
Martyr. Ben.
A & * SS. Ben.to.
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fes moines que les ennemis viendroient dans deux
jours les attaquer ;6c leur ordonna de fe retirer dans
la forêt prochaine , avec toüt ce qu’ils pourroient
emporter. Pour lui il crut ne devoir .pas abandonner
l’églife qui lui avoit été confiée. Etant demeuré
feul il fe profterna devant la porte de l’églife dédiée
à faint Pierre, & y demeura en priere. Les barbares
irritez de ce que les moines leur étoient écha-
pez avec ce qu’ils avoient déplus précieux , voulurent
obliger l’abbé à les découvrir -, 6c comme il le
re fu fa , ils le chargèrent de coups , Sc le laifferens
demi-mort. Le lendemain qui étoit leur grande fête,
ils fe préparoient à faire un fa crifice, le faint Abbé
ramaffa fes fo r c e s , Sc s’approcha d’eux pour leur
faire des reproches de leur impieté. Ils en furent
d’autant plus furpris, qu’ils le croyo ient mort ; Sc
celui qui préfidoit au facrifice lui je tta à la tê te u n e
grofle pierre, dont il le bleffa mortellement. Après
que les Sarrafins fe furent retirez, les m oines le trouvèrent
étendu p a r te r re , & le portèrent dans fa cel-
iulle , où il vécut encore fixou fept jours. Il eft h o noré
comme martyr le dix-neuviéme d'Oclobre, &
connu du peuple iousle nom de faint Chaire. On rapporte
fa mort à l’an 728. Sc à une des premières irruptions
des Sarrafins.
Mais on rapporte à celle de l’an 731. iemartyred®
faint Porcaireabbé de Lerins. C ’étoit le fécond du
■ n om , car le premier dont faint Cefaire d’Arles fus
■ d ifc ip le , vivoit deux cens ans auparavant. C e lu i-c i
gouvernoit au moins cinq cens m o in e s , quand les
Sarrafins après avoir pris Arles, Sc défait les Eran çois
L i v r e qjü a r a n t e - c e ü x i e ’me : ¡.¿i
fe répandirent dans la province voifine. Saint Por-
caire ayant eu révélation de la ruine de fon mo-
naftere , exhôrta fes difciples à fouffrir conftam-
ment les tourmens. Il cacha les reliques de fon égli-
fe , fit embarquer feize enfans &c trente sfix jeunes
moines, Sc les envoya en Italie. V o y an t deux de fes
moines Colomb Sc Eleuthere plus épouvantez que
les autres, il les fit cacher dans une grotte fur le bord
de la mer. Les autres demeurèrent auprès de lui, Sc
fe préparèrent à la mort par la priere 6c la fainte
communion.
Les Sarrafins trouvant Tille fans défenfe y entrèrent
aifément. Ils firent prifonniers les cinq cens
moines, feparerent ies v ie illa rd s , Sc les tourmentèrent
les premiers pour intimider les autres, à qui ils
faifoient de grandes promefTes, s’ils vouloientem-
braffer leur religion. Mais les trouvant fermes , ils
les firent tous mourir en diverfes maniérés ; Ôc en
gardèrent feulement quatre jeunes forts 5c bienfaits,
qu’ils enfermèrent dans le vaiifeau de leur capitaine.
Colomb condamnant fa timidité iortit de la grotte,
Sc fut aulîi-tôt tué avec les autres. Les Sarrafins
ayant abattu les églifes , 6c rafé tous les bâtimens *,
s’embarquerent, 6c arrivèrent à A g a te n Provence
ou les quatre moines ayant trouvé moyen de def-
cendre du vaiifeau , fe fauverent par les b o is, 8c
arrivèrent à Arluc pendant la nuit. Y ayant trouvé
une barque , ils repaiferent à Lerins ; 6c le matin
ils trouvèrent les corps de leurs freres maffacrez ,6c
déchirez de coups. Aux cris que leur fit jetter ce
îrifte fpe&acle, Eleuthere fortit de fa caverne ; 6c
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Cbronol. Lirien•