
A n . 785. nommé George étoit un magiftrat d’une jufticeé-
prouvée , & fa mere Encracia célébré pour fa pieté.
Il fe diftingua lui-même par fa vertu,
xxv. S i- tô t qu’il fut patriarche , il envoïa fes lettrés
conafrrai‘ft ia Synodales & faprofeifion de foi au pape Adrien , à
« . 7 . cmc. t. 3 » . qui l’imperatrice écrivit au nom de fon fils & a u
fien. Ils déclarent la réiolution qu’ils avoient prife
d’aifembler un concile univerfel ; & prient le pape
d’y venir, pour confirmer; l’ancienne tradition
touchant les images : lui promettant de le recevoir
avec l’honneur convenable , & le renvoïer de même.
Que s’il ne peut venir, ils le prient d’envoïer
des hommes venerables & fçavans, chargez de fes
lettres, pour reprefenter fa perfonne. Cette lettre
eft dattée du quatrième des calendes de Septembre,
indiétion feptiéme, c’eft-à-dire du vingt-neuvième
d’Août 784. deux jours avant la mort du patriarche
Paul, avec qui apparemment elle fut concertée.
On en chargea Conftantin évêque de Leonti-
ne en Sicile, déjà connu du pape: que l’on pria
de le renvoïerpromptement porter les nouvelles de
fa venue. Car on fuppofoit que Te pape viendroit,
& les ordres pour le recevoir étoient donnez au gouverneur
de Sicile.
Taraife écrivit auffi une lettre adreflee aux évêques
& aux prêtres d’Antioche, d’Alexandrie & de
n-i-corn-t-«t. Jerufalem : qui contient fa profeffion de foi touchant
la T r in ité , l’incarnation & l’invocation des
faints : la condamnation de tous les heretiques,
l’approbation des fix conciles oecuméniques, & la
condamnation du prétendu concile contre les ima-
L i v r e q u a r a - n t e - q u a t r i e ’m ë . <fi9
ges. Enfin.il les prie d’envoïer au moins deux légats
pour tenir leur place dans le concile, avec
leurs lettres, pour concourir à la réunion de l’é-
glife., La lettre de Taraife au pape étoit conforme
a celle-ci.
Le pape Adrien ne manqua pas de faite réponfe
à l’empereur & au patriarche. Il dit à l’empereur 3
C ’eft votre bifaïeul, qui par le confeil de quelques
impies a ôté chez vous les images, au grand fcan-
dale de tout l’univers. De quoi les deux papes Grc-
goires étant dans une grande affli&ion , lui écrivirent
plufieurs fo is , pour le prier de les rétablir :
mais il n’eut aucun égard à leurs prières. Enfuite
nos faints prédeceifeurs Zacarie, Etienne, Paul &
l’autre Etienne ont fait la même priere aux empereurs
votre aïeul & votre pere. Je vous fupplie de
même en toute humilité de faireobferver en Grece
ce que nous pratiquons en honorant les images,
fuivant la tradition de nos peres. Et enfuite : Nous
adorons Dieu en efprit &i en vérité, & n’avons garde
de faire desdivinitez des images : ce n’ëfl: qutun
monument de notre vénération.Il traite fort au long
laqueftion, & ajoute :;Nous avons pris ioin devous
envoïer les palfages des peres, qui recommandent
les faintes images. Et je fupplie votre clemence du
fond du coeur, à genoux & profternéà vos pieds,
comme fi j’étois prefent : je vous conjure , dis-je ,
devant Dieu , de faire récablir lés imagés en leur
ancien état , tant à C. P. que dahs les autres parties
de la Grece. Que s’il eft impoiïible^ à caufe des hérétiques,,
de les.; rétablir fans.tenir un cdncileul faut
A n . 7788 / .
f . nf.
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