôtre dioceiè eft fi grand , que vous
ne pouvez ièul aller par to u t , même en un an, il
eft neceiïàire que vous établiiîiez des prêtres dans
chaque village, pour inftruire & adminiftrer les ià-
cremens: Sç ils doivent principalement avoir foin,
que tout le monde fçache par coeur le iymbole&l’o-
raifon dominicale, & que ceux qui n’entendent pas
le latin, le chantent en leur langue, foit laïques, foit
clercs, ou moines. C ’eft pour cela que je les ai traduits
en Anglois, en fayeur de plufieurs prêtres
L i v r e q u a r a n t e - d e u x i e ’me. 24g
ignorans. On dit qu’il y a plufieurs villages dans les .
montagnes inacceiïibles, de notre nation, où jamais,
on n’a vû d’évêques exercer aucune fonérion fpiri-
tuelle,ni perfonne pour inftruire ; & toutefois aucun
de ces villages n eft exempt de payer des redevances à
l’éyêque.Ainfi loin de prêcher gratuitement,fui vant
le précepte de N . S. on reçoit finis prêcher, l’argent
qu’il a défendu de prendre. Et eniùite :
Le meilleür moyen pour rétablir notre égliiè,eft de
multiplier les évêques. Car qui ne vo it combien il
vaut mieux partager à plufieurs ce fardeau immenie,
que d’en accabler un ièul ? C ’eft pourquoi le S. pape p. ¡s.
Grégoire écrivant à l’archevêqueAuguftin,avoit or- Creg. Xn.epijt.
donné d’inftituer douze évêques, dont celui d’Yorc
ièroitlemétropolitain.Jevoudrois que vous remplif-
fiez ce nombre,avec le fecours du roi: c’étoit Ceolulfe
roi deNorthumbre,prince très pieux.Bede continué:
Te iài que par la négligence des rois précedens,& leurs
liberalitez inconfiderées,il n’eft pas aiiede trouver un
lieu vacant, pour ériger un évêché. C ’eft pourquoi
j ’eftimerois à propos de prendre pour cet effet quelque
monaftere-,& pour obvier à l’oppofition de l’abbé
& des moines,on pourroit leur permettre de choi-
fir l’évêque d’entre eux,ou de le prendre dans le territoire
qui faroit le nouveau dioceiè. Ce qui en rendra
l’execution plus facile, c’eft le nombre infini de
lieux qui portent très-mal à propos le nom de monaf-
teres,quoi qu’il n’y ait point d’obfervance monafti-
que.
Car vous iàvez que de purs féculiers iàns aucune p . ¡ ¡ .
expérience, ni aucune affeérion pour la vie reguliere,
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