
Martyr. R . n .
ï'eb. 4. Octobre,
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A l fo n fe le C a th
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Sebafi. S aimant,
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Diplom.an.y 44.
ap. Moral, lib.
196 H i s t o î r e E c c l ï s î a s t i q . u b :
je t , 8c b i e n qu'ils enfuffencirritez, ils réiolurent de
prendre patience, le re-gardant comme un malade
en délire. Mais quand il fut guéri , il commença à
crier plus haut : anathême à Mahomet, ôc a fon livre
fabuleux, Sc a tous ceux qui y croyent. Alors
on lui coupa la tête : faint Jean Damaicene fit ion
éloge ; l’églife l’honore comme martyr le vingt-umé-
me de Février, ôc Piere de Damas le quatrième d'Oc-
tobre.
En Efpagne les Chrétiens fe relevoient peu à peu.
Le roi Pelage étant mortl’Ere 775. qui eft l’an 757.
fon fils Fafila lui fucceda : mais il ne régna que
deux an s , ôc eut pour fucceifeur Alfonfe, mari de fa
feeur Ermefinde, ôc fils de Pierre duc de Cantabrie
defeendu du roi Recarede. Le roi Alfonfe furnom-
mé le catholique gagna plufieurs viétoires fur les
Arabes affaiblis par les pertes qu ils avoient faites
en France , ôc leur enleva plufieurs villes. On en
compte jufques à trente ôc une , dont les principales
font Lugo , T u y , Portugal , Brague métropole
de Lufitanie : Salamanque, Zamora, Avila , Sego-
v ie , Aftorga, Léon. Il tua tous les Arabes qui les
habitoient, ôc emmena avec lui les Chrétiens en
Afturie : enforte que ces villes demeuroient de-
fertes. Mais il en repeupla quelques autres , du
nombre defquelles fut Burgos. Il repeupla ^uffi
Lugo en Galice lur le Migno, ôc y établit un évêque
nommé Odoaire, qui rebâtit 1 eglife ôc la ville,
ôc cultiva les'terres des environs. Le roi Alfonfe
bâtit de nouveau ou repara plufieurs eglifes: ôc régna
glorieufcment pendant dix -h u it ans , après
L iv r e q u a r a n t e -d eü x ie ’ m e . 2357
lefquels il mourut, biffant pour fuccelfeur ion fils
Froila l’an 75 7. Ere 75» 5. Alfonfe & fon époufè Ermefinde
furent enterrez au monaftere de iàinte Marie
près de Cangas.
Plufieurs monafteres fubfiftoient encore en Ef- sw w . m *
pagne même fous la Domination des Arabes. On le h *7'
voit entre-autres par la iàuve-garde que deux capitaines
de cette nation accordèrent aux habitansde
Conimbre& des environs, en datte de l’Ere 772.
qui fait l’an,7 3 4. Cet aéte porte que les Chrétiens
payeront le double des Arabes : chaque égliiè vingt-
cinq livres peiànt d’argent : les monafteres cinquante,
les cathédrales cent, les Chrétiens auront un'
comte à Conimbre, & un autre à Goadatha ou
Agueda de leur nation , pour leur rendre juftice :
mais ils ne pourront faire mourir les coupables fans
l ’ordre de l’Alcaïde ou de l’Alguazil Arabe qui confirmera
leur jugement. Ils mettront des Juges dans
les petits lieux. Si un Chrétien tuë un Arabe ou lui
fait injure, il fera jugé par l’Arguazil ouTAlcaïdc
félon la loi des Arabes. Si un Chrétien abuiè d’une
fille Arabe-, il fe fera Mufulman & l’époufera , fi-
flon il fera mis à mort, s’il abufe d’une femme mariée,
on le fera mourir. Si un Chrétien entre dans
une mofquée ou parle mal d’Allach, c’eft-à-dire, de
Dieu ou de Mahomet, il iè fera Mufulman, ou fera
mis a mort. Les évêques des Chrétiens ne maudiront
point les rois Mufulmans fous peine‘de mort.
Les pretres ne diront leurs mefïes qu’à portes fermées
fous peine de dix livres d’argent. Les monafteres
feront en paix en payant les cinquante livres.
Tome l X . P p