
1 1 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~---------- tans. On condamne au Îli plu fieu rs autres fuperfti-
|BM tions reliées du paganifme, comme d’invoquer Ba-
chus pendant la vendange. Les danfes publiques
de femmes, les déguifemens d’hommes en femmes,
ou de femmes en hommes : l'ufage des mafques
comiques, fatyriques ou tragiques: car ils étoient
*■ <j- difterens pour ces trois fortes de fpeétacles. On défend
auffi d'allumer aux nouvelles lunes des feux
devant les boutiques ou les maiions , & de iauter
*' deffus : de donner des gâteaux de Noël fous prétexte
de couches de la iainte Vierge , qui n’a point
c. î 5. été en couche : de lire dans l-’égliie les faufles hi-
ftoires des martyrs, compofées pour les deshonorer
par les ennemis de la vérité. On doit au contraire
les mettre au feu.
Les herctiques dont le baptême eft jugé bon ,
{ font reçus en faifant leur abjuration par écrit ; 8C
on leur donne le fceau du Saint-Efprit avec-l'onction
du faint chrême, au fron t, aux y eux, au nez,
à la bouche 8c aux oreilles. Ceux dont le baptême
n’eil pas jugé valable , font traitez comme les
s«p. Uv.wi. payens, on les faitcatechumenes, puison lesbap-
tife. Et pour faire cette diftinction , on fuit les règles
données parS.Bafileà Amphiloque.On les fuie
auiïi touchant la dilpenfation delàpenitence. pour
la proportionner à la qualité du péché, Sc aux forces
du penitent, 8c c ’eft le dernier canon de ce concile
de Trulle. L’empereur Juftinien y fouferivit le premier
avec du cinabre, qui étoit un privilège de fa
dignité- On laiifa enfuite la place du pape : puis les
quatrepatriarches fouferivirent, & tous les autres
L i v r e q u a r a n t i e’ m e . 119
évêques, laiflant la place de quelques abfens. On
ne voit point la foulcription des légats du pape ; 8c
toutefois Anaftafe d i t , que s’étant laiifé furpren-
dre ils y fouferivirent.
L’empereur Juftinien voulut obliger le pape Ser-
gius à loufcrire lui-même à ce concile. Il lui en envoya
un exemplaire en iix tomes, iouferit de fa
main, des trois patriarches d’Alexandrie, de C. P.
8c d’Antioche, Sc des autres prélats ; afin que le pape
y fouferivit à la première place. Mais le pape ne
voulut point recevoir ces tomes, ni les ouvrir pour
les lire : perfuadé que ce concile étoit nul ; Sc l’empereur
, pour témoigner au pape fon indignation
en v o y a i Rome un magiftrien nommé Sergius qui
emmena à C. P. Jean évêque de Porto , Sc Bonifa-
ce confeillerdu faint fiege.
Enfuite il envoya Zacarie fon protofpataire,
e’eft-à-dire comme premier écuyer , avec un ordre
pour enlever de même le pape. Mais la milice
de Ravenne,de la duché de Pentapole 8c des quartiers
voifins entreprit d’empêcher cette violence.
Zacarie les voyant venir â Rome de tous co te z , en
fut épouvanté, 8c pria le pape de faire fermer Sc
garder les portes. Il fe réfugia tremblant jufques
dans la chambre du pape , le priant avec larmes
d’avoir pitié de lui, 8cae luifauverlavie. Cependant
l’armée de Ravenne entra parla porte de faint
Pierre ; 8c vint jufques au palais de Latran, demandant
avecempreffement a voir le pape; car le bruit
couroit qu’on l'avoit enlevé la nuit. Comme ils
trouvèrent toutes les portes fermées,ils menacèrent
A n , 69u
Anaft• in Serf,
L IV .
L e p a p e r e je t t e
c e c o n c i le .
Paul, diac, VU
c. i r .
Anxfi. in Serf,